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A

L I{

LES

ALKALlS

fixes (ont confiderés comme reme;

¿es , & ont les proprictés (uivantes.

On s'en

(e.rt

comme

évacllans

,

pllrgatifs, dillréti–

f/lles, flldorifi'flles.

Leur propriété ell: de détruire en

peu de tems l'acide des humeurs contenues dans les

premiercs voies , en formant avec lui un (el neutre

qlli devient pllrgatif.

On s'en (ert pourréfoudre les obll:mélions du foie,

& faire couler la bile ; ils deviennent diurétiques en

donnant un mouvement plus fort au Cans, & en dé–

barra{[ant les reins des partics glaireuíes ciui s'op–

po(ent au pa{[age des urines ; e'ell: par la meme rai–

ion qu'ils [ont auffi quelquefois [udorifiques. Enfin

ces {els iont d'un tres-grand {ecours dans les mala–

dies extérieures ; on emploie ave

e

{ueees la leffive

qu'on en tire pour nettoyer les ulceres fanieux, &

arrcter les progres de la mortification.

11

faut cependanr en faire ufage intérieurement

avec beaucoup de précaution ; ear ils [ont tres–

dal1gereux dans le cas de chaleur & de putréfaélion

alkaline ,& lonque les humeurs lont beaucoup exal–

tées; enfin lorfqu'elles font en diffolmion, ce qlle

I'on conno1:t par la puanteur de l'haleine & l'mine

clu malade.

Mtlzziere d'employer les alkalis.

011

aura (oin d'a–

bord que l'ell:omac

Coit

vuide : la dofe ell:depuis

quatre grains.jlúqu'<i un gros, [elon l'état des forces

clu maladé , ñlr lefquelles on doit eOlúulter un Me–

clecin.

Le véhicule ordinaire dans lequel on les fait pren–

clre ell: l'eau eommune.

SeJoll

l'intention que 1'0n

aura, & l'indication que 1'0n voudra remplir, on

changera la boiífon que 1'0n fera prendre par-deífus,

c'ell:-a-dire, que lorfque 1'on aura de{[ein de faire

fuer ou d'augmenter la tranfpiration, eette boi{[on

fera légerement [udorifique, ou lorfqu'il fera qllef–

bon de pouífer par la voie des urines, alors on la

rendra un peu diurétiqlle.

roye\.

SUDORIFIQUE

&

DIURÉTIQUE.

Mais íi les alkalis {ont des remedes, ils font auffi

caufes de maladies : ces maladies {ont l'alkalefcence

du fang & des autres humeurs , les fievres de tout

,genre , la di1folution du fang , la crifpation des [oli–

des, le (eorbut, la.goutte meme

&

les rhtunatifmes.

Ces {els agiífant

(ur

les liquides, les atténuent, en

exaltent les foufres, féparent l'humeur aqueufe , la

rendenr plus acre & plus faline; il feroit imprudent

d'ordonner dans ees cas l'ufage des alkaiis.

Les caufes antécédentes de l'alkale[c,:ence font les

{uivantes : les a[imens alkalefcens, c'ell:·a-dire, ti–

rés des végétaux alkalefcens ou des animaux , ex–

.cel?té le lait de ceux qui fe notmiífent d'herbes , les

pOlífons, leur foie, & leur peau , les oifeaux qui vi–

vent de poi{[ons , tous les oifeaux qui

Ce

nourriífent

d'animaux, ou d'infeélos, ou qui le donnent beau–

coup d'exercice ; COmme auffi les animaux que I'on

tue pendant qu'ils font encore échauffés, {ont plus

fujets que les autres a une putréfaélion alkaline. Les

alimens tirés de certains animaux, COffime les graiC–

fes, les oeufs , les viandes aromatiü:es , le poi{[on

vieux & pris en grande quantité , la marée gardée

long-tems, produifent une alkale(cence dansles hu–

meurs qui exalte les (oufres , & di(po(e le corps aux

maladies inflan1matoires.

La foibleífe des organes de la digeilion ; car dans

ce cas, l'aliment qu'on a pris {e corrompt dans I'ef–

tomac, & caufe ce que nous appellons ordinai–

.rement

indigejiion

;

le chyle mal fait qui en ré[ulte

fe m@le avec le fang, & le di(pofe

a

devenir plus

a1lcalefcent.

L~

force exceffive des organes de la digeilion

dell:més a l'affimilation des Cucs, produit une grande

quanuté de [ang extremement exalté, & une bile de

rncrne nature. Alors les alimens acefcens

{e

conyer-

To/m

[,

cia:-ent en alkaleCcens. Lors done qlle ces organes

agl{[ent avec trop de force fur un aliment qui ell: d.sja.

a[kale{eent, ille devient davantage , & approche

de plus en plus de la corruption.

D ela vient que les per{onnes pléthoriques font

plus {ujertes aux maladies épidémiques que les au–

tres ; que celles c¡ui joiii{[cnt d'une Canté parfaite [ont

plutót attaquées de fievres malignes que d'autres qui

ne Cont pas auffi bien conilituées. Ceux qui Cont d'une

conll:itution

mil.le

&

athlétique Cont plus fujets aux

maladies pefiilentiellc:s & aux fieY¡'es putrides que

les valétudinaires.

.

Auffi Hippocrate ,

lib.

l.

apt..

J.

veut que l'on fe

méfie d'une (anté exceffive: car la meme force de

complexion qui {uffit pour porter le (ang

&

les {ucs

a

ce degré de perfeélion, les exalte enfin au

po~nt

d'oceaíionner les maladies. Ce][e prétend qu'une

trop bonne fanté doit etre (u(peéle. " Si qnelqu'un,

H

dit-il, ell: trop rempli d'humems bonnes & loiia–

H

bIes, d 'un grand embonpoint, & d'un coloris bril–

>J

lant, il doit

Ce

méfier de fes forces; parce que ne

" pouvant per(Ú!er au meme degré, ni alter au–

" dela,

il

fe fait un bouleverfement qui ruine le

" tempérament.

Une longue abll:inence: car lorfc¡ue le fang n'eíl:

pas continuellement délayé & rafraIchi par un nou–

veau chyle , il contraéle une acrimonie alkaline c¡u¡

rend une haleine puante ,

&

dégénere en une fievre

putride dont la mort efi la [uite. En effet les effets de

l'abll:inence font plus difficiles a guérir que ceux ele

I'intempcranee.

Le ll:agnation de quelque partie du Cang

&

des hu–

meurs; parce que les fucs animaux c¡ui

cronpi{[en~

Cuivantle penchant natur Iqu'ils ont a fe corrompre,

s'exaltent

&

acquierenr une expaníion qui ne tarde

guere

¡\

{e manifell:er.

La chalehr exceffive des faifons, du climat ; auffi

dans l'été les maladies aigues font-eltes plus fré.

quentes & plus dangereufes.

La violente agitation du fang qui produit la cha–

leur. Lor{que quelqu'une de ces caufes ou pluíiems

enfemble ont occaíionné une putréfailion alkaline •

elle fe manifell:e par les íignes {uivans dans les pre–

mieres voies.

l°.

La

Coif.

On fe [ent altéré, c'ell:-a-dire, porté

ir

boire une grande qllantité de délayans qui noyant les

felsacres&alkalisfontceífer ce fentiment incommo–

de,& difpofentl<t matierequife putréJie ou c¡ui ell:déja

putréfiée a íortir de l'e!l:omac & des intell:ins, par le

vomiífement on par les (elles. Si on fe fert cl'acides

dans ces cas , lem union avec les alkalis forme un fe[

neutre.

2°.

La perte totale de l'appétit, & l'averíion pOUf

Jes alimens alkalefeens; l'appétit ne pouvant erre

que nuiíible, 10Jfc¡ue l'ell:omac ne peut digérer les

alimens.

3.0.

Les rots nidoreux, ou les rapports qui laiífent

elans la bouehe un gOllt d'oeufs pOtllTis, a cauCe de la

portion des fels putrides & d'huiJe rance qui foTt en

m@me tems que l'air.

¡

4°.

Les

mati~res

épaiífes qui s'ama{[ent {ur la lan–

glle

&

le palais, affeélen,t les organes du gotlt.

d'un~

fen{ation d'amertume, a caufe que les {ucs alllmall:'

contraélent un gOllt amer , en devenant rances;.

iI

peut (e faire auffi que ce gOllt Coit catúé par une bIle

trop exaltée & pr@te

a

fe corrompre.

5°.

Les maux d'ell:0;nac

ca~Cés l~~r ,l'ir~itati~n

des

(els acrimonieux la vue ou meme

1

Idee d un aliment

alkal ent pret

~

[e

COITO?1~re,.cllffifent

quelc¡uefi

is

pour

ugmenter. Cette I.ITltatLOn aug.mentant pr?–

duit un vomifrement Calutatre , íi la matlere putrefiee

ne [éjomne que dan.s les .premieres

,:,~ies.

Si

c~tte

acrimonie affet1:e les mtell:1I1s, elle follicIte des dlar–

rhées fyrnptomatiques.

C'eíl:

ain/1 que le p.,?iífon

&

Mml)