U S ·U
R íen de plus fruélueux daos l'état que cette équi·
table communicacion entre gens aifés, pourv.u EJU.e
~e
pre c qui en efi le moyen' offre des ·avan cages
a
toures les parties. De-l a naic la circularion qu i mee
en ceuvre l'induihie
;-4._
l 'i ndull~ie
empl oya nc i · fen
tour l'i ndi rre nce, fe s ceuvres rammenc .tan
e
de mem–
bre ~ engo~rdis ,
qui f.1ns cela, devenoienc
inu~iles.
Lt délire de la plupart. des go11verneme11s,
d1c un
célebre moder ne,
jt1t tle .fe croirc pt·ipofls
¡f
~~ut
fair e
&
d'ag ir
en
cor¡féque1Jce.
C'ett par une luJte
de c;ne perlua tion
fi
ur<J inai re aux législareurs, qu'
au-lieu de lai f!'er une enrien:: liberré fur le commer–
<'t: ufuraire comme fur te commerce de la laine ,
du beure
&.
du fromage ' au-lieu de fe repofer a cee
égard fur
1'
équ.ilibre moral , déjil ,bien
~apable
de
maintenir l'éga l1té entre les contraé.rans.;
1~s
on.t cru
tlevoir faire un prix annuel pour la JOUiílance de
·l'argenr d'aurrui. Cecee fixation e!l: devenue une loi
dao s chaque étar,
&
c'ell <:e pri x connu
&
dérermi–
r:Jé, qu e nous appellons
ufure légale ;
frui~
civ il ?u
Lég itime acquis au . créanc1er, comme une mdemmré
raifonnable de l' ufage qu'il donne de ion argent
a'
un
emprunteur qui en ufe
a
fon profic.
C'e!l: ainli que les hommes en cherchant leurs pro–
pres avancages avec
13
modérarion prefcrite par la
J.oi,&
q Di feroit peuc-erre alfez balancée par un con–
fl ir d' inrérecs, encreriennenc fans y penfer, une ré–
ciprocarion de
ferv i c~s .
&
d'ucilités qui faic le vrai
four ienc du corps poht1que.
M ontrons
a
prérent que nous n'avons
ri.enavancé
'jufq u'ici qui ne fo it conforme
a
la doélrine des ca-
fuilles.
·
C'e!l:. une maxime cont1anre dans la morale cbr-é–
tienne , qu' on peut recevoir l'íntér€t d'une fomme,
toutes le foi s que le prec qu' on en fait entratne un
profir ceílanr ou
ru1
dommage naiílanr,
lttcrttm cif–
/ims aut áamnttm emergens .
Par exemple, Pierre ex–
po le
a
P aul qu'i l a befoin de mille écus
pou ~
rer–
r;n iner une affaire imporcan'te. Paul répond que fon
arge nc efi p lacé d3ns les foHds publics, ou que
s'il
n e l'etl pas aéluel leme nr' il efi en parole pour en
faire un emploi rres-ava ntageux; ou qu' enfin il en a
b efoi n lui-ml'me pour répa(er des barimens qui ne
fe loueroieot pas fan s ce la . P ierre alors
f~ir
de nou–
vell es i_nllances pour monrre r le cas preflanr ou
il
fe rrouve,
&
dérermine P aol
a
lui laiílc:r fon arge nt
pendanr que lques ann ées ,
a'
la c:barge' comme de
rai fo n,
d'
n payer l'intér c! r lega l.
D ans ces circon!l:ances les oafui!l:es reconnoiílenc
' unan imement le lucre ceílant ou le dommag e naif–
fa nr;
&
conviennenc que Paul eíl: en droi r d'ex iger
de
Pi erre l' intén!c légal ;
&
ce
e
imérec, diíenc-ils , n?ef!
.p as ufura ire ; o u, comme il s l'entendenr, n'efi pas
inj olte . Conful tez enrr 'a ucres le pere s¿melier done
l 'ouvrage furchargé d'approba rion s, eft propremenc
le réful ta t des conférences eccléliafliques tenues
a
P arís fo us le cardinal de Noai ll es, c' e!l:-a-dire, pen-
danr le regne de la fai n<'
&
fa vanee mora le.
.
,
~i
les in téré rs , dir-il , fonc proh ibés , les dédom–
" mage mens bien loi n d'e tre défendus, foQt ordon–
" nés par la loi naru rel le, qui veut qu'on <lédom•
, mag e ceu x qui fouffrenr pou r nous avoir precé.
,
Conf. ecclif. p.
2~4.
Les
faint~
peres. ,. fainc Au–
, g o
tm .
eocre autres, ljans fa lerrre
a
M·acédonius,
,; .ont expliq ué les regles de la jufiice que les hom–
" mes fe doivenc renclr.e mutu elleme¡n .
N '
onc-ils
' •• pas enfeigné apres J efus-Cl'¡rill qu' il s doivenc re
, rra-it.e r les uns les aueres, comme , ils fouh airent
, qu'on les traite eux·o1émes ,
&
qu'ils ne doivent
, ni refufer ' ni faire
a
leurs freres ce qu'ils ne vou–
" droieot pas qu'on leur re fu sa
e
ni
qu ~on
leur
fit.
,, Or cerre regle
li
jufit> n'e!l:-elle pas violée,
1i
je
, n'ind e rnnife pas celui qui en me précanr, fans
y
, c!tre obligé, fe prive d'un gain moralemenr cer-
, ; ca in,
&c.
,
1
!bid.
p.
2.So.
,
On
lit eocqre
a
u
m
· me vol ume, , que quand pour
, avoir pr¡!!ré on manque un gain probable
&
pro –
,, chain, le lucre ceílanc e/l un riere légirime; véri–
, té, dit le conférencier, reconnue par les plus an–
,, ciens canonifies Ancaranus , Panorme , Gabriel ,
, Adri en
V
L
&c.
qui cous formen
e
une chaine de
,
rr~dition
de puis plulieurs fiecles ,
&
aucorilent le
, riere du lucre celfanr .•... Ces canoni!les fi éclai–
~ ·
rés onr été fuivis, dic-·il, dans cette décilia par
~·
les évéques de Capors
&
de
Chllor.~s
.•.. par les
" théolog•ens de Grenoble , de Périgueux de Poi-
" riers,
&c.
lhid. p.
2.8).
'
.
§.
'fhq~as re~«;>nnpí~
auffi gue celoi
~ui
préce
peo~
u su
llípuler uñ
infér~t
de compenfaríon
a
caúfe de la
perce qu'il fait en prér:wr , lor fque
pa r-1~
il
fe pr ive
d'un gain qu'il devoir faire; car dir-il, ce n'ell pas
la vendre l'ufage de fon _a rgenc, ce n'e!l: qu'év irer
un domma{!e .
lile qui mtttrmm dat , poteft abfllue ptc–
cato in pafl:1m deducere cum eo qrú mntu11111 accipit,
recompen{atione•JJ danmi, per quod ji1bj/rabitur
:/ibi
aliquid qnod debet babere ; boc enim no11 tft. t•éndet·t
f~{itm
pecrmi.e , .fed damnmn ':Jita_re ,
JI.
ij.
qu.efl;
lxx~vúj.
·art.
2 .
Ou comme di t laint Antoni o·, par–
lanc de celui qui paie av anr cerme,
&
.qu i rerient'
l'efcornpre
trm,· non efl t!fiwa, r¡uia mtl/um tx buc
luet·ttm &onféquit#r, fid (olum coiijérvat
fe
úzdemnem .
Sec11nda parte
Jtimmtt
theol . tit.
1.
cap . v iij .
J e couclus de ces propoli tions que rous ceux qui
prl!rent
a
des g ens aifés .fonr dans le cas du lucre·
ceffant
Oll
du dommage naiOanc. En etft>t ,
a
qui
pe ur-on dire le mor de
S.
Ambroife,
prrljit aliis pt•
crmia
q11-e
tibi
otiifa
t:/l l'
Ou
efl l' homme qui ne
cherche
a
profirer de Ion bten,
&
qui n'ait pour cela'
des moyens moralern ent CGrs?
s·
il éroít cependant
potilble qu' un ,homme re rrouvíic dans l'érrange
hy–
pochefe que fair ce pe re, nous con viendrions volon.:
ciers que s'il p rc!roit, íl devroir le faire fa ns inré-'
rér;
mais
en
gén~ra
1 couc
pr~ceur
peu t dire
a
celo~
qui ecnprttnte, en vou s . remenant mo n argenr,
j~
vou s donne la p référence lur les fo nds public
1
fur '
l'h6 rel -de-ville, les pays d'écats, la eompagn ie
de~·
~ ndes ,
.&c.
fu r
le commerce
· qu~
je pourrors faire,
¡e négl1ge enfin pour vous obl1ger des gaim dont
j' ai une cerricude mora le ; en un moc je Iuis daos le
cas du lu c re cefl.a nc , puíf'que, J"elon l'expreffio n de
S.
Thomas, vou s rn'ó ccz
tln
profir que;: í'av ajs rléja,
ou que vous
emp ~ ~·h pz
cel oi qu e
¡· ~ llois
fai re-,
mihi
arifer.)· qttod af!tt habebrm;' attt impedís ne adipifiar
qttod eram
i~
vía babenrli.
/1.
ij.
c¡tt-eft
64 . ¡¡rt.
4·
11
e!l:
rlon~
¡ufle que vous rn 'accordiez l'inré-re c hon–
nc!ce que Je rrouverois ailleurs.
'
Cette vérité e!l:
a
1~
portée des moindres efprits ;:
auffi s'efl-ell e faic jour au-cra vers des pn'jugés con–
traires,
&
c'efi po ur cela qu'on admer l'inrérc!t dans'
l~s
.empruots puolics . de meme c(-lle dans les négo–
Ciattons de banque
&
d'efcompte; enforte qu'il n'eft
pas concevable q·u•on oCe encnre arraquer norre pro–
polition. Mai s il ell bien moins concevable qu e
S. .
Thomas
le '
merre
13
-deílus en col'ltradiélion avec lui–
mc!me; c' efi pourcanc ce qu'il fair d'une man iere bien
fenlible, fur-rouc dJns une réponre
a
J ac ques de Vi–
reree qui l'avoic confulcé fur cette matiere ; car ou–
bliant ce qu' il éta bl it li bien e n fa veu r de l'in tc!rc! t
~ompe n fatoire
qu' il appelle
recompenjationtm damni,
11 déclare expr eíléme nc que le do 1mage qui nalr d'un
payemenc fa1t avanr rerme n'aurori fe 'poinr
a
rerenir'
Pe lcompra on l'incérec, par la raifon, dir-il, qu'il
n'y a pas
d'tifUre
qu'on n.e pOr e!lctife r fur ce pré–
te~te ;
nec exm(atur p,r hoc qttod'folvmdo ante ter–
,11n'!.' 1
gra'l!a~ur
.
.. ,
q11ia eadem ratione pnj[ent
'({tl–
rartt excufar¡ omnes :
A1.:1 1s la Jfi0 ns
ce
rr~ d n U
dotlcur
s'accorder avec lui-m¿me
&
avec
S. "'
Anronin-;
&
voyons enfin
a
quoi fe réduit la graruité du prc!t
r~ll~
qu' elle
etl
pr-eícrire en général par les chéolo-
gtens.
•
Qnelqu'un, je le fuppofe, vous demande vingt
mille francs
a
citr!! d'em prunt'; on avoue que ' vous
n' ~res.
pas renu de les
pr~re r;
mais fuivaor la do'élri–
ne de l'éco le! fuppofé que vous arcepriez la
pro ~
po!ir10.n, vous devez prc! ter la fomme fan s en
~xi
g~r
d'111rérecs ; car fi voas ven<.l ie;¡: , rlir-on, l' ufage
d
~r¡e
fomme que vous livret pour un rems , ce fe–
roJt de vorre pare un protic ill icire
&
honreux
~
411e
uJit.re,un vol, un brigaRdage , un meurrre, un par–
n cJde; exprelfions de nos adverfaires
q~:~e
je c;opie
fide l~mc: o r:
en
~~~
mot,. vous ne
pouve~ r~ce·voir
au–
c:~n
tntérer. quo1que vous pr eriez pour un tems con•
fiaérabl e , quand vous ne demanderiez qu'un pour
cene par année .
L'uftJre
ell,
d if~ llt- i l s ,
ron t <:e qoi
augmeMe le
prin~ipal ,
ufora
efl
omnis acce/]io
adfor-
)
tem.
Cependanr 11 vous
r~!l:e
une r elfonrce con{olan–
re: comme
vos
vinrrc mili e fr am:s fo nc une ·grande
p~rrie
de vorre
f?rt~n~
&
qu'ils vous fonr néceQai·
res pour les befoms
d~
vorre famille; que d'un a,u–
tre q3ré
vo~s. ~e
manquez pas d'occafi n d'en cirer
un profir leg1t1me ,
&
qu'enfin vo u<.
~ces
roujourt
comme
parl~
S.
Thomas
in vía babenrli ,
vou·s pou–
vez fan s dlfficulré recevoir
P intéh~t
¡¿ga l, non pas 1
encore
un . co~p.
a
riere de lucre , nnn pasen vercu
du P.re.r
t¡_ttt dott étre gratuit,
dit-Ofl,
pour
t¡tl'
il ne
foi~
pa,s IVJttjte{con¡.
p..
3B3 . En
le prenant auHi ro ut fe.!
·
·.
- roit