SYL
mo~s,
&
1
q11e!que petit difcours fuivi .qui fera la m•–
tiere oréparée des premiers elfais de leélure .
I.
E.Jhm11s tits mots .
La premiere chofe qu'il faut
f.!ire connoirre aux cnfans, ce font les Lertres, & les
diverfe• combina ifon•
d~
lettres auxquelles l'ufage a
atcaché la repréfencarion des élémens fimples
~e
l.a
yoix. J e n•ira-i poine groffir cct anicle d'on déta1l m•–
nutieux qui ne peue pas convenir ici, on rrouvera
(
articlt,¡
LETTRE, C oNIONIII!,
VovELLB,
D!PHTON·
GUII ),
de quoi y fupplécr .
Apres les lercres doivene venir les div.erfes com·
binaifons des confonnes , & l'o11 feroit bien de par–
cager c;es combinaifons en feélions,
d'apr~s
ce qui c!l
dir de leur fociabiliré,
au mot
SYLLAU .
Les fyllabes viendronc enfuice :
1 9 •
les fyllabes pby·
.fiques, oll le fon fi mple e!l précédé d'uoe confoone:
4-
0 •
e
elles ol)
il
e!l précédé de deux confonn<!i:
3°.
cel–
les ol) il eíl précédé de croio confonnes:
-4°.
les fylla–
bes
do~c
le foa fenlible eíl une
diphrong~
réelle &
auriculaire, fuie feule, foie précédée d'une
1
de deux
<JU
de rr.ois confonnes.
J e ne parle poine des fyilabes artificiell.es finales,
oil:_le fon fenGble e!l (uivi d'une confonne, paree que
je crois qu'il eíl plus utile & plus vrai de
détach~r
cerce coofonne finale pour la
prononc~r
a-part avec
!on
fch~va
ou
1
mue.c prefque infenfible, comme je
l'ai mQurré ailleurs.
1/oytz
SvLLAU.
Je
n~
di$ pa• non plus qu'il fauc nommer ronces
les conloanes avec re fchéva ou
e
muer, oonformé–
menr aux viles de •la grammaire générale, adopeée'
clepuis par MM. Dumas & de Launay,
&
par les
mairres les
plu~ fa~es.
Cecee épellarioa me parolt
li
vraie,
fi
limpie
&
li
utile ; & l'ancienne au coneraire,
ft
inconf~quente,
ü
embarralfc!e, &
li oppofée aux
progrcs des enfans , que je penfe qu'il n'el} plus né–
.cellm e d'inti!ler fur cela.
Mais je reroarquerai, comme une cho(e importan–
te , que pour ce qui concerne les frllabes done j'ai
indiqué le dérail & les divilions, il n'en faut omeccre
aucunc daos les rabies que l'on en drcllera:
jjllabis
IIU/Itlm compendium
tf/,
ptrdifiends ornnu .
C'elt l'avis
de
Ouintil1en.
(J'!f/.
/.
j .
s. )
6:
il veut qu'on
y
ar–
r~re 1~s
en fJns julc¡u'il ce qu'on air rourniA ccrmude
polrible qu'ils nc: tone plus
cmbarr~tli'&
ele la dillinc–
tion J 'aucnoe fyllabe . J e fuis perfuad.! qu'i ls nc le fe·
ron
e
jdmai< guere , s'ils no
m
mene les aontonne& par
l e fchc!va ; par<>e qu'il e!l aifé de lcur fairc concevoir,
q u'au 11eu de fchéva, il
faut
merrre le (bn qui fui e la
.coufonnc .
11.
Effiir dt
ldlt1u .
Quand les enf3ns fcroat fermc'
fur leurs le.rrres & fur leurs fyllabes' il
r~ut
leur faire
lire quelque chofe; mdis cela d,oic erre preparé .
]e
~e
rrouvc rien de mieux imaginé que l'expédienr que
¡'ai vu employé dam
quelquesjjllab•i•·ts.
Le difcours
q ui doit fervlr de mJriere aux premlercs leélures .
en
imprimé a droire fur
13
page
rt!lo,
fous
1~
forme or–
~!naire;
&
vis-a-vi$,
l
gauche fur le
tHr{o,
le
m~me
d1fcours eil imprimé en pareils caraéleres, mais avec
une fc!par3lion & un tirer enrre ehacune des fyllabes
de chaque mor: Par exemple .-
Dieu
t.oo-ché de
la ver-tu
de
Jo-fe-ph,
l11i
lit trou ·ver gra-ce
de-
vant le goo- ver–
neur.
D ie
u
lui
fit
neur.
~ouché
de
la
vertu
de
J
ofeph ,
rrouver
grace
devane
le
gouver·
On
commc:nce
a
faire lire l'enl':tne an
'VtljO ;
cela
e!l aifé ponr lui , il y retrouve dans un autrc ordre
les
m~m~s
fyllabes qo'il
a
vues auparavanr: on l'aver–
tie q_u'il faur li'e de fu ice celles qui fonr arrachécs par
un
mee¡
que les con(onnes finales qui font
léplr~cs
doivenc fe: prononcer, comme dans
lf.UII·vu-•uur
;
que celle> qui nc: font pas
f~parées
Ione muetres,
cornme daus
troii·'IJer,
J~-van1 :
il e(l bientllt
au fair,
& _on. peuc, apre• deux etlais , lui cacher le
vtr.fo,&
lu1 fa1 re n!pérer la mlme lt:aurc au
r~!lo .
_Mais quellc mariece offrira-t-on
a
fes premiers
ef–
{als
1
11
me
fcmble que julqu'ici
o~
n'a apporté gnere
de difcernement ou d'acrention au choix que l'on en
a faic. Daos quelques .Jj//abairer ,
c•efi l'orai.fon domi –
.;,.¡,,
la
(allltlltio
n 11ngéliq11; ,
le
fYmbolt du ap8tru,
la
co11(4J1o" ,
les
cornm.md<mtlll
if,
Ditfl
&
d,
r
Egli–
.p,
&
c¡uelqucfoi¡ les
p{t4tl/llts d•
/11
pi11iW;C6;
eho.
.
.
.,S
Y
L
fes
excel'le~tes
en foi, mais déplacée& ''"
1°.
paree
qu'elles ne font pas de nature
.1
tixcr
agréablement
J'arreorion des enfans, done la curiot)ré n'y trouve
aucuae
iJ~e
nquv.ell.e netJemene dévl!lopp
ée 61cenane
a
leor
.e~p~rience:2!'.
p;~rce
qu'on a foin
Ja.nsle&
r ••
Ínille$
cbr.éripnn.esd'ap('reodre
de
bonn.c h.eurc aux
enfans le-$ mimes
chofe~qu'on leur mCJ: i"i íou• les
yeux,
c<t
q~i le~
upo.fe¡\
reodre ¡res-bien l'.cnchJi·
oement des
fylla~es
& la
i'~ire
de& moes, fans trre
plu¡ intelligenJ dans l'arc de lire, &
~
.eromper ;¡ioti
l'eípc!rance de leurs
malrr~,
qui
ea
les fai fant palier
a
ur¡ aurre livre, les crouvenc
auffi emburat}és
&
auffi
n~uf~
que s'ib o'a11oient e¡¡cor!! rico v¡¡
de
pa–
reil .
D•autres.JYIIabairt.r
ne rel)fermene que des choíes
inutil~s ,
déplacc!es, uu au-.dellus de la portée des en–
fans: J'ai vu dans l'un des priacipes de grammeire,
&
c¡u~ls
prins:ipes !
d~1M
un aurre, les fa bies d'Eiop.e ré.
d01res chacune
~
quarre vers fran sois, quelquefois dif,
ficiles
a
COM~VOÍr
pour (es leéleurs
les plus r&IÍOil·
n~bles,
eandi& qu'on a bien de la
pei~e
3
proporcion–
ner la profe b plus limpie
a
la foible incellig«nce dea
enfans.
11
e/l con!lanr qu'il• &
1
oceupcronc d'auram plus vo–
lonri~rs
de leur lecrure, qu'ils la trOU1o'Cf0UC plus a la
portée
de
leur efprir,
lo<
qu'iJs auront plus de.> facilité
a
l'entendre; que ríen n'eíl moins éloigná dr: leur inr
eelligence que
les
fa ir& hiíloriques , paree que
ce
fone
des cableaux ou ils le recrouvenr eux-memes,
&
done
leur pecire expérience les rcnd déja juges compéreas.
mais que
, c~rre
mariere
¡n~me
dpir c:ncore frre rap–
prochée d'eux par la maniere done on la l¡:ur
p~é"
fenre; que le tlyle doic en
~ere
concis clair,
les
phra.
les limpies
&
peu recherchées, les péricxles courres
&
peu compliquées.
,,
l,.'hil}oirl! de J ofepl¡ la 13lus intérelfanre
&
la plus
in!lrué\Lve de eouces pour les enfans, la pl¡1s
favo"
rabie au développemanr des premiers germes de
vercu qui fonr daos leurs ca:urs,
&
la plus propre
a
mettre dans leurs ames l'idée heureufe·& la con–
viélion _urile des arrenrions perpéeuelles de la provi.
denrze lur les hummes, me femble mérieer par cous
ces rirrc:s, la préfércnce fur eoute aurre hríloire pour
pdrolcre
13
premicre fous les
yeu~
de l'enfance.
J e voudrois qu'ellc fOt !!arcagée en plufteurs
arr
rieles, & que chaque phrale fílc en
alinta.
Ces
11li.
llttJ
pris un-a-un, deux·a-deux,
&c.
felon la capa–
.:itá de chaque enfaor,
fixeroieot oarurellement les
premiere•
t~ches ;
chaque article feroic l'objet d'une
répérition cotale . Apres avoir
f~ie
lire
a
1
1enfanr
Ull
ou deux verfers, on lui feroit relire afrez pour l'af–
fermir un peu. & on l'exhorceroir
a
les relire a
frez
en fon parriculier pour les redire par c<rur: ce
mor
yeo,
ca
merranr de bonne heure en exerci11e fa
mé,
moire
&
l'are de s'en fervir,
lui procureroir plus
promptement l'habicude de lire, par Id
répéririon
fréqucnre de l'aéle mlme. En allant ainG de cache
en
rkhe , on nc manqueroir pa.s de lui faire reprendrc
la letlure de cout l'arcicle, quand un feroic
ii
la
fin,
& de lui faire répeter en enricr par cceur, avane
que J 'enramer le fui
van
e. Quand on teroir parvcnu
:\
la fin de roure l'hiíloire,
il
feroit bon de la re-
r.
rendre, en fd ifant alors de chaque arricle une feo–
e lc!ion,
&
enlin de rous leE arricles une leule répér
ririon,
Oll
du-moins deux répéeirions partielles, qui
de•iendroienr
e1les-m~mes
la rnatiere d'une répéri.
tion eorale , une pour la leélure que pour la réci.
131100.
Qu'il m_e foit permis d'analyfer ici cerre hilloire
relle que 1e pente qu'il la faudroir.
I.
LtJ hai11t tl•s
enfa•u dt
]ac~b
ro11tr1 leur
[rtrt
]q/•ph; ils le
t•m–
tlmt
tl
des m11rcbands qui vont
m
Egyptt
,
&
.font
croiu
¡)
ltllr ptrt qu'unt bite
ftJ
t/fvorf .
11.
JOfiph
c!Hz Plltiphar. puis tll pri.fon ; il
tjl
rtabli fr•r
tOII.f
/u
llllfrt.t
pri.fonniers .
0 (,
Su prMi!lio11s au ffrlltld
iclwt.frm
&
au gra11d {'llnlltti.r du rai.
IV.
11
txpli–
'l!''
/e.r
.fongu
t/11
rui .
V.
AnllfO d'abondana
&
de
jtérilitt; premi.r
'VOYII.~t
du tnj'ans
d•
]acob tll E–
gyptt.
VI.
Second tJO'Yag e.
V
1
l.
]ofiph rtcoii>IU par
fu (uru .
Vlll.
Eiablijftmtnt
de
la tDaifi•;
d•
]qcob
t11
Eg-ypte.
Apres l'hilloire de joíeph, impr.imée , cQmme jc
l'ai die, fous deux formes
diff~rentes
mifes en ¡>aral·
lele ; on pourroie ajouter quelqu'aurre chofe, (eule–
ment fous la forme ordinaire, afio d
1
accoutumer les
enfa ns
a
lire fans erouver les fyllabes décompofées .
Mais il faut que cene addirion eourne encore au pro–
lit
des
j~Qnes le~eurs,
&
foit relative
l
leurs be,
íoins