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774

TAR

des vues

,diff~rentes;

car les unes furent faices com–

me des verlions

¡¡u

res

&

limpies' pour l'ufage des

fyfl:t"O"Ues;

&

les

~ utres,

comme des

paraphr~f<!s

&

d~s

0

camrttentaires, p,om· l'ioltru&ioo

par~iculierc

du peuple ; tour cela lit qu'il fe erouva

quan

tité

de

ces

tdrgllfllt

aflez úi f!érens Ie1 uns des autr.es ; de

m~me

il le rencontra de la

ddf~rence

eo

rre

les ver–

fiaos úe I' Ecriture, qui fe firent en grec

da~s

la (ui–

te paree que les 3liCOll;rS Úe ces

ver(io ns

i'e

prup~·

foienc chacun gn diff¿rent bu t, comme l'oaaple d'O–

rigen~

le

montroi~ fuffi fa~JnlCIH.

S.tns doute qu'il y

;¡voit auffi aucrefo•s uo b1e11

plus grand nombre

d~

ces

targtllnt,

dont la plupart fe Cont perdus,

&

done

il n'elt pas

m~me f~ it

mentían aujourd'hui. On ne

fait pas s:il

y

en

J

eú quelqu'un de complet, ou qui

ait été fa1t f.u r toU,t le

v1eu~

1'eltament par la

!T)~me perfonne; mais pour c.eux qui· nous reflenr, ils

font de úiff<'renres rnains ; l'un fur une

partí~ ;

&

l'a u–

tre fur une

~urre .

11

y

en ~ h~~r ,

¡.O,

celui d'Onkelos , fu¡ les dnq

livres de M

o'tl e

;

'!J.".

Jonatl,l:tn Ben-Uzziel , fu r les

prophetes c'

e.fl-

:1-dire, fur

Jof~~ ,

les Juges, Samuel,

les Rois , l fa'ie , Jérémie, Ezéchiel ,

&

les xij. petics

propheces;

3P.

un au¡rc fu r la loi, anribué au

m~me

Jonath~ n

Bcn-Uzziel;

4P.

le

tar!{um

de Jérufa–

lem, auffi (ur

la

loi; ;·

0 •

le

targttm

lur les cin.q pe–

tits livres appelU>

l{ltgi/lott/J ;

c'efl-ii-dire , fur Ruth,

Ellhe•·, I'Eccléfialle , le cantlqu e de Saloman

&

les

Jarnencacions de Jérémie;

6• .

le feco nd

tttrgum

fur

Ellher ;

7?.

le

¡argt¡m

de Jofeph le borgne, i'ur Job,

le; p(eaumes

&

les pro.verbes; enfin,

so.

le

Nrgum

{ur 1<-s de

u~

livres des chroniques.

Sur Elüras 1 1:'/éhémie

&

Daniel, il n'y a point de

tlr/{tlm .

La rai ÍQo qu'on en donne ordinairement,

c'elt qu' un

e gra

n¡je parcie de ces livres efl déja en

chalda'rq ue

da.ns

!'origina l,

&

n'a point par conféquent

befoi

n d,e verlion chaldai'que . l;:t cela efl vrai Jes li–

>

Jr.es

de D•niel

&

d' Efdras; mais

i1

ne l'efl pas de

celu

i de Néhémie .

s~ns

douce qu'anrrefois il y avoit

ne~

vedions de l'hébreu de ces livres, qui aujour–

d'hui lont perdues . On a cru long-cenlS qu 'il

n'y

avoit

poi

m

de

targmn

f~r l ~s

chro!1iq ues, non-plus; paree

qu!on ne le conno•ll'orc pas, JUÍqu'a ce que Beckius

f.

¡¡

a .publi~

un

,a

Auzsbour¡p cel ui du premier li vre,

'an róSo ,

&

le tqrg~<l!l

du tecond, l'an róS J.

, Comn¡e

1~

.targf!m

d'Qnkélos efl

l,e premier en

rang, paree qu'il efl fur le penraceuque ; je erais que

c'elt aufli le premier compofé,

&

le plus ancien úe

tous ,ceux qui fo1¡ t

parvenu~

jufqu'a nous . Le flyle

de ce

tfrg~lll

prouve aulli

(o¡¡

anciquité; ca•· il a

p.

.proche

1.;

pl us de rous de la pureté du chalda'ique

.de Daniel

&

d'Ei'dras; qui efl

ce

que nous avOI)S de

plus

~ ocieu , dans

cecee langoe.

Le

tllrfft1111

d' Ookélos efl plutót une verfion qu' une

paraphrale; en elle

e,

il fu ir fon origi¡¡al mot-a-mor,

~

te rend pour l'ordinaire fort exaaemenr . C'efl

fans comparaifon

1.!!

mcilleur ouvrage de cette efpe –

ce. Aulli les juif$ l'onc-ils toujours préféré de heau–

cou p a tous les aurrcs ;

&

onc-ils pris la peine d'y

,n

1

errre les

rn,~me~ note~

de mnfique, qui fonc

a

l'ori–

ainal hébreu ; de fone qu'il fe peut lire avec une

~!'pece

de chane ,daos leurs fynagogues' en m

eme

tems que

!~original,

&

fur le mfme air,

li

certe ef–

pece de

c~anr

fe peu t appeller

air .

Elias le lévite

.nous apprend qu'on

l~y

hfoit alternativemenr avec

le rexte hébreu , de la maniere done j'ai dir ci-de{lus

que cela fe pratiquoit .

Il

fau t remarquer que cet au–

teur efl de tous les

écriv~ins

juifs qui ont tra1ré de cecte

~naciere

, celui qui en parle le plus pertinemment .

Au

refle l'excelleQCe

&

l'exaélitude du

(argu111

d'On–

kélos nous font juger1quo cet

Qnk~lo

écoit juif .

Il

ne fa lloic pas nroins pour réuffi r , comme il a fa it

dans un ouvrage

ft

pénible, qu' t¡n hqmme élevé des

l'enfance dans la religion

&

daos la rheologie des

juifs

&

long-tems

ex~rcé

dJns leurs céréa¡qnies

& -

Itur: dogrnes,

&

qui

pn(f~d~t ~nffi

parfaitement l'hé–

breu

&

le chaldécn ' qpc cela étoit poffible a

¡m

.¡'uit' de nai{lance .

Le

targom

qui fui

e

c~l ni

d'Qnkélos , efl de

Jo~a­

than Bcn-Uzziel lur les

prophece~ .

C'efl celu¡ qui

approche le

plu~

du ¡¡remier pour la purecé dq fly–

Je: mais il n'efl pas f,t it fur le

m~rne

plan; car au

Iieu que le

targum

d'P nkélos e{l une verfion exaéle

qui rend l'hébreu mot-a mpr, ) onathan pren¡l

1~

li–

berté Je pacaphrafer, d'étepdre

&

d'a jourer cantllt une

hifloire

&

cantor une glofe, qui ne fonr pas roujours

be.tucou p d'honneur

i\

l'ouvrage ; en particulier (on

!ravail fur

1~~ dermer~

propheces

efi

CIJCOre

QlOm~

TAR

clair, plus_ négiigé

&

moins lircéral que ce qu'il a

fait fur les pren¡iers. On appelle

premien propbetu

le

livre de Jofué, les Juges , Samncl

&

les Rois;

&

llern

iers p

ropheces trare, Jérémie , Ezécbiel

&

les

~i j .

peti.ts

prophetes .

L

e

croi fi eme

targum ,

ddns l'ordre ou je l'ai placé,

ell c.elui qu'on attribue au méme Jonathan Ben-Uz–

ziel fur la loi; mais le flyle de cet ouvrage prouve

cla ir,:n¡ent qu'il n'ell pas

de

lui; car il elt fort d•ff<i–

re!lt de celll i de fon véritable

targmn

fur les prophe–

ces que tour le monde lui donne;

&

pour s'en con–

.vaincre, il

u'y

~

qu'a comparer l'un avec l'aucre ave

e

un peu d'arrentioo . Ourre cela cene paraphra fe s'é–

tend bien davantage;

&

ell encare plus chargée de

gloles , de fa bies , de longues explications ,

&

d'au–

cre' addirions, que n'efl celle. de Jonachan fur les pro–

phetds . Mais ce qui prouve clai rement que cecte

para phrafe efl plus moderne , c'elt qu'il efl parlé

de

diverfes chafes dans ce

targ11111,

qui n'eriltoienr pas

encare du tems de

Jon~chan,

o

u

qui n'ayo ient du–

moins

p·ts

encare le nom qui leur efl donné ddns

.:e

t•rgum .

Par eKemple, on y voit

l~s

fix ordres ou li–

vres de la Mifna,

pr~s

de denx cens ans ava nt qu'elle

filt compofée par

Jl.

Judah. On

y

trouve auffi Conf–

c::.nti ijople

&

la Lombardie , dont

les

noms ne font

nés que pluficurs

li~cles

aprcs Jonachan .

On ne fait pas qui efl

le

veritable auteur de ce

tar–

gmn ,

ni quand il a été ,compofé.

11

fau

e

qu'il ai t écé

long

1

t~ms

dans

l'obfcurit~

parmi les juifs

eux-m~mes;

car t::lias le lévite, qui a fair le trairé le pl us écendu

fur les paraphrales cha lda'iques, ne l'a point connu¡

puifqu'il parle de cous les aut res , fans dire un

feu l

mor de celui-ci ;

&

jamais on n'cn avoit oui parler .

avant qu'il parüt imprimé

3

Veni fe, il y

a

envi ran

deu• tiedes. Apparemmenc qu'on n'y n¡it

1,!!

nom

de

Jonathan

qu~

pour tui donncr du relie f,

&

faire que

l'ouvr~ge

fe

d~bit~t

mieux.

Le qua trieme

targum

efl auffi fur la loi ,

&

~crit

par un inconnu; perfonne ne fait ni qui en efl l'au–

teu r, ni quaod il a écé cornpole . On

1

1

appel le le

t_ar–

gum

de Jérufalem ;

appar~mment

par la méme rair

Ion qui a fai t úonner

ce

noma un des talm uds; c'ell–

i\-dire, paree que c'eft le dialeéle de Jérufalem,

c;~r

le chaldéen on la langue d'Affyrie avoit trois d\aie–

aes.

[,e

premier 6toit celui de Babylone, la cap1tale

de

l'empire d'Aifyrie. Le fecond dialeéle elt celu i de

<;:ornagene ou

d'A ncioch~ ,

qu'nn parloit dans rou re

1'

Affy rie; c'étoic chns ce dialeae qu'étoieqt écrices

les verfi ons de I' Ecri cure

&

le~

lirurgies des chré–

tiens de Syrie

&

d'Affyrie

d'autrefoi~,

&

· d~

ce

u

:e

d'aujourd'hui-meme; fur-ruut des Maronites, qui de –

meurent fur le Mont Liban, ou le fyriaque elt en,–

C()re la

l~n;H~

vulgaire du pays. Le croi[¡eme de ces

dialeéles elt celui de, Jérufa lem , ou celui que par.–

loienc les juifs

a

leur recour de

1•

cap¡ivicé.

c,l ~i

dfl

Babyloae

&

celui de Jérufalem s'écrivoient avec les

n¡emes caraéleres ; mais

les canderes d'

Antioch~

éroient

di f!~rens ;

11z

ce font ceuKque nous appellons

fy niaquu.

.

,

Ce

targum

de J érufalem n'eft pas

a

u reae une

PGr

raphrafe fuivie, comme le (ont rous les au

tres.

Elle

n'efl que fur quelques paffages dérachés , que l'auceur

a cru avoir pl us beíoin

d'e~plicwon

que les autres.

T antót il n¡! prend qu'un verfet, ou

m~me

upe parcie

de ce verfe t; caor&c il en paraphrafe plulieurs

a

la

fois; quelquefois il faute des chapitres emiers; quel–

qu.efois i[ copie OlOt

a

IT\Ot le

targum

qui porte le

nom de

Jonath~n

fu r la loi; ce qui a fait croirc

a

D rulius , que

c'é~t>it

¡(e

mérne

tt¡rgum.

Le

cinquieme ,ta1~unJ ,

e,fl

la paraphrafe fur

l~s

li–

vres qu'on, appelle

mégillpt,b :

le lixieme, efl la ,fe–

conge,,paraplira(e fur Ellher:

&

l<!

feprieme, efl

1 ~

paraphrafe fu r ] 0h, les P(eaumes

&

les Proverbes .

Ces erais

t11rgums

lonc du ltyle le plus corrompq

du

dialelle de Jérufa lem. On ne nomme pqint les au•

teurs des deux premiers-; mais on erécend que pour

le croifieme, il a été compofé par Jo(epn le borgne,

fa ns nous apprendre

pourta~t. ~and

a

v_écu ce j o7

[ep~ ,

qi quel homme c'éro•c.

~uelques

Jlllfs

~Jeme

a{lurenr, que l'auceur de celui-ct elt cout aufh peu,

coqr¡u que le lo nt ceux des deux précédens, Le (e–

cood

targum

fur Eflher efl une_fois auffi lo•'g Cj)le le

premier ,

&

femble •v01r c!té écm le dern1er de

_cou~

ceqx-ci ,

a

eo

ju~er

par la barbarie_du fly le . CeiUI

q~·

efl fur le

mégillorh ,

dont 'le prem1er fur Eflher fa1 t

parcie , parle de la mifna

&

Ju talmud, avec

l'e~plicat(on . Si par-la il entend le talmud de Babylone,

comn1e

i!

n'y

a

pas lieu d'en douter, ce

t~rgum .

efl:

'

écnt