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AIG

gure

d.

n

en la main de l'ol1vrier armée au mar–

teau

¡\

percer ;

m

eíl: l'al1tre main avec le poin<;on.

On apper<;oit fOl1s le poin<;on l'aiguille,

&

l'aigl1ille

-eíl: pofée fm l'enclumeau. On tranfporte les ai–

guilles percées

[w·

un bloc de plomb, Ol! un ouvrier

<¡u'on voitfig. 3. ote

a

!'aide d'un autre poin<;on

le petit mOlceau d'acier

qui

eíl reílé

d~ns

l'ceil de

l'aiguille ,

&

qw le bouche. Cet ouvner s'appelle

le

troqueur;

&

fa manceuvre ,

troquer ús

~guiLLes.

Les

aiguilles troquées paifent .entre les

ma¡¡~s

d'ul? ou–

vrier qw pratique

a

la lime cette petlte ramure

<¡u'on apper<;oit des deux cotés du

t~ou

&

dans fa

direétion; c'eíl ce qu'on appelle les

éVlder.

Quand les

aiguilles font évidées ;

&

que la canelle oula rainure

oula railme eíl faite,

&

le

cul

de I'aiguille alTondi ,

ce

qui

cíl encore de I'affaire de

l'évideur;

on com–

mence

a

former la pointe

a

la lime; ce qui s'ap–

pelle

pointer l'aiguiLLe;

&

de la meme manceuvre ,

on en forme le corps, ce qui s'appelle

drefJer l'ai–

guille.

Quand les aiguilles font pointées

&

dreifées,

on les range fur un fer long, plat , étroit

&

courbé

par le bout.

Voye{

ce fer en

p

,

fig.

13. avec la

pince dont on prend ce fer , quand

iI

eíl: chaud.

Quand

iI

eíl tout couvert , on fait rougir [m ce

fer les aiguilles ,

a

un feu de charbon. Rouges on

les faits tomber dans un baffin d'eau froide pour les

tremper. C'eft cette opération qu'on voit

mime Pl.

fig.

.s.

c'eíl: la plus delicate de toutes. C'eíl: d'elle

que dépend toute la qualité de I'ai&uille. Trop de

chaleur brole I'aignille ; trop peu la laiife molle.

n

n'y a point de regle

a

donner la-detrus. C'eíl: l'ex–

périellCe

qui

forme I'ceil de l'ouvrier,

&.

qui lui

fait reconnoltre

a

la couleur de I'aiguille quand

il

eft temps de la tremper. Apres la trempe, fe fait le

recuit.

Pour

recuire

les aiguilles , on les met dans

tUle poele de fer, [ur un feu plus ou moins fort,

felon que les aiguilles font plus ou moins fortes.

L'effet du

recuil

,

eíl de les empecher de fe caifer fa–

cilement. 11 fam encore avoir ici grande attention

au degré de la chalellf. Trop de chaleur les rend

molles

&

détruit la trempe ; trop

p.eu

, les laiife in–

flexibles

&

catrantes. II arrive aux aiguilles dans

la trempe , OLl elles font jettées dans l'eau fraiche,

de fe courber, de fe tordre

&

de fe déflgurer. C'efl:

pour les redretrer

&

les reilituer dans leur premier

état, qu'on les a fait recuire. On les redretre avec

le marteau ; cette manceuvre s'appelle

drelfor les

aiguilles de martea/l.

II s'agit enfuite de

les

polir.

Pom cet effet, on en prend dome

a

quinze

mille

cru'on range en petits tas,

les

uns aupn!!s des

autres , fm un morceau de treillis neuf couvert de

poudre d'émeri. Quand elles font ainú anangées ,

on répand deifus de

la

poudre d'émeri ; on arrofe

l'émeri d'huile ; on roule le treillis ; on en fait un

efpece de bourfe oblongue, en le

liant

forteI?ent

par les deux bouts ,

&

le ferrant par tout avec des

cordes.

Voye{ fig.

24- les aiguilles rangées fur le

treiLlis,

&fig.

Z

2.le

treillis roulé

&

mis en bourfe.

On prend cerre bourfe ou ce rouleau ; on le porte

[ur la table

a

polir ; on place deifus une planche

épaiife, chargee d'un poids

&

fufpendue par deux

cordes. Un ou deux ouvriers font aller

&

venir

cette charae fur le rouleau ou la boude , pendant

tUl jOllf

&

"demi

&

meme deux jours de fuite. Par ce

moyen , les aiguilles endllites d'émeri font conti–

nuellement .frottées les unes contre les autres felon

leur longuellf ,

&

fe poliifent infenfiblement.

V.

cette

manceuvre

méme PL.fig.

6.

L

eíl: la table ;

M

eíl: la

planche;

n

eíl: le poids dont elle eíl: chargée ;

o o

les

cordes qui tiennent le tout fufpendu ;

p

I'ouvrier.

On peut polir de plufiems manieres ;

a

deux, ou

a

un :

a

deux , le poids eíl: fu[pendn par quatre cor–

des égales,

&

la table eft horifontale :

a

un,

il

n'y

a que deu;'{ cordes

&

la table eíl: inclin 'e. L'ou-

AIG

vner tire la charg¡e ,

&

la laiife enfuite aller. En

AlIemagne, on fan aller ces machines on d'autres

femblables par des monlins

¡\

eau. La machine

qu'on

voitfigur~

6 s'appelle

po/iffoire;

&

fon effet

eíl: le

polimene..

Lorfque les aiguilles font polies ,

on délie les deux extrémités du roulean, s'il n'y

en avoit qu'un fous la poliffoire ; cal' on pent

tres-bien y en mettre pluúeurs. Le roulean délié ,

on jette les aiguilles dans de l'eau chaude

&

du

favon ; ce melange en détache le camboui formé

d'huile> de parties d'acier

&

de parties d'émeri

dont elles font enduites ;

&

cette manceuvre s'ap–

pelle

le.f!iv,.

Lorfque les aiguilles font leiflVées , on

prend du

fon

hunúde, qu'on étale ; on répand les

aiguilles encore humides fur ce fono Elles s'en cou–

vrent, en les remuant un peu. Quand elles en font

chargées,

011

les jette avec ce fon dans une boete

ronde qui eíl: fufpendue en l'air par une corde

&

qu'on agite jufqu'a ce qu'on juge que le fon,

&

les

aignilles [ont fecs

&

fans h'tmlÍdité. C'eíl: ce qu'on

entend par

'Vaflner

les aiguilles. Mais il eíl: plus com–

mode d'avoir pour

'Van,

lUle machine telle qu'on

la voit

fig.

8.

mime Planche.

C'eíl: une boite

a

b

qtlarrée, traverfée pat· un axe ,

a

une des extrémi–

tés duqtlel eíl: une manivelle qui met en mOllve–

ment

la

bOlte, avec

le

fon

&

les

aiguilles qu'elle '

contient. Apres que les aiguilles [ont nettoyées par

le 'Van,

ol! on a eu le {oin de

les

faire paifer par

deux ou trois

follS

différens,

onles

en tire, en ollvrant

la porte

b

du van qtti eíl: tenue barrée. On

les

met

dans des vafes de bois. On

les

trie. On fépare

les bonnes des mallvaifes ; car on fe doute bien

qu'ill en a un bon nombre dont la pointe ou

le

cul s eíl: caifé fous la politroire

&

dans le van. Ce

u-iage ,

&

l'aaion de leur mettl'e a toutes la pointe

du mcme coté, s'appelle

délOumer les aiguilles

:

il

n'eíl: plus queilion que de

les efllpointer ,

pOllf les

achever. C'eíl: ce qu'un ouvrier placé comme dans

lafig. .7. exécute ÍLlf W1e pierre d'émeri

qll'il

fait

tourner comme on voit

méme fig.

tenant la mani–

velle de

la

roue d'une mam,

&

roulant la pointe

de l'aiguille {¡lf la pierre d'émeri qui eíl en mou–

vement. Voila enfin le travail des aiguilles achevé.

La derniere manceuvre qtle nous venons de décrire

s'appeLle

l'affinage.

Lorfc¡ue

les

aiguilles font

affiflées,

on les etruie

avec des linges mollets, fecs,

&

pllltot gras

&

hlli–

l~s

qtl'l¡lllmides. On en fait des comptes de deux ceni

cmquante qtl'on empaquete dans de petits morceallx

de papier

bleu

que

1

'on plie proprement. De ces petits

paquets on en forme de plus gros qui contiennent

jllfqtl'a cinquante milliers d'aiguilles de différentes

qualités

&

grotreurs; on les diíl:ingue par numero.

Celles du numero

1

font les plus grotres ; les aiguil–

les vont en diminuant de grotreur jufqu'au numero

21. ,

qui marque les plus petites. Les 50 milliers font

diftribués en treize paquets, douze de 4 milliers ,

&

un paquet de deux miLliers. Le paquet de qtlatre

milliers eíl: diíl:ribué en quatre paquets d'un millier,

&

le paquet d'un millier en quatre paqtlets de denJe

cens cinquante. Chaque paquet porte le nom

&

la

marque de l'ouvrier. Le paquet de deux cens cin–

quante eíl: en gros papier bleu ; les autres en papier

blanc; tollS [ont encore couverts de gros papiers

blancs en fIX ou fept doubles , qtli font leurenveloppe

commune: cette enveloppe eíl: bien flcelée; on la

recouvre de delIX veffies de cochon qu'on flcelle,

&

les veffies de cochon, d 'une groife toile d'emballage.

Toutes ces précautions font nécetraires, ú 1'0n ne

veut pas que les aiguilles fe rouillent. Le paquet tel

que nous venons de le former, ea marqué

a

l'exté–

rieur avec de l'encre , des différens numeros des ai–

guilles qtti y font contenues.

Ce [ont les Mer iers

&

les Ai¡1.1illiers-Aleniers

qui