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fonnes placées entre deux

voyelles

on rapporce la pre–

miere

¡¡

la voyelle précédenre.

&

la feconde

a

la

vo–

yelle fuivanre. Si , poor

fe

conformer

a

la formation

ufuelle des

(j¡llabu,

on veur ne point im.1gioer de

flMva

entre les deux conlonnes

&

regarder les úeux

awculations comme deux caufes qni concoureot

a

)'cxplofion du meme fon;

iJ

faut les rapport.<!r

[OU[C~

deux

a

b

voyelle luivanre,

p~r

la raifon qu'on a Mja

alléguée pour une feule articulation, qu' il n•en plus

rems de modifier l'explofion d'un Con quand il en

M–

ja échappé.

Ouant

a

ce qui concerne les confonnes finales, qui

ne iont (uivies dans

l'écritu~e

d'aucune voyellc, ni

daos la prononciarion d'aueun autre fon que de ce–

Jú¡ de

1'~

muet prelque infenlible, l'ufal{e de les rap–

poner

a

la voyelle précédente en abfolu ruent en

comradiélion avec la nature des choles,

&

il

!am–

ble que les Chioois en ayent

apper~u

&

évité de

propos délibéré l'inconvénieot; daos

leur

langue ,

rous les mors fom

?IJO>Jo:f¡llabu,

ils comme1¡ce_nt

rous par une confonne, jort)lis p3r une voyel le,

&

ne

finiflent

j1mais par une confom¡e. lls parlent

d'apres la nature,

&

l'art ne l'a ni enrichie, ni dé–

figurée. O fons . les imiter, du-moins daij. I)Qtre ma–

niere d'épeller;

&

de meme qu'il en p

rouv

é qu'i

1

faut épeller

c/utrm~

par

ciJa-rm~,

Htcf:s

p.tr

a-ccer,

tircotifPeflion

par

ci-rcoll-(pe-fli-on,

féparons de

m~mc la confonne fina le de la voyelle anrécédenrc,

&

pronon~ons

a

1~

i'ui te

le

Jcbéva

preíque infenfible

pour rendre fenfible

h

confunne

oll c-m~rne:

ainfi

aflmr

s'épellera

a-fleu-r, Ja<ob

ferJ

Jn-co-b, chtvql

fcra

tbt va -l,

&c.

On fenr bien que cette maniere d'épeller doit svoir

beaucoup plus de vérité que la maniere ordinair",

qu'elle en plus fimple.

&

par conf4quent plus

fa

ci–

te pour les enfans

a

qui

011

~pprend

a

Jire .

11

n'y

auroit

a

craindre pour eux que; le dangcr de rendrr

rrop fenfible le lchéva des confonnes, qui ne font

fuivies d'aucune voyelle écrite; rnais ourre la pré–

caution de ne pas imprin¡er le fchéva propre

~

13

conloone final e, un maltre

iatelli~ent

Iaura bien les

prévenir

la:den4~,

&

les amener a la prqnonciation

ferme & utuelle ele chaque mqt: ce fera

m~me

une

occafion

favocabl~

de leun faire remarquer qu'il

ea

d'ufa~e

rle

rc;garder la cqnfonne finalc cpmme fai–

f.1nt

fyl{abe

avec la

voyell~

précédente , mais que

ce n'ell qu'one

(jllabe

arrificielle,

&

non une

.fY{–

Jab~

phyfique.

Qu'en. ,·e done qu'une

STLL.ABE phyjiqut f

C'en

/111

fin_

Je'!fible prqnonc; natunellement

m

tm

{e11l c011p d_e

wotx.

Telles loor

le~

deux

{jlllabu

du mot

a-mz:

chacune d'elles en un Ion

a ,

i:

chacun de ces íons

.:n fenfible, puilque l'oreille les din ingue fa ns les

con(ondre: chacun de ces fons en prononcé naturel–

lcment. puifque

l'un en une limpie émillion fpon–

canée de la voix,

&

que l'a utre efl une émiffion ac–

célérée par une articulurion qui le précede, comme

la caufe précede naturellement

l'~lfet;

enfin charuo

de

CC'tS

fons ea pi'ODOIJCé en

Un

feul COUp

!le

VlliX,

&

e• en le principal carallere des

./YIIabe; .

Q u'en ce qu'une

oTLL.ABE artificiellt ?

C'ell ""

fon

fi1!fi!Jie proiiOIICÚ artiji.:iettement avec d qtJ&ru

ji11¡I

infl>¡fiblu

m

un fiut coup dt voix.

Telles font les

dcux

fi/labes

du

mc¡t

trom-peur:

il

y

a

dans chacu–

ne de ces

JYtl(lber

_un fon fenfibte,

om

~ans

tu pre–

m ier~, ~"

tfl ns la leconde, rous deux

diai n~ués

par

l•organe qui

les prononce,

&

par celui qu1

les eo·

renil chacun de ces fons en orononcé avec

un

lché–

va

infenlibk;

om,

avec le fchéva que fuppofe la

premiere conlonne

t,

laquelle conlonqe ne combe

pas imroédiarement fur

om,

comme la leconcle con–

fonne

r;

e11,

avec le fchéva que luppofe la confon–

ne

final e

r,

laquelle ne pe

u~

naturellement motlifier

m

comme la conlonne

p

qui précede: chacun de

ces fons lenfibles efl prononcé arrificiellement

avec

fo.n fchéva en un leul coup ele voix; Pllilque la p'ro–

nonciation natu relle donneroit

~

chaque

lcl1é

va un

coup de voix dif'tiné\,

fi

l'art ne la précipitoit po.ur

rendre le fchéva infenfible; d'ou

il

r~(ulteroit

9ue

le mot

tromp~ur,

au-lieu des deux

./jllabn

arrific,el–

les

trom-peur

auroit les q(\atre

JYttabu

phyfiques

~~rom pw-re.

11

y a dam toutes les

la11gues des mots qui ont

des

fYI/abe.s

ohyfiques

&

des

.f¡ttabu

artificie lles:

ami

a

deux

jj(labu

phyfiqucs;

trompeur

a deu<

.fYl·

labu

arrifieielles;

amour

a

une

.f¡l~ab~

phyfique

&

une arrificielle . Ces deux forre¡ de

fjllaber

font

done également

ufuell~s;

&

c'eft pour

~:ela

que j'ai

TomtXV.

·

SYL

cru .ne devoir point, comme

M.

Duelos,

oppofe~:

l'u(age

a

la

~acure.

pour fix er

la

di!linélion des

dame

efpeces que ¡e .viens de définir:

il m'a

íembl~

que

l'oppofirio~

de la nature & de l'arr étoit plus réelle

& moins équivoque,

4:

qu'une

JYIIabe

uli1elle pou–

voit

~treo

u phyfique ou artificielle; la

JYitabe

ufuel–

le,

e'

en l_e gen

re,

la phyfiqoe

&

l'arrificielle en

font les efpeces .

Qu'en-ce clone enfin qu'une

STLL.AIE ufoellt,

ou

fimplement une

.JYttabef

c·en, en fupprimant des

définitions précédente<

les caralleres dininélifs des

ef~eces,

flll

Jólf

fi11jible pro11oncé en 11n fiut coup d,

VOIX .

ll

me femble que l'ulage univerfel de toutes les

lan<Tues nous porre

~

ne reconno1tre en elfet

pou~:

jj;tTabes,

que les íons fenfibles prononcés en un feul

cnup de voix: la meilleure preuve que !'un puiffe

donner, que c' et1 ainfi que

toutes les nations l'ont

ent~nclu

,

&

que par conf'équenr nous devons l'en–

tendre; ce font

l~s

.f}llabu

arrificielles, ou

l'on a

toujours reconnu l'mdité

.JYIIahique,

nonubnanr la

pluralicé des fons réels que l'oreli le

y

apper~oit;

lim, lim, letn·

,

voila

~rois

fi//tiber

avouées telles

daos tous les tems, quqique l'on

enrend~

les deux

lons

i,

eu

dans la prcmiere, les

den~

loos

i,

e!J

dans

la lecoode, & daos la

croifieme le

Con

111

av,ec le

fehé•a que fuppofe la confonne ,-; mais le Ion pré–

pofirif

i

daos les deux premicres, & le fchéva daos

la

~rQifieme

font prefque in!eofiblcs malgré leur réa–

lité, & le tour dans chacune fe prononee en un feul

coQp

<le

vqix, d'ou dépend !'uniré

JYIIabique .

Il

n'en done pas exaQ: de dire, eomn•e

M.

Qu–

eJos,

( loe. cit.

l

gue nous avons de5 vers qu1 font

3

7

la-fois de douze

{jllt¡bts

d'ufage.

&

de vingt-cinq

a

trente

.f¡//abu

phyliques. To11re

fY//abe

phyGque ufi–

tée daos la

langue en en aulli une

JYIIqbe

ufuelle,

paree qu'elle en un Ion fenfible prononcé en un feul

coup de voix; par conféqucm on ne

~rouvera jamai~

dans nos vers P.lus-

d~

JYllabu

phyfiques que de./jl–

tabe;

ufuelles. J\1ais

00

pem y trouver plus de fons

hyfiques qu:: de fons fenfibles,

&

de-li\

m~me plu~

de fons que de

./jllabu;

paree que les

./jllqbu

ar~

rificielles ' dont le nombre en aflez grand . renfermenc

l)éceflairernent plufieurs lons phyliques; ma1s un feul

en fenfible .

&

les a4tres font in fenfibles.

On di

vi

fe communément les

./Y114bCI

ufuelles, ou

par rapport

aq

fon' ou par ra ppun

a

l'anieulation–

Par r3ppon au

Con,

les

fyllaber

ufuelles font ou

incomplexe~

ou complexes.

Une

JY!Iab~

ufuelle

incomplex~

en un fon unique •

qui n'e(l pas le ré(ultar de plufieurs

Iom

élémentai–

res, quoiqu'il y ait d'ailleurs quelque fcbéva fuppofé

par quelque arriculation : relles font les premieres

JYllabu

des mots,

.A-mi,

T

v~·mii,

ov-vrir, cov.vrir

EN-ter,

PL.AN-

fer .

Une

.fillabt

u(uelle

CQmpl~xe

ea

un Ion double.

qui comprend dcux fans élémentaires prononcés dil.,.

rinélement & confécutl"emenr, mais en un leul cou¡>

de voix: telles lont le5 premieres

.fY./Iabu

des mors

01-{0;z, CLOI-j01J,

HVI-IÍtr,

TVI-/Ítr .

Par rappon

a

l'articulation, les

Jjllabu

ufuelles

fonr ou fi-n ;>les ou com ofées.

Une

.f¡llnb~

UÍtjelle

Ít»tplt

en un fon unique ou

double, qui n'cll modilié oar aucune arrieularton: rel–

les Ío

nt les premieres

(YIIabu

des mots

.A·IIIi,

0'11~

vr.iY,

EN-ter, o¡:fov, f/'111-lier.

U

ne

.JYI(abe

ufuelle

compqféc

en un Con u11ique ou

doublc, qui en modifié par une ou oar plufieurs ar.,

ricularions:

relle~

fn

nr les p

remieres

{jllabu

des motg

T

.A-mis,

Cov-vrir,

PL.AN-

ter,

CLoi-fon,

Tvi-tier

.

Pour

termin~r

cer anicle,

il

rene a exammr r !'ori–

gi ne du nom de

jyllabe .

Il

vient du verbe !{r"c ••" ""'–

~·,,. ·

C0111pre.hendo;

R. R.

..

~. ,

etlm;

&

l.a¡.cpri.,.

pre–

bmdo, capio:

de-la viene le norn

•••u/l; ,

JYtlabe.

Pnfcien

&

le~

grammairiens latins qui l'ont fui vi,

ont

rou

s pris ce mot daos le fe ns aélif:

HLL.AB.A,

dit

P.ri!

cien,

di

comprtbmjio litttrartm:,

comme s'il

avoi t dit,

id quod cqmprehendit litteras.

MJis

1°.

certe

pl uralicé de lenres n'en nullement effentielle

a

la

nature des

Jillabu,

puifque le mor

a-mi

a réelle–

ment deux

jyllaber

également néceffaires

a

l'intégriré

du mot, quoique la premiere ne foi t que d'une let–

¡re.

2°.

11

en évidemment de la natu re des

(jllllbei,

telle que je viens de l'expoler, que le

compreiJenjio

des Latins & le

~·"•11•

des Grecs doivenr erre pris

daos le fens paflif,

ir/ quod tillo vocii impu!jU comprt–

hmrlitur;

ce qui en exat1emem eonformt:

a

la defini–

tion de toutes les

e(pe~e~

de

fyJI..

bn,

&

apparem-

Hhhh

ment