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20&

AIG

<}uer 'en deílons

&

fans le froiúer en delrus.

Il

n'x

a

'que la feconde partie de ce probleme qui foit refo–

lue par I'entacage, car il fant trop de tems ponr

en–

tU(f1ler

&

difamaq-uer.

C'eft par cette rai(on principa–

lement qu'on ne s'en fert point dans les onvrages oll

la fai[ure, c'eft.a-dire la plus grande quantité d'étoffe

que I'ouvrier puiíI'e fabriquer fans tourner l'enfuple

&

fans enrouler, eft u'es-petite; c'eft le cas des ve–

lours ·cifelés

&

des petits veloms. La tire fatigueroit

trop la chalne,

ii

la faÍ1ure étoit longue dans les ve–

lom's cifelés ; d'ailleurs comme ce genre d'étoffe eft

tres-fouroi, les pic¡ullres des aiguilles n'y font pas

grand dommage. Dans les petits velonrs la chaine

eft trop fine, pour que la falrure puilre erre longue.

n

faut done dans ces denx fortes de velours, tour–

ner fréquemment, & par conféquent s'en renir anx

aiguilles, quoiqu'elles doiveñf rendre le travail des

perits veloms fort délicat. L'entacage n'a done chaÍ1é

les pointes qne de l'enfuple des velours unis, dont

l'ouvrierne fabriquant qu'environ deux falrures par

jour, ne defantaque qu'une fois ou deme Refte done

un beau probleme

a

propo(er aux Méchaniciens , &

furtout

a

l'habile Académicien M. de Vancanfon,

a

qui ces objets font fi connus, & 9:ni s'eft déja im–

mortalifé par tant de machines dclicates. Ce pro–

bleme con(Ú!:e

a

trouver une machine appliqnable

a

tout genre d'étoffe en général, qni ne la pique point

en def[ous, qui ne la íroiÍ1e point en delrus ,

&

qui

foir telle encore que l'onvrier puiúe changer fou–

vent de falrure fans perdre beaucoup de tems. Cenx

qui chercheront cette machine , tronveront plus de

difficnlré

a

la tronver qu'eUe n'en préfente d'abord.

Al

GUILLES

ti

Brodeur.

Les Brodeurs ont trois for–

tes d'aigtúlles au moins; les aiguilles

a

pafl'er , les

aiguilles

a

foie, & les aiguilles

a

frifure. Vaiguille

a

palrer l'or

&

l'argent differe de l'aiguille

a

coudre

en ce qu'elle a le tron oblong , au lieu que celle

a

Tailleur

Oll

a

coudre l'a quarré. Comme il faut effi-

1er 1'0r pour enfiler cette aiguille ,

&

que quand I'or

eft effile

iI

ne refte plus qu'une foie plate, il étolt né–

celraire qne l'aiguille

a

paÍ1er ellt l'reíl oblongo L'ai–

guille

a

foie eH plus menne que

l'ai~tille

a

paíler,

&

fon reil eft auffi tres-oblongo L'aigmlle

a

frifme s'en–

filant d'une (oie e¡. ..tremement fine, eft encore plus

perite que l'aiguille

a

foie,

&

a l'reil encore plus ob–

long; fon reil eftunepetite fente imperceptible. Vai–

guille

a

enlever s'enfile de flcelle ou de fil,

&

a le

eul rond eomme celle du TaiUeur. Ontre les noms

qne nous venons de donner

a

ces a.iguilles, celle

a

enlever s'appelle encore

aiguille

a

liJlere;

&

celle

a

frifirre ,

aigllille d bOllillon.

Les

aiguilles dfizire le point

font comme les aiguil–

les

a

palrer , mais

extn~mement

menues.

Les

aiguillesa tapifforie

font grolres , fortes,

&

ont

l'reil extremement large

&

long, fur-tout quand

elles font

a

tapiírerie en laine.

Al

GUILLES

de métierd bas Oll de Bonnetier.

Ces ai–

guilles font plates par un bout,

aigue~

&

recourbées

par l'autre. La partie recourbée

&

aigue trollve,

quand on la prelre , une petite chaífe pratiquée dans

le corps de l'aiguille Oll elle peut fe

cach~r.

Voye{

Planches d'Aiguillier-Bonmtier ,jig.

:J.

l.

eft la queue

de l'aiguil le,

2.

fa tete,

3.

fon bec, 4.

5.

fa chaífe.

Voici la maniere donton fabrique cette ¡¡iguille. On

,a

du fil d'acier fort élailique

&

fort dOllX ; comme le

1i~ d'~c~er

!10US

vient des trifileries en paquets rou–

les,

11

s agIt d'abord de le redrelrer; pour cet effet ,

nn le faít palrer

a

pll1fieurs reprifes entre des clous

d'épingles plantés perpendiculairement&

a

ladiftan–

ce convenable fur une planche d l on les voit parran–

g~es.

La

jig.

l.

PLan. de L'Aiguiller-Bolllwier

eft l'en–

glll.

La planche eft percée de deux trolls,

l. 2.

a

fes

extrémités, pour pouvoir etre fixée

par

des vis. 34.

34· 34· font les clolls d'épingles J1chés fm la plan–

che.

56.

eft le fil<l.'acier paífé entre ces clous d'épin.–

gles. Quand le fil d'acier eft redreífé, on le coup'e

par morceaux; de la longueur que doit avoir l'aiJ

guille. On prend chacun de ces morceaux

&

on les

aiguiíe en pointe' avec une lime rude; ce qtti s'aj>–

pelle

ébaucher.

On n'a que faire de dire qtle cette

pointe formera le bec de l'aiguille. On prend l'ai–

guüle ébauchée; on a une e(pece de gaufrier chaud;

on infere dans ce gaufi'ier le bec de l'aiguille ; cette

n'lanreuvre, qu'on appelle

donner le recuit,

détrempe

l'aigttille

&

la rend moins calrante. Quand elle eft

recuite, elle fe perce

a

l'étall. L'étau dont on fe fert

pour percer l'aiguille eft une machine tres-ingénieu–

fe ; fa queue A , en forme de pyramide

,jig.

3.

s'en–

fonce comme celle d'un tas d'Orfevre daos tm billot

de bois: fon corps B a un rebord

a, a

,

a,

qtú em–

peche l'étau d'enfoncer daos le billot. Ses deux mil–

choires lailrent entr'elles une.ouverture quarrée

F

:>

dans laquelle on place une piece qtlarrée G. On doit

remarquer

a

cette piece quarrée

G,

qui s'appelle

bille,

une rainure

1. 2.

afiez profonde. C'eft dans

cette rainureclu'eftrec;í're l'aiguille donton veutfaire

la chalre ou qu'on veut percer. Imaginez la bille

G

placée dans le quarré

F ,

(a rainure tomnée

vers

l'Oll–

verture

n.

Tournez la visE; l'extrémiré de cette vis

appuiera fm la bille, la preífera latéralement,

&

l'em–

pechera de fortir par le coté qu'elle eft entrée. La

bille ne pourra pas non plus íortir par le coté dn

qualTé

F

oppo(é a ron entrée , parce qu'on l'a fait un

peu plus étroit ; en forte qtle cette bllle G entre en

fac;on de coin dans ce quarré

F.

On 'a pratiqué l'ou–

verture

n

a

la milchoire combe de l'étau , perpendi–

culairement au-deífus de la raínure

l. 2.

de la bille

e,

&

par conféqtlent de l'aiguille qu'i1 faut y fup–

po(er placée. Tomnez la piece

é,

afin qtIe I'aiguille

qui s'infere dans la rainme par le coté opporé de la

bille , ne s'y in(ere que d'une certaine qtlantité dé–

terminée,

&

que toures les aiguilles foient percées

a

la meme difiance du beco Alremblezmaintenant avec

le corps de l'étau la piece

H,

au moyen des trois vis

l. 2.

3.

qui fixent cette piece fur les deux machoires.

Vous

voyez

da ns le plan fupériem de cette piece

H

une ouvertnre

m;

que cette ouverture correfponde

encore perpendiculairement

a

l'ouvemlre

n

&

a

la

rainure

l. 2.

de la bille G ; cela !llppofé

il

eft évident

qu'un poinc¡on

k 1,

qtli paÍ1eroit jufte par l'ol1verture

In,

par l'ouverture

n

,

rencontreroit la rainure

1.2.

de la bille G,

&

par conféquent l'aiguille qtlÍ yeft

logée. Soit l'extrémité tranchante de ce poinc¡on,cor–

relpondante

a

la rainure & au milieu de l'aiguille;

frappez un coup de marteau (m la tete

k

de ce

poinc¡on , il eft évident que fon eJ.'trémité

4-

tran–

chante,ouvrira ou pllltot s'imprimera dans l'aiguille.

C'eft cette empreinte qu'on appelle

chaJ[e;

&

l'ai–

guille au fortir de cet inftrument ou

étall,

eft dite ai–

guille

percée,

qlloique dans le vrai elle ne foit qtle

crel1fée ,

&

non ouverte d'outre en outre.

Cet étau eft tres-bon : mais

iI

y en a un plus fun–

pIe de l'invention du fieur Barat, le premier fai{eur

de métier abas qtl'i1 y ait

a

Pans,

&

qu'il y aura

peut-etre jamais.

Voye{ Planche

8.

du mitier abas,

jig.

l.

AB

cn

eft un étau fixé fm un établi;

E

eft

l'extrémité du poinc¡on.

1.

2.

3. 4. 5. 6.

fig·

2.

eft fa

partie inférieme.

K,

jig.

3.

eft la bille

a

laquelle on

voit pluíieurs rainllres , afin qtl'elle pllure fervir

a

percer pluíieurs fortes d'aiguilles.

Pig.

4-

L, eft une

plaqtle 'luí s'ajufte par le moyen des vis

m n

,

dans

l'endroit de la partie inféneure de l'étau chifré

5.6.

4· 7· Imaginez donc la partie infeneure

I.

2.

3· 4. )

fig.

2.

couverte de fa fupérieure, comme on

voit

en

.A

BCD

,jig.

l.

Imaginez la bille

K

,jig.

3.

placée

dans le quarré

8. 3.6.

4.lmaginez la plaque L,

fi–

gure

4-

fixée en ).

&

7.fig.

2.

par les vis

m n.

lma-

gine~