CHA
·Les 'Chrétiens Grecs qui font fous la dominarion
du grand- feignenr , dans Confiantinople ou Pera ,
payent tous le
charag,
qui eíl: d'un fequin par tete
de chaque enfant míUe :
_&
e~
tribut l.'roduit chaque
année enviren trente-hmt mtlle feqmns. Ils payent
de plus vinut-cinq mille fequins pour la conferva–
t ion de le.;; églifes ,
&
pour le droit d'etre gou–
vernés par un patriarche.
Les Chrétiens Latins qui font habitués a Conf–
t antinople Oll a Pera' mariés ou non mariés ' pay ent
pour le
charag
un feqttin par tete , & r_ien
a;t-del~
:
mais la plitpart s'en exemptent en fe f;ufant mfcnre
au nombre des ofliciers de quelques ambail'adeurs
des tetes couronnées.
Les voyauettrs ou négocians -hrétiens , payent
le
charflg
en °entrant dans la premiere ville foiunife
a
l'empire Ottoman , felon Ricaut, dans fon
Etat
de cet empire.
Les efclaves qtú ont aequis la liberté,
foit par grace, foit par rachar, ne payent aucun
cha–
rag,
quoique mariés; ils font ?'eme: exempts
~le
ton–
t es les taxes fur les chofes neceífatres a la
V
te. Les
Chrériens Rauufiens
&
les Albanois font auili
exempts de
to~tt
tribut. Le chevalier de la Magde–
Jaine dans fon
M iroir del'empire Ouoman,
ne porte
pas
1;
charag
auffi haut que no
m:
le mettons ici.
e
a)
.. CHARAMEIS, f. m.
(Hifl. nat. bot.)
arbre exo–
tique dont il eíl: fait menrion dans Lémeri.
11
en dif–
tingue de deux efpeces, qu'on trouve, dit-il, fur
les montagnes
&
dans les forets du Canada & du
D écan , loin de la mer. Les habitans du pays pren–
n ent la décoilion de leurs feuilles en fébrifuge. Ces
arbres font de la hauteur du néflier; l'un a la feuille
du poirier, l'autre la racine laiteufe & la feuille plus
perite que le pommier. Cette feuille eíl: d'un verd
clair. Leur fruit qtti crolt en grappe,
eíl: une aveline
jaune , anguleufe,
&
d'un goitt íl:ipti'
l.ue,acide,
&
agréable. Le
cluzmarús
a
feuille de potrier, a l'ave–
üne plus groífe que le
chamariis
a racine laiteufe. Les
Indiens mangent l'aveline de celui-la mure
&
verte,
m ais confite au fe! ;
&
ils font de l'écorce de celui-ci
broyée avec la moutarde, un pm·gatif pour l'athf–
me.
Il
y a dans la diíl:inétion de ces deux plantes ,
dans leur defcription, dans le détail de leurs pro–
p riétés, bien des chofes vagues.
Voye{
L émeri.
CHARAN,
(Giog. anc. ) H aran,
felon la vulga–
te; vtlle de Méfopotamie, le premier féjour d'Abra–
ham au fortir d'Ur, & le lieu de la mort de fon pere.
• CHARANTE, f. f.
(luriJPr.)
terme ufité aux en–
virons de la Rochelle , pour exprimer une
chauffé• ;
ce terme vient fans doute de
clwrroi
,
&
de ce que
les chauífées font faites principalement ponr fac ili–
ter le paífage des charrois
&
autres voitures.
(A)
CHARAPETI , f.. m.
(Botan. )
arbriífeau des In–
des occidentales. Sa racine eíl: groífe
&
longue, par–
dedans d'une couleur entre le blanc
&
le jaune, ti–
rant fur le rouge; fes feuilles font femblables a
cel–
lesde l'oranger, mais plus gran8es; fes fleurs fontjau–
nes &étoilées: il n'a ni odeur ni faveur confidérable.
On fe fert de fon beis de meme que du gayac, éon–
tre fa vérole, la gale ,
&
atttres maux opiniatres de
c ette efpece. T e! eft le rapport également inexaét
&
inutile, que divers voyageurs nous font du
clzarapeti
fttivant_leur coittume ;,c'eíl: - a -dire en ajoutant aux
f'!its qtt'ils n'ont pas víls, ceux qu'ils ont imaginés.
Cu article
ejl
de
M.
l<
ch.evalier
DE JAUCOUR.T.
C H AR A X, (
Géog. anc. )
il y avoit une
cfUJrax
dans la Cherfonnefe T aurique , fur la cote méridio–
nale de la mer ; un port de ce nom dans l'Afrique ;
une
charax
dans la Carie en Aíie; une autre en Ar–
ménie; une troifieme dans la Parthie;
u~e
quatrie–
me en Bythinie; une cinquieme dans la Pontique ;
une ftxieme en Crete; une feptieme en Afie, dans la
Phrygie; une huitieme en Afie > au fond du golfe
fer!ique.
_
,Tome lll,
CHA
CHARBON ;f. n\.
(Art méch.
&
Hifl. nat.)
Il y a
deux Cortes de
clzarbon,
le
naturel
&
l'
artijiciel ;
ces
deux fubíl:ances n 'ont prefque rien de commun que
la couleur
&
l'emploi. Nous allons parler de l'tme
&
de l'autre.
1°.
Du
charbon artificieL.
Le
charbon
ar–
tifici•L,
a le délinir par fes qualités extérieures , eíl: un
corps noir, friable , aífez leger, prevenu de la com–
buíl:ion des végétaux, des animaux' & meme de quel–
ques fubíl:ances minérales; combuíl:ion ménagée, de
maniere qtte fes progres ne puiífent pas s'étendre juf–
qu'a la deíl:rullion de ces fubíl:ances une fois allumées.
On prévient cette deíl:ruétion, foit en difpofant les
matieres des le commencemcnt de l'opération, de
f~>rte
qu 'elles ne foient pas expofées a l'abord libre
de l'air , comme dans la diíl:illation
&
dans la prépa–
ration en grand du
charbon
de beis ordinaire; foit en
fupprimant ce conconrs de l'airquand le
charboncom•
menee
a
paroltre ' comme lorfque nous étouffons la
braife formée dans nos cheminées; foit en retirant
fimplement du foyer un
charbon
qui n'a pás en foi a
f.
fez de chaleur pour en
~tre
détrwit, quoiqtte expofé
a
l'¡tir libre; Oll enfih en déftuifant tont-d'ttn-COU?
cettri chaleur par l'application d'une maífe confidé–
table d'un corps freid, tel qu'un liquide
&
fur- tout
un
li~tide
non- inflammable, qui puiífe s'appliquer
immediatement au
charbon
embrafé , & l'entourer
exaétement: car la deíl:ruétion du
charbon
dépend né–
ceífairement de deux caufes, l 'aétion du feu
&
celle
de l'air libre & humide, ou de la v apeur aqueufe ré–
pandue dans l'atmofphere.
Voy<{
FLAMME. C'eíl:
paree que la feconde de ces deux caufes manque ,
que le
charbon
eíl: indeíl:rullible dans les vaiíi'eaux
fermés , quelque violent
&
que!que long que foit le
feu qu'on lui fait éprouver dans ces vaiíi'eaux.
( b).
*
C!!ARBON DE BOIS: ce
c!zarbon
[e
fait de p[u.:
fieurs manieres , qui tomes réuffiífent également..!
Voici comment on s'y prend a Auífois, a Pontquarré
en Brie,
&c.
pour coníl:ruire
&
conduire les four–
neaux
a
charbon.
Les principaux iníl:mmens néceífaires aux Char–
bonniers , font
1°.
une ferpe groífe
&
forre pour
emmancher leurs haches, pe!les,
&c.
&
faire des
chevilles:
2.
0
•
un hoyau ou une piache pour appla–
nir leurs aires :
3
°.
une pelle de fer arrondie par le
bout , un peu recourbée vers le milieu, ¡rour que
la rerre y foit mieux retenue
&
puiífe etre lancée fa–
cilement
&
loin : 4°. une herqtte ou un rateau de fer,
pour perfeétionner !'aire:
5°.
une forre hache
a
cou–
per du gros beis, pour monter les chaumieres ou lo–
ges des Bucherons:
6° .
une faulx pour couper l'her–
be , dont on a befoin pour couvrir les fourneaux:
7° ..
un rabot de beis pour tmir la terre qtti couvre le
fourneau , & lui donner de l'air ,
&c.
8°.
une tarrie–
re : 9°. un crochet pour ouvrir le fourneau quand
il eíl: cuit: t o
0
•
une feconde herq:ue, ou un autre
ratean: tt ". des paniers.
Les Charbonniers ne font point obligés de con-·
per leur beis ; ils le trouvent tour pret, coupé de.
longueur
&
de forte,
&
.rangé par ras, comme on le
v oit
P lanc.
l.
des Forges
en
a
&
b.
Cestas font conte–
nus par deux gros pieux qu'on enfonce en terre, !'un.
a
une de leurs extrémités' & l'autce a l'antre.
Il
eíl:
diíl:ribué par
cordes,
afin que l'onvr!er fa che ce qu'il
fait entrer de be is dans la coníl:méttOn de fon four–
ueau. Un fourneau ordinaire en contient jufqu'a 7 ,
!1 ,
9 cordes. On concluir prefque tofljours deux fotrr–
oeaux, ou plttto t deux feux
a
la fois; car_les Char–
bonniers entendent par un
fourneau
le bots arrangé
commeil convient pour
erre
réduit en
clzarhon;
&
par
un fiu,
le fou rneau quand il eíl: alltuné. D eux four–
neaux donnent la voiture de
charbo".
On fe fert pour fa ire le
charbon,
de jeune beis, de–
puis
~n
{- po¡tee jufqu'il
}Ul
pouce, un pouce :i- , deux
-
A
a