CIT
J"orfqu'on dit qu'il fe trouva plus de quatre millións
de
citoyens
Romains dans le dénombremenr qu' Au-'
guíte en fit.faire, il y a apparence qu'on y comprend
& céux qui' réfidoient all:uellement dans Róme., &
ceux qui répandus dans l 'Empire , n'étoi,ent
q
té
des
honbraires.
·"
'
ll
y avoit une grande différence entre un
r:itoyen
&
un domicilié.Selon la loi
de incolis,
la feule naif–
Canee
f~ifoit
des
citoyens ,
& donnoit:- tous les privi-'
léges de la bo1trgeoifie. Ce priviléges ne
s'a~quer
r oient point par le tems du íejour. Il n'y avoit fous
l es confuls que la faveur de l'état,
&
f<:nts·les
em~
pereurs que leur volonté qui pftt fuppléer en ce eas
a u défaut d'origine.
'
'
C 'étoit le premier privilége d'un
citoyen
Romain,'
de ne pouvoir erre jugé que par le peuple.
L~
loi
P ortia
défendoit de mettre
a
mort un
ciwyen.
D ans' ·
l es provinces memes ' il n'éroit point fofutlis..
~u
pon-'
voir arbitraire d'un proconful ou d'un prqpréteur.
Le
civis film
arretoir fur le champ ces tyrahs fubal–
temes. A Rom , dit M. tle Momefquieu, dans fon
l ivre de
l'ejprit des lois, Liv. X I. chapitre
xjr.
ainíl
qu'a Lacédémone, la liberté pour les'
citoyens
&
la
fervitude pour les efe-laves , étoient e.·tremes: Ce.!
p end am malgré' les·
privilé~es
, la puilfance,
&
la
grandeur de ces
citoyens,
qui faifoient dire a Cicé–
r on
e
or. pro
M.
Fonuio) an ·qui amp!iffimus Gn.LiitZ cum
i nfimo cive R omano comparandus
efl ?
il me femble que
l e gouvernement de cette ré,publique é'toit
ti
compo–
fé, qu'on prendroit
a
Rome une idée moins'précife
du
citoyen,
que dan'!l le canron de'Ziurich. Pour s'en
co nvaincre , il ne s'agit ·qüe de pefer avee att:ention
c e que nous allons cfu·e dañs le refie de cet -arricle.
Hobbes ne met aucune différence entre le fujet
&
l e
citoyen;
ce q1.ú efi vrai , en prenant le terme de
.fuju
dans fo n acception
fuill:e~
&
celui de
citoyen
dans fon acception la plus étendue;
&
en coníidé–
r ant que celui<i efr par rapport aux lois feu les , ce
<;¡ue l'autre eít par r apport
a
un fouverain. Ils font
egalement commandés, mais l'un par un erre moral,
&
l'autre par u ne perfonne phy íique. Le nom de
ci–
Loyen
ne conviene ni
a
ceux qm vivem fubjugués,
ni
a
ceux qui v ivent ifolés; d'o1t il s'enfuit que ceux
qui v ivent abfol ument da ns l'état de na cure , com–
m e les fouverains,
&
ceux qui onr parfaitement re–
n oncé
a
cetétat comme les efclaves,ne peuvent point
etre regardés comme
citoyens;
a
moins qu'on ne pré–
t ende qu'il n'y a point de fociété raifonnable o1t il n'y
ait un erre moral, immuable, & au-ddl'us de la per–
fonne phyíique fouveraine. Puffendorff, fans égard
a
cette exception, a divifé fon
ouvra~e
des devoirs
en deux parties, !'une des devoirs de 1homme , l'au–
tre des devoirs du
citoyen.
Comme les lois des fociérés libres de fami lles ne
font pas les memes par-tour' & comme il y a dans
la plftpa rt de ces fociétés un ordre hiérarchique co n–
:fritué par les dignités , le
citoyen
peut encere etre
c oníidéré
&
relativement aux lo is de fa foci été, &
relativement au rang qu'il occupe dans l'ordre hié–
r archique. D ans le fecond cas , il y aura quclque
différence entre le
citoym
magifrrat
&
le
citoyen
bourgeois ;
&
dans le premier , entre le
citoyen
d'Amfierdam & celui de Bale.
Arifrote, en admettant les difrinll:ions de fociétés
c iviles
&
d'ordre de
citoyens
dans chaque fociété,
ne reconno'it cependant de vra' s
citqyens
que ceux
qui o nt parta la judicature '
&
qui petlvent fe pro–
mettre de pa1Ter de l'éta t de fimples bourgeois aux
premiers grades de la magillrarure ; ce qui ne con–
viene qu'aux démocraties pures.
11
faut convenir
qu'il n'y a guere que celui qui joüit de ces préroga–
tives , qui foit vraiment h omme public;
·&
qu'o n n'a
aucun caraélere difiinélif du fujet & du
citoyen,
fi–
n o n que ce dernier doit etre homme public'
&
que
T ome li/,
'
C I
T·
48.~
'
le.
r~le ~ll
prem1er nb petlt jan1ais
efi-e~
e
éé1ui~
p3.rticuber,
dt'qittd~rn.
*
, '
):J
c?m:.
!" ,.,.,
..
..,
· Puffendorf ¡' eh ! ·eíkeign:!nt
le
Ínlmi" Ue
citoybz.
~·
céux qui par uné réufu
ít
prem!eYé
d'e.
fa
mili
es
dn~
fundé l'état'
&
il•le\tr
fttcceíl'eú'l'
cre·¡~
re
en lils',
~¡.-ed~i·t
une
difrin~i<>n
!frivole' q
~
-réf?ana p;e
~
¡óur 'Ctan·s fo n ou r
fté,C&
i:¡ui~~'UJeft<!rcb ali'c<il~
de
~rE>i1ble
da ns·Hn'é ídei'é'té civité!; 'en
a·
!Uhguait 1
'
cltóyens
originaí,res:
d~
·A·'atumltf'é
flffa
;¡.
·\!
liJ
e<(!
e
nobleífe mal
e~t¡;nfl ~~ J..,es,.c¡i~oJSw «n.,qu![I,it~
de
ci–
~oyens ,
c 'efr -3,-dii:e dan s
le\t~
1
~ cjé~
_oh.!_ tous
e~ai~IJ!ent
nobles ; [a nobJe,lfe
f@'
t(rant
¡tpn,d~s
an·
c;rr!i\1i , mais ?t\
drc¡it-CC?n;tmt~
!)..y;
· m;c~_!:r6's
fligni-
tes. qe ia magttlratu¡e.
.\ ·,
-
1
c
• 1
·~rre
mora l· fonve¡-ain éran\ par rapport au
ci-
-<oy¡:n¡
ce que la perfonne phyfique defpotique eíJ: par
l'áppqrf au fu¡e.r ,
&
l'cfcll!ve lefplúspa f§it' ne tb!hs–
f€hlnt<pas tour íbn
el
re
a
fon fouvetaiÍl
;'a
plus
oit!!
raifon
re
citoyen
a-t.:.ll<iles drbifs
~u'il
fe
~éferve,
&
dont il ne fe départ jamais.11 y a
il~s
oeéilíions'ótl
il
{'~
trot1ve fur la
n~me
ligne ' je
ne•di~
pa áveé
fe
concltoyens, maisaveclJ'etre- n1otal-qlú eur
ctlm~
mlande
a
rous. Cer erre a deux caratteres, !'un par;
ticufter, & l'aunre· public ' celui-c-l ne -doit point
trouver de réfifiance; l'aurre ' peqt en.
eprouver 'd~
ht-
part des particuliers '
&
fuccó.mbe meme &ns
la C0ntefration. Pulfque cet etre moral a des dórhai>
nes , des engagemens, des fermes, des..fermiers,
&c.
(J faue, pour ainfi díre , difiirlguer--eñ
lu~
le fonYe–
rain
&
le fujet de la íbuveraineré.
n
'"'fr flaiis ces'o c
cafions ¡uge & parrie. C'efr un i-nconvénient fan
doure; mais il efr de tour gouvs¡tñ_e!:nent en géríé–
ra-1,
&
il ne prollve pour ou
éorl'!'r~,
que par fa ra–
reté o u par
ra
fréctttence ' & ' no.& par'lui - memé.
H
eít cerrain q{te les fujets ou
citoyens-feront
d'á'ú;
tant moins expoí'és
~llx
injüfiices'
1
que l'etre fouvei
rain phyíique o u moral fera plus raremenr jugé
&
partie , dans les o'Ccafions ou il 'fe(a attaqué e6m–
me particulier.
..-
'
D ans les
tém~
de ,trbubles, le choyen.s'attache-ra
au parti qtii efr p our'le fyíleme établi; dans les.
di~
folutions de ·fJfrerhes, il fuivra le parti de fa cité }
s'il efr un anime; &
s'U
y a divifion daru; la
cité,,~
il
embralfera celui qui fera pour l'égalité des membrcs
&
la liberté de rous.
Plus les
citoyens
approcheront de l'égalité de pré–
tenrions
&
de fónune, plus J'état fcra tranquille:
cet avantage paro'it t!tre de la démocratie pure, ex–
clufivement il tout autre gouvernement ; mai9 dans
la démocratie meme la plus parf.,ite ' l'entiere éga–
liré entre les membres efi une chofe chiméric¡ue,
&
c'efr peut-etre la le príncipe de
dilfolution~e
ce gou–
vernement , 11 moins qu'on n'y r emédie par toutes
les injuítices de l'ofrracifme.
11
en efi d'un !iouver–
nement en général , ainfi que de la vie anímate ;
chaqu e pas de la vie efr lln pas vers la mort. Le
meilleur gouvernemenr n'efr pas celui qui eít im–
mo rtel, mais celui qui dure le plus long-rems
&
le
plus tranquillement.
C ITRON ,
f.
m.
voy<{
C!TRONN1 ER.
CITRONNI ER, f. m.
cicreum,
(
Hif!.
nat.
bot. )
genre de plante a fl eur en rofe. Le pillJ! fort du ca–
lice,
&
devient dans la fui te un frui t ordinairement
oblong, qui a une chair ferme qui e fi divifée en plu–
:fieurs loges remplies de fue
&
de véficules. Ces cel–
lules renferment au
!Ti
des femences calleufes: ajoft–
tez au carall:ere de ce genre, que les fenilles font
fimples. T ournefort ,
injl.
reí herb.
Y.
PLANTE.
ei)
C ITRONNIER ,
e
J ardin. )
du LatÍn
citreum, ci–
trum _, malus medica.
PJin. Virgil.
D É FTNITION.
I L!afum retine& cilrus
auna
frondis honorem
~
M alaque
jlorifiris
Juzrene
pendentia ramis
:J
r eris
Ó'
auturnni putclzerrima dona.
_Qc¡q