![Show Menu](styles/mobile-menu.png)
![Page Background](./../common/page-substrates/page0173.jpg)
ACI
'ttna-ce
&
fibreux, Apres la premiere fonte , on ia
remet dans une autre ufine apres l'avoir briíee
QII
morceaux. On trouvedans cette uíme une forge a peu
pres comme celle des Ouvriers en
fer ,
mais plus
grande, Son foyer eft un creuíet de quatorze doigts
de diametre íur un pen plus de hauteur. Les parois
&
le fond de ce creu[et iont revetus de lames de fer.
Il y a a la partie antérieure une ouverture oblong\le
pour recirer les [cories, Quant a la tuyere, elle eft
a
une telle diftance du fond , que la lame de (er [ur
laquelle elle eft po[ée, quoiqu'un peu inclinée, ne
rencontreroit pas , en la prolongeant, I'extrémité
des lames qui revetent le fondo Depuis la levre in–
férieure de la tuyere jufqu'au fond, il ya une hau–
teur de fix doigts
&
demi. Les deux canaux des
[ollffiets fe réuniifent dans la tuyere qui eft de cui–
vre. Il eft néceifaire , pour réuffir, que tOutes ces
pieces foient bien ajuílées. On fait trois ou quatre
~ltites
par jour.
Chaque matin, lorfqu'on commence l'ouvrage,
on jette dans le crellíet des fcories , du charbon
&
de la poudre de charbon pele-mele, puis on met de[–
fus la fonte en morceaux; on la recouvre de char–
bons. On cient les morceaux dans le feu ju[qu'a ce
qu 'ils [oient d'nn rouge - blanc , ce qu'on appelle
Malle
de
Lum.
Quand ils [ont bien pénétrés de feu ,
on les porte en maife fous le marteau,
&
cette maife
fe divife la en parcies de trois ou quatre livres cha–
cune. Si le fer eft ténace, quand il eft rouge ,
&
fra–
gile, quand il eft froid , on en bar davantage la maife
avant que de la divi[er. Si elle [e met en gros frag–
mens, on reporte ces fragmens [ur l'enclume pour
etre folldivifés.
Cela fait, on prend ces morceaux
&
on les range
dans la forge autour du crelÚet. On en jette d'abord
quelques-uns dans le creufet ; on les y enfonce
&
eníévelit [ous le charbon, puis on rallentit le vent,
&
on les laiifc fondre, Pendant
Ce
tems on ronde
avec un fer pointu ,
&
1'0n examine
fi
la matiere ,
prete a entrer en fufion, ne [e répand point [ur les
coins ,
&
hors de la [phere du ven!. Si on trou–
ve des morceal1X écartés, on les met [ous le vent ;
&
quand tout eft fondu , pour entretenir la fufion ,
on force le vento La fufion eft a Con point lorfque
les étincelles des [cories
&
de la matiere s'échap–
pent avec vivacité a-travers les charbons,
&
101'[–
que la flamme, qui étoit d'abord d'un rouge-noir ,
devient blanche quand les [cories [ont enlevées,
Qlland le fer a été aifez long-tems en fonte,
&
qu'il eft nettoyé de [es craifes , la chaleur [e rallen–
tit,
&
la maife fe prend: alors on y ajollte les au–
tres morceallX rangés autour dll creu[et ; ils [e fon–
dent comme les précédens, On emplit ainfi le creu–
fet dans l'intervalle de quatre henres: les morceallX
de fer ont été jettés pendant ces quatre heures
a
qua–
tre reprifes différentes. Quand la maife a [ouffert
[uffi[amment le feu, on y fiche un fer pointu, on
la laiife prendre
,&
on l'enleve hors du creufet. On
la porte [ous le marteau, on en diminué le volume
en la paitriifant, puis avec un coin de fer on la par–
tage en trois, ou quatre, ou cinq.
Il ell: bon de [avoir que fi la tuyere eft mal placee,
&
le vent inégal, ou qu'il [urvienne quelqu'acci–
dent , ji ne [e forme point de [cories , le fer bñue ,
les lames du fond dn creu[et ne réfiftent pas ,
&e.
&
<j11'i1
n'ya de remede
a
cela que de jetter [ur la fonte
lme pelletée ou deux de [able de riviere.
On remet an fen les quatre parties coupées: on
commence par en faire chauffer deux, dont l'une
eft ponrtant plus pd:s du vent que l'autre. Lor[que
la premiere eft [ufli[amment rouge, on la met en
barre fur I'enclume; pendant ce travailon tient la
feconde fous le vent,
&
on I'étend de meme quand
eUe ea alfoz rouge, On en faít autant aux deux re[-
Tome
J•.
A
e
1
tantes, On lem donne
a
toutes une forme quartée
~
d:un d?!gt
&
un quart d'épaiifeur,
Ik
de. c¡uatre
a
cmq pIes de long,. On appelle cet
2~ler
aCler
deforge
ou
dafollle,
On le torge
a
coups prelfes,
&
on le jette
dans 11Iie eau courante : quand
iI
y eft él:eint on ['en
retire,
&
on le remet en morceaux,
On pórte ces morceaux dans une allb'e ufine ou
I'on trouve une autre forge qui differe de la pren;iere
en ce que la luyere ea plus grande,
&
qu1au líen
d'etre lémi-cjrculáire elle eft ovale; qu'il n'y a de [él
fOl1l1e m levre ju[qu'au bas du creu[et, que deux
a
trois doigts de profondeur,
&
que le creufet a dix
a
ome pOllces de large , fuI' ql1atorze
a
rei7e ele lon–
gueur. Les morceaux d'acier [ont rangcs
la
par lits
dans le foyer de la forge, Ces lits [ont en forme de
grilláge,
&
les morceaux ne
~e
touchent qll'en deux
endrolts, On couvre cehe e!pece de pyramide de
charbon choifi , on
y
met le feu,
&
on,Couffie, Le
grillage eft [ous le vento
Ap.esune demi-heure ou
trois c¡uarts d'heure de feu, les morceaux d'acier
[ont d'un rouge ,de
lun~
:
~Iors
on
a1T~te
le vent ,
&
on les retIre lun apros I autre , en commenc;ant
par ceux d'en haut : on les porte [ous le martinet
pour etre forgés
&
mis en barre. Deux ouvriers ,
dont I'un tient le morceau par un bout
&
l'autre
par ['autre , le font aller
&
venir dans [a longneur
[ous le martinet: I'enclume
ea
entre deux, C'eft ain–
fi
qu'ils mettent tous les fragmens ou morceaux pris
fur la pile ou pyramide
&
pórt~s
[ous le martinet en
lames qu'ils jettent a mefme dans une eau cOl1r;nte
&
rroide. Les deux derniers morceaux de la pile
ceux qui la [olltenoient,
&
qui {ont plus grands
qll~
les alltreS , fervent a l'u[age íilivant: on calfe ImItes
les lames,
&
on en fait une étoffe entI'e ces deux
gros morceaux c¡tÚ n'ont point été trempés. On
prend le tout dans des pinces, on remet cetre efpcce
d'étoffe au feu ,
&
on I'y laiife ju[qu'a ce qn'elle
[oit d'un rouge blanc, Cette maife rouge blanche fe
roule [ur de I'argile {ec
&
pulvérifé; ce 'lui I'aide
a
[e fouder, On la remet au feu, on I'en retire; on la
frappe de quelques coups avec un martean
a
main,
fOur en fau'e tomber les [cories,
&
aider les lames
a prendre. Quand la [ondure eíl: aifez pOtiifée 011
porte la maife íous le martinet , on I'étend
&
~n
la
met en
b~rres, ~cs,barres
ont
net~fa
dix piés de long,
&
[ont d un aCler egal , finon preférable
a
celui de
Carinthie
&
de Stirie.
11
faut [e fervir dans toutes ces opérations de char–
DOh de hetre
&
de chene , ou de pin
&
de bouleau.
Les charbons récens
&
[ecs [ont les meilleurs, II en
faut bien féparer la terre
&
les pierres. La otLille OH
le charbon de terre eft tres-bono
11
faut trois leviers aux [ouffiets pour élcverleurs
(eullles ,
IX.
non un ou deux comme aux fouffiets de
forges , car on a beíoin ici d'un plus grand feu,
Quant
a
ce qui concerne la diminution du fer, jI
a perdu prefquc la moicié de ron poids ayant que
d'etre en acier: de vingt-[LX livres de fer crud , on
n'en retire que treize d'acier , c¡uelquefois ql1atorze,
fil'ouvrier eft tres-habile, En genéral, la diminl1tion
eft de vingt-qnatre livres [ur [oixante ou foixante.
quatre , dans le premier feu : le reíl:ant perd encore
huit livres au {econd.
Il faut ménager le (eu avec [oin: le fer trop
chauffé [e brlde; pas aifez, il ne donne point d 'acier.
Pour oMcnir un acier pur
&
exempt de [corjes,
il faut fóndre trois fois;
&
(111'
la fin de la troilieme
fonte , jetter deíli,ls une petire partie de fer crud fri–
fé ,
&
melé avee du charbon; mais plus de charbon
que de fer.
Pour fabriquer un cent pef,1111 d'acler, ou felon
la fac;on de compter des Suédois , pour huit grandes
tonnes ,il faut trente tonnes de cha,rbon,
La manllfaélllre d'acier de Quvarnbaka eíl: éta-
O
'