S
E N
;¡
rapport; le tropologiquc ,
le rég!ement de nos
mreurs: ce qu'on a corupris d:tns ces deux vers:
LitUrt;
gtjl~
rfou t :
quid cn dar allegoria;
Mor11/u
quuf agar , q•1o
tmda,·
011agogia .
On peut remarquer les cinq
fonr
dont nous venons
de
pa rle~ da~s
le
~eul m~t
J<mfl!!em
¡
(don le
jmr
gr~rm.nam:al
.11
figmfie
tlnron ele
pa•x;
leIon le lirtéra l ,
u~~. vrlle
ctrp_tta!e
de J udée,
felon l' allél{orique,
l'ég li(e
uuhtante;
lelon
l'an·tg•>'!ique ,
l'¿_f life triomphanie;
feton le moral ,
l'am•
jidelt ,
donr Jerufa tem efl: une
efpece de fig ure .
f/qyn,;
Au tG :> Ili E, ANAGOGIQYE,
LHT ÉRu,
Frount,
M YSTIQ.,.UI!: ,
&;.
.
Tou~
les théolo;¡-iens convrennent qn'on ne peut
trrer el arg umens
drre~ls
&
co..c)uans en mariere de
relig ion que du feul
fol!
lirtéral. Jamais., dit
. J era–
me, les pJraboles
&
le
fl;u
d Jttreux
des
énigmes ,
<:'cil-a-dire. des allégories que chacun imagine
a
ron
gré, ne peuvent fervir pour établír tes do"mes ;
&
S.
Augufl:in elans fon
~pit~e
a
Vincenr le
~onatifle,
re~onnolt
qu'on ne peur le fonder fu r une limpie Jl–
légorie,
~
moins qn'on n'ait des
ré'Tloigna~cs
clairs
ponr
expliqu~r
ceux qui font o'>fcur; . D 'ailleurs ,
comme chacun peur imaginer des
fonr
myfl:iques , fe–
Ion fa pénétrarion ou fa piété ,
chJ~un
par la meme
raifon a droit de les re¡etrer ou d'en
imaginer de
coamtires .
It
faur cependanr obferver que
efe.
qu' un
flnr
myfl ique eQ aurori[é par l'égtiíe ou par le ·COn–
cert unanime des pe
res ,
ou qu'il
(u
ir narurellement
du texre,
&
que I'Ecrirure
m~
me le favorife, on en
p eur tirer des preuves
&
des raiíonnemens folides.
M ais le plus
fUr en matiere
de
conrroverfe efl: de
s'atto~cher
au
fonr
litréral , paree qu'il efl:
forr aifé
d'abufer elu
(en•
allé!!orique .
SL N5 EXT!K Nl!5 ,
(
Phyjio/. )
organe~
COTD0rels,
Jur
leq~els
k s
objers exrérieurs caufent les diiFéren–
t es eípeces rle
fen r:~rions,
que nous
~ppellons
le
tou–
cbcr ,
1~
go/)t , fodortrt, /'Qui'c ,
la
v/)c,
&c. L'auteur
de
l'lJijloire
11ature//c
de
/'bommc
vous expl iquera
m ieux que
rno•
c0mmenr ces différentes efpeces de
fen!in ions parviennenr
~
l'ame . Elles Lui
[onr
rranf–
m iles , nous dir·il, pa r
les nerfs qui formenr le jeu
de routes les partres
&
l'aélion de tous les membres .
Ce font eux qui fo nr l'organe immédiat du fentimenr
qui fe d:ver!ifie
&
ch:w ge , pour ainfi dire , de na–
ture , (uivant leur différente dil¡>oficion; enforte que,
felon leur
nombr.~,
leu r fine (fe , leur anangement,
leur qualité, ils portcnt
il
l'ame des e(peces di
Iré
ren–
t es de manieres de fc nrir qu'on a difl:inguées par le
nom de
ft'!fationt '
qui femblent n'avoir rien de fem–
blable enrr'elles.
Cependanr fi
l'on fair attention que tous ces
flnr
~xtemu
Ont un íujer commun ,
&
qu'ils ne font que
des memuranes nerveuíes, dif!éremmenr étendues ,
d ifpofées
&
placées ; que les_nerfs fonr l'organe gé–
néral du (enrimcnr; que, daos le corps animal, nul
2Utre corps que les nerfs n'a ccrre propriéré de pro–
•lui rc le fenrimenr, on (era porté
ii
croire que les
flfJf
ayant rous un pr incipc commtm ,
&
n'ét:Jnt que des
formes variées de la
m~.f-re
(uufl:ance,
n'~ranc
en un
mor que des nerfs drfféremment ordoon¿s
&
elifpo–
fés , les le nt:rtions qui en réli.tlrcnr ne· fo nr pas auffi
cffcnricllemenr dif!erenres entr'elles qu'elle le pa–
roiffl!nt .
L'reil cloit erre regardé commc une expanfion
du
nerf optique, ou plntOt l'reil
lui-rn~me
n'elt que l'é–
{'anoui!lcmenr d'un faifceau de nerfs , qui érant expofé
a
l'exrérieur plus qu',tucun aurrc nerf , efl: auffi celui
qui
~
le fenrimenr le plus vif
&
le plus eléticat ;
il
(era
done ébranlé par les plus perites parties de la ma–
tierc re!les que font cellcs de la lumicre ,
&
il nous
donncra par cunf<"quent
un~
fenfntion de roures les
fubfiances les plus éloig nées , pourvu qu'ellcs foienr
capables de produire ou de réfl..'chir ces perites par–
ricules de matiere .
L'oreille qui n'efi pas un organc auffi
e·xtérieur
que l'reil,
&
dans lequel
il
n'y a pas un auffi graod
épanouilTemenr do norf, n'aura pas
le m
eme
degré
de feníibilité '
&
ne pourra pas erre affeélée par ces
parries
el~
marieres auffi perites que celles ele la lu–
rniere; mais elle le (era par des parties plus groffes
qui font celles qui forment le fon ,
&
nous donnera
.:ncore une feufation eles chafes
éloi~nées,
qui pour–
ront metrre en mouvemenr ces parrres de matieres.
Comme elles lont bcaucoup plus groffes que celles
de la lumiere
&
qu'elles ont moins de vlteffe, elles
11e pourronr s'étendre qu'ii ele petites difl:ance¡,
&
14m~
XV.
S
E N
1.j
p:1r conféquent l'oreille ne nous donnera la fcnfarion
que de chafes beaucoup
m
Jiu' éloig nées que celle
9
donr l'reil nous donne .la fenfation .
L:~
membraue <¡Ui efl: le
!ie~e
de l'orl rar étanr en–
cure moins fourme de nerfs que celle qui fair le fi e«e
de l'ouie, elle ne nous d rrnera
la
fenfation que
d~s
parries de mariere
9ui fonr plus gro!les
&
moins éloi–
gnées, telles que
r.mrles parricules odoranres des
corps qui font pro
b:tblemer!r cellcs de l'hurlc e!le n–
rielle, qui s'en exhale
&
!urnage , pour ainfi dire,
dans l'air.
.
Cornme les nerfs font enca re en moindre quanti–
té
&
plus g rolliers fur le palais
&
fur la lanrrue ,.les
parricules odoranres ne fonr pas affcz
forc~s
pour
ébranler cer organe; il fau r que le• parries hui leu fes
&
falines fe dérachenr des aurres corps ,
&
s'arrt! rcnt
fur la langue pour produi re la
fenfa r:on qu'on ap–
pelle le
go12t ,
&
qui differe principalt'menr de !'o–
dorar, paree que ce dernier
Je~u
nous donne la len–
farion des
ellO
les
a
une cercaine diflance'
&
que le
goílr ne peur la donner qne par une ef¡Jece de con–
raét ,
qui s'opere au moyen de la fonre de
cert~ines
parries de matieres, telles que les fels, les huiles ,
&c.
En
fin,
~omme
les nerfs !ont te plus divifés qu'il
efl poffible
&
qu'ils fonr rre;-l!$eremenr par t'cmés
dans la peau , aucune p1rtie au111 perite que cell es
qui forment la lumiere , les fons, les odeurs, les tit–
veurs, ne pourra les éuranler , ni les
aiF~éler
d'une
maniere fenlible ,
&
il
faudra de rres-,gro!les p3rties
de matrere , c'efl-a-dire des corps fo liaes , pou r qu'ils
puiffent en !tre affeélés. Auffi le lens du toucher ne
nou; donne aucune fenlarion des chofes éloignées ,
mais feulemenr de celles donr le conraél efl immé–
diar.
Il
paroit done que la eliiFérence qui efl: entre nos
flllt
vienr de la po!irion plus ou moins extérieure
des nerfs ' de leur veremenr. de leur exilité ' de leur
quanriré plus ou moins grande, de leur épanouiffe–
menr dans les différentes parties qui confl:iruent les
organes . C'efl par cette raiton qu'un 'nerf ébranlé
par un coup , o u découvert par une bleffu re, nous
donne louvenr la fenfation de la
lumiere ,
fa ns que
l'reil
y
ait parr; comme on a fo uvenr aufli par la
m.!me cau[e des rinremcns
&
des fenlarions des fons,
quoique l'oreille ne foit atfeétée par rien d'exré–
rieur .
Lorfque les perites parricules ele
la matiere lumi–
neufe
&
fonore fe
rrouvent réunies en
tres-grande
quanrité, elles formenr une efpece de corps fo lide
qui produir différentes efpeces de [enfittions, lef–
quelles ne paroifle nr avoir aucun rap port avec tes
premieres; car toutes les fois que les parries qui
compofent la lurniere
to nr en
tres-grande quanti ré ,
elles atfeélent non-feulement
les yeux , mais aufli
toures les parties ncrvenlcs de la pe:¡u;
&
elles pro–
duifent daos l'reil la fenfarion de la lumicrc;
&
dans
le refl:e du corps , la fenlarion de la chaleur qui
efl:
une
a
uere efpece de fenrimenr différenr du premier,
quoiqu'il foir produir par la merne caufe.
La
chaleur n'efl: done <¡ue le roucher de la lumierc
qui agit comme corps lolide, ou comme une n1a!l"e
de matiere
en
mouvcmenr; on reconnoir évielem–
menr l'aélion de certe malle en mouvemenr, lorf–
qu'on expofe les matieres tégeres au foyer d' un bon
miroir ardent ; l'aélion de
la
lumiere réunie
leu~
communique, avant meme que de les
~chauffer ,
un
mouvement qui les pou(fe
&
l~s
déplace; la chaleur
agit done comme ágilTent les CC'lrps fol ides fur les
autres corps, puifqu'elle efl: capable de les déplacer
en communiquant un mouvement d'impultion .
De
méme lorfque le¡'
parri~s
fonores
re
rrouvent
réunies en rres-¡::-rande quanriré , elles produifent une
(ecoufle
&
un éoranlemenr tres-fcnfibl e ;
&
cer ébran–
lemenr eQ fort ditférenr de l'a8:io11 du fon fur l'o–
reille . Une violente cxplofion, un grand coup de
tonnerre
~branl e
les maifons , nous frappe
&
commu–
niqu" une elpece de tremblemenr
a
rous les corps
voifins ; e'cll par cerre aélion des parrics fonores
qu'une carde en vibrarion en fdit remuer
un~
au–
trc ,
&
c'ell par ce toucher du f
on que nous fentons
nous-memes, lorfque le bruit efl:
violP.nt, une efpece
de trémouffemenr fort dif!e renr
de la fenfarion du
fon par l'oreille , quoiqu'il dépende de la mtlme
ca
u
fe .
Tóute la différence qui fe rrouve dans nos fenfa–
tions ne vienr done que du nombre plus ou moin¡
grand,
&
de la pofition plus ou moins exrérieure des
nerfs . C'ell pourc¡uoi nous ne jugeons des chofe$
D
que
•
\