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S

E N

P u

l' id~

el ire

&

di o1le , je 1-oisle eercle

.!r~

u

&

ronJ,

je lu1 u rribue

ce

que

i'r

vois cbiremcnr,

l'ér~n

lue

.lo:

la rondcur.

Par

la

fm{~¡,, j'al_lper~:

conful~menr

une mol rude

&

une f01te de pene, mou–

vemens que

J.

e

ne puis dif<"erner, qui me

r.!

e•llenr

l'1dée clatre

u

cercle , mlis qui me le monrrent lgif–

(Jnt

lur moi d'un

cem me

mJniere . T our ceb

cll

vr31 ; mais voici l'erreur: d1ns l'idé.: claire du cerclc

je ddl m,:ue le cercle ele

b

perceprion que j' en ai;

mJis dms

la

pcrcep i'lo confllle des penr mouve–

mcas du nerf opr•que , CJu(i.'s pn les rlyons Juminear

que

1~

cercle a n' tlé.:hi>, com e je ne vois pomr

d'objcr d1ninJ, je ne po is aifémenr diningue,r cer ob–

jer, c'ef\-a-dire cerre fui re rapide de perites lecoufre ,

d'avec la perceprion que j'en ait je confonds a m–

r3r ma perceprion avec fon objer;

&

comme cet oh–

jet confus , c•en-a-dire, cene luíre de perirs mouvc–

m.ens tienr

a

l'objer principal, que j'ai raifon de fup–

poler hors de moi comme caufe de ce.s perirs mou–

vemens , j' arrache auffi la perceprion confufe que

j'en ai

a

c~r

objcr principal.

&

je

le

rev~rs.

pour amli

di re, du lenrimenr de couleur qui eft dans mon ame,

en rea-JrdJnr ce fenrimenr de coulcur comme un,•

propnérc! non de mon ame, mais de cet objet. Ainli,

au lieu que je dcvrois dire le rouge el\ en moi une

m1nicrc d'nppercevoir le cercle, jc dis, le rouge en

une maniere

d'~cre

du ccrde apperc¡u. l e.s couleurs

fonr un cnduir done nous couvrons [es objers corpo–

rcls;

&

commc les corps fonc le fourien de ce¡ pc–

tirs mouvemens qui hous manifeftent leur exillence,

nous regardons ceJ

m~mes

corps comme le fourien

de In pero::eprion confufe que nous 2vons de ces mou–

vcmcns , ne pouvanr, · comme cela arrive tou jours

dans les percepuons confufcs, féparer l'objet d'avec

la percepr ion .

, L·• remarque que nous venons de faire fur l'erreur

ele nocre jugement,

p~r

rapporc aux perceprions con·

fufes, nous a

id

e

~

comprendre pourquoi l'ame :¡yanr

une rcllc

finfotion

de fon propre cor!'s , fe confond

avcc luí,

.lo:

luí amibue fes propres

jjnfoti•n~ .

C'en

que d'un

cóc~

elle

n

l'idée

el

tire de

(on

corp ,

&

le

dillingue

~1fémenr d'•·lla-m~me;

d'aurre c3ré

ell~

a

un amu de perceprions indillin es qui onr pour ob–

jer l'économie générale des m)llVemeos qui re pal:

fent dans r uces les parríes de ce corps, de-li\ viene

qu'elle

~mibuc

au corps donr ellf: a

en

gros l'idéc

dillinéle , ces

m~·ncs

percc;nion

confulcs,

&

ero

ir

que le corps fe

f~nr

lui·me,,e. randis que c'ell elle

qui fenr le corps. De-la vienr qu'elle

'imagine que

l'oreille encend, que l'reil voir, que le doigr fouffrc

la douleur d'une piquGre , tdlt<lis que c'cft !'ame ellc–

m~me,

enranr qu'arrenrive aux ruouvemens du corps,

qui fair rout cela .

_

Pour les objers cxtérieurs, !'ame n'a avec eux qu'

une union médi,•re, qui la garantir plus ou moins de

l'errcur, mai

qui ne l'en fa uve pas rour-ii-fai r. Elle

le

fl l'ccrne d'avec

elle-m~me,

paree qu'clle les re–

gurde comme les caufcs des divers chaogemens qui luí

arrivenr; c_pcndanr elle fe confond encore avec eux

2

quelques égards, en leur amibuant fes

fin{ariollr

de couleur,

de

fon, d'e chaleur, comme leurs oro–

¡mérés mhérenccs , par la

m~me

raifon qui la f:tifoic

f~

confondre ellc-ml!me avec fon corrs, en difant

bonnement, c'cll mon ccil qui voit

l e~

couleurs,

c'cft mon oreillc qui cnrend les fons,

&c.

M:us d'ou

vi~nt

qu'il arrive que parmi no

(tnfa·

tionr

d1verles , nous amibuom les

tme;

aux ohjcts

CHérieurs, d'aurres

a

nous-m~mes,

&

que par rap–

port

a

quelques-unes nous fommes indécis • ne fa–

chant rrop qu'en croire, lorfque nous n'ea ju!{eons

que par les fens? Le P. Mallebranche dinin<>ue rrois

forres de

finfatiollr ;

les unes forres

&

vives, les au–

tres foiblcs

&

loo rui!Tlntes,

&

en fin des moyennes

entre les unes

&

les aurrcs. Les

fi.11/atioru

forres

&

vives fon r celles qui éronnenc l'elprit

&

qu i le ré–

veillent avec quelque force, par ce qu'ell es luí fonr

fort agréables ou fort in.:ommodes ; or l'ame ne oeur

s'emp~cher

de reconnolcre que de celles

fin{ationr

luí apparciennent en quelque

f~~on.

A;n!i elle ju5'e

que le froid

&

le chaud nc fonr pas feulemenr dans

1~

glace

&

dans le fcu. mais qu'ils fonr aum dans fe

propres ma ins. Pour les

finfotion;

foibles, qui cou–

chent forc peu l'ame, nous ne croyons pas qu'ellcs

nou> apparriennenc, ni qu'clles loienr dans norre

propre corp , muis feulement dans les objers que

nons en

rev~rons .

La

raifon pour laquelle nous ne

~oyons

poinr d'sb rd que les couleurs,

les

odeurs,

¡~s

faveun ,

6l

toutes les aurres

J(".fotioJJr,

fQn t des

ilica · ns de n

e ame ,

· 11

qu~

n

Uf

n'en

a

on

poinr d'

i

Ñ!

el> .

de

>

~.

e

t

1

o–

flnc ú ot qu nou n•

i.n

n po1nr par une

timrl~

''lle ,

0111

pJr le

1 1

r21i nntcll<.'flt,

li

1

lumt~

t,

1

uleu

,

h.•

IÜns. les oJeurs , lont ou n

,· n 1'

des

m

1bCJOO. de no

r~

>me . ,

h,

1'

ur

1

¡;

-

fuinl

.-.v

!

noos ¡u;eons_facil

znnt

qu'

1

s

torir

<

n

nous ,

l

e-Jote qu

nous 1 n

n

1>

n qu'ell

n u

uchenr,

· que nou n·,.·ons p.H bef m de 1

n-

OOitre pu leurs idées

f'

•ur

!J ·

lf

qu\:·11~

non

arc•ennenr .

P

or les

fi~tfatJ

ru

mir ' nnes , qu1

chenr !'ame

m~Jiocr

m nr ,

comm~

un

;;n nde

m•ere, un foo

10lenr, l'am s'y rrou' e

hlrt

m

r–

nlfée

i vous demJn ez

l

ce

per~

pourqu i ccr e inll i

u–

rion du cr.!at ur , 11 ''ous

r~ponJr

J qu

1

i~r

¡;,_

fotirlflr

éranr

npables ,le nuire

3

nos m mbres,

,1 ,

1~

3-propos que nous foy ns

J

er ·, qusnd ils en fonr

arnqu6, afin

d'cmp~

hcr qu'lf

n'en foienr off<•nl'6;

mais

il

n'en c_ft pH de mc!me des

uleur , qui

n

(ICU\•enr d'ordinaire bleller le fond de l'teil

uu

elle

fe ralfemblenr,

&

par conlequenr

il

nous en nlutrlc

de favoir qu'ellcs

y

fonr pemce .

s couleur n •

nous lout nécelfaires q e pour connolrre rlus dulmr–

rement le objers,

&

c'etl pour cela

qu~

nos fen

nous porrent

l

les arrribuer feulement

~u

objcrs.

tnfi

le> ju.,emens, conclur-il, au que!

le

•mprel~

lions de nos fens noas p rreat, fonr

tr~s-jullcs,

li

o

les c

onlidere pa

r rapport

3

1~

confervanon du corp ;

m1is

rour-1-f.ur

biflrres

&

rrh.éloi¡rnés

de

la

v~m<' ,

li on les conlidere pu rapporr :\ ce que les corps

lime

en

eux-'!l~mes

E1

·E,

adj. (

Gr•m.)

qui

a

l'efprit droir

&

june

de

l'e~périeucc.

clu jugemcnr'

&

qu• en peu fujcr

S

re tromper' loit qu'il parle. foir qu'll agofre.

1 ce

mor s'Jpphque

a

une chofe,

cerr~

.:hofe fuppofera

coures les qualirés que nous venons d'Jtrribucr

a

1~

perf'onne. On Jit un homme

{n¡ft.

L'auromé d'un

homme

fi¡rfl

eft en cerrains ca de fa ir

de

¡1lus terand

poids que celle de vingr hommes d'ef'prir. Oi1 dit

une n<p,onfe

finfée .

SE SET,

tr, ou

t ASA

E, (

Gio,r. motf. )

pe-

tite riviere des P,1 S·bas; elle prcnd

13

1

urce en Ar–

rois, aupres du village de Uoll•oux,

&

fe perd

~

Uouch in

d

ms

I'Efcaur.

1

n.

,7.

l

'ENSIBILI1'É, E ' riMEr--.'T,

,lfttfume .)

la fJ–

rulré de fenrir, le proncipe fenlinf, ou le fi.·nriment

mJme des parríes, la bafe

&

l'agenr confer arcur de

IJ

vie,

l'animalit~

p1r cxccllence, le

plu~

beau , le

plus lingulicr

phlnom~ne

de la narure,

&,·,

L1,(titjibiliti

el~

dan

le corps VIVJilt, une

propri~ré qu'onr cerraines parries de rerccvoir 1 s impref–

!ions des ubjers

ex

ternes,

&

de protluire

~n conl~qucn­

ce des mouvemens proporrionno!i

a

u degnf tl'inrcnlirl!

de cene perceprion .

Lo rrem iere de ces aélions en ce qu'on arpelle le

fintÍf1Wtl, ftnfotio, finjiu,

a

l'c!•Hd duquel la

flr!fi–

bJ!ité

n'd \ 9u'uue r.,culré, une pUIIlancc redu11c en

ad<! ,

potmrrtJ

i11

11'1'1111

redalla,

Cllm neo parle d.1ns

les écol

~=

or le

fmtimmr

le défiuot une fou,'\ion de

1

1

Jnim31, qui le· conl!lrue rel ,

&

d•lhd,

par-1.1,

de•

~eres

manrmés; il confine cllennellcmcnc d.tm un

onrelligeucc puremenc animale, qui d,fcornc l'urilc on

le nuilible,

des

objer

phyfique~.

La feconde odian ou lo

mobiliti,

n'ctl que cxprcf–

lion muerte

de

ce mt!mc

fintimmt ,

c'en-:1-dirc , l'im–

pulfion qui nous porrc vers cc•s objers, ou nous

en

t!loigne: ainfi I'Jriligu<'e

f~

contra e roure en elle-me–

me;

le

lim1sons rcurenr foudamcmcnc lcurs cnrncs,

lorlqu'ils

fe

lcmeur piqués ou

blellc!~.

au conrrairc ces

m

emes

animan< fe dllarenr , ·•c!panouilfenr, pour ain–

li

d~re,

fe drdlenr,

trigtmtur ,

:\

l'approche des ob–

jers qu'ils rcconnoillcnr lcur erre otile , ou qui

Aar–

reut agréablem<'nt leur

,fo11/ibiliri

C'cll rlans ce dou–

ble r.tpport d':dions

h

dtroltemenr l1ées enrr'l'iles,

que l'imaginacion

lll'llt

fe ulc les fuivre ou le dif\ln–

guer, que la

fon(ibilité

doit

~ere

conliderc!e,

&

fes pht!–

nornenes e1Um6 .

l '

1ncicns philofnphes

&

mt!dccins onr parlé de

la

fh!fi'

iliti

comme

el'

un objer

qm

Icor c!toir fami–

licr,

&

~u•

fcmblo1r fa ic pour leur g<'nie, c•en roujuun

:\ un

ncipe fenrant

&

fe mo•lVJnr en

tb1, aux fa-

culr<'s

('ame anímate ou corporellc , que fonr

li-

vrécs dans la

pi

O

art de lcurs écrin, roures les fon c–

rions du corps animal . les ditférenrc;

fe~

es onr em–

ployc!

a

déligner ce príncipe. des cxprelfions confor–

mes

a

leur cnrhouliafme .

0 11

'

lcur mJnicrc de phi–

Jofopher; rels li>nr les mors '"''

ó,

impwu, 11ppttirio,

de