,.
-'
• 1
u su
t ent le caraélet·e d'une
u jure
odieu f<:: ; on.
uc
p rere,
dir-on, qo'a des pau vre_s; qn tcm· p.rcre, fur gagcs,
p ar conféquent fans r ifq ues .
On
leur prcrc
pour un
terme a.flez court;
&
faute de pa yemeut
a
l' échéan–
.ce, on vend lans pitié, mais
~JOn
la ns p en e, le g ag e
de ces miférables: enlio
l'on .rire des intér ·ts plus
()U
moins forrs
d' uw;:
loímne
i~Jaliénée.
Si, comme
()11
uous
l'aflm·e, ces ¡i ratiques faa t utiles
&
légiti–
mes' &
pe.ut-en·e le iont·dles a bien des égards,
l'inrérc!t
légal que nous foucenous l'ell: in.finiment da–
vant".ige;
íl
l'e!l meme cl'auraat
pl.us, que la ca ufe du
J'auvre .y ell: abíolument étraug
ere.·
Nutre au.reur avoue qu'il íe .peur g lifler , des abu"
51
d.w s les monts de pi éré ; _mais celd
n'~m p ~ .:he
pas
1
<Ji.t-il
que ces mou ts ,
11
on les coo.lldere daos le
:: bur de !ear écablifleinen.t, ne ioient
u.~s-juUes
&
., e1ee,mprs
cl'tt!itre .
Si l;on confidere aufJi ·les
pr~ts
!ucrarifs, dans le
but d'u.tiliré que s'y propofenc
c~nt
les bailleurs que
)es
pren.eurs, que!ques abus qul peuvent s'y gliller
¡¡'empecheront pas
qu~
l.a
prati9ue n'en
(oitjufte
(!
,xemptt d'ujrtre.
·
·
1
Du
reíle, voici le princ.ipat· abu& qu'on appréhen–
de pour les monts de piéré, qu·'on appelle aulli
L,.om–
bars.
On cnint beaucoup qúe les uf
urierso'y
pla·
cenr ,des fommes fans les aliéner;
&
c
'ell-.ceque l'on
emp~che
auranc que l'ont peu
e,
en n'y
recevant
gue~
:re
que
des
fommes
a
coo!litucjó~~
dt:
rente; ce qui
éloigne>, d it
le
P.
Semelier,
to11s
/u
.foupfons
qt~e
l'on
ffJnJJe. cuntre cet établi(jemeut, de dfJ1lner
lieu
¡,ux u{tlriers de préter
a
intfrit
. '
Ma1s
qu'importe au pa-uvre qui empr-unte au mont
de
piété , que
l'~trgent
q,u'il en tire, vienne d'un
conflitu.tnt, plutóc que d'un
pr~ceur
a
terme.
S.i
condicion eo ell:-.!lle
moi~1s
dure? Sera-t-i! moins te ·
nu de pa,yer u
o
intérc!c fouvent plus que 4égal, a
gens irupiroyables, qui ne donnerou poinc
a
e repit;
:qui fauce
de
payement
vendn~nt
le gage fans quar:–
\:ier, & cauíeront touc-i\.coup trence pour cene de
pene
a
Pemprunteun combien d'ufuriers .qui
fon~
plus traitables! Uavantage du pauvre qui
a
·recours
a
u Lombar, éranc
d'y
crouveE de
l~argent
(lU
moio–
dre prix que faire fe peuc, au-lieu d'inliller
d~ns
u_n
~el
écabliíiemetu pour avoir de 4'arge¡;¡t <Je conílitu–
'l:ioh, il feroic plus utile pour le pauvre de
n'y
ad–
metrre s'il étoit P,()llible. que
d~s
fomme$
pr~cées
a
..-crme, par la r
ailon qu~'un
cel argeat etl inoíns cber
&
plus facile
a
c.rouv.er.Mais, di t-on, c'eft que l'un
ttil
bon
&
que l
'aurre ell mauvais,
c'eft
que llun ell:
permis,
&
que l'amre ell:"
Mfendu~.
Comme
ti
le
'bien
&
le mal en maciere de négoce, ne dépeodoi t
q.utt
de nos
opinion~
; comme fi en ce genre, le plus
&
le moius de
nuifance
ou d'utilité, n'étorent.
pa~
.(a
raiíon
cot:~O:itu~n~~~
& ·¡a mefure invariable du
jull~
&
de l'inJuíle.
Enfin on nous
dit
d'apr~!
Leon
X.
que
fi
dan6 ·
les m'onts de. piété ,¡ ,on
re~oit
quelque chofe au-dela
6 ,
du principal , ce' u'ell: pas en vertu do pr!t, c'ell
, , pour l'encretien des un:;_ciers ,qu¡
y
font emplo–
~·
yés,
&
p.our les dépenles •qu'on ell:oqligé de fai•
~ .
re . .. . ; . Ce qui n'a, di r-on, aucune apparence
; , de mal,
&
oe donne aucune occafion de péché.,
Jbid.
p.
3oq.
O'honn4tes ufuriers diroBt, comtne
L ean
X.
qu'ils ne prennent rien en vercu du prih,
m ais feu lement pour Jaire íublitler leur famille
au
m ayeo d' un négoce ou !ls menenr leurs
foins
&
leurs fonds ; négoce . d'ailleurs urile au pu!>lic, au·
rant , o u plus que celui des IJ!Oilts de piété , puifqua
no~
ufuriers le font
a
,des conditions' moins dures.
Ma rs n.'allons pas plus loin fans remarquer un cer–
cle vicieux , ou rombenc nos adverfaíres , quand
ils veulent
prou1Je~
le prétendu
vice~
de
l'ujitre
lé–
gaJe .
Les canonill:es préteudenr, ,
av,c St. Thomas
,
,,
qr1e
iu Jois pujitives
1Je
dijendelttji fortement
l'u–
,
fu re ,
que paree qttle/Je
tfi
ttn
pé~·hé
de
fo
11at11re,
&
par
elle-mime.
Con~.
ecc l.
p.
4 77·
Dal'~
pecrmia11J
m11tt1o
ad 11}11ram nM
uleo
efl
peccatt1m
quza
ef
l; pro–
i;ibitum,
{ed
pfJtitls
ideo
efl.
probibitu~ ,
t¡t~ia
ejl.fe–
cuJJdum
(e
peaatmn ; t'jl
Cl) ti/J
,contra
J1ifltuam
nattt·
Yalem.
Thom.
que{l .
q.
de malo. ¡;rt. iv.
Sur cela
v o' ci la rerlb ion qui fe pretem·e naturellemenc.
L'
ufor-e
n' écaor prohibée
1
comme ils le ·difenc ,
que tur .la f'l poofl{ron qu'elle etl un pé hé de fa na- .
wre,
qma ejl
ficunilrtm
.fe
peccat11m;
fur a fuppofirion
q ~
1
~lle
ell:
contrai1'~.
au droir
na_rur~l,
quía ejl
contrajtt–
J!ttz_am_
n_aturaüm;
s rl _ell: une fots b1en
prouv~
que cecee
fu p potmcn~
e(l
gr:uut~e
1
qu' elle
o~
a pas ·moiodre fon.
u .su
dement; ·en un mot s'il eíl démonrré qu e
l'11(urr
n'el\
pas injulle
de
fa narurt', que devicnt une prohibi–
rion 4ui ne porte qu@ fi-lr une injuttice imaginairc:
¡
c'ctl c
e que nous allons
~uminer :
Le
.conr.r.at.u{urair
e, ou le prft lucraüf, n'attaque
point
lacliv~nité ;
les
l1oram.eol'ont imaginé pour le
bien de leurs atfaire
s, & cene ntfgociation n'a de
rapporc qu'a eux dans l
'ord.rede
l'é'!u~té
civile. Dieu
~1e
s'y
intérefte que p
our yma,intenir cctte
~quil:li
précieufe , cene
éga.lü~ti
nécetlaire
d'
un mutueJ
avantag.e; or je l'
aiprouv~
cj.;.dc.vant,
&
je le
re–
pete -;
on
trouve eerte J.1eureufe propriéré dans le prt'!t
lucratif,
eu ce que d' un e pare le créaocier ne fait
~
l'emprunt
e.ur{jlie ce qu•' il accepte puur
lui-m~me;
ra ifon
a
l
aqu elle je
11' dÍ
point eiJ('OfC
U
de I"CpOn(c,
& qu.e
d~
l'
auc.re~
chacui¡
y
-pro.fite éga lemcm d.: la
mi.fe.·
Lamife de l'emprunreur
e.fi·for. .indullrie, cela
n'etl.
p~s
conce-tlé ,; mais une
autre vériré
nou
moins
certaine ,
c'efl
que
la
mi[e
du
pn! ceur el.l une indut:.
trie encorc plus graHde .
On ne
corrficlcre pas que
ie fac de mili e louis qu'il a livr.!' renferme
peuc-~crc
t>lus de cin¡;¡.uanre année.s d'uue é conomie indufirieu–
fe, dont cette íomme ell le rarc
&
le préde,ux .fruic;
.fomme qui fait un enfemble, une eípece d'individu• '
done l'emprumeur prolh e
a
íon
a~te
&
rouc
a
la fois-;
ainfi l'avanrage ell viti-ble ment de f0n c3cé, puilqu'il
ne eonflicue que quelques mois, ou
ti
l'on veut, quel–
ques années de fon rra,vaii; tandi-s que
~e
créancier
ru ~< r
de
fa
pare couc le travail d'un demi úecle. Voi-
la done de .fon có•é une \'ér irable miíe qui légitnue
i·'inrér~r
qu'ol) lui accorl.'!e :
auffi
les parcies aétives
~
paffives, les
!Dailleurs
&
lcli preneors publiem:·
hamement cene légitimicé,; ils avouent
d~
bonnc
Íoi
9u'ils ne font point
lét~s d~ns
le
pr~t
-lucrarif, que
par conféquent cecte négoci acioo n'eft pas inique,
vu, comn:¡e oo l'a dir, qu'-il
n>y
a pas d'injufiice ou
H
o'y
a pas de ll!lion, & qu'il
n'y
a pas de lélion
daos
.un commerce
ou
l'on fait auK autres le traite–
mene c¡u'on ag rée pour íoi -mi!me, dans un comrner- ',
ce enfin qui .opere le bien
~es
parcicu.lieis
&
celui
du pubtic.
.
ees raifons prifes dans fes grands principes de
1'4:–
quité nacurelle, fonc· impreflion· fur nos advcrfaires; ·'
&
ils en paroiflent tcllemeoc ébranlés, qu'ils n'ofenr
pas les combartre de front; ce pendan
e
comme l'olll·
toricé enrraine
~
que le préjugé aveugle,
&
qu'enfin
il
ne faut pas fe
rendre , voicri
~romme
ils
cachent
d' échapper : ils précendent done
q~t:
la honré du
prec lucratif ne dépend pas · de !'utilicé qu'en peu–
vent rirer
le~ p:~rtie.s
inrérelt"ées,
paree
que,
dife nt- .
ils,
des
qtt'
il
e(/
Í1¡auvaú de
(a
nature,
&
oppofr
,1
J'équité
ml&ure/Je ....
j¡
ne
peut
jamaí{
deve1Jtr
Jici·
'' .
Couf
e~
el.
p.
16r.
conclufio n qui ne feroit
paa
mauvaife,
fi
el
k
n'éu~ir
pas fondde lur une pétirion
de príncipe , fur une fuppo6tion done nous démon–
rrons la faulfecé. Entin la raifon ultérieore qu'ils em- .
ploienc corme l'équiré de
l'ufore,
railon qui com·
,
plerte
k
c ercle vici.eux que nous avons annoncé; .
c'ej/
qu'eiJe
ejl,
difent-
rls ,
CQ1Jd111n11ée
par
/a Joj
de
Dieu .
1hid.
p .
~63 .
··
Ainfi
l'ufor.e
n'ell: condamnée,
di
c-on d'abord, que .
paree ·qu ' elle ell: iojulle ,
quili
eft
cu11tra
ju{litialll
NatNrfllcm:
&
quaod· o0us r·..:,JVe rtom cette Jojullice
prétendue par des railoonemens inviodbles, on noos
dit alors que
l'rlji1re
etl injulle paree qu'elle efl con•
damnée . En bonne foi, qui fe
laitle
díriger par de
tels raifonneurs
1
fe lai{fe
c~nduire
p.irdes aveu.
gles.
.
· Apres avoir
prou~é
au" tbáologiens qu'íls font en
conrradiélion ·avec eux-mc!rnes,
arra chons~oous
a proa–
ver la
m~me
cho f'e
aux minillres de nos lois.
O
u
·peut avaocer en général q¡¡e le droic - civ il a tou–
jours éré favorable
au
p re t de lucre .
A
l'égard da ·
l'anriquité
cel ~
n'ell pas doureux: nous voyons qua
c)1ez les Grecs
&
ehez les Romaios ,
1'
fl.fure
étoit
permife corpme roqt aurre négoce, & qu'clle
y
étoia
cxercée par rons
166
ordres de l'état: oo fa ir encare
que
l'ufq~<e
qui n'excédoi t - pas les bornes prefcrites ,
n'avoir rien de plus re préhenlible que le profit qu¡i
rev enoir des
~erres
ou
de~
efclaves;
&
cela non•feu•
lement pend¡tnt les réríebrcs de l'idolatr 't:, ,nrais eo·
con: daos les beaux jours du chrillianifme; en forre
que les empereurs les plus íages
&
les plus
reli~
gietn l'autoriferenr durant plulieun fiecles, faos que
perfonne réclamac conrre leors ordonnances . Jufli:–
nien le concenca de mo,iérer !es
intér~cs,
&
de· dou,–
~e
poL¡r cenr, q lli étoir le t<iux ordinaire, il _les fix¡¡
PQIJr