![Show Menu](styles/mobile-menu.png)
![Page Background](./../common/page-substrates/page0177.jpg)
ACO
Mais
ft
eette indu8:ion efr raifonnable,
il
s'eníi.tit que
telle plante eueillie d'un coté de eette montagne au–
ra une vertu qu'on ne retrouvera pas dans la
m~me
plante eueillie de I'autre coré ; que telle plante avoit
jaclis une propriété qu'elle n'a plus aujourd'hui ,
&
qu'elle ne recouvrera
peltt-~tre
jamais; que les fmits,
les végétaux, les animalL'í iont dans une viciffinlde \
perpétuelle par rap.port a lems qualités, a leurs for–
mes, a lems élémens; qu'un ancien d'il y a quatre
mille ans, ou plfttot que nos neveux dans clix mille
ans ne reconnoltrone
peut-~tre
aueun des fruits que
nous avons aujourd'hui, en les eomparant avee les
defcriptions les plus exaltes que nous en faifons ;
&
que par conféquent il faur etre extremcmcnt réfervé
dans les jugemens qu'on porte fm les endroits oltles
anciens Hiil:oriens
&
Nanrralilles nous entretiennent
<;le la forme, des vemts, & des aurres qualités
d'~tres qui font dans un mouvement perp'étuel d'altéra–
tion. Mais , clira-t-on ,
fi
les alimens falubres dégé–
nerent en poifon, de quoi vivroot les animaux
?
Il Y
a deux réponfes
a
eette objeilion: la premiere, e'en
que la forme, la eonilitution des animaux s'altérant
en meme proportion
&
par les
m~mes
degrés infen–
iibles, les uns feront toftjours convenables allX au–
tres; la feeonde, c'efr que s'il an'ivoitqu'tme fubfran–
ce dégénédlt avec trop de rapiclité, les animaux en
abandonneroient l'ufage. On dit que le
maluT/l petji–
cllm
ou la peche nous efr venue de Perfe comme un
poifon; c'ea pourtaot dans notre climat un excellent
futir, & un aliment fort faino
*
ACO, f. m. poifI'on dont Aldrovande fait men–
tion, & qn'il dit etre fort commun dans l'Epyre, la
Lombardie, le lae Como, & d'une nournture exeel–
lente. Cherchez maintenant ce que c'efr que l'
aeo.
ACOCATS,
f.
m. pI.
(Soierie.)
Ce font dellX lit–
teauxde deux piés de longueur environ,& d'un pouce
d'épaiffeur, taillés en denes faites en V a leur partie
fupérieure :
ils
ferTent
a
porter un baton rond auquel
le battant ea fufpendu;
&
au moyen des entailles qui
font dans leur longueur, on peut avancer ou recu–
ler le battant, felon que le travaill'exige. Les aco–
cats font attachés au-dedans du métier aux deux ef–
tafes, parallelement l'un a l'autre. Les dents en V des
acocats aident. fuf!ifamment
a
fixer le hattant dans
l'endroit
011
il efr placé , pour qu'on ne craigne pas
qu'il fe dérange en travaillant.
Voye{
VELOURS
eifi–
LJ)
&
l'explieation du M¿ticr
a
velO/m eifilé.
ACOEMETES, du
Latinaeremetre
ou
aeceTllui,
pour
infoTllllii,
f.
m. pI. (
Théolog.
)
nom de certains Reli–
gieux fort célebres dans les I
rs
íiedes de l'Eglife,
iur-tout dans 1'0rient; appellés ainfi , non qu'ils euf–
fent les yeux toftjours ouverts fans dormir 1m feul
moment, comme quelques Autcurs l'ont écrit, mais
parce qu'ils obfervoient dans leurs Eglifes une pfal–
modie perpétuelle , fans I'interrompre ni jour ni nuít.
Ce mot cfr Grec,
dl!':¡.t>lTO~,
compofé d''; privatif, &
"o/¡.teJ.." dormir.
Les Acremetes étoient partagés en troís bandes ,
<lont chacune pfalmoclioit
a
fon tour, & relevoit les
¡¡utres; de forte que cet exercice duroit fans inter–
ntption pendant toutes les heures du jour
&
de la
nuit. Suívant ce partage, chaque Acremete confa–
(:roit religieufement tous les jours huit heures en–
rieres au chant des Pfeaumes,
a
quoi ils joignoient
la vie la plus exemplaire
&
la plus édifiante: auili
ont-ils illufiré l'Eglife Onentale par un grand nom–
pre de Saints) d'Eveques, & de Patriarches.
Nicéphore donne pour fondareur aux Acremetes
lm
nommé
Marcellus
,
que quelques Ecrivains moder–
nes appellent
Maree/lus d'Apamée:
mais Bollandus
n.ous apprend que ce fut Alexandre, Moine de Sy–
ne, antérieur de pluiieurs années
a
MarceIlus. Sui–
/Vant Bollandus,
celui.lamourut versl'an 430. I1fut
remplacé dans le gouvemement des Acremetes par
J
ean Calybe, & celuí-ci parMarcellus.
On lir daos Saint Grégoire de Tours , & plufieurs
autres Ecrivains, que Sigifmond, Roi de Bourgogne,
inconfolable d'avoir,
a
l'infrigation d'une méchante
Princeífe qu'il avoit époufée en iecondes floces,
&
qui étoit filie de Théodoric, Roi d'Italie, fait périr
Géferic fon fils , Pnnce qu'il avoit eu de fa premiere
femme, fe retira dans
le
Monafrere de S. Maurice ,
connu autrefois fous le nom
d'Agaune,
&
Y éta–
blit les Acremetes pour laiífer dans l'Eglife un mo–
nument dmable de fa douleut & de fa pénitence.
Il n'en fallut pas davantage pour que le nom d'A–
cremetes & la pfalmoclie perpéntelle
ñtt
mife en vo–
gue dans l'Occident,
&
fur-tout dans la France, dont
plufiems Monafreres, entr'aunes celui de Saint De–
nys, fuivirent prefqu'en meme tems I'exemple de
celui de Saint Maurice; quelques Monafreres de filies
fe conformerent
a
la meme regle. Il parolt par l'a–
I:¡¡;cgé des altes de Sainte Saleberge recueillis dans
ttn
manufcnt de Compiegne, cité par le P. Ménard, que
cette Sainte, apres avoir fait batir un vafie Mona–
frere,
&
Y avoir raffemblé trois cens Religieufes
~
les partagea en plufieurs chrems différens, de ma–
niere qu'elJes pufI'ent faire retentir mut & jour leur
Eglife du chant des Pfeaumes.
On pourroit encore donner aujourd'hui le nom
d'Aeremetes
a
<]uelques Maifons religieufes
0/1
I'a–
doration perpetuelle du Saint Sacrement fait partie
de la regle, enforte qu'il
y
a jour & nuit c¡uelqlles
penonnes de la Communauté occupées de ce pieux
exercice.
Voye{
SACREMENT
&
ADORATlON.
On a quelquefois appellé les
StylitesAeametes,
&
les Acremetes,
Strtdítes.
V.
STYLITE
&
STUDITE.(
G)
*
ACOLALAN ,fubfr. m. (
Hifl.
nato
)
Punaife de
rIfle Madagafcar qui devient groífe comme le pou–
ce, & qui prend alors des aiIes: elle ronge tout,
mais fur-tout les étoffes.
ACOLYTHE,
f.
m. (
Théolog.
Hifl.
ane.
&
modo
>
+
chez les Anciens fignifioit
llne perfonne firme
6-
ine–
branlable dans fis fintimens.
C'efr pourquoi l'on don-
na ce nom a certains Stolciens qui fe piquoient de
eette fermeté.
Ce nom efr originairement Grec,
dKOAOJ8o~.
Quel–
ques-uns le compofent d''; privatif & de
Y.OA.!-ro~,
VLa,
voie, chemin; & pris en ce fens il fignifie
a
la
lettre
'lui peififle toújours dans la m¿me voie
,
'lui ne
s'w tcarte jamais.
D'autres écrivent
aeolyte
fans
h,
&
le dérivent d'
';<OAJTO~,
aeolytus,
formé d''; négatif
& de
KOAJ."
areeo, impedio;
d'autres enfin prétendent
qu'il fianifie
a
la lettre
unjúvalZt, unfervallt.
C'e8 en ce demier fensque dan51es Auteurs ecclé–
iiailiques on trouve ce terme fpécialement appliqué
allX jeunes Clercs c¡ui afpiroientau faint Minifl:ere,
&
tenoient dans le Clergé le premier rang apres les
Soltcliacres. L'Eglifc
Greq~
n'avoit point d'acoly–
thes, au moins les plus anciens monumens n'en font–
ils aucune mention: mais I'Eglife Latine en a .eu des
le
III.
fiecle; Saint Cyprien & le Pape Corneille en
parlent dans leurs Epltres , & le
IV.
Concile de Car–
thage prefcrit la maniere de les ordonner.
Les Acolythes étoient de jeunes hommes entre
vingt & trente ans defrinés
a
fuivre toltjours l'Eve–
que, &
a
etre fous fa main. Leurs
princip~le~
fonc–
tions dans les premiers fiedes de l'Eglife etOlent de
porter aux Evec¡ues les Lettres que lesEglifes étoient
en .ufage de
s'écr~e ~unleUeme~t,
lorfqll'elles
avo¡ent quelque affarre
lmp~rta~te
a
~onfulter; ~e
<Jui, dans les tems de perfecuuon ou les Gentils
epioient toutes les occa1i
?ns.deprophaner
n0~
M
f–
teres, exigeoit un
fecr~t ~nvlOlable
& une fidelIte
a.
toute éprellve: ces qualItes leurfuent donner le nom
d'Aeolytltes,
aufIi-bien que leur affiduité aupres de
l'Eveque qu'ils étoient obligés d'accompagner
&
de