ALL
'L'e.ffroi
nalt de ce qu'on voit; la
terrmr
de
ce.qu'on
imagine;
l'allarme
de ce qu'on apprend; la
cramte
de
ce qu'on fait;
I'¿pouvante
de ce qu'on préfume;
lapeur
de I'opinion qu'on a;
&
l'appréhenjiolZ
de ce qu'on
.attend.
-La prefence fubite de I'ennemi donne
l'allarme;
la
vlle du combat caufe
I:effroi
j
l'égalité des
ar~es
tient
dans
l'appréhenjion;
la perte de la bata¡lle repand la
~erreur;
fes fuites jettent
l'époltYante
parm¡ les peu–
pIes
&
dans les provinces; -chactm
craint
pour foi ; la
v.ued'un foldat
faitftayellr;
on a
l'eur
de fon ombre.
Ce ne font pas
la
toutes les manieres poilibles d'en,
vif~er
ces expreilions: mais ce détail regarde plus
paruculierement l'Académie Fran<;oife.
*
ALLASSAC,
(Géog.)
ville de France, dans le
Limofin
&
la Généralité de Limoges.
.ALLÉ E, f. f.
terme d'Architeélure,
efr un paífage
commun pour aller depuis la porte de devant d'un
logis, jufqu'a la cour, ou a l'efcalier ou montée.
C'efr auili dans les maifons ordinaires un paífage qui
communique
&
dégage les chambres,
&
qu'on nom,
me au1Ii
corridor. Voye{
CORRIDOR.
(P)
ALLÉE D'EAU,
(Byd.)
V.
GALLERIE
D'EAU.
L. '. ALLÉES DE JARDIN. Les
allées
d'un jardín font
~.
comme les rues d'une ville;'ce font des chemins droits
&
paralle!es, bo,rdés d'arbres, d'arbriífeaux, de ga–
{on
&c.
elles fe
d~fringuent
en
aliéesjimpies
&
allées
douhles.
Lájilllpte
n'a que deux rangs d'arbres; la
double
en
a quatre; celle du milieu s'appelle
maitre.fJe allée,
les
deux autres fe nomment
contre-aINes.
.' Les
allées
vertes font
~afonnées;
les blanches font
loutes fablées,
&
ratiífees entierement.
L'
allée
couverte fe trouve dans un bois toufli.¡; l'
al–
iée
décollverte efr celle dont le cie! s'ouvre par en–
haut.
On appelle
fous-allée,
celle cjUi efr au fond
&
fur
les bords d'tm boulingrin, OH d'un canal renfoncé ,
entouré d'tme
allée
fupérieure.
On appelle
aliée de niveau
celle qni efr bien dref–
fée dans toute fon étendue :
alLée en pente
ou
rampe
douce,
efr celle qui accompagne une cafcade,
&
qui
en fuit la <.:hnte: on appelle
allée parallete
celle qui
s'éloigne d'une égale difiance d'une autre allée:
atlée
Tuollmée d'equerre,
celle qui eíl: a angles droits:
allée
toumante
ou
circulaire,
ell: la m&me :
alLée diagonale ,
traverfe un bois ou un parterre 9uarré d'angle en an–
,gle,
011
en croix de Saint-Andre:
allée en {ig{ag,
efi
celle qui ferpente dans un bois fans fonner aucune
).igne droite.
.Allée de traverfl,
fe dit par fa po{¡tion en équerre
par rapport a un batiment ou autre objet:
alt.fedroite.,
Llni fuit fa ligne :
allée biaifée,
qui s'en écarte :
grande
pltée, puite allée,
fe difent par rapport a leur étendue.
11 y a encore en Angleterre deux fortes d'
al/ées ;
les unes couvertes d'un gravier de mer plus gros que
le fable ,
&
les autres de coquillages, qui font de tres–
petites cocjUilles toutes rondes liées par du mortier de
.chaux
&
de Iable : ces
allées
,
par leur variété , font
queIque effet de loin; mais elles ne font pas commo–
des pour fe promener.
Allée en peifpeéliw,
c'efr celle qui efi plus large a
Ion entrée qu'a fon ¡(fue.
Allée labourée
&
herpe,
celle qui efi repaífée a la
.herfe,
&
on les carroífes peuvenr rOltler·.
Allée fablée,
celle Ol! il ya du fablefur la terre bat–
tue , ou nlr une aire de recoupe.
Al/ée bien tirée,
celle que le Jardi'1ier a nettoyée
de méchantes herbes avec la chan'ue, puis repaífée
an ratean.
Al/ée de ;ompartime/lt,
large fentier qui fépare les
carreaux d un parterre.
A,llée
d'e~lt,
chemin bordé de pluf¡eurs jets ou
.J;¡o\.Úilo~s
d eau) fUI deux lignes paralleles; telle efr
ALL
celle dll.jarélin de Verfailles, depuis la fontaine do
la pyram¡de, jlúqu'a celle du dragon.
Les
allées
doivenr &tr-e dreífées dans lem milieu en
ados , c'efi-a-díre, en dos de carpe, ou dos d'ane
afin de donner de l'écoulement aux eaux,
&
emp&~
cher qu'elles ne c'Orrompent le niveau d'une
al/ée.
Ces eaux
m~me
ne deviennent point inutiles; elles
fervent a arrofer les palli.([ades , les plattebandes,
&
les arbres des cotés.
Celles des mails
&
des terraífes (lUi font de ni–
veau, s'égol¡tent dans les puifarts batis aux
extré~
mités.
Les
allées
ftmples , PO\tr
~tre
proportionnées
a
leur
lo?gueur, altrOnt 5 a 6 toifes de largeur, fm
100
tOlles
~~
long. Pour
~oo
toifes
~
7
a
8 de large ; pOllr
300
tOlÍes, 9 a
10
tOlfes ;
&
pour
400,
loa
12
toifes.
Dans les
alltes
doubles on donne la. moitié de la
largeur
a
I'allée.
du milieu,
&
I'autre moitié fe divire
en deux pour les
colltre-allées ;
par exemple, dans
une
aliée
de 8 toífes, on donne 4 toiIes
a
celle du mi–
lieu,
&
2
toifes achaque
colltre·tÚlée:
fi
l'efpace eft
de
12
toifes, on en donne 6
a
l'allée
du milieu,
&
chaque
contre-al/ée
en a trois.
Si les
contre-allées
font bordées de palliífades,
il
faut tenir les
allées
plus larges. On compte ordinaire–
ment pour fe promener a l'aife trois piás pom un
homme, une toife pOltr deux,
&
deux toifes pour
quau'e perfonnes.
'
Afin d'éviter le grand entretien des
allées,
on rem–
plit leltr miEeu de tapis de gafon, en pratiquant de
cbaque coté des fentiers aíIez. larges ponr s'y pro–
mener.
Voye{ la maniere de les dreJfer
&
de les fabler
ti
leurs
articles.
(K)
*
II n'y a perfonne , qui étant placé, foit au bóut
d'une longue
allée
d'arbres plantée fur deux lignes
droites paralleles, foit
a
I'extrémité d'tm long corri–
dor, dont les murs de coté,
&
le platfond
&
le payé
font paralleles, n'ait remarqué dans le premier cas
que les arbres fembloient s'approcher ;
&
dans le fe–
cond cas , que les murs de coté, le platfond
&
le pa–
vé olfrant le m&me phénomene a la vne, ces qllatre
furfaces paralleles ne préfentoient plus la forme d'un
parallelepipede, mais celle d'tme pyramide creufe ;
&
cela d'autant plus que I'allée
&
le corridor étoient
plus longs. Les Géometres ont demandé fur quelle
ligne iI faudroit dllpoIer des arbres pour corriger cet
effet de la perfpeélive,
&
conferver aux rangées d'ar–
bres le paraUélifme apparent. On voit que la folution
de cette quefiion fur les arbres, fatisfait en
m~me
tems au cas des murs d'un corridor.
.
Il efi d'abord évident que, pour paroí'tre paralle–
les, il faudroit que les arbres ne le fi.lífent pas ; mai$
que les rangées s'écartaífent!'une de l'autre. Les deux
Iignes de rangées devroient
~tre
telles que les inter–
valles inégaux de deux arbres quelconques corref–
pondants, c'efr-a-dire, ceux qui font le premier, le
{econd, le troi{¡eme,
&c.
de
ja
rangée, fi.¡,ífent ton–
jours
V1IS
é~aux
on fous le m&me angle, fi c'efi de
cette feule egalité des angles vlluels que dépend !'é–
galité de la grandeur apparente de la difiance des ob–
jets ; ou {¡ en généralla grancleur des objets ne dé–
pend que de celle des angles vifnels.
C'eft fur cette fuppofltion que
le
P. Fabry a dit
fans démonfiration,
&
que leP. Taquet a démontré
d'une maniere embarraífée , que les deux rangées de–
voient former deux demi -hyperboles ; c'efr-a-dire,
que
la
difrance des deux premiers arbres étant prlle
a volonté , ces!deux arbres {eront chacun all fommet
de deux hyperboles oppofées. L'reil fera
a
l'extrémité
d'une Iigne partant du centre des hyperboles , éga–
le a la moitié du Iecond axe
,&
perpendiculaire
a l'allée. M. Varignon I'a trouvé auili par une
feule analogie; mais le probleme deyient bien plus