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TAR
des vues
,diff~rentes;
car les unes furent faices com–
me des verlions
¡¡u
res
&
limpies' pour l'ufage des
fyfl:t"O"Ues;
&
les
~ utres,
comme des
paraphr~f<!s
&
d~s
0
camrttentaires, p,om· l'ioltru&ioo
par~iculierc
du peuple ; tour cela lit qu'il fe erouva
quantité
de
ces
tdrgllfllt
aflez úi f!érens Ie1 uns des autr.es ; de
m~me
il le rencontra de la
ddf~rence
eo
rreles ver–
fiaos úe I' Ecriture, qui fe firent en grec
da~s
la (ui–
te paree que les 3liCOll;rS Úe ces
ver(io ns
i'e
prup~·
foienc chacun gn diff¿rent bu t, comme l'oaaple d'O–
rigen~
le
montroi~ fuffi fa~JnlCIH.
S.tns doute qu'il y
;¡voit auffi aucrefo•s uo b1e11
plus grand nombre
d~
ces
targtllnt,
dont la plupart fe Cont perdus,
&
done
il n'elt pas
m~me f~ it
mentían aujourd'hui. On ne
fait pas s:il
y
en
J
eú quelqu'un de complet, ou qui
ait été fa1t f.u r toU,t le
v1eu~
1'eltament par la
!T)~me perfonne; mais pour c.eux qui· nous reflenr, ils
font de úiff<'renres rnains ; l'un fur une
partí~ ;
&
l'a u–
tre fur une
~urre .
11
y
en ~ h~~r ,
¡.O,
celui d'Onkelos , fu¡ les dnq
livres de M
o'tl e;
'!J.".
Jonatl,l:tn Ben-Uzziel , fu r les
prophetes c'
e.fl-:1-dire, fur
Jof~~ ,
les Juges, Samuel,
les Rois , l fa'ie , Jérémie, Ezéchiel ,
&
les xij. petics
propheces;
3P.
un au¡rc fu r la loi, anribué au
m~me
Jonath~ n
Bcn-Uzziel;
4P.
le
tar!{um
de Jérufa–
lem, auffi (ur
la
loi; ;·
0 •
le
targttm
lur les cin.q pe–
tits livres appelU>
l{ltgi/lott/J ;
c'efl-ii-dire , fur Ruth,
Ellhe•·, I'Eccléfialle , le cantlqu e de Saloman
&
les
Jarnencacions de Jérémie;
6• .
le feco nd
tttrgum
fur
Ellher ;
7?.
le
¡argt¡m
de Jofeph le borgne, i'ur Job,
le; p(eaumes
&
les pro.verbes; enfin,
so.
le
Nrgum
{ur 1<-s de
u~
livres des chroniques.
Sur Elüras 1 1:'/éhémie
&
Daniel, il n'y a point de
tlr/{tlm .
La rai ÍQo qu'on en donne ordinairement,
c'elt qu' un
e gran¡je parcie de ces livres efl déja en
chalda'rq ue
da.ns!'origina l,
&
n'a point par conféquent
befoin d,e verlion chaldai'que . l;:t cela efl vrai Jes li–
>
Jr.esde D•niel
&
d' Efdras; mais
i1
ne l'efl pas de
celui de Néhémie .
s~ns
douce qu'anrrefois il y avoit
ne~
vedions de l'hébreu de ces livres, qui aujour–
d'hui lont perdues . On a cru long-cenlS qu 'il
n'y
avoit
poi
m
de
targmn
f~r l ~s
chro!1iq ues, non-plus; paree
qu!on ne le conno•ll'orc pas, JUÍqu'a ce que Beckius
f.
¡¡
a .publi~
un
,a
Auzsbour¡p cel ui du premier li vre,
'an róSo ,
&
le tqrg~<l!l
du tecond, l'an róS J.
, Comn¡e
1~
.targf!m
d'Qnkélos efl
l,e premier en
rang, paree qu'il efl fur le penraceuque ; je erais que
c'elt aufli le premier compofé,
&
le plus ancien úe
tous ,ceux qui fo1¡ t
parvenu~
jufqu'a nous . Le flyle
de ce
tfrg~lll
prouve aulli
(o¡¡
anciquité; ca•· il a
p.
.proche
1.;
pl us de rous de la pureté du chalda'ique
.de Daniel
&
d'Ei'dras; qui efl
ce
que nous avOI)S de
plus
~ ocieu , dans
cecee langoe.
Le
tllrfft1111
d' Ookélos efl plutót une verfion qu' une
paraphrale; en elle
e,
il fu ir fon origi¡¡al mot-a-mor,
~
te rend pour l'ordinaire fort exaaemenr . C'efl
fans comparaifon
1.!!
mcilleur ouvrage de cette efpe –
ce. Aulli les juif$ l'onc-ils toujours préféré de heau–
cou p a tous les aurrcs ;
&
onc-ils pris la peine d'y
,n
1
errre les
rn,~me~ note~
de mnfique, qui fonc
a
l'ori–
ainal hébreu ; de fone qu'il fe peut lire avec une
~!'pece
de chane ,daos leurs fynagogues' en m
eme
tems que
!~original,
&
fur le mfme air,
li
certe ef–
pece de
c~anr
fe peu t appeller
air .
Elias le lévite
.nous apprend qu'on
l~y
hfoit alternativemenr avec
le rexte hébreu , de la maniere done j'ai dir ci-de{lus
que cela fe pratiquoit .
Il
fau t remarquer que cet au–
teur efl de tous les
écriv~ins
juifs qui ont tra1ré de cecte
~naciere
, celui qui en parle le plus pertinemment .
Au
refle l'excelleQCe
&
l'exaélitude du
(argu111
d'On–
kélos nous font juger1quo cet
Qnk~lo
écoit juif .
Il
ne fa lloic pas nroins pour réuffi r , comme il a fa it
dans un ouvrage
ft
pénible, qu' t¡n hqmme élevé des
l'enfance dans la religion
&
daos la rheologie des
juifs
&
long-tems
ex~rcé
dJns leurs céréa¡qnies
& -
Itur: dogrnes,
&
qui
pn(f~d~t ~nffi
parfaitement l'hé–
breu
&
le chaldécn ' qpc cela étoit poffible a
¡m
.¡'uit' de nai{lance .
Le
targom
qui fui
e
c~l ni
d'Qnkélos , efl de
Jo~a
than Bcn-Uzziel lur les
prophece~ .
C'efl celu¡ qui
approche le
plu~
du ¡¡remier pour la purecé dq fly–
Je: mais il n'efl pas f,t it fur le
m~rne
plan; car au
Iieu que le
targum
d'P nkélos e{l une verfion exaéle
qui rend l'hébreu mot-a mpr, ) onathan pren¡l
1~
li–
berté Je pacaphrafer, d'étepdre
&
d'a jourer cantllt une
hifloire
&
cantor une glofe, qui ne fonr pas roujours
be.tucou p d'honneur
i\
l'ouvrage ; en particulier (on
!ravail fur
1~~ dermer~
propheces
efi
CIJCOre
QlOm~
TAR
clair, plus_ négiigé
&
moins lircéral que ce qu'il a
fait fur les pren¡iers. On appelle
premien propbetu
le
livre de Jofué, les Juges , Samncl
&
les Rois;
&
llern
iers propheces trare, Jérémie , Ezécbiel
&
les
~i j .
peti.tsprophetes .
L
ecroi fi eme
targum ,
ddns l'ordre ou je l'ai placé,
ell c.elui qu'on attribue au méme Jonathan Ben-Uz–
ziel fur la loi; mais le flyle de cet ouvrage prouve
cla ir,:n¡ent qu'il n'ell pas
de
lui; car il elt fort d•ff<i–
re!lt de celll i de fon véritable
targmn
fur les prophe–
ces que tour le monde lui donne;
&
pour s'en con–
.vaincre, il
u'y
~
qu'a comparer l'un avec l'aucre ave
e
un peu d'arrentioo . Ourre cela cene paraphra fe s'é–
tend bien davantage;
&
ell encare plus chargée de
gloles , de fa bies , de longues explications ,
&
d'au–
cre' addirions, que n'efl celle. de Jonachan fur les pro–
phetds . Mais ce qui prouve clai rement que cecte
para phrafe efl plus moderne , c'elt qu'il efl parlé
de
diverfes chafes dans ce
targ11111,
qui n'eriltoienr pas
encare du tems de
Jon~chan,
o
u
qui n'ayo ient du–
moins
p·ts
encare le nom qui leur efl donné ddns
.:e
t•rgum .
Par eKemple, on y voit
l~s
fix ordres ou li–
vres de la Mifna,
pr~s
de denx cens ans ava nt qu'elle
filt compofée par
Jl.
Judah. On
y
trouve auffi Conf–
c::.nti ijople
&
la Lombardie , dont
les
noms ne font
nés que pluficurs
li~cles
aprcs Jonachan .
On ne fait pas qui efl
le
veritable auteur de ce
tar–
gmn ,
ni quand il a été ,compofé.
11
fau
e
qu'il ai t écé
long
1
t~ms
dans
l'obfcurit~
parmi les juifs
eux-m~mes;
car t::lias le lévite, qui a fair le trairé le pl us écendu
fur les paraphrales cha lda'iques, ne l'a point connu¡
puifqu'il parle de cous les aut res , fans dire un
feu l
mor de celui-ci ;
&
jamais on n'cn avoit oui parler .
avant qu'il parüt imprimé
3
Veni fe, il y
a
envi ran
deu• tiedes. Apparemmenc qu'on n'y n¡it
1,!!
nom
de
Jonathan
qu~
pour tui donncr du relie f,
&
faire que
l'ouvr~ge
fe
d~bit~t
mieux.
Le qua trieme
targum
efl auffi fur la loi ,
&
~crit
par un inconnu; perfonne ne fait ni qui en efl l'au–
teu r, ni quaod il a écé cornpole . On
1
1
appel le le
t_ar–
gum
de Jérufalem ;
appar~mment
par la méme rair
Ion qui a fai t úonner
ce
noma un des talm uds; c'ell–
i\-dire, paree que c'eft le dialeéle de Jérufalem,
c;~r
le chaldéen on la langue d'Affyrie avoit trois d\aie–
aes.
[,e
premier 6toit celui de Babylone, la cap1tale
de
l'empire d'Aifyrie. Le fecond dialeéle elt celu i de
<;:ornagene ou
d'A ncioch~ ,
qu'nn parloit dans rou re
1'
Affy rie; c'étoic chns ce dialeae qu'étoieqt écrices
les verfi ons de I' Ecri cure
&
le~
lirurgies des chré–
tiens de Syrie
&
d'Affyrie
d'autrefoi~,
&
· d~
ce
u
:e
d'aujourd'hui-meme; fur-ruut des Maronites, qui de –
meurent fur le Mont Liban, ou le fyriaque elt en,–
C()re la
l~n;H~
vulgaire du pays. Le croi[¡eme de ces
dialeéles elt celui de, Jérufa lem , ou celui que par.–
loienc les juifs
a
leur recour de
1•
cap¡ivicé.
c,l ~i
dfl
Babyloae
&
celui de Jérufalem s'écrivoient avec les
n¡emes caraéleres ; mais
les canderes d'
Antioch~
éroient
di f!~rens ;
11z
ce font ceuKque nous appellons
fy niaquu.
.
,
Ce
targum
de J érufalem n'eft pas
a
u reae une
PGr
raphrafe fuivie, comme le (ont rous les au
tres.
Elle
n'efl que fur quelques paffages dérachés , que l'auceur
a cru avoir pl us beíoin
d'e~plicwon
que les autres.
T antót il n¡! prend qu'un verfet, ou
m~me
upe parcie
de ce verfe t; caor&c il en paraphrafe plulieurs
a
la
fois; quelquefois il faute des chapitres emiers; quel–
qu.efois i[ copie OlOt
a
IT\Ot le
targum
qui porte le
nom de
Jonath~n
fu r la loi; ce qui a fait croirc
a
D rulius , que
c'é~t>it
¡(e
mérne
tt¡rgum.
Le
cinquieme ,ta1~unJ ,
e,fl
la paraphrafe fur
l~s
li–
vres qu'on, appelle
mégillpt,b :
le lixieme, efl la ,fe–
conge,,paraplira(e fur Ellher:
&
l<!
feprieme, efl
1 ~
paraphrafe fu r ] 0h, les P(eaumes
&
les Proverbes .
Ces erais
t11rgums
lonc du ltyle le plus corrompq
du
dialelle de Jérufa lem. On ne nomme pqint les au•
teurs des deux premiers-; mais on erécend que pour
le croifieme, il a été compofé par Jo(epn le borgne,
fa ns nous apprendre
pourta~t. ~and
a
v_écu ce j o7
[ep~ ,
qi quel homme c'éro•c.
~uelques
Jlllfs
~Jeme
a{lurenr, que l'auceur de celui-ct elt cout aufh peu,
coqr¡u que le lo nt ceux des deux précédens, Le (e–
cood
targum
fur Eflher efl une_fois auffi lo•'g Cj)le le
premier ,
&
femble •v01r c!té écm le dern1er de
_cou~
ceqx-ci ,
a
eo
ju~er
par la barbarie_du fly le . CeiUI
q~·
efl fur le
mégillorh ,
dont 'le prem1er fur Eflher fa1 t
parcie , parle de la mifna
&
Ju talmud, avec
l'e~plicat(on . Si par-la il entend le talmud de Babylone,
comn1e
i!
n'y
a
pas lieu d'en douter, ce
t~rgum .
efl:
'
écnt