AGA
confiftance, qui devoit contenir la partie réfinell[e
&
la partie faline de 1
'agaric,
l'tme tirée par le fel de
tartre, I'autre par l'eau. Deux onces
d'agaric
avec
une demi -once de fel de tartre, avoient donné une
once
&
demi - dragme de cet extrait: il purge tres–
bien, fans naufées,
&
beaucoup plus doucement que
la teinture rélineufe tirée avec I'efprit de vino Quant
a
la partie inférieure du mucilage, elle ne purge
point du tout> ce o'eft que la terre de l'
agaric.
M. Boulduc ayant employé le vinaigre diftillé au
lieu de [el de tartre,
&
de la meme maniere,
il
a
eu
un
extrait tout pareil a I'autre,
&
de la meme vertu >
mais en moiodre quantité.
La diilillation de
l'agaric
a donné
a
M. Boulduc
aifez de fel "olatil,
&
un peu de [e! eífentiel:
il
y a
tres
peu de fel fixe dans la terre morte.
L'agaric
male, que M. Boulduc appelle
faux aga–
nc,
&
qu'il n'a travaillé que pour ne rien oublier [ur
cette matÍere, a peu de partÍes réfmeufes >
&
moins
encore de fel volatil ou de fe! eífentiel. Auffi ne vient–
il
que fur de vieux arbres pourris, dans lefquels il
s'eft fait une réfolutÍon ou une diffipation des princi–
pes all:ifs. L'inndion de cet
agaric
faite dans l'eau,
devient noire cornme de I'encre, lor[qu'on la mele
avec la folutÍon de vitriol: auffi
I'aga,.¡c
male eft-il
employé pour teindre en noir. On voit par-la qu'il a
beaucoup de conformité avec la noix de galle >qui eft
Ilne excroiífance d'arbres.
A
G
ATE. Les Tireurs d'or appellent ainli un
inil:rument dans le miliell duquel eft enchaífée une
agate
qui fert
a
rebrunir I'or.
A
G A TE,
Achates,
[.
f. (
Kifl. nato
)
Pierre fine
que les Auteurs d'Hiftoire naturelle ont mife dans la
c1aífe des Pierres fines demi-tranfparentes.
Yoye{
PIERRE FINE.
On croit que le nom de
I'agate
vient de celuí du
fleuve
Achates
dans la vallée de Noto en Sicile, que
ron appelle aujourd'huí
le Drillo ;
&
on prétend que
les premieres pierres
d'agate
nlrent trotlvées fur les
bords de ce fleuve.
La fubftance de
I'agate
eft la meme que celle du
caillou, que I'on appelle commtmément
piure
ti
fu–
Jil:
toute la différence que I'on petlt mettre entre l'u-
I
ne
&
l'autre, eft dans les couleurs ou dans la tranf–
parence. Ainfi
I'agate
brute,
l'agate
imparfaite >par
rapport a la couleur
&
a la trartfparence, n'eft pas
différente du caillou;
&
lorfque la matiere du cail–
lou a un certaín degré de tranfparence Otl des cou–
lenrs marquées , on la nomme
aiJate.
On illftingue deux fortes d'
agates
par rapport a la
tranfparence: fc;avoir,
l'agate orientale
&
l'agate occi–
demale:
la premiere vient ordinairement des pays
Orientaux, cornme fon nom le déligne,
&
on trou–
ve la feconde dans les pays Occidentaux, en Alle–
maghe, en Boheme,
&c.
On reconnolt l'
agate
orien–
tale a la netteté, a la tranfparence,
&
a la beauté du
poli; au contraire l'
agate
occidentale eft obfcure, fa
tranfparence eft offufquée,
&
fon polinlent n'eft pas
'auffi beau que celui des
agates
orientales. Toutesles
agates
~ue
1'0n trouve en Orient n'ont pas les qua–
lités qtl on leur attribue ordinairement,
&
on rell–
contre quelquefois des agates en Occident que l'on
-pourroit comparer aux orientales.
La matÍere ou la p
de l'agate orientale, com-
me difent les Lapidaires, eíl: un caillou demi-tral"\f–
.parent, pur
&
net: mais des qu'un tel eaillou a une
<teinte de couleur, il retient rarement le 110m
d'arate.
,si
la couleur naturelle du caillou eft lajteufe
&
melée
'oe jaune ou de bleu> c'eftune chalcedoine;
Ú
le cail–
·lou eft de couleur orangée, e'eft une fardoine; s'il e(l:
::rouge, e'eft une cornaline.
Voye{
CAILLOU , CHAL–
CEDOINE, CORNALINE, SARDOINE. On voit par
ceHe diftinélion qu'il y a peu de variéré dans la cou–
l,elU" des agates
QrirntaJe~;
eUe$
fon~ b\¡ln~hes,
ou
pltltot
elles n'ont point de couleur. Au contraire I'a–
gate oecidentale a plulieurs couleurs
&.
dilférentes
nuances dans chaque coulem; il
Y
en a meme de
jaunes
&
de rouges, que l'on ne pellt pas confondre
avec les fardoines ni les cornalines, paree que le jau–
ne de I'agate occidentale, quoique melé de rouge
n'eil jamais auffi vif
&
auffi net que l'orangé de
I~
fardoine. De meme le rouge de l'agate occidentale.
femble etre lavé
&
éteint en comparaifon du rouge
de la cornaline: c'eft la couleur du minium compa–
rée a celle du vermillon.
La matiere de l'agate oecidentale eillm caillou,
dont la tranfparence eft plus qu'a demi-olfufquée,
&
dont les couleurs n'ont ni éc1at ni netteté.
11
eft plus difficile de diilinguer l'agate des autres
pierres demi-tranfparentes, telles que la chalcedoine,
la [al-doine
&
la cornaline, que de la reconnoltre par–
mi les pierres opaques, telles que le jafpe
&
le jade;
cependant on voit fouvent la matiere demi-tranfpa–
rente de l'agate
~elée
dans un meme morceau de
pierre avec une matiere opaque, telle que le jafpe;
&
dans ce cas on donne a la pierre le nom d'
agatejaf–
pée,
Ii
la matiere d'agate en fait la plus grande paT–
rie;
&
on l'appelle
jaJPe agaté
fi c'eft le ja[pe qui do–
mine.
L'arrangement des taches
&
I'oppoGtion des cou–
leurs dans les couches, dont l'agate eft compofée,
[ont des caraél:eres pour diilinguer différentes efpe–
ces qui font 1
'agatejimplemem dite, l'agate onyce,
l'
a–
gate aúllée,
&
l '
agate Izerborifée.
L 'agate jimptemem dite
eft d'une feule couleur
ou de pluGeurs , qui ne forment que des taches irré–
gulieres pofées fans orw-e
&
confondues les unes
avee les autres. Les teintes
&
les nuances des cou–
lems peuvent varier prefqu'a l'infini; de forte que
dans ce melange
&
dans cette connlflOn il s'y ren–
contre des hafards auffi fmguliers que bifarres.
Il
[emble quelquefois qu'on
y
voit des ga(ons , des
miífeaux
&
des paylages , fouvent meme des ani–
mamc
&
des figures d'hommes ;
&
ponr peu que
I'imagination y contribue , on y appen;:oit des ta–
bleaux en entier : telle étoit
~a
fameufe agate de
Pyrrhns Roi d'Albanie,
fu~
laquelle on prétendoit
voir, au rapport de Pline, Apollon avee fa lyre ,
&
les neufMu[es, chaclme avec fes attributs : ou
l'agate dont Boece de Boot fait mention ; elle n'é–
toit qne de la grandenr de l'ongle,
&
on y voyoit
un Eveque avec [a mitre:
&:
en retournant un pell
la pierre , le tableau
cha!Jg~ant,
il
Y
paroiífoit un
homme
&
une tete de femme. On pourroit citer
quantité d'autrc:s exemples, 'ou pllltot il n'y a qu'a
entendre la plllpart des gens qui ¡ettent les yeux fur
certaines agates, ils y diftinguent quaotité c\e cho–
fes que d'autres ne peuvent
p~s
meme entrevoir.
C'eft poufier le merveilleux trop loin, les jeux de
la nature n'ont jamais produit fur les agates que quel–
ques traits tOujours trop imparfaits , meme ponr
y,
faire une efquiífe.
L'agate onyce
eft de plulieurs couleurs : mais
ces couleurs au lieu de former des taches irrégulie–
res, comme dans I'agate
íimplem~nt
elite, forn:-e?,¡t
des bandes ou des zones qui reprefentent les diffe–
rentes couches dont l'agate eft compofée. La cou–
Iem de l'une des bandes n'anticipe pas fur Ies.ban–
des yoifines. Chacune eft terminée par un
~nut
net
&
diíl:inél:. Plus les couleurs font oppofées
&
tran–
chées l'une par rapport
a
I'autre, plus I'agate.onyce
eil belle. Mais
I'a~ate
eil rarement [ufceptlble de
ce genre de beaute, paree que fes couleurs n'ol1t
pas une grande vivacité.
Voye{
ONYCE.
L'agate reittée
eft une efpece d'agate onyce dont
les couches [ont circulaires. Ces couches fOffilent
quelquefois plulieurs cercles concentriques [ur la
furface de la pierre; elles peuvent etre plu. épaiífes
-
.