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CHR

tre Chrirti.ern II , amegea la ville de Lubec. Ce

fat

pendant ce liege que Jes faats de Jutland, de H ol–

itein

&

de Fionic proclamereat

Cbr.iflitni Ill.

11

virrt

recevoir la couronne.

a

Horfens. Il promit de confa–

crer au bonheur

&

a

la gloire de

l'etat fon

repos '

fes richeffes

&

fon fang ; de conferver ks privileges

de tous les ordres de l'etat;

&

de maintenir a"ec aU··

tant de-zele les poffd lions de fes fujet

que les !ien–

nes ; il deputa enfuite vers G unave pour l'engaget

dans fes interers ;

tout concouroit

a

a!furer le fucces

de cette negociation , la haine trap juO:e que Gu!l:ave

portoit

a

ChriO:iern. II, fon pcrlecmeur • que Clui–

.ilophe , comte <l'Olciirnbourg . vouloit retablir fur le

trone

&

fes relfencimens cootre la republique de L ubec

qui avoit jure

fa

perte. Gu!l:ave arma en f.iveur de

Cbrijlitrn

lll:

la reine Marie, gouvernante des Pays–

Bas, fit aulli de gracds preparatifs contre la "ille de

L ubec, done le commerce balan\:oit celui de la Hol–

lande. Cette ligue engagea

le comte d'Oldenbourg

>

la ville de L ubec

&

le

cl~rge

de Danemarck

a

con–

firmer, par de nouveaux formens , celle qu'ils avoient

forrnee conrre

Gbriftiem ..

IIL

L e comte avaitdeja fou–

m is la Z elande , il etoit entre dans Rofchild fans coup

fb-ir, l'archeveque d'BpJaL a11oit

re~u

de fes mains

l'eveche de cette V'i!le, !es portes de Copenhague. lui

avoient ete ouverte1> apres un. liege peu m<::urorier; fes

bienfaits Jui avoient conquis

fa

ville. de Malmoe,

&

la Fionie trembloit fous fes

loix;. fes fucces effiaye–

rent le nou11eau roi; pour avo,ir un eonemi de mains.

a

combattre' ii n1enagea une treve entre la republi–

que de L ubec

&

le~

habi.tans du HoHkin; laiorcune

chang~a,

le J utland fe fouroit • Albourg

fut

emporte

d'a!faut ,

le

comte d'Old.enbourg, qui etoit trop fage

pour ne pas fe defier...de

la.

rapidite.de

fes propres fuc–

ces ' demanda une entrevue : die fut fans effet , parce

que

Cbrijliern

Ill

ne v.ouloit tien ceder

a

Chrifriern II,

&

que. le conite ne voulait laiifer

a

Cl:kijliezn.

Ill

q ue

le Hol!l:ein

&

le Jutland.

On ne. fongea done plus qu'a pouffer la guerre avec

plus de chalcur. Le parti de

Ghri.ftiem

euoit peu nom–

breux ;. rnais jl etoit plutot compofe d'amis attaches.

a

fa perfon

ne' que

de partifaos attaches

a

fa

fortune.

A vec cette

trou.pe

·d'el.ite. ii fit .clan& la Fionie uot:"

irruption f

ub

ite, tailla en piects les troupes du comte

entre Middelf.irt

&

O..:lenfee: cette vifuire ne Jui couta.

que la peine de

pa

~oi.c.re,

&

ks hab.itans d'Odenfee

Jui rendirent hommage. Ces

fdcces

rangerenc.

a

fan

parti la noble!fc de Norwege;. tranquilles fpdl:ateurs.

des troubles du Danemarck. • les habicans de cecte con–

tree &ttendoient que

!el

fo rt

d~s

armes leur ef1t choiri

un maicre pour

le

clwifi:r eux-mcmes. Iandis qu'ils

proclamoient

Chri/fiern

Ill,

ce prin€e-

affiegeoit Co–

penhague; il quitta

le

fiege pour fe rendre

a

Stockolm

prefque fans fuite , non comme un roi ·qui va nego–

cier avec fan egal, mais c:omme u

ami. qui va cm–

braffer fan ami. Le

h.iftoeiens_ Dandis preEendenr que

G uO:ave, abufaat de

fa

confiance, voulut attenter

a

fa

liberte.

&

que

Chrijliern

lui echappa; !es Suedois

foutiennent que Gu frave: le combla de prefens, le re–

\'Ut avec honoeur,

&

le renvoya de meme. Si

l'on.

confolte

le

caractere de Gullave, pour prononcer en–

tre ces. deux:

relations , celle des Suedoi1>

rnerite la

preference.

~10i

qu'il en foit •

Cbriftiern

preffii le liege

de Copenhague, engagea Menard d'e H am

a

fe jctter

for !es terres de l'empereur qui meditoit. la corrq.uere

des trois royaumes

~

vengea !'affront fair

a

fes. depu–

tes par l'archeveque de· Drontheim, qui s'etoir fait

proclamer roi de Norwege au nom dC- L'ekcteur· P ala.

tin, ntgocia avec la republique de Lubec, fit.

fa

paiic

avec elle fan1; la participation de

Gufla.ve

, offiit une

amniO:ie aux habirans de Copenhague,

&

fu r employer

ft

a

propos la politique" la clemence' !es. armes' !es

carefres, Jes menaces,

q.ue

ks habirans de la capitale

affi~gee

refoturent enfi

n

de lui ouvcir leurs portcs en

1536;

ii

'f

entra err rriomphe, mais

la j oie que lui

caufoit cette revolution: £ ut rroublee par

le

fpectacle

CH R

39r

que lui offi:oit cette ville malheureufe : la maladie

&

la famine avoient moiffonne la fieur des cito)'ens ; !es

rues etoienc j·onchecs . de caElav:rcs ettrrdus fans fepuf–

ture, parce qu'on manquoit <le b.f'l!s p.our !es enterrer:

les carrefours portoient encore !es marq ues fanglantes

des combats que les. bourgeoi!>

&

la garnifon s'etoicnt

livres ; des quartiers entiers n'et-0iem que des

m.on

ceaux de mines devorecs par !es fhmmes :

Chriftiem

ne voyoit fur fon paffage que des fquekttes alfames. ,

qui foulevoient

a

peine leurs bras pour lui demander

du

pa.in

. Le mi fit di!lribuer des vivres au peuple ,

&

des fr

cou rs aux. malades-, pardonna all due Albert

de Mekleobourg , au comte Chri!l:ophe

d'Oldenbo~1rg ,

au conful de Munllec

&

a

tous fes ennemis qui s'ecoient

Ienfermes clans la capirn:te

&

l'avoient

f1

long-rems de–

fendue malgre !es habirans rnemi:-. Sa clemence Jui ga–

gna taus les. cre.Ltrs; le clerge foul qui voyoit:fa dC:.–

cadence a!furee, par l'elevatiop de ce prince , Jui op–

pofa eneore une refifl:ance qui prouvoit moins

fa

force

que fon defefpoir.

Cbriftiern ,

dLi confentement des ecars,

.fit

depofer' arrerer les' evcques ' reunit leur bien au

fife,,

aurorifa la predication de

la

re-ligion evangeliq ue ,

envoya une fl.otte dans le Nord, conquit la Norwege

fans effuf1on de fang,

&

chaffa du Danemarck tous.

l:s moines c'arholiques.

·

D elivre des inquietudes. que k clerg<!- lui avoic don–

nees , ii fe fit mediateur entre la Suede

&

la ville de

Lubec, affoupit par une treve !es

longs demeles de

ces deux puiffances ,. fit

a

Bninfwick , avec quelques

princes 1Allemands , une alliance dont k but etoic la

ded:ruCl:ion de la religion catholique dans

le

Nord;.

terablit l'academie de Copenhague,

&

prit des. voies

fUres

&

{j

douces pour mt:ttre la derniere main

a

la

tevolution ' qui etoit Con ou vrage , qu.'en.

'1539

tout.

etoit paiftble dans le Danen1arck.

Le calme ne fit que s!affermir de plus •en plus fous·

fan regne. Le peuple s'accouturnoit fa'ns effort

a

prb–

ferer des erreurs douces aux

ve~ites ,

dont la· defenfc::

lui avoit coftte rant de fa ng ; on ceffa de s'egorger

pour des dogmes ; !es .fecks ne devinrent plus des ar–

mees'

&

!es querelles thfologiques' releguees clans !es

ecoles., ne rroublerent•pills

le

gouvernetneflt.

Chriflierw

fut cependant alaniie des preparatifs de guerre que

formoic l'electeur Palatin ; ce prince s'ava.n01 en effet

v.ers le· H0lftein, mars ii ne fi t que paroltre-.

&

s'eri•

foit. devant des payfans qui _oferenr Jui prffenter le

combat. L'e1npereu.r paroi!foit vouloir veoger· !'affront

d'un prin{;e fon. allfe

&:

Con

vaffal; Charles-Q::int re–

paiffoit encore fon.'1li'mbition du· projet chitnerique de

la.mon<irchie .univeFfelle. L'interer de la religion ereinte·

d!ans le N ord , !es pretentiorrs de l'eleCl:eur qu:il devoit

foutenir, lui offroient plus de prerextes qu'il n'en de–

tnand'oit pour conquerir trois c:ouronnes. Mais une

fl.one qui eroifa clan" !es mers. d' Allemagne

,:

l'alliance

reoouvcrll€e en.ere· la S'uede

&

le Danemarck,

!es.

di.fTe.

rends. d

Chr,ijliern

&

des dues de Pomeranie termi–

mls. par -Jes voies policiques,. une liglle bicn cimentee

avec: les. H olland<:iis

11,

q ui on accorda la. liberte de

la. navigation dans

la. mer Baltique,

la vut:" d'une

armee nombreufc roujours canton.nee fur !es fron tieres

du Danemarck ,, rant d'obftacles

a

vaincre effrayerent

L'empereur, ii renoua ks negociacions. entamees,.

&

la

paix.

fut

fi.gnee

a

Spire. La prin.cipaJe. condition. fut

qLJe

Cbrijliern Ill

n'accord'eroit aucun· fecours. aux en–

nemis de fa maj!!!l:e irnperiale. O n n'oubfia pas

le

m3l·

ht:uceu>C Chriflicrrr

U

qui· gemilfoit au

fond

d'une

prifon,

&

n.'etoit plaint. quede. lui-meme.

Chri.ft

.~em

IJI

eL1t. Wle entrevue· avec:

lu~ ,

&

fie embellir

le fe

J.our de

Callc:mbourg ou ce prince detrone· paffa le rcfle de

fa

vie dans l'obfcurite.

Cbriftien1'

auroir gout€ fur le trone un bonlieur fans:

melange ,. r1 le chagrin de voir la c?uronne

~e

Sue–

de cL::venue herediraire· dans

la fam11le de <;iu!lave,,

n'avoit pas. empoifonne fes plaifirs. Par

)-it

!'union

~e

Calmar etoit decruite ,

&

Cbrijlimr

perdo1r t.oute efpe–

rance de monter fur k mine de S.uedc. Mais. en per::