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~!'ommotion
géné!Jlle , le fluid e de
1'4ther
foit invif–
qué au point de ne plus caufer la (lleme fenfation aux
parties nerveufes ; d'oil vient que pour lors ces par–
t ies fe rcliLhent,
&,·,
&
comme le plus fouvent ced e
caufe réfide daos les premieres voies ou aux envi–
cons, on fent jufqu'oil peuvent aller quelquefois les
lpafme,s, les conflriélions des produélions nerveufes
de ce famcux centre , ·dont
les
fui tes trup ordinaires •
font le ref!ux du fang daos certaines parties, des en–
gorgemens de vi!ceres, des flafes d'humeurs,
&c.
fources fuoenes de tant de maladies.
'
11
en en de
m~me
de la ftevre qu'on appelle
ner–
tVeufl .
C'en toujours l'irritation de l'ame fenfitive, un
[patine des organes qui en renerre toutes les voies
excréroires'
&
qui peut etre occafio nné ' o u par une
caufe matériel!e qui
a
pénérré forr avaut dans la fubf–
cance de ces organes,
&
qui y adhere opiniatrernent,
o
u par uae indifpofitiOil vicieufe que l'habitude,
&
les palfions meme, font capabies de donner aux nerfs,
&c.
011 voit d:tns certe légere image de routes les fie–
vres
&
de toutes les maladies , que la
flnjibilité
ell:
toujours le
m~
me principe qui ag_ir dans ce cas, com–
me il agit dans ,la fanté, c'efl:-a-dire, relativemenr
a ux
dif¡JOfition~
des parties organiques; mais ce qui
merite une confidération p-drticuliere, on a díl s'ap–
p ercevoir que ae prins:ipe s'irritanc plus ou moins,
&
augmentant fes forces fuivant les
réfinan~es
&
les va–
r iarions qu'éprouve dans (es qualités la caufe morbi–
fique, il n'efl: pas poflible de vouloir adapter les lois
méch.aoiques a de pareils phénomenes .
E n continuanr d'apres cettc confidérarion,
&
fe rap–
pellant ce que nnus avons di( des rrois tems marqués
dans le Commdl, on erouvera qu'il arrive dans le cours
de
la maladie aux
p~rties
fenfibles autant d'époques
re–
marquables qui fonr les pha(es des mala<iies, tiwoir
l'irntntio11,
doot nous avons déja parlé, la
coflion
&
1'
excrétion . •
La coé.lion efl: done encare l'ouvrage de la
fi11jibi–
lité,
du moins en partie . Ü'efl ellé qui difpofe
les .
•nerfs de maniere
~
les faire contribuer
a
ce travail
des humeurs qu'on pourroit anez bien comparer
a
la
matU!jtion des fruits.
Les crifes ou l'excrérion ne font aufli qu'u'l appa–
reil extraordinaire de toure l'ame fenfitive prete
a
li–
vrer combar, comme le difent les anciens, o u bien
les efforts brufques
&
redAublés de toutes les parries
fenliblcs, pour le rérabli!Tement de
1'
exercice reco–
nornique de la
fill}ibílit; ,
&
l'expulfion des
mari~res
qui l'embarralfem ou qui lui font nuifibles. Ces trois
phafes, ces trois érats, vous les troverez dans toures
les maladies,
&
le médecin fage n'a rien de mieux
a
faire qu'a obferver ces trois tems,
&
a détourner
les ~ccidens
qui les
emp~chenr
de s'écouler. Pour cet
etf.eton ne fauroit rrop étudier la ft<me'iotique Cles an–
ciens ,
&
les connoi!Tances non moins uriles que peur
fournir la doélrine des modernes Cur le pouls.
Voyez
PouLS .
Nous ne pouvons ici que don11er des ,généralirés;
l'inllammarion qu'efl:-elle autre chofe •qu'un nouveau
.centre de
fipjibilité
qui s'étaqlit
~utour
de quelque
obfl:ade contre lequel il
femble q ue l'ame fenfitive
dre!le ou érige les vai!Teaux de
la
parrie, qui admer–
tent alors plus de fang; en
m~me • rems
que la vibra–
tion des fibrillcs nerveufes rayonne
l'obll~cle ?
Or cet
obfl:acle
e·~
le noyau inflammatoire qu'accom pagnenr
la douleur , la' tenfion , la ' tumeur, la rou"eur,
&c.
Telle efl:
l'~pine
de Vanhelmont, image F.mple qui
rend la nacure ,
&
qui par-la 171érite ¡l'err·e le mode–
le de routes les rhéories de
e~ ~enre.
Voyez
l NFLAM·
)I:ATION .
L'irritation des parries fenfibles explique égale·
ment les caufes .des bonoes
&
des mauvaifes fuppu-
• rarions.
ll
en rout namrel de p¡!nfer qu'une parrie ir–
ritée jufqu'a un certain point ne fa4 roit bien préparer
les fucs qui y aborclent, puifqu'elle n'efl: plus au ton
naturel de la vi
e,
&
que ces fu
es
de plus en plus vi–
ciés par l'état,des folides,
ajour~nt
encare
a
cerre ir–
ritarían; mais une fois ce ron renitué
a
la parrie,
.
I~n
aaion fur les humcurs efl: telle qu'elles en ,de–
vtennenr de plus en plus douces
&
aflimilables
a
fa
fubnance: ce qui produlr infen(jblemenr la cicatri–
ce,
&c.
Enfin, .quant
a
ce qui
regarde les médicamens,
on eft prévenu fans doure que le got1t, la difpofirion
particuliere,
&
l'irrir~tion
des orgaqes en conféquen–
ce de leur
fin/ibilité,
doi~
en fpécilier les verrus
&
diriger les eííets : ce qui renfcrme
l'e.~:plication
de ce
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37
qu'on appelle
la
vcrtu éldli11e
der
rc'!ner!u,
c'efl:-a–
dire, pourquoi, par exemplc , les ca ncharides affeélent
coAfl:ammcnt les voies urinaires , l'emétique atfeéle l'ef–
tomac,
&c.
La théorie des centres, de leurs départemcos
&:
'de la circnlation des forces de l'ame lentirive, don–
ne en
m~me
tems la r aifon qui fai t qu'un médiclment
~
peine avalé emporte fur le champ un mal ele
e~- ·'
te,
&c.
Elle explique encare les admirables effct9
,
des véficaroires , des uflions, des fynapifmes, des ven–
toutcs
&
2utres femblabl es remedes
1i
vantés par les
vrais maltres de l'arr , done toutc l'aé.liott confifle
a
établir des centres arrificiels dans la parrie fur Jaquel-
le on les appliqne,
&
d'y attirer une dérivarion falu–
t~e
de
fl11¡ibilité,
de forces
&
d'humeurs.
Confulrez fur rour ceci les ditférens ouvrages de
M.
Bordeu, médecin des faculrés de .1\lonrpellier
&
de Paris.
Il
réfulre de J'idée que nous venons de donner de
l'a:conomie animale, que tout écant borné dans le
corps
a
l'aéliviré de c'ette ame fe nlible,
ranc
dans l'é–
rat de fan té que dans l'étar de malaúie,
&
la marcha
de roures les fonélions, foit daos l'état narurel , foir
d:tns l'état de maladie, étant marquée par des rems
&
des périodes qui
doivent néce!Tairemcnt avoit"
leurs cours,
&
gu'on ne p¿ur changer ;
il
en réfulte,.
dis-je, que les feq¡urs qu on a
a
efpérer des reme- '
des, fe réduifent
~
bien peu de chofe.
Il
n'e!l que
trop vrai en effec que la piOpart des remedes ne cien–
nene ¡)as ce que des enrhoufiafl:es leur font promettre,
quoiqu'en fair de médicamens,
il faut avouer qu'il
s'en
trouve qui maniés par un médecin habile,
&:
combinés avec.une c\ierre corwenable , fonr ouelque–
fois des mervé'illes ; mais ces remedes fonr en ·rres-pe–
tir nombre;
&
quant
a
la faignée, on peut ajouter'
1~.
que dans beaucoup de maladies aigues la mariere
morbilique rélidanc dans le ti!Tu fpongieux ou cellulaire
des parries, les faignées done l'indicarion efl: le plus
ordinairemenr fonMe chez les modcrnes fur la théo–
rie de la circulation, ne fauroienr entrer dans le rrai–
cement Cle ces maladies;
2".
le corps animal étant un
cornpofé de folides
&
de f!uidés, qui font les •uns
a
l'égard des
autr~s
dans uue r éciprociré abfolue de be–
foins
&
d'utilité, on peut en inférer que des faignées
multipliées úans une maladie doivem
~rre
aux 1luides
ce que la murilation efl: aux fo lides. En vain préren–
droir-on jullifier l'abus de ce remede par des théories
&
des exemples. en imaginane meme d'avoir
a
com–
battre dans les hmn eurs une dér.ravation qui équivau–
droit
a
l'état de
gan~reue
dans es parties folides d'un
membrc ; )'on ne VOit pas a quoi ferviroier)t quelques
p.oeleoces de fang ,
te
vice gangreneux étanr fuppofé
mfeéler come la mulTe des fluid es . Ce n'efl: pas cepen–
dane que la faignée ne proúuife d'aúmirables effets,
lorfqu'clle efl placée i\-propos, par exemple, au corn–
mencement dt s maladies aigues ou dans le rems d'irri–
tation , fuivanr la pracique des anciens, dans la fup–
preflion des regles
&
d'autrcs hémorrhagies habiruel–
les, dans cerraines doulcurs vives, dans une chaleur,
une lourdeur cxceflive du corps,
&c.
Mais dans rous
ces ca's
m~mc
il n'ell permis d'ufer de ce remede que
tres.modé.rémenc'
enrcq
1114/111 '
a riere d'adjuvam.
ad–
j 111Jallf,
&
jamais. a tirre ¡le curacif, comme lorfqu'on
applique des émolliens fur un abfces pour en aide•
la mamntrion, qu'on fait des fcarificarions
a
une par–
rie, qu'on emploie les vé(icatoires,
&c. Car .
le
corp~
e(l
le m(me
a
1'
Íl¡{érieur
qti
a
/'
extériiiiY. Voyez
[¡\.
dc!Tus un excellem 04vrage intitulé,
/u abtu de la
fai-
gnée rlém@ntrés,
&e.
'
(
E!Jets pf1rticu/iers
de
/a .fenjibílit¿ .
Nous oroyons
avorr fuffi iarnmenr établi l'mnux adm irable du pviuci–
pe fenfitif dans les trois états de la vie , de
1~
fanté
&:
de la
mal~
die .l:l
eíl
pourtant encare des diípofirions
ou afleé.lions nerveu{es fing ulieres, qtti comme autant
¡le bifarrerics
dan~ 1~
fcnfib ilité , augmerJtent fon hitloi–
re de quelqucs
aun·e~
phénomenes,
Ces c!ifpofirions ol! affeéliom nervcufes tenanr , fui–
vant nos principes,
a
de~
concepts
dans l'ame
!~nfiri
ve , nous en reconnoinons, commc dans l'hifl:oire des
maladies, d'originaires
&
d'~ccideqtels,
qu i pettvent
fe rapporrer pl us ou moins aux trois érars dant nous
vcnons de pHier. On dQit placer parmi
le~
premiers
quelq'-les antipathies, fy111parhies,
&,
autres incornmo–
dirés dont
il
n'efl: pas rouj urs
pru~enc
ú'entreyren.
dre la cun¡tion, érant idermfiées avec la vie,
&
com–
me aurant de c·onflrrurions irrégulieres . Ainfi Pline
rapporre d'qpres Valere Maxime, que le poete A:nri–
parer fidonien avoit la lievre chaque année, le
J~ur