AltA
Les
araignles
de carrtpagné, appeIlées les
faIl- '
'clteurs,
qui font celles de la cinquieme efpece, ont
huit yeux , difpofés bien dilféremment de ceux des
.autres efpeces; il Y en ademe noirs au milieu du
front,
fi
petits,
&
placés fi p¡;es l'un de I'autre, qu'on
pourroit les C'onfondre : lilr chaque coté dll front il
fe trouve trois autres yeux plus gros,
&
arrangés
en forme de trefle fur une bofle ; leur cornée eft
f~rt
convexe
&
tranfparente,
&
le fond de I'ceil eft noir:
1a tete
&
la poitrine de ces
araignées
font applaties ,
&
ont quelque tranfparence ; I'écaille qui les recou–
vre eft fon fine, li{fe
&
tranfparente ; iI Y a une
grande taché fm la tete; les jambes iont tort me–
nues., velues ,
&
beaucoup
pl~ls
prandes a pro–
'pomon que celles des autres
aralgnees;
les bras font
extremement courts,
&
fort chamus; ils font fort
l:Üfférens des jambes.
Y . les Mémoiresde
M. Homberg,
dans les Mémoires de
f
Académie Royale des Sciences,
année'
l:JO:J.
-n
y a eh Amérique une
tres-~roífe
efpece d'
arai–
gnées,
qui occupent un eipace d environ fept pouces
de diametre, 10rfque les pates font fort étendues.
(Pl. XIl.Hifl. nat..fig.
l.
A). Ces
araign¿es
font cóu–
vertes d'un poil roux,
&
quelquefois noir , aífez long;
les jambes font terrninées par une petite pince de
fubftance de come noire fort dure. Cet infeéte a fm
le devant de la tete deux crochets de la meme fubf–
tance que les pinces, fort poinws ,
&
d'un noir lui–
fant: on croit que ces crochets guériífent du mal
de dents,
Ii
on s'en {ert comme de curedents; on
eroit allffi, mais peut-etre avec plus de fondement,
que cette
araignée
eft autant venimeufe que ' la vi–
pere : on dit qu'elle darde fon venin fort loin ; que
fi
on la touche , on re[ent une demangeaifon com–
me celle qui
dI:
cau{ée par des drties ;
&
que
fi
on
comprime cet infeéte, on éprouve la piquúre d'un
petit aiguillon tres-venimeux. Les ceufs Jont dansune
coque fort grofle , formée par une pellicwe aífez
{emblable au cannepin; il Y a au-dedans de la [oie
<lui enveloppe les ceufs. Ces
araignées
portent cette
coque at'tachée [ous le ventre: on dit que leurs toiles
font
fi
fortes qu'elles arretent les perits oifeaux. Il y
a des efpeces de colibris
(Fig.
l.
B) qui font beaucoup
plus perits que ces
araignées,
&
qui n'ont pas aflez: de
forée ou de courage pour les emplkher de manger
leurs ceufs,
(Fig.
z. C ) dont elles font fort avides.
r<Jyet
COLIBRJ.
On a donné
a
certaines
araignées
le nom de pha–
lange
,pltalangium
:
il ya différentes opinion fur la
vraie fignification de ce nom ; les uns ont crú qu'il
n'appartenoit qu'aux
araignées
qui n'ont que trois
phalanges, c'e!l:-a·dire , trois articulations dans les
pattes, comme nous n'en avons que trois dans les
doigts; d'autres ont prétendu que le nom de
plta–
lange
.
ne
c~nvenoit
qu'aux
araignées
venimeufes,
fiVanet noxlt
,
telles que la tarentule , la gro[e
arai-
1!née
d'Arnérique,
&c.
Voyet
PHALANGE.
En général , les
araignées
vivent d'infeétes,
&
elles
{ont
fi
voraces qu'elles fe mangent les unes les au–
tres.
On détruit les
araignées
autant qu'on peut , paree
t¡u'elles rendent les maifons mal-propres en y faila nt
des toiles. Outre ce motif, la plílpart des gens ant
une averfion naturelle de cet infeéte ,
&
lui trouvent
\111
afpeét hideux: enfin onl'évite
&
on le craint, par–
ee qu'on le croit venirneux. On a foupc;ónné que fa
morfure ou fa piql.1fue étoient venimeu(es;
&
on a
prétendu que
fi
quelqu'un avaloit une
araignée
,
il
éprou~oit
des {yrnptomes qui dénotoient. le venin
de cet mfeéte. Je ne fai fi la chaleur du chma: peut
rendr~
le,s
araignées
venimeufes , ou fi cette mauvaife
propnéte efl: particuliere a quelques efpeces, cbmme
;\ 1a tarentule. Ce
qui
mc parolt certain, e'e!l: qu'on
ne reífent aucun mal réel pour avoir avalé des
arai·
ARA
gnées
de ce pays -
c~
: combien de gens en avaient
fans le favoir ,
&
meme de ces
Ylraignées
de cave
1
nóires
&
'velues, pour lefqueUes on a tantd'borreur.
Je crois que le feul rifqtle qu'ils courent , e!l: de pren–
me du dégout
&
de l'inquichude
s'ils
s'en apperce–
voient , mais qtl'ils n'en reíl'entiroient pas plus de
mauvals effet q1.1.'en reífentent tous les oi{eaux qui
mangent
Ces
inleétes avec beaucoup d 'avidité. On n'a
pas encore fait voir bien clairement eh quelle partie
de
I'araignée
réfide fon prétendu venin. Les uns ont
erel que e'étoit dans les ferres; on a
pris
ces ferrcs
pour des dents ; d'áutres les ont comparées
a
I'aiguil–
Ion de la queue du fcorpion : mais la plltpart ont cru
que
l'araign¿e
répandoit du venin par ces organes.
Enfin on a obfervé que l'
araignée
a une petite trom'–
pe blanche qui fort de fa bouche,
&
on croit que c'efl:
par le moyen de cette trompe qtl'elle répand du ve–
nin. On a rapporté quantité de taits qui, s'ils étoient
bien avérés , ne lai[eroient aucun doure fur le venin
des
araigntes
,
&
fur {es fuhefl:es effers ; mais je ne
crois pas qll'il foit bien prbuvé que celles de ce pays
ayent un venin qui puiífe etre mortel: il e!l: feule–
ment tres-probable qu'eIles répandent, eortime bien
d'autres animaux , une liqueur aífez acre
&
aífez
COl'"
rofive pour caufer des inflamniations a la peau,
&
peut·etre pour initer I'e!l:omac. Je crois qu'il y a dl!
rifelue
a
voir de pres une
araignée
qui creve au fel!
d'une chandelle,
&
dont il peut jaillir jufqtle dans les
yeux une liqtleur mal faine ou au moins tres-mal–
propre, qui ea capable de caufer une inflammation.
Ces effets, qtlelque legers qu'ils {oient , pcuvent de–
venir plus dangereux ,
Ji
on travaille a les aggraver
en fe livrant
a
fon imagination.
M. Bon, premier préfident de la chambre des
Comptes de Montpellier,
&
aíl'ocié honoraire de la
Société royale des Sciences de la m@meville, a cher–
ché le moyen de rendre utiles les
araignées ,
qu'on
n'avoit regardées que comme tres-nuiftbles,
Il
en a
tiré une foie,
&
il ea parvenu a faire avec cette foie
d'
araignées
différens ouvrages , comme des bas
&
des
mitaines auffi forts
&
prel<j\l'auffi beallx que les
OLl–
vrages faits avec la (oie ordinaire.
Yoyet
SOIE
D'A~
RAIGNÉE , INsECTE.
(1)
*
Il parolt par ce qtLÍ fuit, que le Medecir1 traite
le poifon
&
la piqnllre de
l'araignée
un peu plus fé–
rielúement qtle le Naturali!l:e. Voici
Cel
qll'il dit de
fes effets
&
de fa cure.
.
Les fymptomes qne caufe la piqullre dc
l'araignée
font un engourdiífement dans la partie affeétée, un
fentiment de froid par tout le corps, qui e!l: bientot
fuivi de I'enflure du bas-ventre, de la plHeur du vi–
fage, du larmoyement, d'une envie continnelle d'u–
riner, de convulfions , de fneurs froides.
On parvient
a
la cure par les alexipharmaqtles or–
dinaires. On doit laver la partie auffitot apres la pi–
qUlITe avec de I'eau falée , ou avec une
épon~e
trem–
pée dans du vinaigre chaud, ou
~ans
une deeoél:ion
de mauve, d'origan,
&
de thym.
CeHe veut qu'on appliqne un caraplafme de
1
hue.
d'ail, pilés,
&
d'hnile, flIT une piqufITe
d'araignte
OH
de fcorpion.
Lorfqtle I'on a avallé une
araign¿e,
s'il (urvicnt des
convulfions
&
contraétions de I'e!l:omac , ellá.S [ont
pllltot occafionnées par les petits poils de
I'nrttignée
qui s'attachent
a
la membrane interne, que par le
poifon de cet infeéte.
On prétend que la toile de l'
araignée
eft frécific¡ne
contre les fievres interrnittentcs : on l'app]¡que aux:
poignets , ou bien on la fufpend au cou dans une co–
quillc de noix ou de noifette. L'expérience dérnent
fouvent cette prétendue vertu.
On fe fert de la toile d'
araignée
pour arreter le fang
. dans les coupures légeres.
( N)
A¡lAlGNÉE ,
en
mme
de Fortifi..,ation,
fignifie une