Table of Contents Table of Contents
Previous Page  625 / 824 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 625 / 824 Next Page
Page Background

\

S Y L

On voit plus aifément la connexion de {es idées

lorlqu'on n'ufe poinr du

.fyllogifm~,

qui ne fert qu'a

r alencir la pénérration

&

la dé:ifion de

l'enrende–

menr. Suppofons que le ·mor

animal,

[oit une idée

moyenne,

&

qu'on l'emploie pour momrer la con–

nexion qui

[e

rrouve entre

bomm~

&

viwmt,

je de–

manci

e

fi

l'e[prir ne voir pas cene liaifon aulli prom–

premenr & auffi nelremenl'-,

lorlque l'irlée qui li e ces

deux termes, ell: au milieu dans cet argument na–

cure!,

bomme .

. . .

animal .

. ..

vivatlt,

. ..

que dans cer aurre plus cmbarralfé,

animal ..

. .

viva11t .

. . .

homme .

...

animal

f

C e qui eil la pofirion qu'on donne

~

(:es idées d3ns

un

JY!Iogifine,

pour faire voir

la cor¡nexion qui eil

en tre

bomme

&

vivant,

par

1'

inrervcnrion du

mot

ANIMAL .

D e rout ce que nous avons dit juíqu'ici, il en re–

futre que les reg les

desf'¡llogijhuf

lle

fonr pas

1

i!·

beau–

coup pres, fi nécellaire, que fe !'imagine le vulgaire

des philofophes, pour découvrir la yériré. S'il falloit

arrendre

a

former un raifonnement, qu'oq appliquat

a

obferver les regles du

fjllogifille'

quand (erqir,ce

f2 it 1

11

e~

feroit comme de

c~ux

qui atte•¡d r

0

ienr,

pour dan(er un ball et , qu'ils euífenr appris par les

regles de la méchanique, la ma1¡iere dont il faur re–

m uer la

jambe : la

vi

e

enti~re

poprroir s'écouler,

fans avoir fair le premier pas du ballet .

Connoitre

&

agir, raifonoer ou marcher, íont

des puilfances qui lonr en pous fans que nous nous

e.n

m~IIOnS .

c7 ÍOnt des préfens de J.?ieu. L'expé–

Tieoce, l'exerc1ce

11¡.

nos réllexions, plutór que les

reg les, nous a

pprr nn

enr a rai!onner vrai. Combien

ce

gen~ d~ns

J

'éq1.de

de

la

logiqu!!, qui ont mis tour

Jeur fom a co

nno¡rrc

les fecrers

&

la prariq4e du

JYI!ogyfine ,

ne jugent pas plus fainemenr que d'aurres

hommes, des chafes les plus ordinaires

&

les plus

imponanres de

13

vie!

ll

efi done un autre exercice

plus nécellaire pour découvrir la vérité ;

&

¡;er exer–

cice efl l'an enrion

a

13

liaifon

immé~iare

qu'a une

idée ayec une

au¡~e

idée, pour fqrmer une propo–

fi tion ¡ufle

&

un Jugernent

~~aét:

c'efi.fii ce qu'on

peor appeller l'elfenri7l

~

la derniere fin de la logi–

que . Sans cetre arrentlon, l'exercice méme do

JYI!o–

gifine

pourrQit éloigner de la vérité

1

degénéranr en

foph1fme ; au lieu ·qu'avec cerre atteAtion feote', on

peut fe merrre

~

couverc de l.'illufion des íophiímes.

Au refie, dans rout

ce

que

1e

viens de dire, je n'ai

garde de

b l ~rner

ceux qui s'aiclenr des

re~les

fyllo–

g ifb que.s y our découvrir la

vérit~ .

11

Y.

a

de~

yeux qui

onr belom de lunettes pour vo1r

ela•remenr

&

di[~

tinélement les objet>; mais

~eu~

qui

s'~n

feryeíir , ne

doivent

p~s dir~

po'IJr

cel~ qu~

perfonne oe l>eut bien

voir fans lunertes. On aura ra!lon de juger de ceux

qui eo ufent ainti, qu'ils veulcnr un peu tra p ra–

baiffer la narure en faveu r d'un arr auquel ils font

peut-i!tre

re~~Hbles .

Lorfque la rallan ell: ferme

&

accoutumée

a

s'exercer' elle voit plu< pron¡ptemenr

&

plus nenemenr par fa propre péoérrarion, que

loríqu'elle

t;!l

¡¡tflJ(qu~e,

re¡enue & cor¡rra inre par

les formes lyllogi(liques. (11ais fi

l'ufage de cere er–

pece de Junénes a fi forr otfufq ué la vue d'un logi,

cien , qu'il ne pui{[e voir fans leur íecours, les con–

féquences o u les inconféquences d'un raifonnement,

on auroir torr de le blamer paree qu'il s'en ferr . Cha–

con conno7r mieux qu'aucun aurre ce qui conviene

le mieu x

a

fa

vue

¡

mai~

q

0

'il ne cor¡cl ue pa< de-la,

que rous ceux qu• n'emploienr pas jufiemenr les mé .

mes fecours qn'i l trouve luí

~rre

nécelfaires, íonr

da ns

les ténebres;

quoiqu'~

dire le vrai il paroille

allez plaiíanr, que la raifon foir arrachée

a

ce~

rnors

b11rbara, celare¡lf , r/arii, ferio,

&c. qui riennent tanr

foir peu de

1~

magie, & qui ne fonr guere d'un plus

grand íecours

~

l'entendemenr' qu' ils

lonr doux

a

l'oreille,

11

a été fans doure per'mis

a

M. de Grave–

faode' de vouloir apprendr': aux hommes

a

parler

&

a

penfer d'une maniere JUll:e & précife, par un

cerrain arrangement de lettres de l'alphabet . .j\1ais il

feroit fort Íllj\lll:e

a

Jui de trouver njauvais qu'Of!

Í@

moquar d'une mérhode

fi

exrraorqinaire . J e pel)fe ,

dit un critique moderne, que ces précepres fig·ure:

roient forr bien dans

le

Bom-geois Gentii!Jomme;

il

m e femble ouirM. Jourciain,

aee, aoo, oao, eio ,

eae, eao .

Q ue cela efi beau! que cela ell:

favant!

La fa<¡on.

d'appre~dre

aux hommes

a

raifonner eíl

bien fubllme & b•en élevée.

M rmraane ne fe contente pas de méprifer, ainíi

~ue Lok~,

·les regles de l'argumentation¡ il prétend

S Y L

que· la logique ordinaire ne ferr qu'a former des pél

dans

~rotés

&

e_nfumés. , La

pl~s

exprelfe marque,

, cllt·tl, de la lage(!e, c'clt une ¡ouiflance conRante;

,

fon érar ell: comme des chafes au.dellus de la !une

,

toujour~ fer~in.

Ces

baroco

&

barttlipton

qui ren-

denr leurs fuppórs ainfi crorrés & enfumés, ce n'ell:

1 ,

pas elle, ils ne la connoifTent que par oui.dire

comme elle fait étar de fereiner

les

temp~tes d~

!'ame

&

d'apprendre

il

rire la faim

&

les fievres

, no:t par épicyles in¡aginaires , mais par raifons na:

,

rurelles & probables , . Si M onragne avoir vu les

aa

& les

oo

du profelleur hullandois, fans doote

q u'i l en eílr dit ce qu'jl a dit des

boroco

&

des

bara–

liptoll .

Enfin pour rerminer ce que j'ai

il

dire íur le

jyllo–

gifine,

je dirai qu'il ell: principal ement d'ufage daos

les écolcs, ou l'on n'a pas honre de nier la con ve–

nance manifell:e des idées, ou bien hors des écoles

a

l'~gard

de ceux qui'

a

l'ocqfion

&

a

l'exemple de

ce

qL~e l~s

doéles n'onr pas home de faire '· ont appris

auffi a mer fans purleur la connex10n des 1dées qu'ils

ne peuvent

s'emp~cher

de voir eux-mc!mes. Pour

ceux qui

c~erchent

fiBcére1)1enr la vérité, ils n'ont

aucun befoin de ces formes fyllogifi•ques, pour !tre

forcés

a

reconi}Oitre fa conféquence

1

dant fa vérité

& la jullelfe ;>aroinem bien mieux en metrant les'idées

dans pn ordré ljmple

&

narurel. De-la viene que les

hommes ne fonr jamais des

jyllogifi!Je.r

en eux-mc!–

mes lor[qu'i ls ¡:herchenr la vérité ; paree qu'avanr de

pouvoir mettre l.eurs peníées en forme fyllogiilique,

11

faut qu'1ls vo•ent la connex10n qu¡ ell: enrre l'idée

moyenne & les deux autres idées auxquelles elle efl

appliquée, pour faire . yoir leur convenance; & lorf–

qu'ils' voiem une fojs cela, ils voienr li la con[équen–

ce

ell: bonne ou mau vaiíe;

~

par coníéquem le

fjllo–

gifi_ne

viene trop tard pour

l'é~ablir.

On croir, ;\la vériré , qu'il eíl a. propos de connoi–

tre le [ecrer

dujjllogifine,

pour

dém~l er

en quoi

con~

fiíle le vice des raif'onnemens capr1eux, p:1r lefquels

on youdroit nous embarrafTer

&

nous furprendre,

&

dont

la

faqíferé fe Mrobe fous l'éclar brillant d'u ne

figure de rhérorique,

&

d'une période J¡armonieufe

¡:¡ui rempli r agréablen¡ent l'e.fprir. l\4ais on fe rrom.

pe en

~e

la .

ces forres de difeo urs vagues

&

fans

liai rqn, qui ne font

p!~i ns

que d'une vain

e

rhérori–

que, im pofent ¡¡uelquefois

ii

¡les gens qui' aiment la

vérité , c'efl que leur 'imaginarion étant

frapp~e

par

quelques métaphores vives

&

brillantes, ils négligenc

d'exami ner quelles fonr les vérirables idées d'o¡l dé–

pend la contequente du difcours , ou bien éblouis de

l'~clar

de ces f]gures, ils onr de la peine

a

décou–

vrir ces idées . Mais pour

leur faire voir

1~

fOI–

bleífe de ces forres de raifonnemens, il nc faut que

les dépouillcr d'un faux éclat , qui impqfe

~'abord

¡..

l'eíprit, des idées íuperf!ues, qu•,

m~lées ~

!=Onfon–

dues avec celles d'ou

dép~nd

la

conféquenc~,

fem–

bl en r faire voir une conr¡exior¡ ou il n'y en a point;

apr~s

quoi i l

fau~

placer dans leur ordre

narur~l

ces

idées nues, d'ou dépend la force de l'argul]lep¡arion ;

&

l'efprit venant

a

les confidérer en

elles- n¡~m~s

dans

une telfe politiqn, voit b1em6 t , fans

1~ i'~CO!JrS

d'au–

cun

jjllogi(in~.

c¡uelles connexions

ell~s

onr

~ntr'ei­

Jes . Les meilleurs ouvrages que nous ayons,

l~s

plus

étendus, les. plus ciRirs , les plus profonds

&

les mieux

raifonnés,

ne

fonr Roinr hérifTés de

fyllogifrnes,

ds ne

(onr

qu'un riffu

de

propolirions; tallt d etl vrai que

l'arr

dujjllogifine

n·~rt

pas le moyen le plus immédiat,

lt: plus lim pie

&

le plus .:ornmode de ciécouvrir

&

de

démomrer la véri¡é.

Li{ez

le

chap.

x j .

qui tr••te de la

rai(on, liv.

IX.

de

l'ef[aiji1r /'ente>u{e111ent IJ/Imain,

ou l' inuril1té du

jjllog((ille

e(l aoprofondie .

SYLT

ou

SYLOT, (

G¡og. moti. )

p~rire

!le du royau–

me de Danemarck, fur la córe

occidental~

dl!

duché

de Slefwick,

au

nord de l' tle Fora, done elle efi fé–

parée par le

R,ode-

Ti(t,

ou canal rouge.

Sy{t

n'a que

4

milies de lona ueur, donr la plus grande p8rtie ell:

couverte de collines de fable

&

de l:iruyeres . Ses ha–

birans

a

u uombre d'env iron quinze cens, partagés en

quarre

paroi(!~s,

vivenr de la péche de la baleine,

qu'ils vonr faire du cóté de l'lslande,

d~

G•·oe.tlande

&

du Spitzberg. lis parle

m

la langue des

~nciens

Fri–

íons,

&

coníervent leur ancienne n¡a niere de s'habil–

ler, parriqtlierement

!~s.

femn1es qui porrem des ro–

bes qui ne rombent que

¡ufqu'auJ~

genoux.

(D . ].)

SYLVE,

voyez

SvLvl! :

SvLvE,

C:

f. (

]e11x rom. )

en latil)

jylva,

di.verrifle–

ment

&.

jeux publics des Romains, qui conÍiilment dans

une efpecc de challe . On conll:ruifoir w1e forér arri–

fic•el-

..