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S U
J
paffions.
11
en hors de doute que les
fojetl
mixces
[ont les plus excellens
&
ceux qui fe fouriennent le
mieux . ( D.
J.)
SU
JET, {
Púntun .)
On appelle
(iJjtts
en
Peinturr,
·cout ce que l'art du pinceau peut inliter. Ainfi pour
tranícrire
ici
les
juuicieuíes rétlexions de M . l'abbé
du 3os, nous dirons avec lui, que tout
ce
qui combe
fous le íens de la vue peut devenir un
frtjet
d'imita–
tion . Quand les imitations que la
peintur~
nous en
préíente , ont le pouvoir de nous attacher; tout le
monde dit que ce foot la des
fojets
heureux. La re–
préíentation pathétique du íacrifice de la filie deJe–
phté, qe la more de Germanicus font, par exemple,
(les
Ji!jet,·
heureux , On néglige pour les contemplcr
des
jiljets
groreíques;
&
m8me les payfages les plus
rians
&
les plus gracieux . L'art de
!:1
peinture n'ell:
jamais plus applaudi que loríqu'elle réuffit
a
nous
affliger ;
&
fr je ne me trompe fort , généralement
parlant , les hommes trouvent
!!~core
plus de plaifir
a
pleurer qu';\ rire au thé!cre .
ll
réíulte de cene réflexion, que des que l'atcrait
principal du peintre ell: de nQus émouvoir par des
imitations capabies de produire cet effet,
il
n<: íau–
roit trop choifir les
fojcts
intérelfans; car comment
ferons-nous attachés par la copie d'un original
inca~
pablc de nous affeéler?
Ce n'ell: pas a!lez que le
fiyet
nous intérefle, il
faut encore que ce
filjet
fe coinprenne qill:inélement
&
qu'il imite quelque vérité; le vrai íeul ell: aima–
ble , De plus, le peintre ne doit introduire íur ía
toile que des perfonnages done rout le monde, du–
moin$ le monde devane lequel il
doi~
produire fes
ouvrages, áit entendu parler .
11
faut que ce monde
les ¡:onnoi!fe déja ; car le
pein~re
ne peut faire aurre
chofe que de les fui faire reconno1tre.
Il
e(l des
fi¡J~fs
généralement connus; il en ell:
d'aurres qui ne íont hien conous que tbns certains
pays : les
jiJ}ets
l~s
pi
u~
connus généralement dans
toute I'Europe, font tous les
fi¡jets
tirés de I'Ecri–
ture-faime. Voila pourquoi Raphael
&
le Pouffin
ont préféré ces
fojtts
aux autres . Les princip:tux
événemens de l'tiill:oire des Crees
&
celle des Ro–
mains, ainfi que les aventures fqbulenfes des dieux
<¡u'adoroienr ces deux nations, f"onr en<.'ore
d~s
jil–
; et,·
¡¡énér~lement
connus .
ll
n'en ell: pas ainfi de l'hilloire moclernc , rant ec–
cléfiall:ique que prophane . Chaque
NYS
a
fes f¡¡ints,
fes rois,
&
fes grands perlonnages tres-connus,
&
que tout le monde y reconnolr facilemcm, mais qui
[le font pas reconnus de meme en d'autres pays .
Saint Pierre véru en éveque,
&
porrant fur la main
la vil le de Bologne, caraélériíée par fes principaux
M timens
&
par íes rours, n'e!l pas une figure con–
nue en France généralea¡ent cornme elle l'ell: en
Lombardie . Saine Martín coupant fon n¡ante:tu, ac–
tion dans laquelle les Peintres
&
les Scu lptenrs le
repréfement
ordin~irement ,
n'ell: pas d'un autre có–
té une figure auQi connue en ltalie qu'ellc i'efl en
France.
Oell:
a
tort
peut-~cre
que les Peinrres fe plaignent
de la difene des
fi¡jets ,
la n3ture ell
fi
variée, qu'elle
fournit toujours des
(i¡jets
neufs
a
ceux qui
00[
du
génie. Un homme né
a~ec
du génie, voit la nature
que íon art imite
1
avec d'autres yenx que les per–
fonnes qui n'onr pas de gén ie .
Il
découvre une dif–
férence tnfinie entre eles objets, qui au.t yeux des
autres . hommes paroiffem les mohnes.
Il
faic fi bien
fentir cene dilférence rbns fon imitarion, que le
ji1jrt
le
pl~s
rebattu, deviem un
fojef
neuf fous ía
plume
o~
Ion
p~nce_a~
.
11
ell pour un g rand pein–
tre une 111fintté de ¡otes
&
de douleurs différentes
qu'il íait varier encore par les ages, par les rempé–
ramen¡, par les caratleres des nations
&
des parri–
c pliers,
&
par mille aLJtres moyens . Comrne un
tableau ne repréíenJe qu'un inflant ri'une aétion , un
peintre né avec du génie , choifit
1'
inflant que les
aucres n'on¡ pas encare faifi ¡ ou s'il prend le
meme
inll:ant , il l'enrichit de circon!lances tirées de fon
imagination, qui fonr paroitre l'aélion
unfojet
neuf.
Or c'ell: l'invention de ces circon!lances qui confli–
tuc le poete en peinture .
Cambien a-t-on fait de crucifirnens depuis qu'il
ell: des
pein¡re~ ?
Cependant les arri!les doués de gé–
nie, n'ont pas trouvé que ce
fi¡jtt
ftlt é¡tUifé par
milie tableaux déja fai ts . lis ont fu l'orner par des
i:raits nouveaux de poélie ,
&
qui paroiOent néanmoins
tellement propres
a
u
fi¡jet,
qu'on ell: furpris que le
pr~mi~r
peintre
~ui
a médité fur la compofition d'un
.
S U I
c:rucifirnenr' ne íe foir pas íaifi de ces idées.
e·
en
ce gu'onc
prou~é
Rubens! le. Pouffin
&
Coy.pel par
!eurs tableaux {ur la cruetfixton de Nocre-Seigneur .
Ea un mor, les peintres qui tiennem leur vocarion
du
génie, trouveront
coujour~
des
(i¡jets
neufs dans
la nature;
&
pour pal"ier figurément, leurs devanciers
onr lai!fé plu·s de marbres dans les carrieres qu'ifs
u'en ont tiré pour le meerre en ceuvre .
Ce n'e!l pas affez d'avoir rrouvé des
fitjets
heu–
reux, intéreflans,
&
connus
a
imiter ; les Peintres
doivent oblerver en traicant les
filjets
qu'ils oot choi _
fis, de n'y rien mettre eontre la vraiffemblance. Les
hommes ne fonr guere couchés d'un événement qui
leur paroir fcnfibl ement impoffible.
En
fin,
il cll: encare des
fi¡jets
¡>lus propres
a
cha–
que gen re
ele
pein[llre 9u'a d'a ucres genres de pein–
ture. Le facriJke d'lphtgénie , par exemple, ne con–
viene qu'a un tableau
ou
le peintre puifle don ner
a
íes figures une certline ¡:randenr . Un pareil
fitjet
ne
veut pas etre repréfenre avec de pecires figures deí–
tinées
i\
l'embelli!fement d'un payíage . Un
Jiljet
g ro–
refque ne veut pas erre rraité avec des fig ures auffi
grandes que le naturel. D es figures plus gr,mdes que
nature, ne [eroient point propres
a
repréfcnter fur
roile une Vénus .
(D.
J.)
SUJI'T,
m
Mu/lque,
(e
die du chane principal, íur
lequel roule couce la rli(pofirion d'une piece ou d'un
morceau de mufique,
&
done toutes les a
u
tres par–
cíes ne font que l'accompagnemenr. Quelquefob le
frtjtt
ell:
a
la baf!e' plus fouvent dans les defl'us ' ra–
remenc daos les parries moyennes . Daos les mufi–
ques, qu'on appelle
duo, tno, quatuor ;
&c.
le
fr¡jet
ell: ordinairemenr di!lribué entre plufieurs parties,
ce
qui le rend plus difficile ;\ rraicer.
Le
filjet
e!l la partie la plus importante du delfein .
Voyez
U F.SSI!.JN.
Toutes les aurres ne demandent que
du rlifonnement
&
de l'art . Celle-ci feule dépend
uniquement du génie,
&
c'ell: en elle que confi!lc
l'inv<!ntion . Les principaux
filjets
en
mtijtquc
produi–
fenr des imit-dtions, des fugues, des balfes-conrrain–
res,
&c.
Voye¡;
ces
mots.
Enfiu,
fiiJe&
fe
die encare du tcxte ou des paroles
íur
l~íqnelles
on compofe de la mufique . f
S )
SUIF, f. m. ell: une eípece ele arai!le qu'on rrou–
ve dans les daims, les rnourons, lesbceufs, les porcs,
&c.
&
qui éraot fondue
&
clarifiée, fait ce qu'on ap–
pell e
ji1i{
donr on fait des chaudelles.
f/oyez
GRAISSE
&
Su rr .
.
Ce
11JOf
ell: formé du Iarin
ji1edmn,
f ebum
t.>
u
jev11m
qui lignifie la
m
eme chofe,
&
qui viene
a
fue
a
cauíe
de la graifle de cet animal.
Les Anatomi!les,
&c.
di!lingu·ent quaere forres de
graifle dans le corps d'un animal: la premiere qui
(e fie,
&
qui apres qu'on l'a fondue, íe refroidir
&
aaquierr beaucoup de conlitla nce, fe nomme·
filif.
On la trouve en g rande quanciré dans le bas-ventre
&
aucour des reins.
Le P. Lecomte fait menrion d'un arbre ·qui viene
dans la Chine,
&
qui porte le
foif.
Voyez
ARnR!:
A
SV/F .
Su1F,
f
Pharm.
&
Mat.
mMic.)
eípece de grailfe
qui ne mérite une con!idération particuliere, quant
;\ íes ufa$es pharmaceuriques, 9,u'ii cauíe de ia con–
fi!\en~e
terme
&
ca!fante jufqu'a un cercain point, ii
laquelle on doir avoir égard lorfqu'o n l'emploie daos
des compofirions pharmaceutiqucs, done il
modifi~
la
confi!lcnce générale par cene qua lité . Le
fitif
n'a
d'ailleurs que les qualités médicinales communes des
grai!les.
Voycz
GRAJSSE ,
Cbimie, &c.
On di!lingue dans les bou tiques le
ji1i[
de bélier ,
celui de mouton, celui ·de bouc, celui de bceuf,
&
celui de cerf.
On demande dans la Pharmacopée de París le
fui[
de bélier pour l'ooguenr de la mere, pour le mon–
dilicatif d'ochre
&
pour le íparadrap ; le
fi¡if
de mou–
ton , pour !'empUrre appellé
ciroene,
&
pour l'on–
gneot de litharge; le
foif
du bouc , pour le baume
a•arca:us
&
pour l'emplirre de mélilot compofé; le
jtli~
ele bceuf, pour l'empl3tre de mélilot fimple;
&
le
(itifde
cerf, pour l'eCJ1platre de
uremb~rg ;
mais
il e!l tres-filr
(
&
c'ell: al!Urément une infidélité eres·
(>ardonnable ) que les Apoticaires emploient rous ces
Ji!ifs
fort indifféremment,
ii
la réferve íeulement du
foij
de cerf, qu'ils íe gardent bien d'employer, au–
moins dans les coutrées ou cene drogue ell: rare
&
chere. Des quarre autres
filift
moins magnifiques,
celui de bouc en le plus beau
&
le plus ferme' mais
fes qualités méritent cependant forc
pe~
de préfé-
rénce
dans l'ufage pharmaceutiq11e . (
b
~
SotF,