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6 6

D 0 R

9

.

.

gent. La colle qu'on emploie ici dl: la

meme

que celle

dont on fe Cert pour caller les pieces : on Jui donne

la confi!tance d'une

gdce ,

en la faifa nt cuire un peu

plus long-tems.

Pour cncoller une peau ou un c:irreau, ii faut un

morreau de colle de la grolfeur d'une noix. On le

j:iartage en deux,

&

l'ou vrier prend une des portions

qu'il etend fur la peau, du core de J·a fleur, avec Iii

paume de la main, le plus unirnent qu'il Jui efl pof–

fible.

II

fai~

la rneme chofe avec une autre peau. Apres

cela ii reprend la premiere'

&

etend de la meme ma–

niere

l'autre morccau de col le,

&

ii

acheve enfuite

la feconde peatl. On met ainfi, d:ins deux ditferens

t erns, ces deux morceaux de colle, afin que la

pr~m iere couche ait le terns de durcir avant que de met–

t re la frconde;

&

cela pour q u'une partie de la col–

.le ne traverlc pas la fouille d'argrnt quand on l'ap–

plique, ou que !'argent, comme k s ouvriers difenc ,

ne s'y

noye

pas ; ce qui arriveroit fi l'epailfeur de la

couche de colic: emit crop grande.

Le carreau etant encolle pour la feeonde fois, on

y

applique !'argent. Pour cet effet, l'ouvrier prend la

peau encore hum icie

&

l'etend fur une table; ii a

a

cote de lui un grand livre de papier gris, clans leqllel

font

b

feu illes d'argent.

Vo)'tZ

la

fig.

2,

DW.

raif.

des

Scien~es,

&c. d'ou ii les tire l'une apres l'alltn: avl:c

une prnte pince de bois ,

jig.

8,

Difl.

raif.

des Scien–

ces ,

&c. pour Jes faire comber fur un morceau de c"r–

ton un peu plus grand qu'une feuille d'argenc: cette

fruille de carton fe nomme

la palette.

La palette ttant

chargee , l'ouvrier la tient de la main gauche,

&

ii

fait comber la feuille fur la peau' enforte que fes cotes

foient paralkles a ceux de la peau; ii . fait ainfi un

rang ,

&

ii couvre fucceffivement toute la peau: ii faut

cbfcrver que pour faire cet ouvrage, on ne doit pas

fe placer dans

lln

endroit expo(<!

a

quelque vent paf–

fant, car ii ne fauc qu' un fouffie pour enlever !es ft:uil–

les d'argcnt, !es chiffonner

&

les gater.

La peau etant couverre de feu illes d'argent, l'ou–

vrier prend une queue de renard , dont ii fait un tam–

pon, avcc kquel ii prdE· ks fru illes, afin de les obli–

ger

a

prendre fur la colic ,

C'tft Ct:

qu'il appeJJe

tto~p­

per.

II from: enfuite legerement , avec la merne queue,

le

carreau de tous cotes , afin d'enlever !'argent qui

n'e!l pas colle

&

qui e!t de trop. Cda fait, on met

:kcher la peau dans une chambre

oi\

ii

y

a des cordes

tendues

a

unc certaine hauteur ; on met

la peau fur

ks cordes , !'argent en-dehors, avec un u!tenfile qu'on

11omme

la croix. //o)'ez

la

jig.

5

,

Suppl.

II leur faut

quatre

a

cinq heures pour

t~cher

en

ere.

&

en hyver

Jes peaux demeurent plus long-terns fur ks cordes ;

mais on ne !es lailfi: pas fecher la entifrernent, ?n les

cloue fur des planrhes , !'argent en-dedans, afin que

1a

pouffiere ne tornbe pas delfus,

&

on !es expofe au

foleil clans un jardin -; la peau ainfi clouee m: peut pas

fe .retirer ou fe racornir, comme difent !es ouvricrs ,

en (echant.

' -

On n'attt nd pas, pour brunir la peau, qu'elle foit

tout-a-fair ft:che, ii faut qu'elle confcrve une cerraine

mollelfe fans ecre humide' c'c!1: ce que J'habitude ap–

prend

a

connoitre. Pour brunir uni: peau, on l'hend

1ur tine piece bien unie q ui e!t for une cable ,

&

on pa.f–

fe

.ivec torce le bruniffoir fur chaque partie de la peau,

jutqu'a ce q u'elle ait acquis le brillant q ue !'on cher–

~he.

Le bruni!T"oir n'e!l: aurre chofe qu'un caillou bicn

uni , que !'on enchalfe <l;ins une piece de bois , afin

de le tenir plus commocement.

Pour avoir des

trotures , ii ne s'agit que d'impri–

mer les carrcaux ; mais comrne on

imprime prclq ue

de la meme maniere k s cuirs argentes

&

les cuirs do–

res

nous dilfererons

a

parler de l'imprdiion que !'on

don~e

aux uns

&

aux autres , jufqu•:i ce que nous

avons

vu

comment on dore. N ous avons deja die quc

c;etoic au moyen d'un vernis , nous allons maintenanc

en donner

la compofition.

Prenez quatre.

r

vrcs

&

demie d'arcanfon

OU

colo-

DOR

phane ;

autant de refine ordinaire' dcux Irvres

&

demi~

de fandaraque,

&

deux livres d'aloes : melez ces qua–

tre drog ues enfemble , apres avoir concaffe celles qui

font en gros rnorceaux;

&

mettez-les clans un .pot

tfc

ttrre, fur un bon feu de charbons. Faites fond re

to\tt~!

ces drogues ,

&

rernuez. Jes avec une fpatule , afin

qu'elles (e melent

&

q u'elles ne s'attachent point au

fond. Lorfqu'elles feront bien fondues, verfez fept pin.

res d'huile de Jin clans k meme vailfeau;

&

avec l:l

fpatulc

rnelez.Ja

avec !es drogues. F aites cuire le tout

en rernuant de terns en terns, pour empecher, autant

q u'on le peut, une efpece de mare qui

fe

forme

lie

qui ne fe

rnele point avec

l'huile , de

s'attach~r

au

fo nd du vaiffeau.

~and

votre vernis dl cuit, ce quc

!'on connoit; en en preoant une goutte avec une cuil–

ler d'argent,

&

en examinant s'il file, en le touchant

avec le doigt

&

le retirant, ou s'il po1ffe , on

le

pa!Tc

a travers Un Jinge

OU

tlne chaulfe.

Ce vernis e!t c;:'!ui qui ell:

le

plus en ufage parmi Jes

ouvriers ; on pourroit bien

le perfeCl:ionner , en Jui

donnant plus de brillant , au moyen de

quelque~

au–

tres gornmes ; mais nous ne rapporterons pas ici

toU•

tes !es

redierch~s

que l'on a faitcs la-dellus ; !es cu–

rieux !es trouveront clans

l'Art de travail/er !es

cuir~

'

doris,

par M . Fougeroux de Bondaroy. N ous allons

maintenant voir comment on etcnd ce vernis fur ks

feuilles d'argent , c'e!l ce que !es ouvriers nomment

dorer.

Pour dorer on choifit des

jours fereins ,

0\1

ii

y

a

apparence que !'on jouira d'un beau fokil. On portc

les carreaux brunis clans un jardin , que ks

ouvrier~

nomment

l'allelier drt dorage;

c'e!l:

le

meme endroit

OU

!'on a fa it

(echer

ks pcaux avan.t de Jes brunir. C'e!l:

au1i fur Jes rnernes

planch~s

ou dies eroient attachees

al 1rs., qu'on les clouc , avec cette difference que l'un

met maintenan t la furface argentee en-deffos. On pre–

pare ainfi une vingtaine de peaux,

&

on ks pofc fur

des

treteaux !es unes a cote des aucrcs. Tout ecant

ainfi difpofe, l'ouvrier qui a

la dirc:Cl:ion de ce tra–

vai l commence par palfcr delfus le carreau un blonc

d'reuf

&

l'y lailfo

fec her. Q uelques ouvriers croiel)t

que ce procede nuit a la folidite de l'ouvrage,

&

nc

le pratiquent point.; quoi qu'il en foit , ii faut que

cette couche foic legere , car le blanc d'a:uf s'ecail–

leroit '

{j

on le rnettoit trop epais.

Quand ii e!t bien frc, l'ouvrier qui dore, met de–

v:inc lui

le

pot a !'or ou au vernis , qui a la confi–

n~nce

d'un lirop epais ; ii trempe clans ce pot ks qua–

tre doigts d'une main,

&

s'en fert comme d'un pin:

ceau pour appliquer

le

vernis ; ii les tient un peu ecar.

tes les uns des aurres ,

&

ii fait decrire

'1

chaque doigt

unt: efpece d'S; c'e!t ainfi qu'il remplit

le

carrcau de

lignes de vernis placees

a

eaales di!tances Jes unes des

autres.

//oyez

la

jig

6,

Suppt

Cela fai t on emplatre Jes

carreaox, co:nme difent !es ouvricrs, c'e!t-a-dire, on

etend fur lOUte }a furface de }a peaU le vernis qu'on

a d'abord mis par raies, en ne fc frrvant que de la

main que l'on

tient etendue

fur la peau. Quoiqu'on

cherche a etendre le vernis

le plus egalement qu'il

e(l:

poffible , en la promenanr ainfi fur la peau (

/loyez

la

fig.

7

,

Suppl.

)

ii ne

lailf~

pas d'y avoir des creu'.'

q ui en gardent plus que

c.J'autres , ce qui donnerott

a

l'or differences nuances ,

fi on

laiffoit la peau

v7r–

niff,:e en cet etat. Pour

rernedier a cela , J'ouv

ner

bat, avec

le

plat de la main , Jes peaux qui one

e.te

ernplacrees !es premieres ,

c:n Jeur donnant de petits

coups

redou bl~s ,

fur-tout clans Jes endroits ou ii re–

marque plus d'or que clans ks autre;.

//'oyez

la

jigttre

8,

Suppl.

11

oblige ainli !'or a s'etcndre egalt:ment par–

tout

&

a

s'incorporer avec Jes fruilles d'argeat. Lor'.–

qu'on a battu k s pcaux , c,n ks met fecher au fok1l

en !cs appuyant contre le: mur , alors l'ouvrier_prend

de nouvdles pcaux qu'il met fur Jes treteaux, tur kf–

quelles ii fai t Jes memes operations. Q uand la prrm1c–

re couche ell kche, on en met de meme une trcon–

dc' ayant fo1 n de la Olcme plus epa'lfc dans

Jc~r~~~