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ATH

cipalement établies. Un tel homme

pourroit~trepuni

par chacun dans le droit de namre. Par, )n(équent

le magifuat doit avoir droit de plmir ,non-/eulement

celLX qui nient l'exifrence d't\ne divinité ,mais encore

'Ceux qui rendenr cette exifrence inutile, en niant

fa providence, ou en

p~chant

contre (on cuIte, ou

<¡ui (onr coupables de bla(phemes formels , de pro–

fanarions , de parjures , ou de juremens prononcés

légerement. La religion efr fi néce{[aire pour le (ofl–

rien de la (ociété humaine , qu'il efr impoffible , com–

me les Payens I'ont reconnu auffi bien que les Chré–

tiens, que la (ociété (ub(t!l:e fi I'on n'admer une puif–

fance invilible , qui gouverne les a/faires du genre

humain. Voycz-en la preuve a l'artide des

alMes.

La crainte

&

le re(pea que l'on a pour cet

~tre

, pro–

<luit plus d'c/fet dans

les

hommes , pour leur faire

obferver les devoirs dans le(quels leur félicité confilie

fur la terre, que tous les fupplices dont les magifrrars

les puiiI'ent menacer. Les

alhées

memes n'ofene le

nier;

&

c'efr pourquoi ils (uppofent que la religion

efr une invention des politiqlles , pour tenir plus fa–

cilemenr la fociété en regle. Mais quand cela feroit ,

les politiques one le droir de maintenir leurs établif–

femens ,

&

de traiter en ennemis ceux qui voudroient

les détruire.

II

n'y a point de politiques moinsfenfés

que ceux qui pretent I'oreille aux inunuations de

l'

aeMifme

,

&

qui ont I'impmdence de faire profeffion

ouverte d'irreligion. Les

alhées,

en f1attane les fou–

verains ,

&

en les prevenant contre toute religion ,

leur font alltant de tort qu'a la religion meme, puif–

qu'ils leurotent tour droit, excepté

la

force,

&

qu'ils

dégagent leurs fujets de toute obligation

&

du (er'

menrde fidélité qu'ils leur onr fair. Un droit qui n'efr

établi d'une parr que fur la force,

&

de I'alare que

filr la crainte , tot ou tard fe détruit

&

fe renverfe.

Si les fouverains pouvoienr détmiJe touteconfcience

'<&

toute religion dans les efprits de tous les hommes,

dans la pen(ée d'agir enfuite avec une entiere liber–

té, ils fe verroient bien-tot enfevelis eux-memes fous

les mines de la religion. La confcience

&

la religion

engagenr tous les fujets :

10.

a exécuter les ordres lé–

gitimes de leurs (ouverains , ou de la pui{[ance légif–

lative a laquelle ils font foflmis , lors meme qu'ils

font oppo(és a leurs intérets particuliers ;

:l.

O.

a ne pas

réfifrer a cette

m~me

pui{[ance par la force, comme

faint Paull'ordonne.

Rom. ch.

xij. v.

IZ.

La religion

efr plus encore le fOlaien des Rois, que le glaive qui

leur a éré remis,

Ce! artide ejl tiré des papiers de M.

Formey,¡ecrétaire de

l'

Académie royale de

Pruffi. (X)

ATHELlNC,

f.

m.

(Hift

mod.)

étoit chez les an–

ciens Saxons , ancetres des Anglois , un titre d'hon–

neur quí appartenoit en propre a I'héritier préfomp–

tifde la couronne.

Ce mot vient du mot Saxon

.k:deling,

qui efr dé–

rivé de

adel,

noble. On I'écrit auffi quelc¡uefois

adeling, edling, ethling

&

etheling.

Le roi Edouard le confe{[eur , étant fans enfans ,

&

voulanr faire (on héritier Edgar, dont il étoit le

grand-oncle maternel; lui donna le premier le nom

d'

alheling

;

les antic¡uaires remarquent qu'il étoit or–

dinaire aux Saxons de joindre le mot de

ling

ou

ing,

él

un nom chrétien , pour rnarquer le fils ou le plus

¡elme , comme

Edmonding,

pour le

fils

d'Edmond.

Edgaring,

pour

le fils d'Edgar;

c'efr pour cela que

quelques uns ont crll que le mor

athelingdevoit

ugni–

fier originairement

le fils d'lln noble

ou

d'un prince.

Cependant

iI

y a apparence que le mor

alheling,

quand il efr appliqué

a

l'héritier de la couronne ,

fi–

gnifie plurot

un homme doilé de plufteurs beLLes <¡ualités,

que le fils d'un noble;

&

ce terme paro'it répondre

au

nobiliJ!. Cafar

qui étoit en u(age che7.1es Rornains.

Voye{

CESAR

&

NOBILlSSIME. (

G)

ATHEMADOULET,

f.

m.

(Hift.

modo

)

c'efr le

prernieroule principalminiftre de

l'~mpire

des Penes.

Tome

l.

ATH

Ce mot , [elon Kempfer, s'écrit en Pel'Jan

(ulzetnaad

dau/u;

relon Tavernier ,

athemaldoulet;

(elon San–

(on,

etmadoulel.

On leregarde conune originairement

Arabe ,

&

compo(é de

ilimade

&

daulu,

c'efr-a-dire,

la confianc, m la majejlé

;

ou felon T avernier ,

lefup–

pore des richas;

&

(elon Kempfer

,I'appui

&

le

rifug~

de la cour.

L'autorité de

l'alltemadoulet

reífemble beaucollp

a

ceUe du grand viftr de Turquie, excepté qu'ü n'a

point le commandement de l'mmée, comme le grand

vifir.

Voye{

VISIR.

L'athemadoulu

efr grand chancelier du royaume ,

préúdent du confeil, (urintendant des finances;

&

il efr chargé de routes les affaires étrangeres : c'efi:

. un véritable viceroi ou gouverneltr du royaume ;

ir

intitule ainfi les ordonnances

&

édits du roi :

Bmde

derga ali il alia umadaulel;

c'efr-a-dire,

moi <¡idJuis

le

joútlm de la puiffiznce, la créalUre de cute cour

,

la

plus puiffiznle de UUlles les cours,

&c.

(G)

ATHENÉE , f. m. (

1/ift.

ane.

)

c'étoit un lieu pu–

blic aRome, batil'an

135

de Je/us-Chrifr,parl'em–

pei"éur Adrien , pour (ervir d'audiroire aux favans ,

&

a ceux qui, (elon la COtltllme , voudroient lire ou

déclamer leurs ouvrages en pré(enced'une nombreu(e

a1I'emblée.

11

(ervoit auffi de colIége ,

&

l'on y fai–

(oit des lec;ons publiques. On conjeaure qu'Adrien

nomma ainli cet édifice du Crec

A'~¡;V",

Minerve

~

dée{[e des fciences , ou de la ville d'Athénes , 'l1ü

avoit été le (éjour

&

comme la mere des beaux

arts. Un (emblable

athenée

conftruit a Lyon par l'em–

pereur Caligula , fut célebre par les grands hommes

qui y en(eignerent ,

&

par les prix qu'y fonda ce

prince. On a étendu ce titre

d'athenée

aux colIéges ,

aux académies , aux bibliotheques, aux cabinets

des favans.

(G)

ATHENÉES, adj. pris fubfr.

(lliJl.

ane.)

féte que

les Athéniens célébroient en l'honneur de Minerve.

Erichtonius troifieme roi d'Athenes l'avoir inllimée ;

lorfque Théfée eut ra{[emblé les douze bourgades de

l'

Atti'l1le pour en former une ville, la fete célébrée

par tous les peuples réunis prit le nom de

P

anachénées.

Voye{

PANATHÉNÉES.

(G)

*

ATHENES,

(G

log. anc.

&>

mod.)

viUe de Crece,

célebre par (on ancienneté , par les favans hommes

&

les grands capitaines 'l11'elIe a prodllits. C'efr au–

jourd'hui peu de chofe en comparai(on de ce qu'eUe

étoit : il

y

a quin7.e a feize miUe habirans, dont le

langage efr un Crec corrompu; elle appartient aux

Turcs ; eUe efr fur le golfe d'Engia; c'efr la capitale

de la Livadie.

Long.

4l.

.s.s.

lfu.

38.

J.

On I'appelle vulgairemenr

Suines;

il

Y

a une cita–

deUe ; c'étoit

l'acropole

des anciens: cette citadelle

efr entre deux éminences ; I'une étoit le

Mufaum"

&

l'autre le mont

Anchefrnus;

il

Y

a quelques anei–

quités ; ceUes du chateau font les mieux confervées.

Ce chateau en (ur une colline ; il renferme un tem–

ple en marbre blanc

&

a colonnes de porphyre

&

marbre noir, 'l11'on dit maonifique

&

(pacieux. On

voit au fronti(pice des

fig~res

de cavaliers armés ;

dans le pOllrtour, d'autres figures moins grandes;

des bas reliefs,

&e.

Au bas du chateau, il refre dix–

fept colonnes de marbre blanc, de trois cents c¡ui for–

moiene anciennernentle palais de Thé(ée : ces colon–

nes ont dix-huit piés de tour au moins ,

&

font hautes

a proportion ; on lit fur une porte 'l1ú efr entiere, au

dehors:

Cme ville d'Atlzenes

ifl

a.fIilrément la ville de

Théfée;

&

en dedans :

Cette ville d'Athenes 1lla vi"e

d'Adrien,

&

non pas de·Théj'ée.

On voit encore le

fo–

nari,

ou la lanterne de D émofrhene; on dit que c'efr–

la 'l1le ce grand orateur s'enfermoit pour étudier fon

arto Cefr une petite tour de marbre, environnée de

ftx colonnes cannelées,

&

couverte d'un dome, au–

de1I'us dU'l1lel

il

y

a

une lampe a trois becs en ome....

LLlll