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~9'2

C H

R

·

J'ant f}s drolts; ·ae prince n'abandonna pas f'es preten–

tions,

&

pour apprendre

a

toute !'Europe qu'il d&.

favouait la conduite des etats genfraux de Sutde, ii

arbor~

trois couronnes dans fan

ec;:u.

GuO:ave s'en plai–

gnit

&

no fut point ecoure.

Les

troubles d'lfiande , dernler effort de la religion

romaine expirante dans cette lie, fe calmerent

a

la

vue

d'une f!otte que

Cb'(ijl(ern

y

envoya. L a ville de I-Iarn–

bourg mantra pl11s d'a1.1d<u;e. Les droits qu'clk exi–

geoit genoient la navigation fur !'Elbe;

Cbrijliem

de–

manda, pour les vai!feavx Danqis, une exemprion de

,peage ; mais lorfqu'il vit qu'on ne pouvoit l'obtenir

quo les armes

a

la main, ii ne crut pas

q u~

ce pri–

vilege

dut

s'acheter au prix du fang des homrnes. Loin

tl'en11ahir.

a

l'exemple de

fes

ancetres' les etats de

fos voi!ins, ii rejet

ta l

'hommag~

de la ville de Revel;

Jes

habitans affieges

p.ar

!es Mofcpvires deputerent vers

lui polJF le prier

de \

eur

dooo~r

des loix

&

des

fo–

:cour~,

&

de rece1•oir le1ir ferment de fidelite,

Cbrijlieni

repondit qu'accabl6 d'infirmit6s,

le

fardeau du gou–

vernement que le Ciel lvi avoit confi¢

comme11~oit

,:neme

a

exceder fes forces. que

fa

foible!f~

l'avoit con.

·traint cle remettrci fur la

~eto

de

fon fi ls F rederic la

•coqrQnnc: de Norwege,

~

q11'i.l ne pouvoit accepter

le don

de

leur foi. Les deputes ( chofo finguliere )

s'en retaurnerent fans potivoir t[Qttver

cl!!

mairre.

Chri–

Jliern

au milieu des qccupations pacifiques qui pm a.

,gcoienc fes momens , defcendit tranquillement 3u tum–

beaLI au milie1.1 de

fa

farnillc eploree

&

de

fan

pett•

pie confterne.

c;c

fut

le

premier Janvier

1559,

quc

le Danemarck perdit

\JO

d~

frs nieilkurs princes. II

fit

la paix par goOt,

&

b

gu~rre

p'lr neceffite. ll ne.

goci

qit avec

fagelfe

&

prefqqe

fa.11~

rufo;

fon carackre

'.tojt

limp.le

, bqn

&

vrai; brave_, mais attachant peu

de

p rix a la

bravoure ,

fa

gloirt: etoit c1e maintenir

)es

lo.ix

&

de

rendre fos pe1.1ples

h~ureu x.

11

dl

vrai

qu'

il

d~truifit

clans le Nord l'eglife romaine; mais on

pc;

peut

en

acq1f~r

que l'ambi11on de frs

miniftre~

qui

c:lepuis cant

d~

liecles avoient envahi

1<1

plus belle par.

tie d11 Dancmarc\< , qui cant cte fois fqukverem

le

peuple contre fcs

fouverai;is , foufflcrcn t dans toutes

Jes .provinces l'efprit de difcord.;

&

d'independarice,

balancerent

&

fouveoc renverl"< rent l'autorite fupteme,

&

qqi auraient fin1 par txterm1ner les rois du Nord ,

fi

ces rois ne k s

avqi~n> p~$ t:~mrqiine~

C:l,ll'-memes.

( M.

J;>E $ AC):', )

C tJRJSTIElli'/

IV,

(

Hijlot'i•6

dt

Dq11c1i;artk. )

roi

de

D anemarck.

ll

n'avait quc onac: ans. lorfqu'il !'ucce.

oa

a

Fr~deric

II.

fen

per". Qu<1tre regens prirent

en

Jnain les renes du gquvernemept, tandis que des mai–

t res habiles n illoieot

a

l'eJuc4cion

dt1

jeune roi.

11

etudia

ks

lanaucs des nations'

le1,1rs

interet,s ,

leur~

~nceurs;

on fie° marcber· d'un pas egal l.i culcure du

· corps

&

celle

de

l'efprit. II devint leger,

~drait,

ro•

bu~.~ ,

&

daos k s exercices

cffa~a

tOU!\ fos courtifa ns.

JI

fut couronne )'an

1596;

CO.lll(l\C:Ota

a

·gQ\lVel',n~r

par

lui-meme; s'allia avec \'elet(eur de Brandcbourg , en

epoufant Anne-Catherine

fa

fi)le; .refuf11 1fc ncrer dans

Ja g1Jemi de: la H ollande centre l'Efpagne ,

&

confer.

va !es 1hats clans um; paix profol\de, taodis qu'une

partie de !'Europe etoit en fcu. II Ci uda

~droicemi::ot

Jes pieges que l1.1i tendoit le roi

de

Suede, pour re–

veilkr !cs anciennes q1Jerelles qui avoient

co(1 ~e

tant

cle

fang aux deux nations. Tout

~toit

1\

calme

d~ns

Je Danemarck, que

Chrijlier11

crut pouYoir fuivre

Ii:

penchant <le fon cceur qui l'entraioQ;t vers

I'

Angk.

terre.

JI

aimoit tendrement

fa

lceur, que Jacque

I.

avoit epoufee: .fon. abfen: e ne

foe

point fond\:e

a

les

:(ujets , oi

a

lu1-,meme

;

11 .

ret~o~:va

ks affam;s dans IQ

meme ordre

OU 11

les avo1t la1ilecs.

Ce prince fuivoit

tou)o~rs

fen plan pacifi9u;, lorf–

que la jalaufie des Suedo1s

~

par des .

proce~es

crop

t;!urs

re11eilla celle

des

Dano1s , a!foup1e par

I

humeur

t ranquille de kur prince.

CbriJUern

e~aya d'er°.~1ffer ce~

gerrncs

dt!

difcorde : on conv1nt d une conterence a

W ilmar; mais Jes Flaifirs

de:

~alm11r arr€t~ren~

ks

~m·

CHR

ball'aeleurs P anois ,

&

leur incontinence

fut

la caufe

d'uoe guerre. Les Suedois cheques , manquerent aux

egards qu'ils devoient

a

Chrijliern.

Ce prince ne garda

plus de m6nagement envers

le

roi de Suede ; les elprits

5'aigrireot, s'echaufforent par degres , la guerre fur

de–

clarfo,

Chrijliern

entra clans Calmar l'ep6e

a

la main

I

mais le chaceau fit une vigoureufe rffiftance. Seit hor–

reur de la guerrc, foit got'.1t pour l'admini!l:ration in–

tfrieure,

Chrifliern

rentra en Danemarck ,

&

lailfa le

comrnandement de fon arrnee

a

L'ucas Krabbe, qui

fur

tue

pcrn

de terns apres dans un combat. Chri(liand.

!tall fut pris par Cl:ratageme

1

la flotte Suedoife fur bat–

tue,

&

la fortune

fc

decida pour les Danois; ils fircnt

plufieurs conquc!tes importances , forrirent vainqucurs

de quelques

rencontre~

meurtrieres. Charles

IX.

irrite,

en voya un cartel

ii

Chrijliern.

Ce prince

y

repondit

par des injures. II difoit , entr'autres chafes,

qu'il s'np·

percevoit bien que !es j ours ca11iculairer n'iloient pas encore

pnjfes

po11r

Charles IX.

&

q11'ils opiroient dans fa

felt

aw e loute

leur

f orce.

ii

dif'oit enfoite:

i/

vn11drui1

mieux

que tu Ju/fas renfermi dam tm

poille

cbaud

,

que de

Je

bal·

Ire awe nous.

Ceprndant le fort des armes ne carda

pas

a

changer: la maladic:

commen~~

la ddh uCl:ion des

Da•

nois

1

la faim rrndit encore leur lituation pl us alfrcul"t ,

&

toute l'armee

fo

diffipa. Sur ces entrcfaires ,

Gll(\a.

ve· Adolph~

man ta fur

I~

trone de Suede ,

&

peu

d~

tems apres, la paix fut conclue avec le Danemarck.

Chriflimi

fut contraint da rcndre Calmar,

l'lle

d'Oe–

land

&

le

fort

de Risby. Bientot la levee des impots

fo r le detroit du Sund , excita un nouvel orage; mais

la prudence de

Chrijlier11

fut

le

conjurer. La republi.

que de Lubee d'une part; de l'autre, celle des Pro–

vinces-Unics !e pbignoient des encraves que ces im–

pots mettoienc

a

lem commerce.

Chrijlimz

rcfofa d'abord

de k s fupprimer

1

mais l'empereur ayant pris

le

parri

des

republiques, le prince Danois fentit qu'une nou–

velle guerre devoreroit plus de richelfes en un an,

que la levee

de

ces impocs ne pouvoit lui en pro.

duire en dix ans; ii

les fopprima. Cet amour du re–

pos public , l'rngagea

a

fe

lier etroitemcnt

a~·ec

Gu–

ftavc Adolphe; ii cut unc entrevue avec ce jeune

he.

res ,

&

le creur fut de

moiti~

dans leurs entretiens.

L'Allemagne etoit alors en prnie

a

routes

\e~

furems

de

la

guerre. L'eleCl:eur Palacio

&

plu!ieurs autres prin.

ces , foulcves centre l'empereur, avoient ete profcrits,

depouilles de lc:urs domaines,

&

mis au ban de !'Em–

pire.

Ch1·ifliern

elfaya d'abord d'appaifer

le

monarque1

mais ayanr cmploye , fans focces ,

ks

voics politiquc ,

ii rffolut d'embra!fcr, Jes armes

a

la main, la de.fenfo

de ces illuftres malheurcµx.

II

marcha done

a

la tetc

de fon armee , ne fit pas une operation un peu im.

portante, fans fai re auparavant offrir la paix

a

!'cm.

pereur ; defendit, fous ks pcincs les plus feveres ,

de

troubler !es travaux du payfan: fes foldats forent par–

tout !es prntetleurs de

leurs hotes ,

&

nc

laiITerent

aucuoe trace de leurs pa

If

ages.

U

ne guerre eatreprilo

plr

lln

motif

fi

beau, conduite avec rnnt c!e

modera–

tion, meritoit un fucces plus heureux; ks Danois

fu.

rrnt vaincm en pluficurs rencontres; cnfin, apres avoir

fi

long·tems olfert la paix

a

fes ennemis , ii fut con–

.era

int de rccevoir l\li-meme en

1629,

les conditions

qu'ils voulurent lui impofo r.

l..i1

plus dure etoit la

ceffion des !ks de fremeren,

&

unc partie de celks

de

Warde

&

de SuIde, que

le

roi fut force d'aban–

donner aux maifons de Slewigh

&

de Holnein Gotcorp.

A

pcine deline d'une guerrc aulli ruineufo , ii no

foogea qu'a en reparer les ravages. La ville

de

GJu.

ckflard

~voit

ete depeuplee

&

prefque detruite par u.n

liege long

&

meuHrier: ii rffolm d'en relcver

b

rui–

nes, de la rendre riche, belle

&

floriffa:He;

ce

fut

dans carte vue qu'il ordonna que taus les .vai!frau.t

qui navigeroient fur l'E lbe paieroient une fomme

con–

fiderable. L a ville de Hambourg murmura de cette

impofition, qui genoit fon commerce.

Chrijlier11

repo~dit

a

fes murinures par des menaces : les elprits s'a1gn–

HIH

&

l:i

gu~rre

fot

de,lm!e;

tile

durn peu de J.erns,

lie

ne