VER
tran~cre
que
no~s-ml!mes ~
Uar
~u
fin les
grands
mou
n'cffrent
pas
tou¡ours
des
tMes ¡u!les
é?
préciíes. Si
la
"~rtu
e!l aimable,
e'
cft fans douce paree qu'e-lle
con(p íre
a
norre boAheur,
~
norre perfeébon qui en
e!l infépar3bl.e·; ,
fan~
cela
•)e
ne
c~n~ois
pas ce .qui
HOUS
portcrort a l'a1mer, a
1:1
culrrver. Que nl'Jm.
porte
a
moí
cet ordre ftérile? que rn' impotre la
ver–
'"
m~me,
li l'un
&
l'autre ne tone jamais rien ama
félicité? L'amour de l'ordre au fond , n' eft qu'un mor
vuide de leos,
s'H
ne s'explique dans nos príncipes;
la
fJert"
n'ell qu'un va in nom, fi t6t ou tard elle ire
fait pas compl étement norre bonheur : relle ell la
f3nélíon des loi s morales, elles ne font ríen fans cela.
Pourquoi dites. vous que
les méch3ns, les Nérons ,
les Catig ul a, f'ont les dellrufreurs de l'ordre
~
ils le
~oi vcnc
a
le ur maniere . Si cecee vi e
eíl
le rerme de
nos e [pérances , touce la différénce qu'il
y
a entre te
jufte
&
le méchant, c'ell que le demier, comme on
l'a
die, ordonne le rout par rapporc
a
lui; randis que
l';WtFe s' ordonne relativemt;>nt au tout. Mais quel
merite
y
ª-r-il de n'aimer la
vertu
que pour le bien
qu'on en efpere? Le mérite alfez rare de
reconnoi~
tre fes vrais
in~érErs,
de facrifier fans ragret rous les
penchaus qui leur feroienc contraires, de remplir la
ca.rriere que le cl'éateur nous a preferí re, d'immoler ,
s'il
le fa oc, fa
vi~
a
fes devoirs , N' ell-ce done rieu
que de
réa lif~r
la julle imaginaire que Piaron nous
off're ,p(}ur modele,
.&
done
il
montre la
ver.ti1
cou–
ronnde dans une autre vie
1
P'aur-il done pour
-~ere
111enue ux, exiger comme vous un facrifice
~uffi
con–
tr;¡d iéloire ,· q'ue le fereit oelui
de
tous nos aviínrages
préfens' de
u
ocre vi e merne,
fi
nous n'étion& enflam.:
m{s par nul efpoir de récompeníe
~
Auffi les hom–
mes de cous ks tems
&
de rous les lieux, fe font-ils
accordés
a
cec égard;
au
milieu
m~me
des ténebres
de l'idolarrie, nous voyons brill er
oec~e
vérité que
la
raifon plus que la politique , a fait admcrtre.
Sois
ju{le
&
tu {er11s beureux: ne te pre.ffo point
4'
auu–
fir la
vertu,
de calom1úer t01l IIUteiJr; tes t1·av11ux
que tu cr-oyois ptn·t/uf
,
vont recevoil· lettr récompen–
Je;
ttt cro_is mourir,
{;1
tu vas rena1tre:
lt1
venu
"e
·t'
aurq pomt pzent1
.
Dillinguez done avea foin deux fortes d'iorért!ts,
l'un bas
&
malent~ndu,
qt1e
la raifon r éprouve
&
condamne·; l'anrre noble
&
prudenr
1
que la
raifon
avoue
&
commande. Le premier roujours trop atlif
e
O:
la
r~urce
de rous
1105
écuts; cel ui-ci ne peuc
~ere
trop vif,
il
ellla lburce de tour ce qu'il
y
a de beau,
d'honnl!re
&
de glorieur. Ne craignez point de vous
deshonorer en defirant avec ex ces votré bonheur;
mais Íachez le voir oq
il
efi: c'ellle fommaire de la
tJerru.
Non, Dieu de mon c cc 1H, je ne croirai point
m' avil ir en. menan e ma confido<'e e n coi; dans mes ef–
forcs pour re plaire
1
je na rougirai point d' ambi_tir}Jl•
ner cene palme d
1
immondle ¡;loire que tu dJignes
nous propofer ; loin de me dé¡rr·adc?r, un
fi
noble
in–
térer nf e nliamme
&
m'a ggrao;dit
a
111 S
yeux: mes
femimens, mes affeélions
lll C
fcmhknt r é pondre
a
la
fúblimi té de mes efpéranccs, mon cnthoulia fme pour
la
vcrttt
n'en de vient q\lc plus véhément; je m'ho–
nore, jc m'appl :mdis des facrificcs que je fais pour
elle, quoique ccnain qu'un jour elle Iaura m'cn
dé–
dommag-er. O
vcrttl,
tu n' es plns unvain nom, tu
tlois t:-lire effemiellement le b(loheur de ceux qui fai–
ment ': tout ce qu'il y a de félicité, de perfeélion
&
d~
gloire eft compris dans ta nacure, en toi fe trouve
'la
plcnirude des
é rre~.
Qu'ímpone fi ton
triomphe
e!l rerardé fur la rerre, le tems n'c!l pas digne de toi;
l'~rernité
r'i:pparrient comme
a
fon
auceur. C'eft
aioti qu e j'embrafie le
fr,ll~me
le plus confolant, le
plus
~rai,
le ,plus digne au créateur
&
de fon ouvra–
ge; c'ell: ainíi que j'oferai m'avouer chrétien jufque
·daos ce fieale,
&
la folie de 1'
Evan~ile f~ra
plus pré–
deufe pour moi, que toute la fagefie lmmaine.
Apres avoir preílé cette derniere obfervarion qui
nous a paru tres-importante,
rantrons ancore ún
moment dans la généralité de notre íujet. ¡u. C'eft
fouvent dal"!s l'ol)fcurité que brillent les plus folides
'IJertus,
&
l'inn<~eence
habite moins fous le dais que
fous le chaume; c'ell dans aes ré<Xlirs que vous mé–
prifez, qqe des ames vulgaires
~xércent
les devoirs
les plus pénibtes avec -autant de fimplicité que de
grandeur; c'ell-ll q¡;e vous trouverez avec étonne–
ment les plus beanx mocteles pour connoitre la
ver–
tu;
il
faut defeendre plurOr que monrer, mais nous
avoos la plfipart des yeux
fi
imbécilles, que noús ne
voyons l'héro'i fme que fous la dorure.
:
~"·
Non s
l'avons . déja dit, la
ver(tJ
n_'ell qu'on
'Tome
XPU.
VER
tr4ntl/éntiment
qui doit rempl ir tmite nbtre ame,
oominer íur, nos affeél:ions; fur nos monvemens, fur
notre
~tre.
Qn n'eft pas digne du no
m
d·e
'U6rtlle11K
-
pour poftéder celle ou relle
verttl
facil e que nous de–
vons
a
la narure plus qu'a la raifon,
&
qni d'ailleurs
ne
g~ne
point nos penchans fecrers . L es
vcrtfls
font
frnurs,
en
rejetcer une volonrairemenr, c' ell en effec
l~s
rejetter routes, c'ell prouver que oorre nmour
pour elles ell conditionnel
&
f'uhordonné, que no u¡¡
lommes trop lkhes pour leür faire cl.!s
facrifices,
on peut dire que c'ell précifáment la
vcrtu
que noui
négligeoi\S qui erlr fait rouce notre gloire, qui nous
e1)t le plus hO(lOré
a
nos propres yeux,
<_lUÍ
nous
eliC
mériré ce
tifre
de
fiCrttletlx
do¡at nous lommes in-di–
gnes mal g ré l'c:n:ercice de toures les :turres
vertus.
3"·
Aípi rez done fan§ réíerve
a
~out
ce qui eft hon–
nére; qua
VOi
pt'og rés, s'il e!l po ll1ble , s'érendenr
en
tour fens; ne -eapirulez point ave c
la
vert11 ;
fuivez
la natnre dans fes ouvrages, ils font tour enrlers en
proporcion daos leur géme, elle ne fait que les dé–
velopper; vous de meme n'oubliez ..riert pour merrre
en vous l'heureux' germe de la
vertu,
afin
que votre
e~illence
n'en f'oit qu'un développemenr continuel. \
40.
Au lieu de charger vos enfans de cerre mul·
titudt! de devoirs arhirraires
&
minucieux, de les
t'<\tiguer par' vo5 triviales max irnes,
formez
les
a
la
vertu;
ils feront toujours afiez polis, s'ils
Cont
hu·
mains, atler.
nobl~s,
s'ils font vertueux
l
aílez riches,
s'ils
ont
appris
a
Jmo'dérer leurs delirs .
\
s
11 •
U¡ie
'IJel'!ts
de parade qoi
ne
i.erre que des éclats
paíla~ers
, qui cherche le grand JOUr,
les ;¡cclama- .
ri'ons, qui ne · br;ille un in!laut que pour. éhlouir
&
J'Our s'éreiRdre,
n'ell:
pas c.:elle qu'il faur admirer.
La véritable
'Verlu
fe (outieor avec dignité dans
la
víe la plus rerirée, dans les plus limpies dérails, com-
111e dan'> les poft ei
les plus éminem; elle ne
cl~dai
gne
aucun
devoir,
-a
ucune obli ga rion qu olquc légere
qo'ellc pui{le paro?rre r elle rt! mplir rout avec exaéli–
ruda, rien n'eft perir
a
fes yc ux. On die que les hé–
ros ce(Jent
de
J'etrG pour ('eUX qui (es environnent
0
s'IJs étoient vraiement
vertU~UlC
,
íJs feroient
a
i'abri
de ce reproche.
611.
L:t
",Je~tu
n'ell qu'une heureuíe habitude qu'il
faut conrraéler, cornme tome aucre, par des aéles
réirl1rés. Le plaifir d'avoir bien fait augmente
·&
for·
tifie en nous le de(lr de bien faire;
la vue de no¡
bounes aélions enf!amme nutre courage, elles font au–
tant d'engagemens contraél:és avec nous-mernes,
a~eo
nos femblables,
&
c'ell ici plus que jamais que fe
vérifie la maxime ,
il
fout llvancer fons 'cef!i ji(l'on
~~~
veut rh,.ogradn··.
'
·
7°. La
vertu.
a fes hypo.:rites comme la religion.
{achez vous en défier; fur .. róut foyez fincere avec vous
me!me,
indulgent pour les a utres,
&
(évere pour
\lous.
L~
plus belle des qualirés eft de conno_itre cel–
les qui nous manquenr; .on vous ellimer.a (ouvent par
ce qui doit
f~ire
en fecrer vorre honre, raodis qN'on
.Vous reprochera ce qui fait peut-i!rre vetre gloire .
Sans méprifer l'approbation des hommes, ne vous
~e
furez puinr ÍQr elle; vorre conícicnce etl le feul
JU·
ge compérent, c'eft-a fon tribunal
iu~érieur
que' vous
devez
e~re
abfous ou condamné.
so..
Ne troublez point dans vos
'lJeJ•ttu
l'ordre mo·
ral qui doir y regner .
Le bien général ell un point fixe done il faut par–
tir pour les apprécier avec jullefle: on peut
~ere
bon foldu, bon prerre & mauvais citoyen. Telles
'IJer-tu.r
parriculieres concenrrées dans un corps· de–
viennent des crimes pour la patrie! les brigands pour
Erre jutles enrr'eux en fonr-ils moins des brigands
~
Conrulrez done avanr rout la volonté g6nérale, le
plus grand bien de l: lmmanité; plus vous· en a.ppro–
cherez, plus votre
vertu
fera fublime, &
récipro-
' ment
1
&h.
1
o
vous en fin , qui afpirez
a
bien faire, qui ofez
1précendre
~
la
tJertu
•'
culrivez avec imprefiemenc ces
·hommes refpeetables lqui mat·chent devane v·ous daos
cette brillante carriere ; c'ell:
a
l'afpeél: des chef–
d'reuvres des Raphaels
&
des Michel-Anges que les
jeunes peintres s'enflamment
&
rreRaillent d'
o~dmira
tion ; c'eQ de meme en contemplant l,es modeles
qu~
l'hiftoire ou la fociété vous préfenre , que vous
fenrirez votre
c~ur
s'atcendrir
&
bruler de defir ·de
. les imiter.
Termino·ns cet article, trap long
ía.nsdo.ure
p.ou:r
ce qu'il ell, mais trop courr pour
ce qu'·il d
evrott
c!tre.
Poyrz
Vu;a.
At~ticle
·de
M.
RoMiíLr
le
jils.
Ces
•bft,..TJations-
for
1•
'lliriti
notf~' o~t
éti
mvayée~
V~
'
trup
l