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534

._.

C L I

tés de l'équateur a diftances égales: de plus' lacha–

leur meme du foleil eíl: différente dans ces

dtmats.

J ls font plus pres du foleil que nous dans leur été , &

plus loin dans leur hyver.

_Voy<{

_CHALEUR.

L'illuíl:re aúteur de

t'tjprtt des lots

examtne dans le ·

Xlf/.livre

de fon excellent ouvrage, l'influence du

.<:limat

fur les mreurs , le caraétere,

&

les loís des

peuples.

A

pres des détails phyliques fur les effets du froid

&

du chaud, il commence par expliquer la contradic–

tion qui fe trouve dans le caraétere de certains peu–

ples. La chalen;, dit-jl ,

d~>i-me_

d'u?

cot~

un

corys

foible,

&

de

1

autre une Jmagmatwn v1ve: vmla

pOtuquoi Jes lndiens ont,

il

certains égards, tant de

courage, &

a

d'autres tant de foiblefie. La foibleífe

du corps rend naturellcment pareífeux ; de

1~

l'atta–

chement de ces peuples

il

leurs ufagcs : cette foi–

bleífe portant

a

fwr les travaux meme néceífaires'

les.légiflateurs fages doivent au contraire par leurs

lois encourager le travcil, au lieu de favorifer l'in–

dolence. C'eíl ala clévotion fpéculative des pays

chauds qu'on doit la naiífance du

Duvicltij'me.

L'i–

vrognerie eílun vice des pays froids. La loi de Ma–

homet en défenclant aux Arabes de boire du vin,

étoir en cela conforme

a

leurs coutumes. Les lois

centre les maladies qui ne font pas particulieres

a

un

climat,

mais qui y font tranfplantées, comme la

pefle, la lepre' la vérole,

&c.

ne fauroient erre trop

í éveres. Le fuicicle en Angleterre efl l'effet d'une

malaoie ;

&

fi les rois civiles de quelques pays peu–

vcnt avoir eu des raifons pour flétrir le fuicide-, du

moins en Ano-leterre on n'a dü le regarder que com–

me un effet

d~

la démeoce ; dans ce meme pays ou le

peuple fe dégoute

ú

aifément de la vie, on fent bien

que le gouvernement d'un feul eíh été pernicieux,

&

que les loi'

cloive~_t gou~erner

plt,,r_or

q~1;

les hom–

mes. Ce caraétere d •mpat1ence

&

d mqmetude? eíl

comme le gage de leur Eberté. Nos

pere~

les

anc~ens

G ermains qui habitoient un

climat

frmd, av01ent

des lois tres-peu féveres fur la pudeur des

femme~.

Ce fut autre chofe quand ils fe virent tranfportés

dans le

climat

chaud d'Efpagnc. Chez. un peuple fé–

roce comme les Japonois' les lois ne fatuoient erre

trop dures,

&

le font en effet : il en efl

&

il en doit

etre autrement ' chez des peuplcs d'un caraétere

doux, comme les fndiens.

Voila en peu de mots ce que

di~ l'aut~ur f~r

les

effets du

climilt,

&

dont quelques ecnvams lm ont

fait des reproches , comme

s'il

failoit dépendre t?ut

du

climat;

tandis qu'au con_tralfe fon ouv:age _n

efl

deíliné qu'a expofer la

mult~tudc

prefque mfime de

caufes qui influent fur les l01s

&

fur le caraétere des

peuples,

&

do1_1t ?n ne pe?t nier ,9'u,e le

cpmat

n_e

foit ttne des pnncJpales.

e

eíl la lidee qu on don

avoir de ce qu'on lit

a

ce fujet dans cet ouvrage ,

dans lcquel

il_ peu~.s'err;

glitré_quelqu:s

p~Qp,ofitlO~s

c¡ui ont befom d etre eclairc1es , ':""'s ou

1

on vo1t

briller le pl1ilofophe prof<;>nd , le CltOY:en

vertueu~Notre nation lui a donne les applaud•ífemens qu 1l

méritoit , & les étrangers le regardent comme un

ouvrage qui fai t honneur

a

la Fra nce. (O)

CLtMAT,

(Med.)

Les Medecins ne

confide~ent

les

climats

que par la rempérature ou le degre de

cbaleur qui leur efl propre :

cltmat,

dans ce fens,

eíl: meme exaétement fynonyme

a

température;

ce

mo: eíl: pris par conféquent dans un fens

beauco~1p

mo1ns vaíl:e que

celui de

rJgion

~

pays

~

ou

contree,

par lequelles Medecins expriment la fomme de ton–

tes_ les caufes _phyfiques générales ou communes ,

qu1

peuven~

ag1r fur la fanté des habitans de chaque

pays; fav01r la nature de l'air, celle de !'eau, du

lb!' des altmens '

c·c.

V oye{

EAU' SOL' RÉGIME.

Toutes ces cauies font ordinairement fi confufé–

ment combinées ayec la tempéraw re· des diverfes

e

L ' 1

contrées , qtt'il efl aífez difficile de- faifir quelque!l

phénomenes de l'reconomie anÍptale, qui ne dépen–

dent uniquement que de cette

dernie

re caufe. Cene

fera ¡>as cependant

un~ inexa,

~tu.de

blamable, que

de lt11 attnbuer certams effet

s ·don

t elle eíl vraif–

femblablement la caufe prédominante. Ainfi on peut

avancer avec beaucoup -de fondement, que c'ell du

climae

c¡ue dépendent les différences•des peuples, pri·

fes de la complexion générale ou dominante de cha–

cun, de fa ta11le, de la Vlgueur, de la couleur de

fa

peau

&

de fes cheveux, de la·durée de fa vie, de fa

précocité plus ou

moin~

grande-relativement

a

l'ap–

titude a la générat'ion' de

f~

vieilletre plus ou moins

retardée,

&

enfin de fes maladies propres ou endé–

miques.

On ne fauroir contefler l'influence du

climat

fur

le phyfi<_Iue des paf!ior.s, des gofns, d;s mre':'rs. Les

plus anc1ens medec1ns a V01ent obferve cette mfluen,

ce;

&

les confidér ations de cette claífe font des ob–

jets

fi

familiers aux Medecins, que fi l'auteur de l'ef–

prit des lois

avoit pú fuppofet que leur dofuine fur

cette matiere fíl.t aífez répandue, il auroit pf1 fe con–

tenter d'affiher que les lois, les ufages, le genre de

gouvernement de chaque

peuple,~voient

un rapport

néceífaire av:ec fes paflions , fes gpfltS, fes mreurs •

fans fe donner la peine de déterminer le rappor.t de

ces paffions, de ces goflts, de ces

_mre~rs,

avec fa

conilirution corporelle dominanre,

&

l'mfluence du

climat.

Les lumieres fupérieu:oes de l'auteur l'ont

pourtant fauvé de l'écueil prefque inévitable, pour

les talens

m~me

les plus difiingués qui s'exercent fur

des fujets qw leur font étrangers. La partie médici–

nale des obfervations de l'auteur de ce livre fur les

climats,

mérite l'éloge des Medecins.

Voy<{ le XIY•.

livre de l'tjprit des wis.

Milis en nous attachant principalement aux affec.:

tions corporclles de cha_que

nati~n ~elativemen.t

au

climat

fous Jeque! elle v1t, les pnnc1pales quefbons

de Medecine qui fe préfentent fur cene matiere, fe

réduifent

a

celles-ci,

t

0 •

que! eiUe tempérament, la

taille' la vigueur'

&

re~

¡¡utres qual,ités corp::'relles

particulieres

il

chaque

cltm~e_?

Une reponfe deta1llée

appartient proprement a

1

h¡íl:oue naturelle de cha·.

que pays.

Yoy.les articüsparticuliers.

On ."

cependan~

allez généralemenr obfervé, que

tes

hab1tans des_

cll-,

mars

chauds étoient plus'petits, plus fecs, plus v1fs ,;

plus gais,communém<;_nt

fpir~niels,

moins

la~orietL--.:

moins vigoureux; qu tls a;Olent la p;au

1~1011~S b~an­

che qu 'ils étoient plus precoces, qu 1ls Vlelihtl'Olent

plíhÓr ,

&

qu'ils vivoient moins que les habitans

des

climats

froids : que les fe mmes des pays cha_uds.

éroient moins fécondes que celles des pays fr01ds;

que les premieres étoient plus jolies ,,m?is

moi~s

bel-.

les que les dernieres; qu'une blonde etOJt un ob¡et ra–

re dans les

clirnats

chauds, comme une brune dans les

pays du nord,

&c.

yue dans les

climats

tres- chauds,

l'amour étoit dans les deux fexes un defir aveullle

&

impétueux, une

fonét~on_corporelle,

un appéut, un

cri de la nature,

infitrzas zgneji¡ue ruunt;

que dans les,

climats

rempérés il était une paiTion de !'ame,

u~e

affeélion refléchie, meditée, analyfée, fyíl:émau–

que, un pro,duit

d~ l'~ducatio~;

& qu'enfin _dans ,Ie>

climats

glaces , ,¡ etolt le fenument tranqwlle d un

befoin peu preífant.

A

u reíl:e, tant de caufes phyúques

&

m~rales

co–

operent dans rout ceci, que les

obf~rvauons

q,ue

nous venons de faire, ne do1vent pas erre regardee>

comme générales

&

conílantes.

Par exemple a Paris, fous_ un

cli":a.t

_beaucoup

plus froid que celui des provmces mendwnales de

France

les filies fonr plurot formées

(puberes)

que

dans

ce~

provinces

&

devancent fur-tout de beau–

~:oup

celles des ca,;.,pagnes de5 _environs de Pans.,