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546

S U

J

paffions.

11

en hors de doute que les

fojetl

mixces

[ont les plus excellens

&

ceux qui fe fouriennent le

mieux . ( D.

J.)

SU

JET, {

Púntun .)

On appelle

(iJjtts

en

Peinturr,

·cout ce que l'art du pinceau peut inliter. Ainfi pour

tranícrire

ici

les

juuicieuíes rétlexions de M . l'abbé

du 3os, nous dirons avec lui, que tout

ce

qui combe

fous le íens de la vue peut devenir un

frtjet

d'imita–

tion . Quand les imitations que la

peintur~

nous en

préíente , ont le pouvoir de nous attacher; tout le

monde dit que ce foot la des

fojets

heureux. La re–

préíentation pathétique du íacrifice de la filie deJe–

phté, qe la more de Germanicus font, par exemple,

(les

Ji!jet,·

heureux , On néglige pour les contemplcr

des

jiljets

groreíques;

&

m8me les payfages les plus

rians

&

les plus gracieux . L'art de

!:1

peinture n'ell:

jamais plus applaudi que loríqu'elle réuffit

a

nous

affliger ;

&

fr je ne me trompe fort , généralement

parlant , les hommes trouvent

!!~core

plus de plaifir

a

pleurer qu';\ rire au thé!cre .

ll

réíulte de cene réflexion, que des que l'atcrait

principal du peintre ell: de nQus émouvoir par des

imitations capabies de produire cet effet,

il

n<: íau–

roit trop choifir les

fojcts

intérelfans; car comment

ferons-nous attachés par la copie d'un original

inca~

pablc de nous affeéler?

Ce n'ell: pas a!lez que le

fiyet

nous intérefle, il

faut encore que ce

filjet

fe coinprenne qill:inélement

&

qu'il imite quelque vérité; le vrai íeul ell: aima–

ble , De plus, le peintre ne doit introduire íur ía

toile que des perfonnages done rout le monde, du–

moin$ le monde devane lequel il

doi~

produire fes

ouvrages, áit entendu parler .

11

faut que ce monde

les ¡:onnoi!fe déja ; car le

pein~re

ne peut faire aurre

chofe que de les fui faire reconno1tre.

Il

e(l des

fi¡J~fs

généralement connus; il en ell:

d'aurres qui ne íont hien conous que tbns certains

pays : les

jiJ}ets

l~s

pi

u~

connus généralement dans

toute I'Europe, font tous les

fi¡jets

tirés de I'Ecri–

ture-faime. Voila pourquoi Raphael

&

le Pouffin

ont préféré ces

fojtts

aux autres . Les princip:tux

événemens de l'tiill:oire des Crees

&

celle des Ro–

mains, ainfi que les aventures fqbulenfes des dieux

<¡u'adoroienr ces deux nations, f"onr en<.'ore

d~s

jil–

; et,·

¡¡énér~lement

connus .

ll

n'en ell: pas ainfi de l'hilloire moclernc , rant ec–

cléfiall:ique que prophane . Chaque

NYS

a

fes f¡¡ints,

fes rois,

&

fes grands perlonnages tres-connus,

&

que tout le monde y reconnolr facilemcm, mais qui

[le font pas reconnus de meme en d'autres pays .

Saint Pierre véru en éveque,

&

porrant fur la main

la vil le de Bologne, caraélériíée par fes principaux

M timens

&

par íes rours, n'e!l pas une figure con–

nue en France généralea¡ent cornme elle l'ell: en

Lombardie . Saine Martín coupant fon n¡ante:tu, ac–

tion dans laquelle les Peintres

&

les Scu lptenrs le

repréfement

ordin~irement ,

n'ell: pas d'un autre có–

té une figure auQi connue en ltalie qu'ellc i'efl en

France.

Oell:

a

tort

peut-~cre

que les Peinrres fe plaignent

de la difene des

fi¡jets ,

la n3ture ell

fi

variée, qu'elle

fournit toujours des

(i¡jets

neufs

a

ceux qui

00[

du

génie. Un homme né

a~ec

du génie, voit la nature

que íon art imite

1

avec d'autres yenx que les per–

fonnes qui n'onr pas de gén ie .

Il

découvre une dif–

férence tnfinie entre eles objets, qui au.t yeux des

autres . hommes paroiffem les mohnes.

Il

faic fi bien

fentir cene dilférence rbns fon imitarion, que le

ji1jrt

le

pl~s

rebattu, deviem un

fojef

neuf fous ía

plume

o~

Ion

p~nce_a~

.

11

ell pour un g rand pein–

tre une 111fintté de ¡otes

&

de douleurs différentes

qu'il íait varier encore par les ages, par les rempé–

ramen¡, par les caratleres des nations

&

des parri–

c pliers,

&

par mille aLJtres moyens . Comrne un

tableau ne repréíenJe qu'un inflant ri'une aétion , un

peintre né avec du génie , choifit

1'

inflant que les

aucres n'on¡ pas encare faifi ¡ ou s'il prend le

meme

inll:ant , il l'enrichit de circon!lances tirées de fon

imagination, qui fonr paroitre l'aélion

unfojet

neuf.

Or c'ell: l'invention de ces circon!lances qui confli–

tuc le poete en peinture .

Cambien a-t-on fait de crucifirnens depuis qu'il

ell: des

pein¡re~ ?

Cependant les arri!les doués de gé–

nie, n'ont pas trouvé que ce

fi¡jtt

ftlt é¡tUifé par

milie tableaux déja fai ts . lis ont fu l'orner par des

i:raits nouveaux de poélie ,

&

qui paroiOent néanmoins

tellement propres

a

u

fi¡jet,

qu'on ell: furpris que le

pr~mi~r

peintre

~ui

a médité fur la compofition d'un

.

S U I

c:rucifirnenr' ne íe foir pas íaifi de ces idées.

en

ce gu'onc

prou~é

Rubens! le. Pouffin

&

Coy.pel par

!eurs tableaux {ur la cruetfixton de Nocre-Seigneur .

Ea un mor, les peintres qui tiennem leur vocarion

du

génie, trouveront

coujour~

des

(i¡jets

neufs dans

la nature;

&

pour pal"ier figurément, leurs devanciers

onr lai!fé plu·s de marbres dans les carrieres qu'ifs

u'en ont tiré pour le meerre en ceuvre .

Ce n'e!l pas affez d'avoir rrouvé des

fitjets

heu–

reux, intéreflans,

&

connus

a

imiter ; les Peintres

doivent oblerver en traicant les

filjets

qu'ils oot choi _

fis, de n'y rien mettre eontre la vraiffemblance. Les

hommes ne fonr guere couchés d'un événement qui

leur paroir fcnfibl ement impoffible.

En

fin,

il cll: encare des

fi¡jets

¡>lus propres

a

cha–

que gen re

ele

pein[llre 9u'a d'a ucres genres de pein–

ture. Le facriJke d'lphtgénie , par exemple, ne con–

viene qu'a un tableau

ou

le peintre puifle don ner

a

íes figures une certline ¡:randenr . Un pareil

fitjet

ne

veut pas etre repréfenre avec de pecires figures deí–

tinées

i\

l'embelli!fement d'un payíage . Un

Jiljet

g ro–

refque ne veut pas erre rraité avec des fig ures auffi

grandes que le naturel. D es figures plus gr,mdes que

nature, ne [eroient point propres

a

repréfcnter fur

roile une Vénus .

(D.

J.)

SUJI'T,

m

Mu/lque,

(e

die du chane principal, íur

lequel roule couce la rli(pofirion d'une piece ou d'un

morceau de mufique,

&

done toutes les a

u

tres par–

cíes ne font que l'accompagnemenr. Quelquefob le

frtjtt

ell:

a

la baf!e' plus fouvent dans les defl'us ' ra–

remenc daos les parries moyennes . Daos les mufi–

ques, qu'on appelle

duo, tno, quatuor ;

&c.

le

fr¡jet

ell: ordinairemenr di!lribué entre plufieurs parties,

ce

qui le rend plus difficile ;\ rraicer.

Le

filjet

e!l la partie la plus importante du delfein .

Voyez

U F.SSI!.JN.

Toutes les aurres ne demandent que

du rlifonnement

&

de l'art . Celle-ci feule dépend

uniquement du génie,

&

c'ell: en elle que confi!lc

l'inv<!ntion . Les principaux

filjets

en

mtijtquc

produi–

fenr des imit-dtions, des fugues, des balfes-conrrain–

res,

&c.

Voye¡;

ces

mots.

Enfiu,

fiiJe&

fe

die encare du tcxte ou des paroles

íur

l~íqnelles

on compofe de la mufique . f

S )

SUIF, f. m. ell: une eípece ele arai!le qu'on rrou–

ve dans les daims, les rnourons, lesbceufs, les porcs,

&c.

&

qui éraot fondue

&

clarifiée, fait ce qu'on ap–

pell e

ji1i{

donr on fait des chaudelles.

f/oyez

GRAISSE

&

Su rr .

.

Ce

11JOf

ell: formé du Iarin

ji1edmn,

f ebum

t.>

u

jev11m

qui lignifie la

m

eme chofe,

&

qui viene

a

fue

a

cauíe

de la graifle de cet animal.

Les Anatomi!les,

&c.

di!lingu·ent quaere forres de

graifle dans le corps d'un animal: la premiere qui

(e fie,

&

qui apres qu'on l'a fondue, íe refroidir

&

aaquierr beaucoup de conlitla nce, fe nomme·

filif.

On la trouve en g rande quanciré dans le bas-ventre

&

aucour des reins.

Le P. Lecomte fait menrion d'un arbre ·qui viene

dans la Chine,

&

qui porte le

foif.

Voyez

ARnR!:

A

SV/F .

Su1F,

f

Pharm.

&

Mat.

mMic.)

eípece de grailfe

qui ne mérite une con!idération particuliere, quant

;\ íes ufa$es pharmaceuriques, 9,u'ii cauíe de ia con–

fi!\en~e

terme

&

ca!fante jufqu'a un cercain point, ii

laquelle on doir avoir égard lorfqu'o n l'emploie daos

des compofirions pharmaceutiqucs, done il

modifi~

la

confi!lcnce générale par cene qua lité . Le

fitif

n'a

d'ailleurs que les qualités médicinales communes des

grai!les.

Voycz

GRAJSSE ,

Cbimie, &c.

On di!lingue dans les bou tiques le

ji1i[

de bélier ,

celui de mouton, celui ·de bouc, celui de bceuf,

&

celui de cerf.

On demande dans la Pharmacopée de París le

fui[

de bélier pour l'ooguenr de la mere, pour le mon–

dilicatif d'ochre

&

pour le íparadrap ; le

fi¡if

de mou–

ton , pour !'empUrre appellé

ciroene,

&

pour l'on–

gneot de litharge; le

foif

du bouc , pour le baume

a•arca:us

&

pour l'emplirre de mélilot compofé; le

jtli~

ele bceuf, pour l'empl3tre de mélilot fimple;

&

le

(itifde

cerf, pour l'eCJ1platre de

uremb~rg ;

mais

il e!l tres-filr

(

&

c'ell: al!Urément une infidélité eres·

(>ardonnable ) que les Apoticaires emploient rous ces

Ji!ifs

fort indifféremment,

ii

la réferve íeulement du

foij

de cerf, qu'ils íe gardent bien d'employer, au–

moins dans les coutrées ou cene drogue ell: rare

&

chere. Des quarre autres

filift

moins magnifiques,

celui de bouc en le plus beau

&

le plus ferme' mais

fes qualités méritent cependant forc

pe~

de préfé-

rénce

dans l'ufage pharmaceutiq11e . (

b

~

SotF,