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A S S

qu'il y aít entr'elles une re!atíon nature!le, ou non.

Vqye{,

IDÉE , DIFFORMITÉ.

QlIand il ya entre les ídées une connexion

&

une

relarion naturellc , c'eíl: la marque d'un eíprit excel–

Ient que de favoir les recueillir , les comparer

&

les

l'anger dans l'orclre 'luí leur convient pour s'édai–

rer dans fes recherches ; mais quand il n'y a point de

liaifon entr'elles ni de motif pour les joindre,

&

qn'on ne les unit que par accident ou par hab!tude;

cette

aiJociation

non nattlrelle eíl:un grand defaut ,

& elle ell: , généralement parlant , une fOLUce d'er–

reurs &de mauvais raifonnemens.

Voye{

ERREUR.

Ainli l'idée des

revenans

& des

efprits

n'a pas réel–

Iement plus de rapport

a

l'idée des

timbres

que celle

de la

lumiere

;

cependant il eíl:

Ii

ordinaire de roinclre

les idées de

revenans

&

de

ténebres

dans l'efprit des

enfans , qu'illeur eíl: quelquefois i,?poffible de

{ép~rer

ces

idées tout le l'eíl:e de leur Vle , & que la mut

& l'ob{curité leur infpirent prefque toujours des

idées efFrayantes. De meme , on aCCOllttlme les en–

fans

a

joindre

a

l'idée de

Dieu

une idée de

forme

&

de

figure,

& par-la on donne naiífance a toutes les

abfurdités qu'ils melent

a

l'idée de la divinité.

Ces fauifes combinaifons d'idées {ont la caufe,

{elon M. Locke , de l'oppolition irréconciliable qui

eíl: entre les difFérentes {eéles de philo{ophie

&

de

religion; car on ne peut raifonnablement filppofer ,

que tant de gens qlli foutlennent des opinions difFé–

rentes, & quelquefois contradiéloires les unes aux au–

tres, s'en impofent a eux memes volontairement

&

de gaieté de creur ,

&

fe refufent

a

la vérité; mais

!'édllcation , la coutnme ,

&

I'efprit de partl, ont

tellement joint en{emble dans leur efprit des idées

difparates, que ces idées leur paroiífent étroite–

ment unies;

&

que n'étant pasmaltres de les féparer,

ils n'en font ponr ainli dire qu'une feule idée ; cette

prévention eíl: caufe qu'ils attachent du {ens a un jar–

gon, qu'ils prennent des ab{urdités pour des démonf–

trations ; enfin elle eíl: la (ource des plus grandes

&

prefque de toutes les erreurs dont le monde eíl:

infeélé.

eX)

ASSOCIATlON

,terme de Droit Angloís

,

ell: une

patente que le Roi envoie , foit de fon propre mou–

vement, foit a la requete d'un complaignant , aux

jllges d'une affife , pour leur aífocier d'autres perfon–

nes dans le jugement d'un proceso

Voye{

ASSISE.

A la patente d'

affociation

,

le Roi Joint un écrit

qu'il adreífe aux juges de l'affife, par leqllel illeur

ordonne d'aclmettre ceux qu'illeur indique.

AssoclATION,

en Droit eommun,

ell:

l'a~régation

de plufieurs perfonnes en une meme {ociéte , fous la

condition expreífe d'en partager les charges

&

les

avanta&;s. Chacun des membres de la (ociété s'ap–

pelle

aJlocié. VoyC{

ASSOCIÉ

&

SOCIÉTÉ.

eH)

ASSOCIATlON

or¿

PORTUGA, ile de l'Améri–

que feptentrionale , a quatorze milles de la Margue–

rite, vers l'occident.

ASSOCIÉ ,

adjoint,

qui fait membre ou partie de

quelque chofe.

Voye{

ADJOINT, ASSOCIATION.

Ce mot ell: compo{é des mots Latins

ad

&

Jocius ,

membre, compagnon : ainli on dit les

affociis

du doc–

teur Bray, pour la converfion des Négres,

&e.

ASSOCIÉ,

en terme de commerce

, etl celui qui fuit

une partie des foncls avec les autres commer<;:ans , &

qtlÍ partage avec eux le gain , ou (oufFre la perte au

pro-rata

de ce qu'il a mis dans la fociété.

e

G)

ASSOLER

e

AgricrdLUre.

)

lignifie partager les ter–

res labourables d'une métairie pour les femer diver–

{ement, ou les laiífer repo{er , quand on en veut fai–

re une raifonnable exploitation : en la plupart des

lieux on partage les terres en trois {ols ; l'un fe (eme

en froment , I'autre en menus grains , & le troiúeme

reíl:e en jachere.

(H)

ASSOMPTlON, (,

f.

(TMologie.)

du Latín

affump-

A S S

tio

,

dérivé d'

affumere

,

prenclre , enlever. Ce mot

Ii–

gnifioit autrefois cn général le jour de la mort d'un

faint ,

quía o/us anima in ca;[urTt ajumitur. V<rye{

AN–

NIVERSAIRE.

Affomption

fe dit aujourd'hui particulierement dans

l'Eglife Romaine, d'une fete folennelle qtl'on

y

céle–

bre tous les ans le 15 d'Ao(h, pour honorer la mort,

la réfurreétion & l'entrée triomphante de la fainte

Vierge dans le ciel. Elle eíl: encore particulierement

remarqtlable en France depuis I'année 1638, qtlC

1<:

roi Louis XIII. choilit ce jour pour mettre {a per{on–

ne

&

fon royaume {ous la proteétion de la [ainte

Vierge ; vreu qui a été renouvellé en 1738, par le

roi Louis XV. aétuellement régnant.

.eette fete fe célebre avec beaucoup de {olenníté

dans les églifes d'Orient, auffi-bien que dans celles

d'Occident ; cependant

l'

ajomption

corporelle de la

Vierge n'eít point un article de foi, pui{que I'églife

ne I'a pas décidé ,

&

que plulieurs anciens

&

moder–

nes en ont domé. Il eíl: SlU

~ue

les.Peres des quatre

premiers ficeles n'om rien ecrit de précis fur cette

matiere. Ufuard, qui vivoit dans le neuvieme fieele,

dit dans fon martyrologe ,que le corps de la {ainte

Vierge ne fe trouvant point íiu la terre , I'Eglife,

qui ell: {age en {es jugemens , a mieux aimé ignorer

avec piété ce que la divine Provídence en a fait,

que d'avancer rien d'apocryphe ou de mal fondé

{UT

ce {ujet;

plus elegít Jobrietas ecclefire wm pietate mJ:"

cire, quam aliquídfríllolum

&

apocryphum inde tenendo

doeere

;

paroles qui {e trouvent encore dans le marty–

rologe d'Adon ,

&

dans plufieurs autrcs qui n'appel–

lent point cette fete

l'affomption

de !a {ainte Vierge ,

mais {eulement ron {ommeil ,

dormitio

,

c'ell:-a-dire ,

la fite de

fa

mort

;

nom que lui ont auffi donné les

Grecs ,qui l'ont déúgnée tantot par

P.fT<

l.<;"'Uil~,

tripas

ou

pajage

,

&

tantot par

XO;P.",71~

, fommlíl

ou

repos.

Néanmoins, la créance commune de l'Egli{e efr

que la {ainte Vierge ell:reífu{cirée, & qu'elle ell: dans

le cie! en corps & en ame. La pltlpart des Peres

Grecs

&

Latins qui ont écrit depuis le

Ive.

{jeele

{ont de ce {entiment ;

&

le cardinal Baronius dit

qtl'on ne pourroit fans témérité affiher le cOl1traire.

C'ell: auffi le{entiment de la Faculté de Théologie de

París, qui en condamnant le livre de Marie d'Agreda

en 1697, déelara entre autres cho{es ,c¡u'elle croyoit

qtle la {ainte Vierge avoit été enlevee dans le ciel

en corps

&

en all1e. Ce c¡u'on peut recueillir de plus

certain de la tradition depuis le IX". {jeele , c'efr

que parmi les ornemens des égli{es de Rome fous le

pape Pa{chal, qui mourut en 824,

il

ell: fait mention

de deux, all étoit repré{entée l'

Affomption

de la {ainte

Vierge en ron corps ; ce qui montre qu'on la croyoit

des-Iors

o¡\

Rome. II efr parlé de cette rete dans les

eapittllaires de Charlemagne

&

dans les decrets du .

eoncile de Mayence tenq en 813. Le pape Leon IV.

qui mourut en 85

í ,

inilitua I'oélave de l'

Affomption

de la {ainte Vierge, qtlÍ ne {e célcbroit point encore

a

Rome. En Grece cette fere a commencé beJucoup

plutot,{ous l'empirede

J

uitinien, {elon quelqtles-uns;

&

felon d'autres , fous celui de Mamice , contempo–

rain du pape S. Grégoire le Grand. Anclré de Crete

{ur la fin du VII". úeele, témoigne pom1'ant qu'elle

n'étoit établie ql1'en peu d'enclroits; mais au XII".

elle le filt dans tout l'empire par une loi de l'empereur

Manuel Comnene. Elle l'étoit alors également en

oecident, comme il parolt par I'épitre 174 de S. Ber–

nard

3UX

chanoines de Lyon ;

&

par la créance com–

mune des églifes qui fuivoieflt l'opinion

del'A./fomp–

don

corporelle, comme un {entiment pieux , quoi–

qu'il n'eut pas été décidé par l'Églife univerlelle.

Martyrolog. aneien.

Tillemont,

hijl. eecléfuzfl.

Fleu–

ry,

hijl. eccliJiaft. tomo VI

l.

Baillet,

lIies des Sain/s.

(G)

~

ASSOMPTION (ISLE DE L' ) lle de l'Améríc¡ue