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334

C H I

nier article la maniere de répréfenrer un nombre,

donné avec des

chiffres,

&

d'exprimer ou d'énoncer

un nombre repréfcnté par des

chijfru.

(O)

CHlFI'RE, c'efl: •un caraélere énigmattque com–

pofé de pluúeurs lettres initiales du nom de la per–

fonne qui s'en fert. On en met for les cachets, fur

les carroífes,

&

fur d'aurres meubles. Autrefois les

rnarchands

&

commen;ans qui ne pouvoient porter

des armes, y fubíl:ituoient des

chijfres,

c'eft-

a-

dire

les premieres lettres de Jeur nom

&

furnom , entre·

la!fées dans une croix _ou

autr~

fymbole; comme on

voit en plufieu.-s anctennes epttaphes.

Voye{

DE–

vrsE.

Chiffre

fe

ilit

encore de certains caraéleres incon–

nus déguifés, ou variés , dont on fe fert pour écri·

re_d~s

lettres qui co ntiennent quelque fecret,

&

qui

ne peuvent etre entendues que par ceux qui en ont

la clé: on en a fait un art particulier, qu'on appelle

Cryptographie, Polygraphü,

&

Stéganographie,

qu.i

paroit n'avffir été que peu connu des anciens. Le

fieur Guillet de la Gttilletiere, dans un li__vre intitulé

Lacédimolle ancienne

&

nouve/le,

prétend que les an–

ciens Lacédémoniens ont été les inventeurs de l'art

&écrire en

.chilfre.

Leurs fcytales furent, felon lui, comme l'ébau–

che de cet art myfiérieux : c'étoient deux rouleaux

de bois d'une longueur

&

d'une épaiífeur égale. Les

éphores en

~ardoient

tm ,

&

l'autre étoit pour le gé–

néral d'armee qui marchoit contre l'ennemi.

Lorfque ces magifuats

!\ti

vouloient envoyer des

ordreS'Íecrets , , ils prenoient une bande de parche–

min étroite

&

longue, qu'ils rouloient exaétement

autatu:de la fcytale qu'ils s'étoient refervée; ils écri–

voient alors deífus leur intention;

&

ce qu'ils avoient

écrit

.formo~t

un feos parfait

&

fuivi, tant que la

b ande de parchemin étoit appliquée fur le rotúeau:

mais des qu'on la développoit, l'écrimre étoit tron–

quée

&

les mots fans liaifon,

&

il n'y avoit que leur

général qui pftt en trouver la fuite

&

le feos, en

ajufiant la bande fur la fcytale ou rotúeau fembla–

ble qu'il avoit.

Po1ybe raconte qu'Encare fit il y a enviran deux

mi!le ans, une colleélion de vingt manieres différen–

t es qu'il avoit invemées, ou dont on s'étoit fervi

jufqu'alors pottr écrire; de maniere qu'il n'y eut que

celui quien favoit le fecret, qui y pftt comprendre

que!que chofe. Trithéme, le capitaine

P~rta,

Vig7

nere,

&

le pere Nicéron minime , ont fatt des

trat–

tés expres fur les

c!ziffres

i

&

depuis eu:c, on a encore

bien perfeaionné certe maniere d'écnre.

Comme l'écriture en

chilfre

eft devenue un art,

on a marqué auffi l'art deLire o u de démeler les

chif-

ftes,

par le terme

parti~ulier

de

"!ic~ijfrer.

Le

chilfre

a

íimple·cle, efl: celm

o~

on fe fert tou–

jours d'une meme figttre pour figrufier une meme

lettre : ce

qui

fe peut deviner aifément avec quelque

application.

Le

cltiflre

a

double dé, eíl: celui ou on change d'al–

phabet

a

chaque mor, ou dans Jeque! on employe

des mots fans úgni1icaú?n.

.

,

.

Mais une autre mamere plus funple

&

mdechif–

frabte, eft de convenir de queLque livre de pareille

& meme éd.ition. Et trois

chijfru

font la dé. Le pre–

mier

chiffre

marque la page du

~vre

que l'on a_choiú;

le fe

cond

chi.ffre

en déúgne la Ligne;

&

le trot.Úeme,

"!'!'"'

l.ue

le mor dont on doit fe fervir. Cette maniere

d e_cnre

&

de Lire ne peut erre connue gue de ceux

qtu

favent cenainement quelle eíl: l'éd.iuon du livre

dont o n fe f

et;.;

d'aurant plus gue le meme mor fe

tr~'!vant

en

d.iv,

erfes pages du Livre,

il

eft prefque

to~¡ottrs d.éfig~e

par différens

chi fru:

rarement le

meme revtent-il pour fignifier le meme mot.

n

y a

out~e

cela les

enc~es

fecretes , qtú peuvenr erre auffi

.vanées que les

chiffru, V oy<{

D É

CliiFFR.Ii:

R.(G)

(a)

eH 1

CRIFFll.ES

ou

MARQUES

des Marchanth, (Com.)

on appelle ainú des

chijfres

ott

marquu

que les mar–

chands , partic

ulierement ceux qui font le détail

mette.nt fur.Oe

perites étiquettes de papier ou de par:

ch

emm, qu',ls attachent au chef des étoffes, toiles

dentelles ,

&

telles au

tres

marchandifes, qtti déli:

gnent le véritable prix qu'elles leur coutent' alinde

pouvoir s'y regler dans la vente.

Voy<{

les

di8ionn.

du Comm.

é/

de TriY.

CHIFFRER, expreffion popula.ire dont on fe fen

pour fignifier l'art de compter.

Yoy<'{

CHIFFRE.

(E)

C.HtFFRER,

en Mufique,

c'eíl: écrire fur les nores

de la baífe' pottr fervir de guide

a

l'accompagnareur

des chif&es qui défignent les accords que ces note;

doivent porter.

.Pbye{

ACCOMPAGNEMENT. Com–

me chaque accord eíl: compofé de pluíieurs fons

s'il avoit fallu exprimer chacun de ces fons par

u~

chiffre, on auroit tellement multiplié

&

embrouillé

les chif&es, que l'accompagnateur n'auroit jamais

eu le tems de les Jire au moment de l'exécution. On,

s'eíl: done attaché' autant qu'on a cru le pouvoir'

a

caraB:érifer chaque accord par un feul chitfre; de

forte que ce chiffre peut fuffire pour indiquer l'ef–

pece de l'accord,

&

par conféquent tous les fons

qui le doivent compofer. Il y a meme un accord qui

fe trouve

chilfré,

en ne le

chijfrant

point ; car, fe–

Ion la rigueur des chifFres, toure note qui n'efi poinr

chilfrie

ne porte point d'accord, ou porre l'accord

parfait.

Le chiffre qtti indique chaque accord efl: ordinai–

rement celui qui répond au nom de l'accord; ainli

l'on écrit un

2.

pour l'accord de feconde, un

7

pour

celui de feptieme , un 6 pour celui de úxte,

&c.

U

y

a des accords qui portent un double nom,

&

on

les

exprime aulli par un double chiffre, tels font les

accords de ftxte-quarte, de fixre-quinte, de feptieme

&

fixte,

&c.

quelquefois meme on en met trois, ce

qui rentre dans l'inconvénient qu'on a votúu évirer;

mais comme la compofition des cbiffres eíl: plfttot

venue du tems

&

du hafard, que d'une érude reflé–

chie, il n'efi pas étonnant qu'il s'y rencontre des

fautes & des contrad.iélions.

Voici une rabie de tous les chiffres pratiqués dans

l'accompagnement, fur quoi il faut obferver qu'il

y

a pluíieurs accords qui fe

chijfrent

d.iverfemc;:nr en

différens pays, comme en Fran

ce & en

ltahe, ou

daos le meme pays par différens auteu.rs. Nous don·

nons toures ces

manie~es

,

a1in

q

ue chacun, pour

chijfrer

,

puiífe choifir celle qui lui paroirra plus

clai.re

,

&

pour accompagner, rapporter cha91'e

ch

iffre

a

l'accord qui lui convient, felon la mamere

de

chiifrer

de l'autettr.

T

..iBLE

glnlrale áe tous les clzijfres de

l'auompagnt~

nunt. On a ajoútl une hoile ti ceux qui font lt plus

d'ufoge en France aujourd'hui.

Clúifru.

Noms Jn .Accort!-6.

8

5

3

5

3

Accord parfait.

]dem.

ldem.

ldem.

I dem.

3

¡, .. .••

Accord parfait, úerce mineure.

¡,

3

ldem.

¡,

ldem.

Idem.

Accord

parfa.it,

tier'e majeure.

Itkm.

Idem.