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ACO

Mais

ft

eette indu8:ion efr raifonnable,

il

s'eníi.tit que

telle plante eueillie d'un coté de eette montagne au–

ra une vertu qu'on ne retrouvera pas dans la

m~me

plante eueillie de I'autre coré ; que telle plante avoit

jaclis une propriété qu'elle n'a plus aujourd'hui ,

&

qu'elle ne recouvrera

peltt-~tre

jamais; que les fmits,

les végétaux, les animalL'í iont dans une viciffinlde \

perpétuelle par rap.port a lems qualités, a leurs for–

mes, a lems élémens; qu'un ancien d'il y a quatre

mille ans, ou plfttot que nos neveux dans clix mille

ans ne reconnoltrone

peut-~tre

aueun des fruits que

nous avons aujourd'hui, en les eomparant avee les

defcriptions les plus exaltes que nous en faifons ;

&

que par conféquent il faur etre extremcmcnt réfervé

dans les jugemens qu'on porte fm les endroits oltles

anciens Hiil:oriens

&

Nanrralilles nous entretiennent

<;le la forme, des vemts, & des aurres qualités

d'~tres qui font dans un mouvement perp'étuel d'altéra–

tion. Mais , clira-t-on ,

fi

les alimens falubres dégé–

nerent en poifon, de quoi vivroot les animaux

?

Il Y

a deux réponfes

a

eette objeilion: la premiere, e'en

que la forme, la eonilitution des animaux s'altérant

en meme proportion

&

par les

m~mes

degrés infen–

iibles, les uns feront toftjours convenables allX au–

tres; la feeonde, c'efr que s'il an'ivoitqu'tme fubfran–

ce dégénédlt avec trop de rapiclité, les animaux en

abandonneroient l'ufage. On dit que le

maluT/l petji–

cllm

ou la peche nous efr venue de Perfe comme un

poifon; c'ea pourtaot dans notre climat un excellent

futir, & un aliment fort faino

*

ACO, f. m. poifI'on dont Aldrovande fait men–

tion, & qn'il dit etre fort commun dans l'Epyre, la

Lombardie, le lae Como, & d'une nournture exeel–

lente. Cherchez maintenant ce que c'efr que l'

aeo.

ACOCATS,

f.

m. pI.

(Soierie.)

Ce font dellX lit–

teauxde deux piés de longueur environ,& d'un pouce

d'épaiffeur, taillés en denes faites en V a leur partie

fupérieure :

ils

ferTent

a

porter un baton rond auquel

le battant ea fufpendu;

&

au moyen des entailles qui

font dans leur longueur, on peut avancer ou recu–

ler le battant, felon que le travaill'exige. Les aco–

cats font attachés au-dedans du métier aux deux ef–

tafes, parallelement l'un a l'autre. Les dents en V des

acocats aident. fuf!ifamment

a

fixer le hattant dans

l'endroit

011

il efr placé , pour qu'on ne craigne pas

qu'il fe dérange en travaillant.

Voye{

VELOURS

eifi–

LJ)

&

l'explieation du M¿ticr

a

velO/m eifilé.

ACOEMETES, du

Latinaeremetre

ou

aeceTllui,

pour

infoTllllii,

f.

m. pI. (

Théolog.

)

nom de certains Reli–

gieux fort célebres dans les I

rs

íiedes de l'Eglife,

iur-tout dans 1'0rient; appellés ainfi , non qu'ils euf–

fent les yeux toftjours ouverts fans dormir 1m feul

moment, comme quelques Autcurs l'ont écrit, mais

parce qu'ils obfervoient dans leurs Eglifes une pfal–

modie perpétuelle , fans I'interrompre ni jour ni nuít.

Ce mot cfr Grec,

dl!':¡.t>lTO~,

compofé d''; privatif, &

"o/¡.teJ.." dormir.

Les Acremetes étoient partagés en troís bandes ,

<lont chacune pfalmoclioit

a

fon tour, & relevoit les

¡¡utres; de forte que cet exercice duroit fans inter–

ntption pendant toutes les heures du jour

&

de la

nuit. Suívant ce partage, chaque Acremete confa–

(:roit religieufement tous les jours huit heures en–

rieres au chant des Pfeaumes,

a

quoi ils joignoient

la vie la plus exemplaire

&

la plus édifiante: auili

ont-ils illufiré l'Eglife Onentale par un grand nom–

pre de Saints) d'Eveques, & de Patriarches.

Nicéphore donne pour fondareur aux Acremetes

lm

nommé

Marcellus

,

que quelques Ecrivains moder–

nes appellent

Maree/lus d'Apamée:

mais Bollandus

n.ous apprend que ce fut Alexandre, Moine de Sy–

ne, antérieur de pluiieurs années

a

MarceIlus. Sui–

/Vant Bollandus,

celui.la

mourut versl'an 430. I1fut

remplacé dans le gouvemement des Acremetes par

J

ean Calybe, & celuí-ci parMarcellus.

On lir daos Saint Grégoire de Tours , & plufieurs

autres Ecrivains, que Sigifmond, Roi de Bourgogne,

inconfolable d'avoir,

a

l'infrigation d'une méchante

Princeífe qu'il avoit époufée en iecondes floces,

&

qui étoit filie de Théodoric, Roi d'Italie, fait périr

Géferic fon fils , Pnnce qu'il avoit eu de fa premiere

femme, fe retira dans

le

Monafrere de S. Maurice ,

connu autrefois fous le nom

d'Agaune,

&

Y éta–

blit les Acremetes pour laiífer dans l'Eglife un mo–

nument dmable de fa douleut & de fa pénitence.

Il n'en fallut pas davantage pour que le nom d'A–

cremetes & la pfalmoclie perpéntelle

ñtt

mife en vo–

gue dans l'Occident,

&

fur-tout dans la France, dont

plufiems Monafreres, entr'aunes celui de Saint De–

nys, fuivirent prefqu'en meme tems I'exemple de

celui de Saint Maurice; quelques Monafreres de filies

fe conformerent

a

la meme regle. Il parolt par l'a–

I:¡¡;cgé des altes de Sainte Saleberge recueillis dans

ttn

manufcnt de Compiegne, cité par le P. Ménard, que

cette Sainte, apres avoir fait batir un vafie Mona–

frere,

&

Y avoir raffemblé trois cens Religieufes

~

les partagea en plufieurs chrems différens, de ma–

niere qu'elJes pufI'ent faire retentir mut & jour leur

Eglife du chant des Pfeaumes.

On pourroit encore donner aujourd'hui le nom

d'Aeremetes

a

<]uelques Maifons religieufes

0/1

I'a–

doration perpetuelle du Saint Sacrement fait partie

de la regle, enforte qu'il

y

a jour & nuit c¡uelqlles

penonnes de la Communauté occupées de ce pieux

exercice.

Voye{

SACREMENT

&

ADORATlON.

On a quelquefois appellé les

StylitesAeametes,

&

les Acremetes,

Strtdítes.

V.

STYLITE

&

STUDITE.(

G)

*

ACOLALAN ,fubfr. m. (

Hifl.

nato

)

Punaife de

rIfle Madagafcar qui devient groífe comme le pou–

ce, & qui prend alors des aiIes: elle ronge tout,

mais fur-tout les étoffes.

ACOLYTHE,

f.

m. (

Théolog.

Hifl.

ane.

&

modo

>

+

chez les Anciens fignifioit

llne perfonne firme

6-

ine–

branlable dans fis fintimens.

C'efr pourquoi l'on don-

na ce nom a certains Stolciens qui fe piquoient de

eette fermeté.

Ce nom efr originairement Grec,

dKOAOJ8o~.

Quel–

ques-uns le compofent d''; privatif & de

Y.OA

.!-ro~,

VLa,

voie, chemin; & pris en ce fens il fignifie

a

la

lettre

'lui peififle toújours dans la m¿me voie

,

'lui ne

s'w tcarte jamais.

D'autres écrivent

aeolyte

fans

h,

&

le dérivent d'

';<OAJTO~,

aeolytus,

formé d''; négatif

& de

KOAJ."

areeo, impedio;

d'autres enfin prétendent

qu'il fianifie

a

la lettre

unjúvalZt, unfervallt.

C'e8 en ce demier fensque dan51es Auteurs ecclé–

iiailiques on trouve ce terme fpécialement appliqué

allX jeunes Clercs c¡ui afpiroientau faint Minifl:ere,

&

tenoient dans le Clergé le premier rang apres les

Soltcliacres. L'Eglifc

Greq~

n'avoit point d'acoly–

thes, au moins les plus anciens monumens n'en font–

ils aucune mention: mais I'Eglife Latine en a .eu des

le

III.

fiecle; Saint Cyprien & le Pape Corneille en

parlent dans leurs Epltres , & le

IV.

Concile de Car–

thage prefcrit la maniere de les ordonner.

Les Acolythes étoient de jeunes hommes entre

vingt & trente ans defrinés

a

fuivre toltjours l'Eve–

que, &

a

etre fous fa main. Leurs

princip~le~

fonc–

tions dans les premiers fiedes de l'Eglife etOlent de

porter aux Evec¡ues les Lettres que lesEglifes étoient

en .ufage de

s'écr~e ~unleUeme~t,

lorfqll'elles

avo¡ent quelque affarre

lmp~rta~te

a

~onfulter; ~e

<Jui, dans les tems de perfecuuon ou les Gentils

epioient toutes les occa1i

?ns.de

prophaner

n0~

M

f–

teres, exigeoit un

fecr~t ~nvlOlable

& une fidelIte

a.

toute éprellve: ces qualItes leurfuent donner le nom

d'Aeolytltes,

aufIi-bien que leur affiduité aupres de

l'Eveque qu'ils étoient obligés d'accompagner

&

de