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616

ARC

des cIercs , de célébrer la Meífe en I'abrence de

i'é–

veque, d'avoir (oin des veuves, des orpheJins

&

d~s

patlvres paífans, auffi-bien que l'archidiacre.

L~

dl–

gnité

d'arcltiprélre

encore a-pré(ent, e11Ja

p~~mlere

apres

celle

de l'éveque , dans queJques égldes ca–

thédrales , comme

a

Verone,

a

Peroufe ,

&c.

Depuis

on a donné le titre d

'arclú-prár.

au premier curé d'un

dioce(e , ou au doyen des cmés. On les difringue en

archiprems

de la ville,

&

en

archiprétres

de la campa–

gne ou doyens ruraux.

Il

en eft parlé dans le

~eu­

xieme conciJe de Tours en 567 ,

&

dans les capltu–

laires de Charles-le-Chauve, qui mourut I'an 877. 11

Y

a encore a-prérent deux

arclúprétres

dans la ville

de Paris , qui ront les curés de la Magdeleine

&

de

S.

Severin. M. Simol'l remarque que, comme les cu–

Tés étoient autrefois tirés du cIergé de I'éveque ,

&

~u'il

y avoit entre eux de la rubordination, celui qui

etoit le premier fe nommoit

arclzipráre

,

&

avoit en

effet une prééminence au-de/fus des autres pretres

ou curés.

11

ajoúte que

I'archiprétre

fe nomme

proto–

p apas

chez les Grecs , c'eft-a-dire,

premier papas

ou

prétre;

&

que dans le catalogue des officiers de l'é–

glife de Conftantinople , il eil:remarqué qu'il donne

la commuruon au patriarche,

&

que le patriarche la

lui donne ,

&

qu'il tient le premier rang dans I'égli–

fe , rempli1I"ant la place du patriarche en fon ab(en–

ce. Le. pere Goar dans fes remarques

(lIT

ce catalo–

gue , dit, que

I'archiprélre

che:z.les

Grecs a fuccédé

. en quelque maniere aux anciens choréveques ;

&

que dans les ues qui font de la dépendance des

V

éni–

riens, il ordonne les leaeurs ,

&

juge des caufes

ec–

cléJiail:ic¡ues.

Il

ya des euchologes

oil

l'on trouve la

forme de conférer la dignité d'

archiprétre

;

&

le pere

GoarI'a rapportée d'un euchologe manufcrit qui ap–

partenoit

a

Allatius. L'éveque lui impofe les mains ,

comme on fait dans les orelinations ,

&

ce font les

pretres qui le préfentent

a

l'éveque. Du· Cange,

G /off. lalÍnil.

ARCHIPRIEUR, {, m.

(Hifl.

tecle[.

I

on don–

DOjt quelquefois ce nom au maltre de lordre des

T empliers.

Voye{

TEMPLIERS

&

MAISTRE.

(G)

A RCHISTRATEGVS.

Voye{

GÉNÉRALISSIME.

ARCHISYNAGOGVS,

f. m.

(Hifl.

anc-.

)

chef

cl.e la fynagogue; c'étoit un ritre d'office chez les

Juifs. Ordinairement il y avoit pluJieurs notables qui

préJidoient aux fynagogues

&

aux a/femblées c¡ui s'y

tenoient. Leur nombre n'étoit pas fixé ni égal dans

toLItes les villes. Cela dépendoir de la grandeur des

lieux,

&

du plus ou du moins grand nombre de gens

(lui

venoient aux fynagogues ; il

Y

avoit telle fyna–

gogue Oll foixante

&

dix anciens préJidoient. D 'au–

tres en avoient dix , d'autres neuf, d'autres feule–

ment c¡uatre ou cinq , ou meme un feul chef ou

arclúJYnagogus.

On leur donne quelc¡uefois le nom

d'

ange de la fynagogue

,

ou de

prince de laJynagogue.

Les Juifs leur donnent auffi le nom de

cJzac¡'amim

ou

flge.

Ils préJidoient aux a/femblées de religion , invi–

toient a parler ceux qui s'en trouvoient capables ,

jugeoient des affaires pécuniaires , des larcins,

&

autres chofes de cette nanlre. Ils avoient droit de

faire foiietter ceux qui étoient convaincus de quel–

ques contraventions

a

la loi ; ils pouvoient auffi ex–

communier ,

&

chaífer de la

fynagogue

ceux qui

avoient mérité cette peine.

Voye{

Bafnage ,

Izijf.

des

Jllifs, liv. VII. c. vi].

&

Vitringua

de fynagog. (G)

AR C HI TE C TE , f.

rn.

des mots Grecs

d

p-

~)

, &

ele

7:"7." ,

principal ouvrier.

On entend par

ce nom , un homme dont la capacité, l'expérien–

ce

&

la probité , méritent la confiance des per–

fonnes qui font batir. D e tous les tems les

architeéles

O~lt

,été miles

a

~a,

fociété, quand ils ont(f¡ réunir ces

dlfferentes quaht s ; les Grecs

&

les Romains ont

montré

~ans

plus d'une occaJion le cas qu'ils ont fait

des

a,.c/Ilufles,

par les éloges qu'ils nous ont laiífés

ARC

de la plupart des leurs : maisfans remonter Ji haut, la

proteélion que Louis X IV. a accordéc

a

CelL'í de fon

tems, nous fait aífez connolrre qu'un bon

architeéle

n'eil: point un homme ordinai..re , puirque fans comp–

ter les connoilTances générales qu'il efr obligé d'ac–

quérir, telles que les belles-lettres , l'lúfroire ,

&c.

il

doit faire fon capital du deífein, commc l'ame de

toutes fes produaions ; des mathématiCfues, comme

le feul moyen de régler l'efprit,

&

de conduire la

main dans ü:s différentes opérations; de la coupe des

pierres, comme la ba(e ele tome la main-d'reuvre

d'un batirnent; de la perfpellive, pour acquérir les

connoi/fances des différens points d'optique ,

&

les

plus-valeurs qu'il eil: obligé de donner aux hauteurs

de la décoration, qui ne peuvent etre

apper~fles

d'en–

baso

II

doit joindre

a

ces ralens les difpoJitlons nanl–

reIles, l'intelligence , le gOllt, le feu

&

l'invention,

parties qui lui font non-feulement néceífaires, mais

qui doivent accompagner toutes fes études. Cefr fans

contredit par le fecours de ces connoi/fances diverfes

Cfue des Broífes, le Mercier, D orbets, Perraulr ,

&

{ur-tout les Manfards , ont mis le fceau de

I'immor–

taliré fur leurs ouvrages, dans la con1l:ruélion des

biltimens des Invalides, du Val-de-grace, du chatean

de Verfailles, de ceux de Clagny, de Maifons, des

quatre Nations, du Luxembourg, du periil:yle du

Louvre,

&c.

monumens éternels de la magniticence

du Monarque Cfui les a fait ériger ,

&

du favoir de ces

grands

arc/ziteffes.

C'eil: auffi par ces talens réunis ,

que nous voyons encore de nos jours, MM.Boffrand,

Cartault,

&

pluJieurs mItres, qui font au nombre des

hommes illuíl:res de norre Jieele , fe difringuer avec

éclat dans leur profeffion,

&

avoir place dans l'Aca–

dé,rue royale d'ArclúteéIme, qui a été fondée par

LouisXIV. en 1671;

&

eil: compofée de vingt-Jix:

arclzilefles,

entre lefquels je nommerai M. Gabriel,

premier arclúteéle du Roi,

&

MM. de Cote, d'IIle,

l'Aífurence, Bilaudel , controlleurs des bílrimens du

Roy ,

&c.

qui ont pour chef

&

direéleur général

M. le Normand de Tournehem , fur-intendant des

bilrimens.

Indépendament des

architeéles

de

l'

Académie, dont

pluJieurs fe [ont diil:ingués dans la conil:rullion , dif–

triburi0n

&

décoration de leurs édifices; Paris en

poífede encore quelques-lills d'un mérite diil:ingué

~

a.

la tete defquels on peut mettre Meilieurs Franque

&

le Carpantier, dont la capacité

&

la probité vérita–

blemenr reconnues leur ont attiré l

'efri.me

&

la con–

liance des perfollnes du premier ordre. On yerra

quelqtles-unes de leurs produaions dans cet Ouvra–

ge. Je les ai enllagés de trouver bon qu'elles y partlf–

Ú!I1t; j'ai compte par-la rendre un véritable fervice au

publico Ces morceaux

d'archúeélure

ferollt de diffé–

rens genres,

&

d'autant plus efiimables qtl'ils fonr

éloignés du déreglement, dont la plllpart des

archi–

tefles

u(ent aujourd'hui en France dans leurs bilti–

mens. J'o(erois prefque avancer que pluJieurs de ces

derniers n'ont

d'arclzitefle

que le 110m,

&

joignent

a

une fuffifance mefurée

a

leur ignorance, une mau–

vaife foi

&

lille arrogance in(upportable.

Peut-etre trouvera-t-on ma Jincérité hafardée :

mais comme j'écris ici plus en qualité de citoyen,

qu'en qualité d'Artiil:e, je me fuis cro. penni[e la

li–

berté eI'en ufer ainJi, tant par I'amour que je porte

au progres des beal1x arts , que dans l'intention de

ramener la plClpart de ceux qlJÍ font leur capital de

I'arclúteélure ,

des vices trop marqués, de la jaloufie,

de la cabale,

&

des mauvais procédés , dont plu–

Jieurs d'entre el1X font profeffion ouvertement , fans

refpea pour le Prince , I'état

&

la patl·ie.

L'on trOl1vera auffi plufiel1rs deílcins de ma com–

poJition dans le nombre des Planches, qui feront

partie de celles

d'architeflllre

,

dans lefquelIes j'ai ta–

ché de donner une idée de la

fa~on

dont je pen(e fUI"

la

funpli~