6'94
D
·b
M
. ·-
•voit le droit de s'approprier. Ses
vices long-terns ca–
ches dans fon ca:ur , fe repandircnc au-dehors. La
(:niaute fe manifdl:a en lui avant !'avarice : ii
fit
rnou.
'ir
un difciple du pantomime Paris ,
a
qui ii repro–
(hoi~
une parfaite· retfemblance avec fon ma1tre. Des
peres
~k
famille furent egorgcs fur les pretoxtes ks
plus frivoles. Plu!ieurs fenateurs
&
perfonnages con–
fulaircs furent
envoy~g
a
la mort fur de fi.mplcs foup–
fOns, fvletius Pompo!ianus,
~
qui
les
devi ns avoient
p rpmis !'empire, fut [raite eomm!,: µn criminel. Coe.
(ianus fut cje1=1are coupable de lqe.majcfie , pour avoir
celebr~
le
jour de la naiffance de fon oncle Othon.
Tout fon ri:gne ne fut qu'une contiouite d'alfaffi natS!
c'eioiep~
ceux qu'il vou loit perdre, qu'il accabloic le
plus de fes i;are(fes ; la plus grande grace qu'il fit
a
ceux qu'il avoit condamnes , fut de leur lailfer le choix
du fuppl ice. Q!.iand
ii
eu~
epuife fes trefors par les
depen1es des
fpe~acles
&
des jrnx publics , ii longea
a
ks rnmplir 'par des confifcations,
II
fuffiloit d'emi
accufe pour perdre tous fes pi,ns. i,.es
J
uifs forent
Jes plus expofes
a
fes exactions,
II
faifoit viliter tous
les
~cr~ng\:rS
pour verifier s'ils etoient
(:ircon~is.
Cette
natipn foup.1ife
a
des fributs particuliers'
~rruya
tncore
Jes plus granpes perfrcucions. Un jour qu'1I diEtoic
un reglemeot , ii
commen~a
par ces mqts :
110/rt
fei–
$_11CUr
f;J
r.otre
rlieu
i:ommande l'i:xecutiQn de
t~lle
chofo.
C'ecoic ces titres qu'on lui donnoic dans tous Jes edits,
Enivrc de l'idee
di:
la divimte , ii defeodic de met·
ir1=
a\l
9pitole fes ftatues ,
a
rpoins qu'elles ne futfc:ilt
d'or pu d'argenc, dont ii fixa
k
poids. Tous les qua.r–
ciers de Rome etoicnt ornes cj'arcs de triomphe, oi'.t
ii ecoit
ruprffent~
dans un char tire par quatre che–
vau11. Ses
~xces
le rendirent l'horreur des Romains;
ii
f~
forrna
differen~cs
co.nfpi rations contrc fa vie ; des
libelles repandus clans
le
public, ne Jui laif!'oitmt point
ignorer combien i\ ccoic <1bhorre. T ous ceux qui Jui
dc:vinrent fufpe&s , furent
immol.Ssa
fes
lpup~ons.
Son
co.u!in germain f lavius Clemens , qu'il devoit plutot
meprifer que craindre'
a
caufe de fon imbecillite' fut
condamne
a
la more , parcc que
fes
enfans .etanc de·
ft ines
a
fucceder
a
Pempire , 'ii avoit fait prnndre
a–
l'un le nom de
//efpajien,
&
a
l'aucr~
celui de
Domi–
fien. II conqoi{fojt crop combien ii etoit detefte pour
fe di(Jimuler Its
p~rils
dont ii etoit menace.
II
s'fi.
1an~oic
quelqurfoi> hors de fon lit , comme &'ii elit
ete environne d'affaffins. Un ·arufpicoe qu'il confulta,
Jui predic une revolution proch<1ine '
&
cette . predi–
€\:ion ttimeraire Jui couta la vie: tolls les officiers de.
fa
maifon turent Jes premiers
a
confpirer. Stephanus,
fon intendant'
fo
mic
a
la tete des conjures ; ii Jui
p rornic de lui reveler une 1=onfpiration,
&
fous ce pre–
texce ii
foe
introduic dans
fa'
chambre , ii le ·
per~a
de·
fept coups de poignard dans la quarante -cinquieme
annee
<lll
fon age'
&
clans la quinzieme de fon regne,
Son corps fqt prive de la fep1Hcure ; rnais
fa
nourrice
Phelis k brula,
&
fit tranfporter fes cendres dans le
templt: de la fami lle
c\e~
Flaviens.
ll
etoit d' unc caille
hauce
ll{
rngulierc ; la modefiie
&
la pu\leur etoient
peintcs ·for fon vifage. Quoiq'il ef1t les yeux grands , ii
~voit
la vue cendre
&
debile. Sa figure gracirure
&
incfrdl'ant~
foe. alterfr par les outrages du tems: ii de.
Vint auffi difforme qu'i\ avoit ete beau ; ii ne pOU· '
voit fuppomr l'idee d'etre chauve. ll etoit
ft
foible
fur fes jambes , quc: jamais on ne le vit marcher
ii..
pied dans ks rues de Rome
1
&
lorfqu'il ecoit dans
le camp, ii fe faifoi t porter en litiere.
~oiquc
fes
penchans ne fuJfent point tournes vers la guerre , ii
fe
oi{\:inguoit par fon adrdfe
a
tirer de l'arc. ll dir-igeoit
fes flee hes avec cant d'art, qu'il les faifoit patfcr encre
Jes deux doigts d'un mercenaire qu'·il payoic pour Jui
tendre de loin la main.
~1oiqu'il
n'euc aucun gout
pour les fciences
&
les arts, ii prit foin d'enrichir Jes
bibliotheques publiques '
&
ii fit venir
a
grands frais
d'AlexanJrie ks plus ricqes manufGrits. I...e plus grand
n1.alheur des prinaes , difoit-il ' etoit de ne pouvoir
!}c;i;Qqvrir les con(pirQtions
quc;
lorfqu'il n'etolt plus
'DOR
tems'
Cl•y
apporter de remede. L e jeu des
des
faoit
fa
paffion favorite: fon louper. etoit lore frugal; c'etoit
en dlnant qu'il fe livroit
a
fon intemperance natu–
relle. Son imi-udicice fut poulfee
a
l'exce• : ii
raffem–
bloit Jes femmes les plus lafcives
de
Rome
&
de
l'ltalie,
&
k s
faifoft toutes coucher
avec
Jui.
11
ai–
ma ept rd umcnt
fa
femme Domitia ; mais dans fcs
fu~
reurs ii la maltra1ta
fi
fort, qu'il lui procura qn avor–
tement done elle mourut.
Le
peuple fut
fore
indiffe–
rent
a
fa more ; mais Jes foldats , dont ii favuriloit la
licence , l'auroient vengee , s'ils eulfent eu des chefs
pour appuyer leur fedition. Le fenat ne oillimula point
fa
joie ; ii fit brifer
fes
images
&
fes {\:acues ,
&
Iii
memoire
fut
abolie. Quoique fes inclinations folfent
pacifiqu.es, ii
fur
oblige de faire la gu<rre aux Sar.
mates .qui palft:rtnt au fil de l'epfe une legion en–
tiere, 11 envoya encore une armee contre les Daces
qui lui firent efTuyer deux fanglantes dffaites ; mais
l'itfue de cette
guerr~
lui devint · glorieufc. Lc:s Daces–
;iffoiblis par leurs propres vitloires, furent
vai ncu~
ii
k ur tour. Antonius, gouverneur ·de la haute Germ
a~
nie , y fouleva
ks
peuples
&
les legions , !On debut
fu t brillant ; mais
le
debordement du Nil ayanc em- .
peche la jonCl:ion de fes allies , ii perdit
un~
bataillc
~
la vie. La guerre dvile fut ain!i terminee.
('T-N.)
~
§ DONATIF, ..•
Julia Pia, femme de l'empe–
reur Sewrp
,
&
appellie dans certames midailles mater ca•·
jlorum.
, ,
1
°.
L ifoz
femme de I empereur Srptime
Seve.
·re,
car il y a eu deux Sevc:res c:mpereurs.
2° .
J ul li
n'eft pas la leule qui ait
ere
appellee
mater cajlorum ;.
f au(l:ine femme de Marc.f\urde,
&
Marnmee mere
d'Alexandre Severe , font decorees de
cc
titre fur le&
medailles.
Je
ne park que
d~s
medailles latines' car
on trouve lur les medailies
gr~cques
ce nom donne
a
plufieurs aucres imperatrices.
/loyez
les noies de M. le
baron de la Ban1e ,. fur la foienc:e
des
medailles
d11
.P.
Jobert.
Le11res
fi1r
I'
Encyclopidie.
.
*
§
DONAVERT,
, c;iogr ) ville d'.!1llemag11e ,
au
oercle Je Baviere.
Cette ville app;;ment au due de Ba–
viere , mais elk tft en Suabe.
Lettres fur l'Enc,rclopidie.
DONCASTER,
( Giogr. )
ville d'Ang1cterre , clans
la divifion occidentale de la province <l'Yorck, lur l:i
petite! riviere de Don. L'on croit que c'd1:
k
Daoum
d'Antonin,
&
l'on y voit les ruinc:s d'un chaceau
de–
~ruit
depuis long-terns. Elle a des fo1res
&
des mar–
ches que l'on frrque nte beaucoup ,
&
des fabriques
renommees pour bJs , pour gants ,
&
aucres ouvra–
g~s
fai rs
ii
Jlaiguille, Un maim
&
des aldnmans la
gouvernent;
&
elle vie naitre au xvi•.
fi~cle ,
Marcin
Forbisher , l'un' des plus famcux navigatc:urs de Ion
rems.
Long.
16,
35. lal. 53
,
37. (
D.
G.)
*
~
DOGO, (
Glogr.
)
roym•me d'.11/rique proche ce–
lui J'Angola .
..
Ofl
le connolt peu.
II n'cxlllc phis; ks
Portugais l'ont decruit.
Leltres fur l'E11cJ'clopidie.
DONNEGAL
oH
DUNGAL ,
(Giogr. )
c<·mce d'Ir–
lande, ,l'ur,i des dix de la province d Ul!kr,
&_
l'u11
des mieux pourvus de baies
&
de bons
port~,
lur la
mer Atlantique: ii porte auffi
le
'norn de
CJ)"·co11e!.
C'eft un pays de plaines
&
de fcn ilic6. L'on y com.
pee cinq baronnies, cinq bourgs , quarante paroilfes,
&
10789 rnaifons. Douze deputes le reprefrncent au
parlement du royaume ,
&
fa capitak efi
Don11cgal,
petito ville fituec; au fond
d\10
golphe du meme nom.
(D. G. )
*
DORAT, (
Geogr.)
petite ville de France, dans
la Marche , fur la
Sev~,
un peu au-delfus de fon con·
fluent avec la Gartempe ,
:i
dix lieues de .Limoges,
&
a
trois grnndes lieues de Be!lac. Cetce ville e{\: ap–
pellee
Dorar
dans le
Ditl. raif. des Sciences,
&c. par
une faute typographique.
*
§
DORCHELLET, (
Giogr.) capitale
de
la
pra~
'Uince ·de Dorfet en Angleterre.
Cette capitale s'appelle
Dorcbe.fter. Le11res fur
/'
Encyclopidie.
§
'\)ORIEN , (
Mujiq. des anc.)
On attribue l'in:
ventior du mode
Dorim
a
Tham iris. de Thrace, qui
ayant
~u
le malheur ue defier !es Muks ,
&
d'etre vain·