![Show Menu](styles/mobile-menu.png)
![Page Background](./../common/page-substrates/page0086.jpg)
ABE
fait moudre. Cetre ouverture s'ouvre
&
fe ferme
avec des pales ou lamoirs.
ABEILLE,
f.
f. infeéte de I'efpece des mouches. 11
yen a de trois fortes; la premiere
&
la plus nom–
breufe des trois efi
l'abeille communt.'
la feconde
eft moins abondante; ce (ont les
jallX
bourdons
on
miit~s.'
enfin la troifieme efi la plus rare, ce fontles
fimelles.
Les abeilles femelles que l'on appelle
reines
ou
meres abtilles,
étoien~
connues des Anciens fous le
nom de
Rois des abeilles,
parce qu'autrefois on
n'avoit pas diftingué leur fexe ; mais
aujo~trd'hui
il
n'eft plus équivoque. Qn les a vu pondre des reufs,
&
on en trouve aufli en grande quancité dans leur
corps. Il n'y a ordinairement qu\me
Reine
dans une
ruche; ainfi il eft tres-difficne de la voir; cependant
on pourroit la reconnoitre aífez aifément, parce
qu'elle eft plus grande que les autresJ (a tete eft plus
allongée,
&
(es ailes (ont rfes-courtes par
rap~ort
a
fon corps; elles n'en couvrent guere que la moitié;
au contraire celles des autres abeilles couvrent le
corps en encier. La Reine eft plus longue que les ma–
les; mais elle n'eft pas aufli gro/fe. On a prétendu
;;tutrefois qu'elle n'avoitpoint d'aiguillon; cependant
Ariftote le connoiífoit; mais il croyoit qu'elle nes'en
fervoit jamais. Il eft aujourd'hui
~res-certain
que les
apeilles femelles ont un aiguillon meme plus long
que ee!ui des ouvrieres; cet aiguillon eft recourbé.
Il faut avoüer qu'elles s'en fervent fort rarement, ce
n'eft qu'apres avoir été irritées pendant long-tems;
mais alors elles piquent avec Mur aiguillon, & la pi–
qUltre eft acsompagnée de venin comme celle des
abeilles communes. II ne parolt pas que la mere
abeille ait d'autre emploi dans la ruche que celui de
mulciplier I'efpece, ce qu'elle fait par une pontefort
abondante; car elle produit dix
a
dOtlZe mille <:eufs
en (ept femaines, & communément trente
a
quarante
mille paran.
On appelle les abeilles males
foux bourdons
pour
les diílinguer de certaines mouches que I'on connoit
(QUS
le nom de
bourdons. Voye{
BOURDON.
On ne trouve ordinairement des males dans les
ruches que depuis le commencement ou le milieu du
mois de Mai jlúques vers la fin du mois de Juillet;
leur nombre fe multiplie de jour en jOttr pendant ce
tems,
a
la fin duque! ils périífent fubitement de mort
violente, comme on le yerra dans la (uite.
Les males Iont moins grands que la Reine, & plus
grands que les ouvrieres; ils ont la tete plus ronde,
ils ne vivent que de mie!, an lieu que les ouvrieres
man~ent
(ouvent de la cire brute. Des que I'aurore
parOlt, celles-ci partent pOltr alIer travailler, les ma–
les (ortent bien plus tard, & c'eft (eulement pour
volriger autour de la nIche, (ans travailler. lis ren–
trent avant le (erein & la fraicheur du (oir; ils n'ont
ni aiguillon,
ni
patelles, ni dents (aillantes comme
les ouvrieres. Leurs dents (ont petites, pIates & ca–
chées, leur trompe eft anili plus COlme & plus dé–
liée : mais leurs yeux (ont plus grands & beaucoup
plus gros que ceux des ouvrieres; ils couvrent tout
le deífus de la partíe fi.lpérieltre de la tete, au lien
que les yeux des autres forment fimplement une eC–
'pece de bourlet ae chaque coté.
On trouve dans certains tems des faux bourdons
qui
Ont
a
leur extrémité poftérieure deux comes
charnnes aufli
lon~es
que le tiers ou la moitié de
1eur corps: il parolt aufli qnelquefois entre ces deux
comes lm corps charnu qni fe recourbe en haut. Si
ces partíes ne font pas apparentes au dehors ,on peut
les faire fortir en prefrant le ventre du faux bOltr–
don; fi onl'ouvre, on voitdans des vaiífeaux& dans
des réfervoirs une Iiqueur Jaitenfe, qui eftvraiífem–
blablement la liqueur féminale. On croit que toutes
ces parries [om ,elles de la
~énération;
,ar on ne les
ABE
trouve pas dans
l~s
abeilles meres, ni dllns les ou–
vrieres. L'unique emploi que I'on connoiífe aux ma–
les, eft de féconder la Reine; llufli des que la ponte
eft finie, les abeilles ouvrieres les cha/fent & les
tuent.
I!
y a des abeilles qui n'ont point de fexe. En les
diíféquant on n'a jamais trouvé dans leltrs corps au–
cune parcie qui eut quelque rapport avec celles qui
caraétérifent les abeilles males ou les femelles. On
les appelle
mulus
ou
abeilles communes
,
paree
qu'elles font en beaucoup plus grand nombre que
celles qui ont un fexe. Il yen a dans une (eule ruche
ju(qu'a quinze ou (eize mille, & plus, tandis 'lu'on
n'y trouve quelquefois que deux on trois cens m5·
les, quelquefois ícpt ou huit cens, ou mille an plm.
On défigne auiIi les abeilles communes par le nom
d'ouvrieres,
paree qu'elles font tout l'ouvrage qui
eft néceífaire pOltr l'entrerien de la ruche, foit la ré–
eolte du miel &de la cire, (oit la conftruétion des al–
véoles; elles foignent les pecites aheilles ; enfin elles
ticnnent la ruche propre, & elles écartent tons les
animaux étrangers qui pourroient
~tre
nuifibles. La
tete des abeilles communes eft triangulaire ; la pointe
du triangle eft formée par la renconrre de deux
dents polées horifontalement l'une
a
coté de l'aurre,
longucs, faillantes & mobiles. Ces dents fervent
a
la coníl:ruétion d
éoles; aufli font-elles plns for–
tes dans les abe s ouvrieres que dans les antres.
Si on écarte ces eux dents, on voit qn'elles (ont
comme des efpeces de cuillieres dont la concavité
eft en-dedans. Les abeilles ont quatre ailes, denx
grandes & deux perites; en les levant, on trouve de
chaque coté aupres de l'origine de l'aile de deífous
en tirant vers l'eftomac, une ()uverture reífemblan–
te
a
tme bouche; c'eft l'ouverture de l'tm des pon–
mons : il y en a une autre fous chacune des premieres
jambes, deforte qu'il y a quatre ouvertltres fttr le
corcelet (
V.
CORCELET) & dOtlZe autres de part
& d'autre {urles fLX anneaux qui compo(em le corps :
ces ouvertures font nommées
Jlicmates. roye{
STi
G–
MATES.
L'air entre par ces íligmates, & circule dans le
corps par le moyen d'un grand nombre de perits ca–
naux; enfin il en fort par les pores de la peau. Si on
tiraiUe lm peu la
t~te
de l'abeille, on voit qu'eUe ne
tient
a
la poitrine on corcelet que par un con tres–
court, & le corce!et ne cient au corps que par un filet
tres-mince. Le corps eft couvert en enrier par fLX
grandes pieces écailleufes, qui portent en recouvre·
ment rune fttr l'autre, & forment fLX anneaux
qui
laifrent au corps toute fa foupleífe. On appelle
ano
termes
(
roye{
ANTENNES ) ces efpeces de comes
mobiles & arriculées qni (ont fttr la tete, une de cha–
que coté; les antennes des males n'ont qne onze ar–
ticularions, celles des antres en ont quinze.
L'abeille a fix jambes placées deux
a
deux en troís
rangs; chaque jambe eft gamie
a
l'extrémité de denx
grands ongles & de deux petits, entre lefquels
il
y a
une parrie molle & charnue. La jambe eft compofée
de cinq piec s, les deux premieres font gamies de
poils; la quatrieme piece de la (econde & de la troi–
fieme paire eft appellée
la bro{{e:
certe partie eft
quarrée, fa face extérieure eft rafe & lifre, l'inté–
rieure ea plns chargée de poils que nos broífes ne le
font ordinairement, & ces poils font difpo(és de la
meme fatr0n. C'eft avec ces (ortes de bro/fes que l'a–
beille ramaife les pouffieres des étamines qui tom–
bent fltr (on corps, lorfqu'elle eft (ur une fleur pour
faire la récolte de la cire.
Voye{
CIRE. Elle en fait
de pecites pelotes qu'elle tranfporte
a
l'aide de fes
jambes (ur la paIerte qui eft la troifieme pame des
jambes de la rroifieme paire. Les jambes de devant
tranfportent
a
celles du milieu ces pecites mafres;
ceUes-ci les placent & lei empilent flM' la paJertedes
jambes de derriere.