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u su

roit J'el'dU; Dieu ferojc

gri~vement

olrenfé, l' em·

pronteur feroit léfé, voll, mal] aeré. Mais rappei–

Jez-vous feulement · le cas·ou vous lees du lucre cef·

{anr;

&

au lieu d'exiger un profic en vercu du prlr,

ne l'e"igez qu'a titre d'indemnité,

titulo

lu~·ri

ctjfon·

tis:

des·lors rout rencre dans l'ordre, toure jullice

s'accomplit, & les théologie19s font facil•faics. Tanc

il efl vrai qú'il n'y a qu'a s'encendre p0ur c!rre bien·

t~r

d'accord. En eff'et il faudroit erre bien

déprav~

~!OUr

fe rendre coupable

d'tljurt

en impucant le béné–

fice du

pr~r

au prlt meme, randis qu'il efi aifé par

un rerour d'intenrion, de rendre

tou~

cela bien lé–

gitime.

Le dirai -je, fans faire

tort

~

nos adverlaires? Je

les trouve en général plus ardens pour foutflnir leurs

opinions, que zélés pour découvrir la véric!!. Je les

vois d'ailleurs

toujours circonfcrits daos un petit

cercle d'idées

&

de mots;

ti

bieq

a,veugl~s

enfin p!Jr

les préjugés de l'éducation,

~u'ils-

ne

~onnoitl~nc

ni

la narure du jufle

&

de l'inJUile, ni la dellin¡¡tjon

primicive des lois, oi l'art de raifonner conféquem–

menr. Qu·•j( me foit permis de

l~ur

demaoder fi les

plus grands enoemis de

l'pforf

font dans l'ufage de

prlrer

gratis

la moirié ou les rrois quarcs de leur '

bien; s'il ell Qne famille daos le monde, une églife,

c:orps ou commun:¡uré, qui prcce habicuellement de

grandes

fomm~s,

fans · fe méqager aucun prqfir?

Il

n'en ell poin,.t ou il n'en ell: guere;

lll{igl4nt ontt'll

gravi11

&

importpbi{ia

f;f

imp(m~nt

in /Jf!meros

h~mi-trum,

dígito

titltern

ji,,

lfO/tqlt

ta

moverr.

M.atr.

xxiij.

..._, Le défintér'ctleinent n'eft que poar le difcours;

des ·qu' il ell: quefii0n de

la

pratique, les plus

zél~s

veulent profiter de leurs

~van~3ges.

Tmn le moncle

críe conrre

l't~{ure,

&

tOUt le monde en ufuríer; je

l'ai prouvé d-devant,

&

je vais le prc,IUver encare·.

On ell:, dit-on, coupable

d'u.fort

des qu'on

re~oic

plus qu'on ne donne; ce qui né

s'er¡~end

d'ordina·ire

que de l'argént prété. Cependan·t

1'9

gratuité du

pr~t

ne

fe

borne pas la. M oi'fe dit de la p:¡r-t de Dieu:

vous ne

~irerez

'3ucun intért!c de votre frere, foit

que vous luí pretiez de l'argem, du gr3in ou quel–

que a_!ltre chofe que ce Pl!iffe ltre.

Non .ftrnerab'i.r

jrtttrt

tflo

•il

ufur11m

fuc1if!ltlm, tuc

(t>11ges

nec

r¡uifm–

libet tllian1

rem.

Deut.

~xiij.

19.

11

s'e"plique en–

cort" plus polirivement

an

méme endroit, en difaot;

vous préterez

~

votre frere ce dont il aura befoin,

&

cela fans exiger d'intérer.

Frt~tri

tufl

abff!tle

ufi1•

·

ra

id

t¡oo(i

indiget

commodabi¡.

Donnez,

ic le

Sau–

veur,

a

celuj qui VOUS dem!lnde,

&

ne rejerrez point

-la

priere de celui qui veut emprunter;

t¡ui

prtit

a

te d11 ei,

f:l

volr11ti

mut1111ri

tJe

J

te

'll'l/erl(lris .

\1acr.

4'-·

Mais

.fi .

ces maximes foqt 0\Utant de préceptes

~

com-

me

le prétendent nos adverfaires, qui d'euK

&

de

nous n'aura pas quelque

tl{urc

a

fe

repro~ner?

qui

.d'entre eux n'e"ige pas les dimes, les cellii

ó¡

ren(es

que leur paient des

malheureu~

hors

d'~rar

fouvent

d'y

fatisfaire

>.

Qui d'emr·e eux ne loue

p~ s

qoelque

portian

efe

terre, qQelque logement ou d"ependances

i

de pauvres gens emharra.(fés pou•r le

payem~nt

du

loyer ·? Qui d'encre eux ne

congédi~

pas un locatai–

-re infolváble? ·Eft-ce la érre fidele a ces ·grandes re–

gles,

fratri

tuo

abfi¡flt-

t~:for(l

id

quo

i f1diget

cr¡mmo–

íia~iJ';

qu;

.ftt#

a

tt da

ei,

&

volmti

mutu~ri' ~ t~

lit

avert~ru?

Qu'on ne dife pas que je cunfo_nds

i~i

t.a.

locat~on

avec le fimple pret.

Ert

effer, l'mrentron d.e D teu

qui nous e(l mañift-flée dans I'Ecriture, ell que (\uos

trairions norre prochain, fur,tout s'il

ell

d~ns

la dé–

tre(\e, <;omme notre fl·ere

~

notre amr, comme oous

demanderions en

p~reil c~s

d'ecre traités nous ·m

t..

mes; qu'ainfi nous lui pretions

grati~

daos

fon be–

foin de! l'argenr . du graio, des í1abirs

&

coute autre

chofe,

quam}ibet

aliatn rem,

dit

1~

t('l(te facré, par,

c:onféquenr un gtre quand

il

fera néceflaire.

JI

etl

die an Lévitique,

xxv.

3'i.

craignez votr e Dieu,

&

que vocre frere trouve un afy le aupres de vous,

ti–

me

Dew.n

t!Jft{n Ht

vivere

po/jlt

fra¡tr

~fltl.f

ll/!Ut_l

te.

Tour cela ne comprend-il qúe

le prec d'argent? &

de

rellco~

regles d'une

bienf<~ifancc:

générale n'enlbraf–

fenr-elles point

la

loca~ion

gr.Hutte

?.

L_'homme de

bien

p~nétf~ d~

ces maximes,

e~igera-t-

il. le loyer d'uQ

frere qui a

d':iilleur~

de la peine a vivre ?.

Ir

ell dit

enco re au

D<.>m~ronome,

xv.

7-

Dabis

ti,

nec

agu–

·tuidq111!.1i

f_a_((i(l::

in

tju~,

1J.w•lfitfl.tibur·

.(ublevantlis

;–

point,

d~

rallons ou de pretextes a oppofe¡· de la pare

de

l'homm~

ricJ:¡e pour e(quiver

l~obliga~ion

de fe–

aourir le plalhe\lreu»; que ce foit par .un prec, .Par

S U

S

une location ou pu un don pur

&

limpie c'ell tour

un:

dabi.r ei , tu,· agts r¡uidpiam callidt

¡;

tjt

11

n~ttffitalibus ju/Jitvandis .

Vorre frere a befoio de ce morceau de terre de

ce petit jardín; il a befoin de cette chaumiere' ou

d~

certe chambre que vous n'occl!pez pas au qua–

trleme ;

11

vous demande cela

gratu,

paree qu'il ell:

daos la - détreíle

&

dans l'affiiclion,

&

quand vous

lui en accorderez pour un cems l'ufage otl le

pr~t

gra•

tuir, cecee perite générofité ne vous

eml?~chera

pas–

de vivre

a

l'aife au moyen des reflollrces que vous

avez

~illeurs.

Cependanc vous ne lui accordez pas

cer ufage

a!ifque tifura;

vous en demaodez le prix ou

le loyer, le cens ou la rente; vous

l'~xigez

meme

~

la

rigueur,

&

vous congédiez le malheureux , . s'il

manq ue de facisfaire; peur-lrre

vende;~:-

vous fes meu·

ble's , o u vous o u vos ayans caufe, car tout cela re–

viene au

me

me. Ell-ce la craiter votre prochain com–

me

vo~re

frere ·, ou plut6r fut-il jamais

d'tljtlrt

plus

cri¡tnte

~

N

e trouvenez-vous pas bien dur, fi

vou~

~tiez

vous-meme dans la mifere' qu'un frere danl

l'aif¡ance & dans l'élévaclon ouBiiac pour vous les ma,–

ximes

d~ I'Ecri~ure

& les l'eñtirnens de l'humanité ?

& n·e

fente~-vous

pas enfin que celui qui tire des in–

~ér~~s. rnocliq_~es

du négociant

~

de l'homme aifé.; ef}

.Jpfinrment molos blamable, morns qur .,

&

moins uf&i·

rier que

vo~s p

·

Quoi qu'il

~Íl

foit, nous l'avons dit ci-dev3nt des

·princes

légi-slaf~urs

, · nous dirons encare mieux

de

l'l~re

fupreme

1

qu'il n'a pas donné des lois aux h0m- ,

mes pour le plaifir de leur commander; il l'a fa·it;

·pour

les reur!re plus julles ou, pour mi.eux dire,

plus fueureux , C'efi aiaii qu'en défendam

l'u{urt

aur

Ifraelires daos les cas exprimés

a

u te.,te facré, il vi–

foit. fans doute au bien de ce peuple unique qu'il

pracégeoit p.articulieremeot,

&

auC)uel

il

don na des

.réglemem favo a'bles qui ne fe

font pas perpétués

jufqu'a nous. Cependanc·

fi

pour

f~ire

le bien dé une

de peQ(lles moi11s favorifés. Dieu leur avoit ioterdit

l'ofM·e

en

g~néral, m~íne,

comme

op

prénend, vis–

a-vis des ric;hes ,

·¡1

auroit pris une• mauvaife voie

pour arriv-er

a

fon

bur;

il

l~auroir

.manqué, cornme

l'emper eur Bafile, en ce qu'il auroit rendu les

pr~ts

fi

d itfi.eiles

&

fi

rares, que loin de diminuer nos maux ,

i.l auroit augmenté nos miferes,

lic;ureufement la

n~eeffiré

de

nos

communication~

CJ

rnaintenu l'ordre

n~turel ~

índifpenfable; eoforte

que

cn~lgré l'opin i~n

& le préjugé, malgré cant de

ba11rieres oppofées en divers tems au

pr~c

luc;ratif,

h

jufte balanpe du commerc-e, ou la

loi conftancc

de l'équilibre moral ,

~·efi

taujours rendue la pl·us

forre & a toujours fait le' vra1 bien de la fociécé.

Elle a trouvé eofln l'heuroux moyen. d'éviter

le

bla.

me

d~une

u.fore

odieufe; & des·-la contente de l'ef·

fentiel qu'on lui accorde, je veur di re

l'intér~c

com•

penJatoire, le

re,ompnifiJtiontm

damni

<le

S.

Tho·

ma·s, elle. ¡1bandonne le relle au" dilcuffions de l'é•

col

e,

~

lailfe les efprits jncoof¿quens difp.utet fuf

des mots.

·

·

Monts tle pié#.

Les

monts de piété font des éta–

bli(femens fort communs en {talie,

&

qui loot faits

avec l'apprabation des papes, qui paroiílent mt!me

l\Utorif~s

par le concile de Trente,

fe/f. ,

XX/l.

Du

refte • ce foot des cailfes publiques ou les pauvres

&

a

u

tres gens

embarraflé~,

VOIIt empl'\tnter

a

inté-:

rlt

&

íur gages .

Ces monts de préré oe font p:u ufuraires. dit le p.

s~melier

; notez bien les

raifons qu'il en . donne •

, <;es moots de piété

~

dit-il, ne fonc pas ufuraires ,

, fi

1

1

'Qn

yeu~

faire attention

a

tOUt~S

ies

(OIIdÍtÍtltiS

, qui s'obfervent daos ces fones de

pr~ts

.

,, La

prqmiue,

qu'ón

n'y

pr~te

que de

ce~tain~s

,

fommes, & que pour un tems qm ne pafte Jamars

,._ un an,

a~n

qu'il y ait touiour!l des fonds daos la

, caiíle. la

fecond'e

,

qú'on n

1

y

prtre que fur gages,

, paree que comme on n'y

pr~ce

qu'a des pauvres,

,

le

fonds de ces monts de piété feroit- bient8t- épui–

,

fé, fi

l'on ne prenoit pas cette précautian •.. , ... La

,

troifieint,

que quand le tems preferir

p~mr

·le paye 7

, mene de ce qu'on a emprunté ell arnvé,

fi

celua

, qui a emprunté ne paie

p~s

, on vend les gages ;

·,., & de la fomme qui en rcv;enr on en pread ce qui

, eh dd aú mont de piété

>

&

te relle- fe ren.<J

a

qui

~ .

le gage :¡ppartient. La

fJIIIIt.r..i(flleo

co.ndition ell: ,

¡,

qu'·outre

ti

fomme principale qu'on rend au mane

, de plété, on avoue qu'on

y

.paie- encare une cer–

:; taine fomme . . ,

co,f.

p.

199·

' Touces. ces. diipo6tions, co111me l'on voit ,_ por·

·

tent