Table of Contents Table of Contents
Previous Page  165 / 784 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 165 / 784 Next Page
Page Background

VER

tran~cre

que

no~s-ml!mes ~

Uar

~u

fin les

grands

mou

n'cffrent

pas

tou¡ours

des

tMes ¡u!les

é?

préciíes. Si

la

"~rtu

e!l aimable,

e'

cft fans douce paree qu'e-lle

con(p íre

a

norre boAheur,

~

norre perfeébon qui en

e!l infépar3bl.e·; ,

fan~

cela

•)e

ne

c~n~ois

pas ce .qui

HOUS

portcrort a l'a1mer, a

1:1

culrrver. Que nl'Jm.

porte

a

moí

cet ordre ftérile? que rn' impotre la

ver–

'"

m~me,

li l'un

&

l'autre ne tone jamais rien ama

félicité? L'amour de l'ordre au fond , n' eft qu'un mor

vuide de leos,

s'H

ne s'explique dans nos príncipes;

la

fJert"

n'ell qu'un va in nom, fi t6t ou tard elle ire

fait pas compl étement norre bonheur : relle ell la

f3nélíon des loi s morales, elles ne font ríen fans cela.

Pourquoi dites. vous que

les méch3ns, les Nérons ,

les Catig ul a, f'ont les dellrufreurs de l'ordre

~

ils le

~oi vcnc

a

le ur maniere . Si cecee vi e

eíl

le rerme de

nos e [pérances , touce la différénce qu'il

y

a entre te

jufte

&

le méchant, c'ell que le demier, comme on

l'a

die, ordonne le rout par rapporc

a

lui; randis que

l';WtFe s' ordonne relativemt;>nt au tout. Mais quel

merite

y

ª-r-il de n'aimer la

vertu

que pour le bien

qu'on en efpere? Le mérite alfez rare de

reconnoi~

tre fes vrais

in~érErs,

de facrifier fans ragret rous les

penchaus qui leur feroienc contraires, de remplir la

ca.rriere que le cl'éateur nous a preferí re, d'immoler ,

s'il

le fa oc, fa

vi~

a

fes devoirs , N' ell-ce done rieu

que de

réa lif~r

la julle imaginaire que Piaron nous

off're ,p(}ur modele,

.&

done

il

montre la

ver.ti1

cou–

ronnde dans une autre vie

1

P'aur-il done pour

-~ere

111enue ux, exiger comme vous un facrifice

~uffi

con–

tr;¡d iéloire ,· q'ue le fereit oelui

de

tous nos aviínrages

préfens' de

u

ocre vi e merne,

fi

nous n'étion& enflam.:

m{s par nul efpoir de récompeníe

~

Auffi les hom–

mes de cous ks tems

&

de rous les lieux, fe font-ils

accordés

a

cec égard;

au

milieu

m~me

des ténebres

de l'idolarrie, nous voyons brill er

oec~e

vérité que

la

raifon plus que la politique , a fait admcrtre.

Sois

ju{le

&

tu {er11s beureux: ne te pre.ffo point

4'

auu–

fir la

vertu,

de calom1úer t01l IIUteiJr; tes t1·av11ux

que tu cr-oyois ptn·t/uf

,

vont recevoil· lettr récompen–

Je;

ttt cro_is mourir,

{;1

tu vas rena1tre:

lt1

venu

"e

·t'

aurq pomt pzent1

.

Dillinguez done avea foin deux fortes d'iorért!ts,

l'un bas

&

malent~ndu,

qt1e

la raifon r éprouve

&

condamne·; l'anrre noble

&

prudenr

1

que la

raifon

avoue

&

commande. Le premier roujours trop atlif

e

O:

la

r~urce

de rous

1105

écuts; cel ui-ci ne peuc

~ere

trop vif,

il

ellla lburce de tour ce qu'il

y

a de beau,

d'honnl!re

&

de glorieur. Ne craignez point de vous

deshonorer en defirant avec ex ces votré bonheur;

mais Íachez le voir oq

il

efi: c'ellle fommaire de la

tJerru.

Non, Dieu de mon c cc 1H, je ne croirai point

m' avil ir en. menan e ma confido<'e e n coi; dans mes ef–

forcs pour re plaire

1

je na rougirai point d' ambi_tir}Jl•

ner cene palme d

1

immondle ¡;loire que tu dJignes

nous propofer ; loin de me dé¡rr·adc?r, un

fi

noble

in–

térer nf e nliamme

&

m'a ggrao;dit

a

111 S

yeux: mes

femimens, mes affeélions

lll C

fcmhknt r é pondre

a

la

fúblimi té de mes efpéranccs, mon cnthoulia fme pour

la

vcrttt

n'en de vient q\lc plus véhément; je m'ho–

nore, jc m'appl :mdis des facrificcs que je fais pour

elle, quoique ccnain qu'un jour elle Iaura m'cn

dé–

dommag-er. O

vcrttl,

tu n' es plns unvain nom, tu

tlois t:-lire effemiellement le b(loheur de ceux qui fai–

ment ': tout ce qu'il y a de félicité, de perfeélion

&

d~

gloire eft compris dans ta nacure, en toi fe trouve

'la

plcnirude des

é rre~.

Qu'ímpone fi ton

triomphe

e!l rerardé fur la rerre, le tems n'c!l pas digne de toi;

l'~rernité

r'i:pparrient comme

a

fon

auceur. C'eft

aioti qu e j'embrafie le

fr,ll~me

le plus confolant, le

plus

~rai,

le ,plus digne au créateur

&

de fon ouvra–

ge; c'ell: ainíi que j'oferai m'avouer chrétien jufque

·daos ce fieale,

&

la folie de 1'

Evan~ile f~ra

plus pré–

deufe pour moi, que toute la fagefie lmmaine.

Apres avoir preílé cette derniere obfervarion qui

nous a paru tres-importante,

rantrons ancore ún

moment dans la généralité de notre íujet. ¡u. C'eft

fouvent dal"!s l'ol)fcurité que brillent les plus folides

'IJertus,

&

l'inn<~eence

habite moins fous le dais que

fous le chaume; c'ell dans aes ré<Xlirs que vous mé–

prifez, qqe des ames vulgaires

~xércent

les devoirs

les plus pénibtes avec -autant de fimplicité que de

grandeur; c'ell-ll q¡;e vous trouverez avec étonne–

ment les plus beanx mocteles pour connoitre la

ver–

tu;

il

faut defeendre plurOr que monrer, mais nous

avoos la plfipart des yeux

fi

imbécilles, que noús ne

voyons l'héro'i fme que fous la dorure.

:

~"·

Non s

l'avons . déja dit, la

ver(tJ

n_'ell qu'on

'Tome

XPU.

VER

tr4ntl/éntiment

qui doit rempl ir tmite nbtre ame,

oominer íur, nos affeél:ions; fur nos monvemens, fur

notre

~tre.

Qn n'eft pas digne du no

m

d·e

'U6rtlle11K

-

pour poftéder celle ou relle

verttl

facil e que nous de–

vons

a

la narure plus qu'a la raifon,

&

qni d'ailleurs

ne

g~ne

point nos penchans fecrers . L es

vcrtfls

font

frnurs,

en

rejetcer une volonrairemenr, c' ell en effec

l~s

rejetter routes, c'ell prouver que oorre nmour

pour elles ell conditionnel

&

f'uhordonné, que no u¡¡

lommes trop lkhes pour leür faire cl.!s

facrifices,

on peut dire que c'ell précifáment la

vcrtu

que noui

négligeoi\S qui erlr fait rouce notre gloire, qui nous

e1)t le plus hO(lOré

a

nos propres yeux,

<_lUÍ

nous

eliC

mériré ce

tifre

de

fiCrttletlx

do¡at nous lommes in-di–

gnes mal g ré l'c:n:ercice de toures les :turres

vertus.

3"·

Aípi rez done fan§ réíerve

a

~out

ce qui eft hon–

nére; qua

VOi

pt'og rés, s'il e!l po ll1ble , s'érendenr

en

tour fens; ne -eapirulez point ave c

la

vert11 ;

fuivez

la natnre dans fes ouvrages, ils font tour enrlers en

proporcion daos leur géme, elle ne fait que les dé–

velopper; vous de meme n'oubliez ..riert pour merrre

en vous l'heureux' germe de la

vertu,

afin

que votre

e~illence

n'en f'oit qu'un développemenr continuel. \

40.

Au lieu de charger vos enfans de cerre mul·

titudt! de devoirs arhirraires

&

minucieux, de les

t'<\tiguer par' vo5 triviales max irnes,

formez

les

a

la

vertu;

ils feront toujours afiez polis, s'ils

Cont

hu·

mains, atler.

nobl~s,

s'ils font vertueux

l

aílez riches,

s'ils

ont

appris

a

Jmo'dérer leurs delirs .

\

s

11 •

U¡ie

'IJel'!ts

de parade qoi

ne

i.erre que des éclats

paíla~ers

, qui cherche le grand JOUr,

les ;¡cclama- .

ri'ons, qui ne · br;ille un in!laut que pour. éhlouir

&

J'Our s'éreiRdre,

n'ell:

pas c.:elle qu'il faur admirer.

La véritable

'Verlu

fe (outieor avec dignité dans

la

víe la plus rerirée, dans les plus limpies dérails, com-

111e dan'> les poft ei

les plus éminem; elle ne

cl~dai­

gne

aucun

devoir,

-a

ucune obli ga rion qu olquc légere

qo'ellc pui{le paro?rre r elle rt! mplir rout avec exaéli–

ruda, rien n'eft perir

a

fes yc ux. On die que les hé–

ros ce(Jent

de

J'etrG pour ('eUX qui (es environnent

0

s'IJs étoient vraiement

vertU~UlC

,

íJs feroient

a

i'abri

de ce reproche.

611.

L:t

",Je~tu

n'ell qu'une heureuíe habitude qu'il

faut conrraéler, cornme tome aucre, par des aéles

réirl1rés. Le plaifir d'avoir bien fait augmente

·&

for·

tifie en nous le de(lr de bien faire;

la vue de no¡

bounes aélions enf!amme nutre courage, elles font au–

tant d'engagemens contraél:és avec nous-mernes,

a~eo

nos femblables,

&

c'ell ici plus que jamais que fe

vérifie la maxime ,

il

fout llvancer fons 'cef!i ji(l'on

~~~

veut rh,.ogradn··.

'

·

7°. La

vertu.

a fes hypo.:rites comme la religion.

{achez vous en défier; fur .. róut foyez fincere avec vous

me!me,

indulgent pour les a utres,

&

(évere pour

\lous.

L~

plus belle des qualirés eft de conno_itre cel–

les qui nous manquenr; .on vous ellimer.a (ouvent par

ce qui doit

f~ire

en fecrer vorre honre, raodis qN'on

.Vous reprochera ce qui fait peut-i!rre vetre gloire .

Sans méprifer l'approbation des hommes, ne vous

~e­

furez puinr ÍQr elle; vorre conícicnce etl le feul

JU·

ge compérent, c'eft-a fon tribunal

iu~érieur

que' vous

devez

e~re

abfous ou condamné.

so..

Ne troublez point dans vos

'lJeJ•ttu

l'ordre mo·

ral qui doir y regner .

Le bien général ell un point fixe done il faut par–

tir pour les apprécier avec jullefle: on peut

~ere

bon foldu, bon prerre & mauvais citoyen. Telles

'IJer-tu.r

parriculieres concenrrées dans un corps· de–

viennent des crimes pour la patrie! les brigands pour

Erre jutles enrr'eux en fonr-ils moins des brigands

~

Conrulrez done avanr rout la volonté g6nérale, le

plus grand bien de l: lmmanité; plus vous· en a.ppro–

cherez, plus votre

vertu

fera fublime, &

récipro-

' ment

1

&h.

1

o

vous en fin , qui afpirez

a

bien faire, qui ofez

1précendre

~

la

tJertu

•'

culrivez avec imprefiemenc ces

·hommes refpeetables lqui mat·chent devane v·ous daos

cette brillante carriere ; c'ell:

a

l'afpeél: des chef–

d'reuvres des Raphaels

&

des Michel-Anges que les

jeunes peintres s'enflamment

&

rreRaillent d'

o~dmira­

tion ; c'eQ de meme en contemplant l,es modeles

qu~

l'hiftoire ou la fociété vous préfenre , que vous

fenrirez votre

c~ur

s'atcendrir

&

bruler de defir ·de

. les imiter.

Termino·ns cet article, trap long

ía.ns

do.ure

p.ou:

r

ce qu'il ell, mais trop courr pour

ce q

u'·il d

evrot

t

c!tre.

Poyrz

Vu;a.

At~ticle

·de

M.

RoMiíLr

le

jils.

Ces

•bft,..TJations-

for

1•

'lliriti

notf~' o~t

éti

mvayée~

V~

'

trup

l