Table of Contents Table of Contents
Previous Page  210 / 940 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 210 / 940 Next Page
Page Background

CHA

le défigne: des chevaux vigoureux le trainoient;

il"

ároit det1iné

a

percer les bataillons,

&

a

trancher

rout ce qui fe préfcntoit

a

fa renconrre. Les uns en

attribuent l'invention aux Macédoniens; d'autres

a

Cyrus: mais !'origine en eJl plus ancienne;

&

il pa–

roit que Ninus en avoit fait courir de pareils conrre

les Baéhiens,

&

les Chananéens contre les Ifraéli–

tes. Ces

chars

n'avoient que deux grandes roues,

auxquelles les faux étoient appliquées. Cyrus les per–

{eétionna feulement en fonifiant les roues ,

&

al–

longeant les effieux'

a

l'extrémité defquels il adapta

eocore d'autres faux de trois piés de long qui cou–

poient horifontalement, tandis que d'autres tran–

chant verticalement , mettoient en pieces tottt ce

qu'elles ramalfoient

a

terre. Dans la fuite on ajoftta

a

l'extrémité du timon deux longues pointes'

&

l'on

garnit le derrie;e du

c~ar

de

coutea~tx

qui .empe–

choient qu'on n y monta

t.

Cette machme ternble en

apparence, devenoit inurile lorfqu'on tuoit un des

chevaux ' ou qu'on parvenoit a en faifir la bride.

Pltttarque dit qu'a la bataille de Cheronée fous Syl–

la, les Romains en firent fi peu de cas, qu'apres

avoir difperfé ou renverfé ceux qui. fe préfente–

rent, ils fe mirent a crier, comme ils avoient coft–

tume , dans les jeux du cirque,

qn'on en

j"ít

paroítre

d 'autres .

L'ufage des

chars

dans la guerre et1 tres-ancien :

les guerriers, avant l'ufage de la cava lerie, étoient

t ous montés fur des

chars:

ils y étoient deux;

1

\m

charoé de conduire les chevaux; l'aun·e de com–

baw~.

C'eíl: ainii qu'on voit prefque tous les héros

d'Homere ; ils metrent fouvent pié aterre ;

&

D io–

mede ne combar guere fur fon

char.

Le

clzar

de triomphe éroir attelé de quatre che·

v aux. On prétend que Romulus entra dans Rome

fur un pareil

char;

d'autres n'en font remonter !'ori–

gine qu'a T arquín le vieux,

&

meme

a

Valérius Po–

plicola. On lit dans Plutarque que Camille étant en–

tré triomphant dans Rome fur un

char

tralné par

quatre chev.aux blancs, cette magnificence fut re–

gardée comme une innovation blílmable. Le

clzar

de

t riomphe étoit rond, n'avoit que deux roues; le

triomphateur s'y tenoit dcbout,

&

gouvernoit lui–

rn@:me les

chevaux:

il n'étoit que doré fous les con–

fuls; on en fit d'or

&

d'ivoire fous les empereurs.

On lui donnoit un air martial en l'arrofant de fang.

On y attela quelquefois des élépha ns & des lions.

Quand le triomphateur monroir, le cri éroit:

D ii ,

quorum ntt!U

&

ifftperio nata

Q

auaa

eJl

res Romana

,

eamdem placaú propiúiquefirvate! Voy.

TRtOMPHE.

Nos

clzars

de triomphe font décorés de peintures ,

de fculptures, & de pavillons de différentes cou–

leurs: ils ont lieu dans quelc¡ues villes du royaume:

a

Lille en Flandre, dans les proceffions publiques Ott

l'on porte le faint Sacrement, on fait marcher

a

la

t ete,des

chars

fur lefc¡uels on a placé de jeunes

fill~s :

ces

clzars

(ont

précédés du fou de la ville , qui a le

titre de

fou,

&

la fonfrion de faire mille eJ<"trava–

gances, par charge. Cette cérémonie fuperíl:itieufe

doit erre regardée avec plus d'indulgence que de févé–

rité:

ce n'eíl: point une dérifion; les habitans de Lille

font de tres-bons Chrétiens.

Le~

payens avoientauffi des proceiiions & des

chars

~e~nomphe

pourcertaines occafions.

Il

et1 fait men–

tton dans la pompe de Ptolemée Philadelphe, d'un

ckar

a.

c¡uatre roues de quatorze coudées de long '

fur hmt de large; il étoit tiré par cent quatre-vingts

hommes :

portoit un Bacchus haut de dix coudées

environné de pretres de prerreíres

&

de rout

l'at~

tlrail des fetes de

Bac~hus.

Voy<{

FiTES, PRO CES–

SIONS.

A nttq.

<xpl.

&

ludu. l<x.

,

GJiA~,

machine

d'Opé~a,

efpece de throne c¡ui

fe;r.pout )a defcente des

~~e~tx,

des magiciens, des

~eJues,

&,!

ll

eft

Compofe

d

un chaílis de forme élé-

CHA

gante fur le"devant, d'un plancher fur lequel efi un

íiége,

&

d'un chaiiis plus grand qui fett de doffier.

Ces chaffis

_fon~ co~t':erts

de toile peinte en nuages,

plus ou moms eclatres felon les occaíions. On peint:

fur la patrie de devant, ou une aigle, fi c'et1le

char

de Jupiter·; ou des colombes, íi c'et1 celui de Vé–

nus,

&c.

Ce

char

eJl fufpendu

a

quarre cordes c¡u'on

teint en noir,

&

il defcend ou remonte

par

le moyen

du contre-poids.

C'eJl la machine la plus ordinaire

a

l'opéra,

&

par cette r Jifon fans doute la moins foignée. Pen–

dant le tems qu'on exécute une rirournelle majef–

tueufe, on voit defcendre une divinité, l'illuíion

commence : mais a peine le

char

a-t-il percé le pla–

fond, que les c01·des fe montrent,

&

l'illufion fe dif.

fipe.

Il

y a pluíieurs moyens tres-fimples de dérobel'

aux yeux du fpeétateur ces vilaines cordes, qui feu–

les changent en fpefracle ridicule le plus agréable

merveilleux. Les chapelets de nuages placés avec

art, feroient reu[s fuffifans,

&

On ne cOnS'OÍt point

pourquoi on ne les

y

employe pas. Cene pattie trap

négligée jufqu'ici, iuivra fans doute le fort de toures

les autres, par la fage adminit1ration de la ville de

París , chargée deformais de ce magnifique fpefra–

cle.

Voye{

ÜPERA

&

CHAPELET.

Les Grecs fe fervoient des

chars

pour introduire

leurs divinités fur le théatre; ils .!roient d'un ufage

tres-fréquent dans les grands ballets

&

dans les car–

roufels.

Voye{

MACHINE , DÉCORATION , BAL–

LET.

On exécute plufieurs vols avec les

chars:

mais

il

manque prefque tottjours quelc¡ue partie elfentielle

a

ces forres de machines.

Voy<{

VoL.

(B)

CHAR,

(Géog.

mod.)

perite riviere de France en

Saintonge; elle a ·fa fource vers Paillé, & fe perd

dans la Boutonne

a

S. Jean-d'Angeli.

CHARA , (

Ajlronornie. )

une des conJlellations

informes , figurée fur les globes par un chien, &

placée fous la queue de la grande ourfe.

CHARACENE,

f.

f. (

Géog.

anc. )

c'étoit le terri–

toire de la ville de Charax.

V oye{

CHARAX.

CHARACINE, f. f. (

Gtog.

anc.)

perite contrée

de la Cilicie, dont Flaviopolis éroit le chef lieu.

CHAR¡\C!TA

IENS,

f.

m. plur.

(Géog. anc. )

peuples de l'Efpagne T arragonoife: ils habitoient

des cavernes dans des montagnes au-dela du T age ;

c'eJl de la qu'ils faifoient des excurfions dans les con–

trées circonvoifines.

CHARADE,

(Hijl.

mod.) voye{

SouDRAS.

CHARADRA, (

Gtog.

anr.)

il y a eu plufieurs

v1lles de ce nom dans la Grece ; !'une dans la Phoci–

de; une autre dans l'Epire, proche le golfe d'Am–

bracie; une troifieme dans la Melfynie.

CHARADRUS,f. m.

(Géog.

anc.)

I1

ay eu trois

rivíeres de ce nom ; !'une da ns la Phocide, qui cou·

loit proche de Charadra

&

fe jettoit dans la Cé–

phife; une autre dans la Melfynie; une troilieme

dans l'Achale.

ll

y avoit encore un torrent de me–

me nom dans la contrée d'Argos.

CHARAG

on

CHARAH,

f.

m.

(H"ijl.

mod.)

c'eft

le rribut que le grand-feigneur fait lever fur les en–

fans males des Juifs ' qui payent chaque année un

fequin ou ducat, ce qui produit enviren onze mille

trois cents fequins.

Il

y a cependant trois cents Hé–

breux exempts de ce tribut. Outre ce dróir , les

Juifs payent encore tr'ois mille fequins par a

o,

pour

conferver le privilége qui leur eíl: accordé, de tenir

des fynagogues:

&

rous les ans en payant ce droit,

ils en font renouveller la confirmarían, avec le pou–

voir de prendre le titre de

rahbin

qui, chez eux,

ell

lcur dofreur

&

le chef de la fynagogue: ils fonr

en–

care taxés

a

douze cents fequins ' pour avoir la per·

miílion d'enfevelir

1_

urs mogs.

Les