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ABe
mentrev&tus. Mais il ya des 'exemples de quelques
Abbeíres qui ont le droit, ou pIlltot le privilége-de
'commettre lil Pr&n.'e qui les exerce pour elles. Elles
ont m&me une e{pece de jurifdiél:ion épifcopale, auffi
bien que quelques Abbés, qui {ontexempts de la vi–
fite de leurs Eveques diocé{ains.
V.
EXEMPTION.
L'Abbeíre de Fontevraud, par exemple, a la
ÚI–
périorité
&
la direél:ion , non-{elJlement '{ur {es Reli–
gieu{es, mais anffi fur tous les Religieux qui dépen–
dent de fon
Abb¡gre,
Ces Religieux font fOlll1US
a
{a
'Correaion;
&
prennent leur miffiond'elle.
En France la pll\part des Abheíres {ont nommées
pár le Roi. Il y a cependantpluíieurs Ábbayes & Mo–
naaeres qui fe conferent par éleétion, &font exempts
de la nomination du Roi, comme les Monaaeres de
Sainte Claire.
Il raut remarquer, que quoique le Roi de France
ait la nOnUnation aux Abbayes de Filles, ce
n'ea
pas
cependant en vertu du Concordat; car les Bulles que
le Pape donne pour ces Ahbeires, portent que le Roi
a écrit en faveur dela Religielúe nommée, & que la
plus grande partie de la Comrriunauté con/ent a (on
éleétion, pour con{erver l'ancien droit autant qu'il
fe peut. Selon le Concile de Trente, celles qu'on élit
Abbeíres doiventavoir'40 ans
d'~ge,&
8de profeffion,
ou avoir au moins 5 ans de profeffion, & &tre agées
ele 30 ans. Et ftúvant les Ordonnances du Royau–
me , toute Supérieure, & par con{équent toute Ab–
beíre, doit avoir
JO
ans de profeffion, ou avoir exer–
cé pendant 6 ans un oRice claufual.
M. FLeury, Inji.
auDroit Eccl(.
Le PereMartene
dansjon Traité des Rits de l'E–
glife, tome
11.
page
39.
obferve que quel'Iues Ab–
beíres confeíroient anciennement leurs Religieu(es.
n
ajoute, que leur curioíité exceffive les porta íi loin,
que l'on fut obligé de la réprimer.
Sarnt Baíile dans (es
Regles abregées
,
interrogo
Z
ZO,tom.
11.
page
+53.
permet
a
I'Abbeíre d'enten–
dre avec le Pretre les confeffions de fes Religieufes.
Voye"
CONFESSION.
.
II ell: vrai , comme I'ob(érve le Pere Martene dans
l'endroit cité, que jufqu'au
J
3
e
fiecle non-(eulement
res Abbeíres, mais les Laiques m&mes entendoient
quelquefois les confe/lions , principalement dans le
¿as de néceffité : mais ces eonfeffions n'étoient point
{acrameñtales,&(edevoient auffi faire auPr&tre.Elles
ávoient été introduites par la grande dévotion des
fideles, qtú eroyoient qu'en s'humiliantainíi, Dieu
leur tiendroit compte de leur humiliation: mais
,comme élles dégénérerent en abus, l'Egli(e fut ohli-
gée de les fupprimer.
11
ya dans quelques Monall:e–
res une pratique appellée
la eouipe,
qui
ea
un
reae
de
cet aneien u{age.
(H
&
G)
*
ABBEVILLE, ville conúdérable de Franee, {ur
la riviere de Somme qtIÍ la partage , dans la Baíre-Pi–
carelie, eapitale dll Comté de Ponthieu.
Long.
z9
d.
í9'.
40"
.lat. troltvée ddo d.
G/.
jjll.par
M. Caffinl
en
zG88.
Voyez
Hiji. Acad:pagdG. ,
*
ABCAS, peuple d'Afie qtú habite l'Aba(eie.
*
AB CÉDER,
V.
neut. Lorfqtle des partics qtlÍ
{ont unies a d'autres dans I'état de {anté, s'en (épa–
rent dans I'état de maladie, en con{équenee de la cor–
ruption, on dit qtle ces parties font
abcédées:
)( ABCES, f. m. ell: une mmeur qtlÍ eontient du pus.
Les Auteurs ne conviennent pas de la raifon de eette
dénomination. Quelques-uns eroyent que I'abd:s a
été ainíi appellé du mot latin
abcedere,
fe (éparer,
paree que les parties qui auparavant étoient eonti–
gues (e (éparent l'une de l'autre : qtlelques autres ,
paree que les libres y (Ont déehirées
&
détruites ;
d'autres, paree que le Ims s'y rend d'ailleurs , ou
ea
féparé du (ang: enlin el'autres tirent eette dénomi–
nation de I'éeoulement du pus,
&
(ur ce
prin~ipe
ils aírfrrcnt qu'il n'y a point proprement d'ab,es juf-
ABe
qtl'a ce ql)e la t'umem
~teve
&
s'ouV're
'd'eire~m@~
me. Mais ce (ont la des diftinél:ions trop fubtiles,
pour que les Medeeins s'y arretent beaneollp.
TOI.lSles abces {ont des fuites de l'inflammation:
On aide la matnration des abces par le moyen des ,
eatapla(mes ou e01pJ¡1tres macuratifs
&
pourriJIans..
La ehalellr exeeffive de la tllmem
&
la dOllletlr pul–
fative 'Iu'on y reírent (ont avee la lievre les íignes
qtle l'inflammation fe terminera par fuppuration. Les
friífons irréguliers qllÍ (urviennent a l'augmentatioll
de ces (ymptomes (ont un íigne que la fuppuration
(e fait. L'abees eft formé lor(que la matiere eft eon–
vertie en pus: la diminution de la tenfion, de, la
lievre de la douleur
&
de la ehaleur,]a eeífaríon
de la pul(ation, en font les íignes ntionels.
L'amol~
liírement de la tumeur
&
la fluétuation fontlesíignes
(enfuels qlli annoneent eette terminaifon.
Voye{
FLUCTUATION.
'
On ouvre les abees par le eallilique ou Ijar l'.inci–
íion. Les abees ne peuvent fe gllérir que par
l'éva~euation du pus. On préfere le cauilique dans les tu–
meurs eritiqtleS C¡lli terminent quelquefois les fievres
malignes. L'applieation d'un cauaiqtle hxe l'humeur
dans la partie 011 la naUlre (emble l'avoir dépofé;
elle en empeehe la ré(orption qlli (eroit dangereufe
&
(ouvent mortelle. Les eauilicJues déterminent une
grande fuppuration
&
en aceelerent la formation.
On les employe dans eette v1te avant la maturiré
parfaite.Onmet auffi les cauihques el11úage dans les
tumeurs qui fe (ont formées lentement
&
par eon–
geaion,qui (uppurent dans un point dontla cireonfé–
renee eft dure,
&
0\1 la eonveríion de I'humeur en
pus {eroit ou diffieile ou impoírtble fans ce moyen.
Pour ouvrir une ulmeur par le eaufiiqlle , il faut
la couvrir d'un empHttre fenefiré de la grandeur
que 1'0n juge la plus eonvenable; on met fm la peau
a l'endroit de eette ollverture, une tralnée de pier–
re a eautere. Si le eauilic¡ue ell: (olide , on a foin de
l'humeél:er auparavant ; on eouvre le tout d'un au–
tre
empl~tre,
de compreíres
&
d'un bandage eon–
tentif. Au bOllt de cinq au fix heures, plus ou moins,
lor(qu'on jllge, fuivant I'aél:ivité dll caUaiqtle dont
qn
s'ea (ervi, que I'e{earre doit hre faite, on leve
I'appareil,
&
on inei{e I'e(earre d'un bout a l'autre
avec un billouri ,
~n
pénétrant jufqu'au pUS; on panfe
la plaiea vee eles digeilifs,
&
l'e(earre tombe au bout
de quelcJues jours par une abondante (uppmation.
Dans les eas ordinaireS des abees , il efi préféra–
ble de faire I'ineiíion avee I'inil:rument u'anehant
Cfu'on plonge dans le foyer de I'abees. Lor(que I'ab–
ces eft ouvert elans toute (on étendue, on introduit
le doigt
~ans
(a cavité;
&
s'il y a des brides
quí
forment des cloi(ons,
&
(éparent l'abees en pluúeurs
eellules, il faut les eouper avee la pointe des ei(eaux:
ou avee le biaouri. Il faut que I'extrémité du d0Lvt
condui(e tOlljours ces inammens , de erainte d'inte–
reífer quelc¡ues parties qu'on pourroit prendre pou!'
des brides fans cette préealltion. Si la peau eft fort
aminG:ie, il faut I'emporter avee les ei(eaux
&
le
biaouri. Ce dernier inl1:rument ea préférable , paree
qll'il eaufe moins de douleur,
&
rend I'opération
r-Ius prompte. On ehoiíit la partie la plus déclive.pour
faire I'ineiúon aux abees. Il faut, autant <fue falre fe
peut, ménager la peau; dans ce deírein
o~
fait (ou–
vent des eontre-ouvertures, lorfque l'abees
ea
fort
étendu.
Voye{
CONTRE-OUVERTURE. Les abees
eaufés par la pré(enee de
qUelqtl~S
eorps étrangers
I?e fe guériírent que par l'extraél:!On de
.les
eorps.
Voye"
TUMEUR.
..
Lor(qtle ['abees eft
ouvert,
on rempl1t de eharple
mollette le vuide qu'occup?it lamatiere,
&
.on y
a~pliqtle un appareil eontentJf. On panfe , les JOurs fUl'
vans, avee des digell:ifs jlúc¡u'a ce que les vaiíreaux
qui répondent dans le foyer de l'abees fe foient dé..