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CHE

dont la moirié femit fléchir .la plupart des autl·es

hois ; fon volume ne le cede a nul autre arbre ,

&

fa durée va jufqu'a ftx cents a ns , fans altération,

lor(qu'il eíl: a couvert des injures de l'air: la feule

.condition que ce bois exiae , eíl: <i'etre -empleyé

bien fec

&

faifonné, pour Pempecher de fe fend.re,

.de fe tourmenter,

&

de fe décompofer; précaution

qui n'cíl: plus nécel'faire, quand on veut le faire-fer–

vir fous terre

&

dans l'eau en pilotis,

oit

on efrime

.qu'il dure quinze cents ans.,

&

Otl

il fe pét-rifie plus

ordinairement qu'aucun aurre bois. Quand on eíl:

forcé cependant d'employer. a l'air du bois v erd ,

fans avoir le tems de le faire faifonner, on peut y

fuppléer en faifant -tremper ce bois dans de l'eau

.p endant quelque tems. Ellis en a vCt une épreuve

qu'il rapporte: «Un plancher

qui

avoit été fait de

,

planches de

clúne,

qu'on avott fait tremper dans

,

l'eau d'un étang, fe ttouva fort fain au bout de

,

quatorze ans , t andis qu'un autre plancher tout

" voifin ' fait de memes planches ' mais qtü n'a–

" voient pas été mifes dans l'eau, étoit pourri aux

cotés

&

aux extrémités des planches"· C'eíl: auffi

!'un des meilleurs bois ;\ brííler

&

a faire du char–

bon. Les jeunes

chénes

brúlent

&

chauffent mieux,

&

font un charbon ardent

&

de durée ; les vieux

.chénes

noircil'fent au feu;

&

le charbon qui s'en va

_par écailles, rend peu de chaleur,

&

s'éteint bien–

t ot;

&

les

chines

pelards, c'eíl:-a-dire dont on a en–

levé l'écorce fur pié, brCt!ent al'fez bien, mais ren–

d ent peu de chaleur.

A

ubier du bois.

On diíl:i

ue dans le bois du

cht–

ne

l'aubier

&

le cceur : l'au

eíl: une partíe de bois

qui environne le tronca l'extérieur, qui eíl: com–

p ofé de douze ou quinze cerclcs ou couches annuel–

Ies,

&

qui a ordinairement un pouce

&

demi d'é–

p ail'feur, quand l'arbre a pris toute fa grol'feur : l'au–

.bier eíl: plus marqué

&

plus épais dans le

clu!ne,

.que dans les autres arbres qui en om un,

&

il eíl:

d'une couleur différente

&

d 'une qualité bien infé–

r ieure a celle du cceur du bois : l'aubier fe pourrit

promptement dans les lieux humides ;

&

quand il

eíl: placé féchement ,

iJ

eíl: bien-tot vermoulu,

&

i l

c orrompt tous les bois v oiíins; au1Ii fait-il la plus

,grande défeéh10fité du bois de

ch<ne;

&

il eíl: défen–

du aux ouvriers par leurs íl:atuts d'employer aucun

b ois ou il y ait de l'aubier. Mais on peut corriger ce

d éfuut'

&

donner a l'aubier prefque autant de foli–

dité , de force,

&

de durée, qu'en a le cceur du

bois

• d e

chtne:

"

I1 ne faut pour cela, dit M. de Buffon ,

»

qu'écorcer l'arbre du haut en-bas,

&

le lail'fer fé–

" cher emierement fur pié avant de l'abartre" ;

&

par les épreuves qu'il a faites a ce fujet' iJ réfulte

que " le bois d¡:s arbres écorcés

&

féchés fur pié ,

, eíl: plus dur , plus foli de , plus pefant,

&

plus fort

~r

que le bois des arbres abatrus dans leur ecorce " ·

V

oye{

les mémoires de l'académie des Science.s, anné.:

1

73 8.

E coreo.

On fait auffi ufage de l'écorce du

c!téne:

les T anneurs l'employent

a

fayonner les cuirs; mais

l'écorce n'eíl:

pas

l'unique partie de l'arbre qui ait

cette pro priét.e. M. de Bufro ñ, par les épreuves qu'iJ

3 .

fait faire fur des cuirs ,

&

dont il a eté fait men–

t ton dans les mémoires de l'académie, s'eíl: aílttré

~e.

le bois du

chéne

a la meme qualité, avec cette

difference ¡>ounant, que l'écorce agit plus forre–

me~·tt

fur le cuirs que le bois ,

&

le cceur du bois

mofl_r;ts

1

que

~'aubier.

On appclle

tan

l'écorce qui a

~fe~

1

~s

cturs ,

&

qui alors n'eíl: pas tout-a-fait inu-

h 'd

t~n{ifert

a

fairc des couches dans les (erres

e au

':

5

1

ous des chaffis de v erre, pour élever

&

garantir es plantes ·

&

d •

1.

Gl d

U

etrangc

res

e •cates.

¡\

d

o

y a du cho.x

a

fai.re

&

des précautions

pren re pour

l~

récoltc du gland, lorfqu'on veut

f rure

des plantanons. Si nous en croyons Evelyn,

CHE

"il

faut que les glands foiem parfaitement márs –

" qu'ils foienr fains

&

pefans; ce qtti fe reconnoit'

"lorfqu'en fecouant doucement les rameaux

1¿

»

gland tombc: fi-ne faudra cueillir que vers

1~

fin

" d'Oélobre, ou au commencement de Novembre

" ceux qui ne romberont pas aifément;

&

il

fau~

" ramaífer fur le champ celui qui tombe de Iui-me–

" me ; mais toujoms le prendre par préférencc fur

" le fom

mct

des arbres les plus beaux, les plus jeu–

"

n~s,

&

l.es

plus vigoureux ,

&

non pas commc l'on

" fat t ordmatrcment,

(ur

les arbras qui en portent

"

1~

plus " · 0':1 peut ajoííter aux circoníl:ances ,

1

ui

dotv;nr

contribue~

au choix du gland, celle de

fa

grotleur; paree qu en effer, c'ell: la plus belle efpece

cle

eh~~·

qui produit le gros gland

¡\

lorigue queue,

&

qu tl eíl: probable que ce gland produira des ar–

br~ ~e ~eme

,efpece. C e

rr~t

eíl: auffi de quelque

utilne ; iJ fert a nournr les betes fauves,

a

engraif–

fer les cochons ;

&

iJ eíl: auffi fort bon pom la vo–

laiUe.

.Voye{

GLAND.

Gui de chéne.

On attribuoit autrefois de grandes

vertus

a

cette plante parafite, lorfqu'on la tro}tvoir

fttr le

chéne.

Les druides faifoienr accroire qu'tl

fé–

condoit les animaux, & que c'étoit un fameux con–

tre-poifon; on lui en attribue encore quclques-unes

en Medecine,

&

il eíl: recherché dans les Arts pour

fa du_reté

&

pour la beauté de fes veines. Quoi qu'il

en fott, on trouve tres-rarement du gui fttr le

chéne;

&

certe rareté pourroit bien í!tre fon feul mérire:

nous n'en pouvons que trop juger par bien des cho–

fes que l'on voit tous les jours prendre faveur par

ce feul titre.

E xcrefcences.

Le

cldne

eíl: peut-erre de tous les ar–

bres celui qui eíl: le plus fujet a erre attaqué par dif–

férentes efpeces d'infeéles : ils font des excrefcences

de toures fortes, fur les branches , le gland, les

feuilles,

&

jufque.fur les filets des chatons , ou quel–

quefois le travaiJ des infeéles forme de ces excref–

cences qui imitent íi bien une grappe de grofeille rou–

geíhre, que bien des gens s'y trompent de loin. Les

infeéles fom1ent auffi fur certaines efpeces de

chine

des gales dont on tire quelque fervice dans les Arts.•

.Voy<{

NOIX

DE GALE.

Cette défeéluoúté, auffi–

bien que l'irrégtdarité de la tete de I'arbre ,

&

la

lenteur de fes progres apres la tranfplanration , peu–

vent bien erre les vraies caufes de ce que l'on fait

ú

peu tl'túage du

clllne

pour l'ornement des jardins.

Ejjuas.

Il y a des

chtnes

de bien des efpeces; les

Botaniíl:es en comptent au moins quarante, qui ne

font pom la plttpart ni répandus, ni forr connus:

on doit y avoir d'autant moins de regret , que nos

chtnes

communs valent beaucoup mieux pour la qua–

lité du bois , que tous ceux qtü ont été découverts

dans le Levant

&

en Amérique; il faut cependant

convenir que les

chénes

d'Amérique ont plús de va–

riété

&

d'agrément que les autres.

I

o

Le chéne

a

gros gíand.

C elui que

c.

Bauhin ap·

pelle

chéne

a

long pédicule

'

eíl: le plus grand

&

le

plus beau de tous les

china

qui croil'fent en Euro–

pe. O n le diíl:ingue dans fon jeune ilge pa r fon écor–

ce qui eíl: vive, luifante

&

unie, d'une couleur d'o·

live rembrunie, irrégulieremcm entre-mí!lée, avec

une couleur de cendre e!aire : fes feuillcs font plus

grandes , & ont le pédicule plus long que dans les

autres efpeces ; le gland eíl: auffi plus gros

&

plus

long; l'arbre le produit fur un pédicule de la lon–

gueur du doigt, qui fouvent n'en porte qu'un feul,

&

quelquefo is jufqu'a trois. Son bois eíl: franc, d'un

bel ceil,

&

de la meilleure qualité.

:z..

Le clztne

a

gland moy en,

déíigné par le meme

botanill:e fous la phrafe de

chtne mále

ti

p!diculecourt.

Cet arbre dans routes fes parties ell: fubordonné

!

la premiere efpcce ; fa feuiUe eil moins grande , Con

gland eíl: plus petir , plus rond ,

&

a le pédi

e