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280

ALL

c'eíl: le rendre plus libre

&

plus léger du devant

~Ie

du derriere , afin qu'il ait plus de grace dans fes aJrs

de manege. Lorfqu'on veut

alUgerir

u,?

cheva~,

il

f~ut

qu'en le faifant troter, on le [ente touJours difpofe

a

galopper; & que I'ayant fait galopper quelque tems,

en le remette encore au troto Ce cheval eíl: Ii pefant

d'épaules

&

Ii attaché a la terre, qu'on a de la peine

a

lui rendre le devant léger, quand meme l'on fe [er–

viroit pour

l'allégerir

du caves;on a la Newcaille. Ce

cheval s'abandonne trop [ur les épaules, il faut

¿'al–

légerir

du devant

&

le mettre fous lui.

(r)

\...P'

ALLEGORIE,

f.

f.

(Liuérat.) figure. de

~!z1toriq/le

~"

par laqueUe on employe des termes ql1l , pns a la let–

tre

Ii~nifient

toute autre chofe que ce qu'on veut Icur

faU:eÍlgnifier.

L'allégorie

n'eíl: proprement autre cho–

fe qu'une métaphore continuée, qui fert de compa–

rai[on pour faiJ'e entendre un fens qu'on n'exprime

point, mais qu'on a en vlle. C'eíl: ainíi que les Ora–

teurs

&

les Poetes ont cofltume de repréfenter un

état fous I'image d'nn

vaiffiau,

& les troubles

~ui

I'a–

gitent fous celle

des jlots

&

des

ven~

dJe!zaínes;

p~~

les Pilotes, ils entendent

Les Souvuams

ou

Les Magij–

trats;

par le port ,

La paix

ou

La concorde.

Horace fait

un pareil tableau de fa.patrie pr&e a etre replongée

dans les horreurs d'une guerre civile ,dans cette belle

ode qui commence ainli :

O navis, refirent in mare te noyi

-

Fluélus,

&c.

La plflpart des Théologiens trouvent I'ancien Tef–

tament plein d'

aLUgories&

de fens typiques qu'ils rap–

portent au nouveau : mais on convient que le fens

aL–

Légorique

,

a

moins qu'il ne foit fondé fur une tradi–

tion conftante, ne forme pas un argument ltrr com–

me le fens littéral. Sans cette [age précaution, cha–

que fanatique trouveroit dans l'Ecrintre dequoi ap–

puyer fes vifions. En effet c'eft en matiere de religion

furtout, que

l'aLLégorie

eíl: d'un plus grand u[age. Phi–

Ion le Juif a fait trois livres

d'aLLégories

ftrr I'hiíl:oire

des fL" jours.

roye{

HEXAMERpN. Et 1'on fait alfez

quelle carriere les Rabbins ont donnée a leur imagi–

nation dans leTalmud & dans leurs autres Commen–

taires.

Les Payens eux-memes faifoient grand ufage des

aLLégories,

&

cela avant les Juifs; car quelques-uns de

leurs Philofophes voulant donner des fens rai[onna–

bies

a

lellTs fables

&

it

l'hiíl:oire de leurs diellx , pré–

tendirent qu'elles lignifioient toute autre chofe que

ce Cfll'elles portoient

a

la lettre; & de la vint le mot

d'aLLégorie,

c'eíl:-a-dire un difcours qui,

a

le prendre

dans Con fens figuré

dAA~

dyo

p

'¿"

,jgnifie toute au..–

tre c!zofi que ce qu'iL énonce.

Ils eurent done recours

a

cet expédient pour contenter de leur mieux ceux

<Iui étoient choqués des abfurdités dont les Poetes

avoient farci la religion, en leur infmuant qu'il ne

falloit pas prendre a la lettre ces fiél:ions, qu'elles con–

tenoient des myíl:eres, & que leurs dieux avoient été

des per[onnages tout alltrement refpeél:ables que ne

les dépeignoit la Mythologie, dont ils donnerent des

explications telles qu'ils les vouloient imaginer : en–

[orte Cfll'on ne vit plus dans les fables Cflle ce qui n'y

étoit réellement pas ; on abandonna l'hillorique Cflli

révoltoit, pour fejetter dans la myilicité Cfll'on n'en–

tendoit paso

M. de la Naufe dans un clifcollTS [ur l'origine

&

l'antiCfllÍté de la cabale, in[éré dans le tome IX. de

l'

Académie des Belles-Lettres , prétend que ce n'étoit

point pour fe cacher , mais pour [e mieux faire en–

tendre,Cflle les Orientaux employoient leur íl:yle

fi–

guré, les Egyptiens leurs hiéroalyphes , les Poetes

l~urs

images , & les Philo[ophes la lingularité de leurs

dJ[cou~~,

Cfui étoient autant d'efpeces

d'aLLégories.

En

ce cas 1I faudra diTe ,que I'explication étoit plus ob[–

'lrre que le texte, & l'expérience le prouva bien; car

ALL

on brouilla

íi

bien les

lig~es.figuratifs

avec les chofes

figmées, & la lettre de

l'alLégorie

avee le fens qu'on

prétendoit qu'elle enveloppoit, Cfll'il fut tres-difficile,

pour ne pas dire impoffible , de démeler l'un d'avec

J'autre. Les Platoniciens [urtoUt donnoient beaucoup

dans cette méthode:

&

le defrr de les imiter en tranf–

portant Cfllelques-unes de leurs idées aux myíl:eres de

la véritable religion, enfanta dans les premiers lie–

eles de l'f.glife les hérélies des Marcionites, des Va–

lentiniens , & de pluíieurs alltres compris fous le

nom de

Gnojliques.

C'étoit {\e quelques Juifs récemment convertís,

tels CflI'Ebion, Cflle cette maniere de raifonner s'étoit

introduite parmi les Chrétiens. Philon, comme nous

l'avons dcfja dit,

&

pluíieurs autres Doél:eurs Juifs

s'appliquoient

a

ce fens figuré, flatteur pom certains

e[prits par la nouveauté & la fmgularité des décou–

vertes Cfll'ils s'imaginent y faire. Quelques AutCllTS

des premiers lieeles du Chrilliani[me , tels qu'OTige–

ne, imiterent les Juifs

&

explic¡uerent auffil'ancien

&

le nOllveall Teíl:ament par des allégories.

I/oye{

AL–

LÉGORIQUE {/ PROPHÉTIE.

Quel(~ues

Auteurs, & entre autres le P. le Bolfu ,

ontpenfe que le fuiet du Poeme épiCfllen'étoit qu'tme

maxime de morale

alL¿goriée,

Cfll'on

rev~toit

d'abord

d'unc aél:ion crumérique , dont les aél:eurs étoient A

&

B ; Cfll'on cherchoit enfuite dans l'hiftoire quelque

fait intérelfant, dont la vérité mife avec le fabuleux

pllt donner au Poeme Cfllelque vrailfemblance , &

qll'enfllite on donnoit des noms aux aél:eurs, comme

Achille, Enée, Renaud,

&c. roye{ ce qu'on doit ptn–

fir de cme prétenjionjous Le uzot

EpOPÉE

ou

POEME

EpIQUE.

(G)

ALLEGORfQUE, adj. (

T!zé(JL.

)

ce qui contiellt

/lne aLLégorie. I/oye{

ALLEGORIE. Les Théologiens

diíl:inguent dans l'Ecrimre deux [ortes de [ens en gé–

néral, le [ens littéral

&

le fens myiliqlle.

r.

SENS

LITTERAL

&

MYSTIQUE.

Ils fubdivi[ent le [ens myfriqul! en

aLlégorique, tro–

pologique

&

anagogique.

Le fens

alLégorique

eft ce!ui qui réfulte de l'appli–

cation d'lIne chofe accomplie a la lettre, mais qui

n'eíl: pOlrrtant que la figure d'une autre chofe: ainu

le ferpent d'airain élevé par Moy[e dans le defert

pour guérir les Ifraelites de leurs plaies, repréfentoit

dans un fen5

aLLégorique

Jefus-Chrift élevé en croi:.:

pour la rédemption du genre humain.

Les anciens Interpretes de l'Ecriture fe font fort at–

tachés aux [ens

aLlégonques.

On peut s'en convain–

cre en lifant Origene , Clément d'Alexandrie ,

&c.

mais ces

aLLégories

ne font pas'tolljours des preuves

concluantes, a moins qu'elles ne [oient indiquées

dans l'Ecriture meme, ou fondées fur le concert una–

nime des Peres.

Le [ens

aLLégorique

proprement dit, eíl: un [ens

my–

jlique

qui regar<le 1'Egli[e & les matieres de religion.

Tel eft ce point de doél:rine Cflle S. Paul expliCflle

dans [on Epitre aux Galates:

A bralzam duosfiLios IUl.

buit, unum de anciLLa,

&

unulfl de Libera: fid qui d#

anciLla, ftcundum carnem natlls ejl; quí autem de Li–

bera

,

perrepromijJionem: quafunt per A

LLE

G

OR 1AM

¿¡aa.

Voila

l'aLlégorie;

en voicife fens &l'application

¡\

l'Eglife

&

a

[es enfans:Hl1lc

enímfuntduo tejlamenta;

unuTll quidem in monte Sina, in firvimtem generans;

qUI1l ejl Agar

• • • •

ILla autem qUl1lfwfum e(lleroJa–

km libera ejl, qlll1l e(l mater nojlra

. . . .

Nos autem

fratres ,ficundlllfl ljaac promijJionis fiüi Jitmus

...•

NonJitmllS anciLla fiLii ,fidLiberl1l

;

qua Libertate Clzrijlus

!lOS

Liberavit.

Galat. cap. jv.ven. 23.1.4.2).26.29.

31.

(G)

*

ALLEGRANIA, (

Géog.

)

petite ille d'Afrique,

1'une des Canaries, au nord de la Gracieufe, au

nord-oueíl: de Rocea,

&

au nord-ejl: de Sainte-CJaire.

*

ALLEGRE

ou

ALEGRE, ville de Frarice en

Auvergne,