Table of Contents Table of Contents
Previous Page  216 / 940 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 216 / 940 Next Page
Page Background

CHA

-le plus ordinaitemeht, lorfqu'il veut le faire pafi"er

d ans une combinaifon nouvelle ; car il

ea

toftjours

forcé a enlever ce príncipe

a

un corps auquel il éroit

-uni déja, lorfqu'il veut le fixer par des liens nou–

veaux ; le feu libre

&

en mafi"e nc fauroi t etre for–

c é

a

fubir ces mixtions, du moins par les opérations

connues & vulaaires; nous n'opérons done jamais en

Chimie que

fu~

le feu lié o u lixé que nous appellons

aujourd'htti

ph.Logijliqzu

avec Sthal ; m<fis nous ne

fommes pasen droit de prononcer

pou

r cela, comme

quelques Chimiaes , que ce feu li.xe , ce phlogiai–

que, differe efi"entiellement du feu flu ide, de celui

qui fe meut librement dans tous les corps ; les regles

<le la bonne indullion ne permettent pas meme de

.fou~onner

cette différence eírentielle.

Voy<{

FEV.

C'.:a

comme fournifi"ant le príncipe inflammable

que le

cluubon

ea employé dans les réduélions' foit

en grand, foit en petit (

.Voye{

RÉDUCTION

&

FONTE

Á

TRAVERS LES CHARJlONS)dans la com–

p ofition des phofphores , de plufieurs pyrophores,

dt¡ foufre artificiel, dans la fixation du nitre,

&c.

Les funeaes effers de la vapeur du

cluubon ,

aa–

gnante dans un líen fermé ou peu aeré' ne font con–

nus que pa-r trop d'accidcns. La nature de certe va–

peur

n'ea

point du tour déterminée ; elle ne s'éleve

que du

ch.arbon

brftlant ill'air libre , ou fe détruifanr

.aélueUement ; le

ch.arbon

embrafé dans les vaifi"eaux

fermés ne la laifi"c point échapper. La confidérarion

de cette circonaance ne doir pas etre

né~ligée.

Les •

v enus médicinales du

charbon

(

car on llll en a don–

né , comme a l'éponge brí'tlée dans les écrouelles

commenc;antes, au

charbon

de tilleul dans les convul–

fions, au [pode des modernes ou ivoire calciné des

b outiques , au fpode des Arabes ou

charbon

de ro–

[eaux ,

&c.

)

ces venus médicinales , dis-je , ne font

pas confirmées par l'obfervation;

&

la Médecine ra–

tionelle, qu'on peur écourer lorfque l'obfervation

ne lui

ea

pas contraire • n'ea pas plus favorable

a

ces prétendues venus.

(b)

CHARBON MINÉRAL,

(Hijl. nat. Minérat.)

e'ea

une fub íl:ance inflammable compofée d'un melange

de terre' de pierre, de bitume' & de foufre: elle

ea

d'un noir foncé, formée par un aírembla¡;e de feuil–

lets ou de lames minces érroitement urues les unes

aux autres , dont la confiftcncc, les propriétés , les

effets,

&

ld accidens , v arienr fuivant les différens

endroits d'Otl elle ea Tirée. Quand cette matiere ea

allumée , elle conferve le feu plus long-rcms , & pro–

duir une chalcur plus vive qu'aucune aufie fubíl:an–

ce inflammable: l'ailion du fe u la réduir ou en cen–

dres, ou en une mafi"e poreufe

&

fpongieufe qui ref–

[emble a des fcories ou

a

de la pierre ponce.

On diaingue ordinairement dem: efpeces de

ch.ar–

hon núnérat

:

la premiere ea grafi"e' dure' & com–

paae; fa couleur eíl: d'un noir luifant, comme celle

du

jayet~

il efi vrai qu'elle ne s'enflamme pas rrop

aifémenr; m:jis quand elle efi une fois allumée, elle

donne une flamme claire

&

brillante, accompagnée

d'une fumée fort épaifi"e : c'eíl: la meilleure efpece.

Les

ch.arboru

de la feconde efpece font rendres ,

friables ' & fujets a fe décompofer

a

l'air; ils s'allu–

ment afi"ez aifément, mais ils ne donnent qu'une

fl_amme pafi"agere

&

de peu de durée ; il fonr infé–

n eurs

a

ceux de la premiere efpece : c'eíl: la

diffé–

rence qui fe tro uve entre ces deux efpeces de

ch.ar–

b.ons

.foffiles, qui femble avoir donné Lieu a la dif–

tmfrion que quelques aureurs font du

clzarbon de u rn

&

dl~

cLrbon de pierre.

Les

charboru

foíli les de la

p rc:m•ere

~fpece

fe trouvenr profondém nt en rerre,

&;ls conuennenr une portien de birume plus confi·

dérable que ceux de la feconde: en effet ces derniers

fe trouvenr plus pres de la furface de la rerre · ils

fonr me_lés &

~onfondus

avee elle,

&

avec

beau~oup

de maueres

trangeres , & leur firuation ell

vraif-

CHA

femblablement caufe qu'ils ont perdu!a pattie la phl!l

fubtile du birume qui entre dans leur compofition.

Les., fen.timens des Naruraliil:cs fonr parragé!. fur

la formauon & fur la narure du

ch.arbon minérat

auíli-bien que fur celle du fuccin & du jayet : il y

e~

a qui croyent que D ieu les a créés des le commen–

cemenr, comme tomes les aurres fubílances miné–

rales ; d'autres veulent qu'ils n'ayent pris la forme

que nous y remarquons que par la fuire des tcms ,

&

fur-tout en conféquence du déluge univerfel: ils

croyent que le

ch.arbon mineral

n'eíl: aurre chofe que

du beis décompofé

&

changé en limon, qui a été

imprégné de parties vitrioliques & fulphureufes.

cheuchzer, fans avoir recours au déluge univer–

fel pour expliquer la formation du

charbon de urre ,

ne le regarde que cornme un aíremblage de limen,

de biturne, de pétrolc , de foufre, de vitriol , & de

bois ' qui apres s'etre melés' fe font du.rcis avec le

rerns, & n'onr plus formé qu'ttne feule & meme

ma~.

·

11 y a d'autres Naturalifles qui regardent cette fub–

fiance comme du bitume mele avec de la rerre , qui

a été cuit

&

durci par l'a8 ion du feu fouterrain.

Le fentiment de M. \Vallerius, favanr minéralo–

giíl:e Suédois, efi que les

ckarbons

foíliles font pro–

duits par une hui!e de pétrole ou par du na phre, qui

apres s'etre joints avec de la marne ou du limon, fe

font durcis par la fui re des rems, & ont formé des

couches de

ch.arbon,

apres qu'une vapeur fulphureufe

paífagere efi venue

a

s'y joindre.

Q uoi qu'il en foit de tous ces fentimens,

ü

paro1t

tres-probable qu'on doit attribuer au

charboR mine–

ral,

ainfi qu'aux différens birumes, au jayet & au

fucc in, une origine végérale; & il femble qu'en rap–

prochanr tomes les circoníl:ances, on ne trouvera

rien de plus plaufible que ce fenrimcnr. Les veines

& couches de

charbon minéral

font o rdinairement

couvertes d'une efpece de pierres feuilletées

&

écailleufes ' femblables

a

l'ardo ife ' fur lefquelles on

rrouve t res-fouvent des empreinres de plantes des

forets,

&

fur-tour de fougere

&

de capillairc, dont

les analogues ne fonr poinr de norre continent : c'e!t

ce qu'on peut voir dans l'excellenr mémoire que M.

de JuRieu a donné fur les emprcinrcs qui fe trouvent

dans certaines pierres des enviro

ns de S. C

haumont

en Lyonnois.

V oyt{ tes M ém. de l'

Ac

.zd/rn. royalt des

Sciences de Paris, année

1718.

11 arrive tres-fouvent

qu'on remarque une texture parfa itement femblable

il

celle des couches ligneufes, da ns les feuilles ou hr–

mes donr le

charbon minéral

efi compofé ; & Sredler

rapporte qu'on a trouvé en Franconie, pres de Gruns–

bourg, une efpece de

ch.arbon de terre

qui étoit com–

pofé de libres ou de filamens paralleles les uns aux

autres , comme ceux du bois: le meme aureu r ajoú·

te que quand on caíroit ce

charbon,

l'endroit de la

frallure éroir lui fa nt comme de la poix.

n aurre

aureur dir qu'au duché de \Virtemberg, pres du cou–

venr de Lorch, dans des lits d'argille vitriolique

&

grife, on a rrouvé du

charbon

follile , qui par l'arran–

gement de fes libres prouve qu'il doit fon origine

a

du bois de hetre.

Voy'{ flü8a phyjico-ouonomica,

vol.

l.

p.

442.

Mais ce qui prouvc encore d'une maniere plus

convaincante que c'efi a du bois que le

ch.arbon de

urre

doit fon origine , c'eíl: le bois foffi le qLú a éré

trouvé depuis quelques a nnées en Allcmagne, dans

le comté de

a!Tau: il

efi

arrangé dans la terre,

&

y forme une couche qui a la meme direaion que

celle du

ch.arbnn minérat,

c'efi-a-dire qui efi inclinée

a

l'horifon.

A

la furface de la rerre on renconrre un

vrai beis réfi neux, afi"ez femblable a celui du gayae,

&

qui n'efi certainemenr poinr de notre conrinent:

plus on enfonce en terre, plus on trouve ce bois dé–

compofé ,

¡;'

!1:-

-dire friable, feuilleté_,

&

'une