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194

CHA

., me " ·

ll

n'efr pas furprenant que

~ette

flamme ve–

·nant

a

rencontrer une mauere auffi lnflammable que

le

charbon

d<

a rre,

ne l'allume tres- auément. Peut–

etre en r appróchant ces circo nilances' trouvera-t–

on urle explication tres-namrelle de la formation des

-volcaos,

&

de la caufe de certains tremblemens de

-terre.

L'ana1yfe chimique du

charhon :ninéral

donne, fui–

-vant Holflnann,

1° .

un flegme;

2 ° .

un efprit acide

fulphureux;

J

0 •

une huile 1:em\e , parfaitement fem–

blable au.naphte ; 4°. une huile plus groffiere

&

plus

pe"fante que la précédénte; 5° . en

poutra~lt

le feu,

il

s'attache au cou de la cornue un fe! ac1de , de la

nature de cehii qu'on tire du fuccin; 6°. enfin , il

re1l:e apres la diilillation une rerre noire qui n'e1l:

plus inflammable, &

qui

ne donne plus de fumée.

Le

cluzrbon de arre

e1l: d'une grande utilité dans les

ufages de la vie. Dans les pays ou le bois n'e1l: pas

commun, comme en Angleterre &en Ecofle, on s'en

fert pour le chauffage & pour cuíre les alimens ; &

meme bien des gens prétendent que les viandes roties

a

un pareil fett, foht meilleures;il e1l: certain qu'elles

font plus fucculentes, paree que le jus

y

e1l: plus con–

centré. Les habitans du pays de Liége

&

du comté

ele N amur donnent le nom de

houille

au

charbon miné–

ral.

Pottr le ménager , les pauvres gens le réduifent

en une poudre groffiere qn'ils melent avec de la terre

glaife ; ils travaillent ce melange comme on feroit

du mortie.r; ils en forment enfui te des boules ou .des

efpeces de g§reaux, qu'on fait fécher au foleil pen–

dant l'été. On brule ·ces boules avec du

charbon. de

urre

ordinaire ; & quand elles forit rougies , elles

donnent pendant fort long-tems une chalenr douce

&

moins apte que celle du

c/zarbon de terre

tout feul.

Plu!ieurs Arts

&

Métiers font, outre cela, un tres–

grand ufage du

charbon de terre.

Les Maréchaux &

Serruriers , & tous ceux qui travaillent en fer, lui

donhetlt la préférence fur le

charbon de bois;

paree

qu'j! échauffe plus vivement que ce dernier,

&

con–

ferve la chaleur plus long-tems. En Angleterre, on

s'en fert dans les Verreries de verre ordi naire,

&

meme de cry 1l:al ; on en vante fur-tout l'ufage pour

cuire les briques & les tuiles; & dans bcaucoup d'en–

droits on s'en fert avec Cueces pour chauffer les

fours a chaux. Les fentimens des Métallurgi1l:es font

partagés fur la queilion, fi l'on peut fe fervir avec

fucd:s du

charbon de ture

pour la fu!ion des miné–

tais. M. Henckel eo rejeu e l'ufage , & prétend qu'ils

font plus propres a retarder qu'a faciliter la fu!ion

d es méraux; paree que, fuivant le príncipe de Be–

cher., l'acide du foufre e1l: un ob1l:acle

a

la fufibilité.

C ette aurorité doit erre fans doure d'un tres-grand

poids: cependant qu'il nous foir pcrmisdediilinguer,

&

de faire remarquer que cette raifon ne fa uroit

tottjours avoir lietl' attendu c¡ue quelquefois on a a

traiter des minérais dont, pour l irer le méral, il e1l:

n éceífaire de détruire la parrie ferrugineule qui

y

e!l fouvent jointc;

&

dans ce cas 1'acide du foufre

e!l tres-propre a produire cet effet.

,Bien des gens ont regardé la fumée du

charbon mi–

~ural _comme

tres- pernicieufe a la fanté'

&

fe font

~agtné

que la confomption n'éroir fi commune en

ngleterre, qu'a caufe 9ue l'air y efi continuelle–

; enr

~hargéde

cette fumee. M. Holfrnann n'e1l: point

de cel

e~timent:

au contraire il penfe 9ue la fumée

]

~S

de

lar

ons foffi/cs

efi tres-propre

a

punfier l'air

&

a

hu

?¡n~ ~~u~

de rcíforr, fur-tout lorfc¡ue cet air e1l:

~md ~

ilfa~. l\

prouve fon fentiment par l'exem–

p e e a v ée

e Hall en Saxe , ou le fcorbüt, les fie-

vres pourpr es & m

r

·

·

d

al

d .

a •gnes, la phthtfie , étotent es

m a •es tr s- commu

""

r.

d

charbon de. rerre

dans l nes .avant qu'on

1

~t

Ulage_

u

_r

,

es fahnes de cette vJIIe, qm en

comomment une tres-grande e¡

. é

e

é

d

.

uanut .

et aureur a

remarqu_

~e

ptus ce tems, ces maladies ont

CHA

p~efque

entieremenr difpartt , ou du moins y fonr

tres-peu fréc¡uentes.

Voy<{

F Holfmann ,

objervati

0 •

m.s

phyjico-clzimicm , pag. 2 07.

&

ft.

M. \Vallerius efi auffi du meme avis; il s'appuie

fur ce que les habitans de Falun en Suede 1ont

continuellement expofés

a

la fumée du

cl~.arbon

de

terre '

fans erre plus fujers a la phthi!ie que ceux des

autres pays. Quoi qu'd en foit, il elleerrain que la

fumée du

charborz

eft u·es-contraire a certainesgcns·

&

M. Hoffmann avoiie lui-meme que la trop

grand~

abondance. en peur nuire:

&

c'e1l:-la précilément le

cas de la Vtlle de Londres, o1t la grande quantité de

char~on qu'o~

brt1le donne une fumée fi épaiíle, que

la V1lle parou toujours comme couverte de nuages

ou d'un brouillard épais: ajoutons encore, qu'il peut

fe trouv:er dans les

charbons de

urre

de quelques pays

des maueres érrangeres pernicieufes a la fanté qtü

ne fe trouvent point dans d'aurres.

'

. Quelques aureurs prétendent que l'huile tenue,

urée par la di1l:illation du

clzarbon min.éral ,

appliquée

extérieurement, e1l: un fort bon remede contre les

tumeurs, les ulceres invétérés ,

&

les douleurs de

la gourte. Ll y a toure apparence que cette huile te–

nue doit avoir les mcmes venus que l'huile de fitc–

cin' puifc¡ue !'une

&

l'autre font compofées des me–

mes frincipes, ont la meme origine,

&

ne font qu'u–

ne refine végétale différemment modiliée dans le lcún

de la terre.

Y oye{ l'article

SuccrN. (-)

CHARBON VÉGÉT AL

&

FOSS IL E. (

flijl.

natur. )

Un aureur Allemand, nommé M. Schultz, rapporte

dans fa

vingt - neuvieme expérience

un fait qui mérite

d'etre connu des Naturaliftes ; il dit que pres de la

ville d'Altorff en Franconie, au pié d'une montagne

qui e1l: couverte de pins

&

de fapins , on voit une

fentc ou ouverture qtü a environ mille pas de pro–

fondeur, ce qui forme une efpece d'abyfme qui pré–

fente un fpeélaclc tres-propre

a

in~irer

de l'horreur ;

auíii nomme-t-on cet endroit

uuJ!ds- kirclz,

le tem–

ple du diable. D ans ce lieu on trouva répandus dans

une efpece

grais fort dur de grands

charbons

fem–

blables a du oís d'ébene _;a cette occafion on s'ap–

perS'llt qu'anciennement on avoit travaillé dans ce

meme endroit ; car on

y

remarqua des galeries lou–

rerraines qu'on avoit percées dans le roe, vraí.ífem–

blablement paree qu'on avoit efpéré de trouver , en

fouiUant plus avant, de> couches continues du

char–

bon

que J'on n'avoit rencontré qu'épars

..a

& la; dans

l'efpace d'une demi-lieue on vit roujours des traces

de ces

charbons ,

qui éroient tantot renfermés dans

tme roche tres-dure, tantot répandus dans de la terre

argilleu(e. On fit des expériences fur ce

charbon ,

pour voir quelle pourroit erre l'uriliré qu'on en reti–

reroit, & voici les principaux phénomenes qu'on

y

remarqua.

t

0 •

Ces

charhons

étoíent dupofés horifon–

talemenr.

2° .

Les morceaux les plus gros qu'on pltt

détacher éroient des cylindres comprimés , c'.e1l:-a–

dire préfentoient une figure ovale

~ans

leur _diame–

tre. 3°. 11 y avoit une grande quanllté de pynresful–

phureufes aflpres de ces

charbons.

4°. Il

y

en avoit plu–

fieurs qui écoient

cn~erement péné~és

de la

fub~an­

ce pyriteufe; ceux-c1fe décompofo1ent & romb01ent

en elflorefcence

a

l'air , apn!s

y

avoir éré quelgue

tems expofés , & quand on en faifoit la lix.ivianon

avec de l'eau qu'on faifoir enfuite évaporer, on ob–

tenoit du vitriol de Mars. )

0 •

11 s'e1l: trouvé dans cet

endroit des moteeaux de

charbon

qui ·avoient un p1é

& plus de lar<>e ' 7

a

8 pouces de diametra' & plu–

!ieurs aunes de longueur. 6°.

es

charbons

étoient

tres-pefans, tres-compaéles,

&

tres-folides. 7°· On

elfaya avec fucces de s'en fervir pour forger du

fe~,

& ils chauffoient tres-fortemenr. 8°. Le feules rédUJ·

foi r enrierement en une cendre blanche

&

légere,

dont il étoir aifé de tirer du fel alkali fixe, comme

des cendres ordinaires.

9°.

Ces

charboas,

apres avoir