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S E N

l . "

n

y

a un

flns

lircéral

ri_rotlri/I.K; e'

e

le¡;,~

,

propre d''!n mor, c•en la lecrre prife

a

la rigucor,

,

jlrrfl~ .

2.. ,.

L2

feconde efpece de

fnu

linéral, c•en celui

, que les cxpreffi'lns figurées done nous avons p3rlé,

,

préfentent narurellement

a

l'cfprit de ceut qui en–

"

tendenc bien une langoe; c'etl un

./in1

linéral

.fi–

"

guri :

par e<emple, quand on dit d'un politíqoe

, qu'

il

fome

propu

1•

.

divifton

mtre

,f;1

propr~;

..

tllllt/1111,

fimer

ne re dolt p.u encendre

á

la rigueur

fc:lon le

ftnt

propre,

&

de la

m~me

maniere qu'on

dit

femer

du blé:

mais ce mor ne laille pas d'avoir

un

ftns

lini'ral, qui en un

fms

figuré qui re pré–

fcn~c

narurcllement

a

l'efpnt .

La

fettre oe doir pas

rou¡ouss

~tre

P;!(e

~

la ngueur ; elle rue, dit faint

Paul, //.

Cor. ' '.1·

6.

O u ne doit poinr e<clure roo–

te

jig,ifiuztion

mé~1

horique

&

figurée .

IJ

faur

b1en fe

arder, dír

.

Au~ullin, d~

doflr. &hrift.

l . 111.

&.

v.

tom.

11/.

Pam,

t68~ ,

de prendre

¡¡

., la lerrre une fac_¡on de parler liguréc;

&

c•en ¡¡cela

,. qu'il f1ut appl_iquer ce palla_g-e de

S.

Paul,

lflltttr~

,.

fllt

0

&

fejprt~ donn~

fll

VU .

/11

prin&Í{IÍO

&IIWIJ–

"

dum

tjl

n~

ji_rllratam /omtiorum 11d

littrrt~rn

•ai–

"

pi111;

&

a.'_h"

~n[m p~rtin.r

q_uod

11Ít

•Poflo/111,

., ¡,ncra occ•d•r, fpmms aurem v•vilicat.

,. JI

faur s'arracher au

fon1

que les mors excirent

narurcllemenr dans uorre e(prir, quand nous ne

fommes poinr prévenus

&

que nous lommes dans

l'érar trJnquille de la raifon:

voil~

le vérirableflnt

lirréral (lguré; c·en celui-1:\ qu'il faur donner aux

lois ,

ux canons, aux rexres des courumcs,

&

m~me

:\ I'Ecrimre-fainte .

., Quand

J.

C.

a die,

Lrrc. ix.

62.

ce/tri qui "'et la

11111in

J

/11

rh11rrw

&

q11i reg11rde

derrier~

ltiÍ, n'tfl

point propre potfr· le roytlllme

d~

Diell,

on voí r

bien qu'il

o'a

pas voulu d•re qu'un laboureur qui

en trav•illaor rournc quelquefoi; la

r~te,

n•en pas

propre pour le ciel; le vrai

flnr

que ces paroles

,, préfeorenr narurellement

a

l'elprit, e'en que ceux

qui onr commencé

a

mener

un~

vie chrérienne

&

a

~rre

les clifciples de Jefus-Chrín, ne doivenr pH

., changer de conduire ni de doé.lrine, s' ils veulenr

,

~ere fauv~s :

c'elt done la un

fillr

lirrér~J

figuré.

U

, en en de

m~me

des aurres palf.1ges de l'évangile,

, ou Je(us-Chrilt dit,

Mili.

v.

39,

de

pr~íenrer

la

joue gauche

~

celui qui nous a frappé fur la droite,

& ,

ib.

29. ¡o. de s'arracher la main ou l'ceil qui

,. c!l un

íujer ele fcandale: il faut encendre ces paro–

les de la m¿me maniere qu'on entend toures les

expreffions métaphoriques

&.

ñgurées; ce ne feroit

pas leur donner leur vraiflnr, que de les encendre

felon le

jitu

litréral pris

a

la rigueur; elles doi–

vcnr

~rre cnrendu~•

felon la (econde forre de

pn1

liw:'ral , qui réduít mutes ces fac_¡ons de parler fi–

gurées

a

lcur ju!lc valeur , c'e!l-a-dire, au

flns

., qu'elles

avoien~

daos l'efprir de celui qui a parlé,

&

qu'elk"S e;cairent daos l'cfprit de

ceu~:

qui enten–

dent la langue ou l'expreiTion liguréc én aurorifée

par l'uf\ge .

Lorfl¡ll~

nour donno111 au bU

ü

nom de

,.

Cér~s,

dir Cicéron,

de n11t. dtor. Jib.

JJ/.

,o. 41.

••

illin. xvi.

&

1111

vin le nom

de

Bacchus,

"""1 notu

,

flrvoHI

tl11n~

f'!f011

d~

parler

ujit¿~

m

11otr~

lfln_rue

,

, &

prrjimn~

n'efl •Jfoz ¿¿pourvu de

feos

pour premfrt

.,

&U p11ro/ts

a

/11

rÍgtlt"Ur Je /a

/#l re .

...

,

11 y a fouvenr aans le langage des hom=s un

" finll irréral qni en caché,

&

que lés circonftances

des chofes découvrenr: ainli il artive fouvcnr que

la

m~me

propofirion

~

un tel

fntl

dans la bouche

ou dnns les écrirs d'un cerrnin homme ,

&

qu'elle

en

3

un aurre <f'Jns les tiif.:ours

&

daos les ouvrages

d'un aurre homme; mais il ne faut pas légeremeat

donner des

jnrs

délavanrngeux aux paroles de ceux

qoi ne penfenr pas en tour commc nous; il

f~ut

que ces

flllr

cachés foient

ti

facilemenr développés

par les circonnances, qu'un homme de bon

.ft111

qui n'ell pas prévenu ne puifre pas s'y méprendre .

Nos préventions nous rendent roujours

injunes,

&

nous fonr fouvcnr pn!rer aux aurres des fenri–

mens qu'ils détellenr :tuffi !incerement que nous les

dérenons .

,. Au relle, je viens d'obferver que le

fonr

lirtéral

,. fig uré en cclui que les paroles excitent narurelle–

" ment dans l'e(prit de ceux qui enrendeat la langue

,. ou J'exprertion figurée en aurorifée par l'ufage: ainfi

, pour bien eotendre le vérirablefonslirtéral il'un au–

"

reur, il ne (uffit pas d'enrendre les mors parriculiers

1 ,

done il s'ell fervi, il faur encore bien encendre les fa-

c:¡ons

de parler uficées daos le langage de cer auteur

0

T~~mt

XV.

S E N

., fans

quoi,

Oll

l'on n'enrendra poinr le

p!lrFe

ou

,, l'on rombera dans des

ronrn-(nu .

En

fra;;¡;~is

Jtmll~r paro/~,

veut

di

re

prom'ttr~;

en ltcin,

-:J(rb;

,

Jare,

figni6e

tromptr: plr'rl$ rl4rt n/i,·ui ,

ne vcuc

pas dire

dormtr Je

1•

pein~

J q dqu'u

n,

lu· f1;re de

la peine, il veut dare au contra.re,

ltn puní P•r

qudqu'un ,

luí donner

b

f

ari

sfacl1on qo'JI

c~•ge

de

nous, luí donner norte fupplice

en

pJycmenr ,

comme on paye une amentle. Quand Pron rce die

a

Cinthie ,

Jabi1 t11ihi ptr/ufa pomar,

11

tltg.

v.

il ne veur pas dire,

perfide

,

"ou1 m'

•ll~z

caujtr

bien des t&tlrmtm,

il lu1 J ¡r

ou c••nr

rnire, qu'li

11

fe–

ra repenrir de fa perfid1e .

Paf.de

, vo111

m~

le

payt–

rez:

volila

peur-~rre

ce q01 r,

m

J

le plus eude–

ment au

dt~bis

rnibi /JIZnllt

e Properce.

,

Il

n'en pns poiTible d'cnrendre le

flm

lirréral de

I'Ecrirure fainre, li l'on n'a aocune counoifr1nce

des hébraifmes

&

des hellénifmes, c'ell-3-díre, des

fac_¡ons de parler de

1~

langue hébra 1que

&

de la

langue grecque . Lorfque le

interprete rradu:fenr

il

la rigueDr de la lerrre, ils rendenr les mors

&

,. non le vérirable

fonr:

De-la viene qu'il

y

_a ,

par

exemple, dans les

pleaume~,

plufieor. verfers qui

ne fonr pas intelligibles en larin .

Montes Dri ,

p.f

H!

ne

v~ur

pas di re de

mon111gnes corifiu rtu

iJ

Drttt,

ma•s

de htwtu mo1Jtag11u

, .

Voy~z

IDio -

l'ISMI!

&

SuPEli.LA

TJ F.

,

0dns le nouveau rellamenr

nH~me

il

y

a

plulieurs

pafrages qui ne fau roicnr écre enreodus , fans

la

connoillance des idiorifmes , c'ell-a-di re, des fa–

'jOns de parler des aureurs origingux. Le mor hé–

óreu qui répond au mor latín

vtrbum,

fe prend or–

dinairement en hébreu oour

&bofl

ti

~nifiée

par la

parole. c'elt le mor gém!rique qui

ré~o

1

a

tttgo–

tium

o u

ru

des Larins .

Tr•nf;arnur

tljqu~

Bttbltern,

&

vide.rrnru

.ho~

VEUVM

quoá fo c7trm

t{l .

Luc ij.

xs.

Pam ns ¡ufqu'a Berhléem,

&

voyons

ce qui

y

en arrivé . Aínfi lorfqu'a u rroilieme veríet, du cha–

pir•·e

8

du

D~ucéronome,

il etl di e (

Dmr

J

dUit

,

tibi &ibmn manna fJIIOd ig11orabar

tll

&

patres tui,

,

ut

oft.e~~d~rtt

tibi qtlotl non in julo pmu vivat horno

,

Jed 111 ormJi verbo quod egreditur de ore Dei.

V

us

., voyez que

ir¡ omni

1J~rbo

fignilie

i11 omHÍ

re,

e'en–

" a-dire,

ti~

tout &e qru

Di~u

Jit ,

o

u

vertt qui firve dt

,

nourritun .

C'en dans ce

m~

me

finr

que J efus–

" Chrin a cité ce pallage: le démon luí pro¡>OÍoir de

, chanser les pierres en pain; il n'en pas nécellaire

, de

fa~re

ce ch1ngemenr ,

répond Jefus-Chrin ,

&llr

,

f

bown~

ne

vit p111 {eulmtent

d~

pain, il

(e

no11rrit

,

tncart de tour

u

q11i plalt

,)

Di~11 d~

l11i

do11•~r

pour

,

IIOIJrriturt ,

d~

tour

ce

qu~

Dim die qui fir:;ira dt

,

nDllrriturt . Mat. iv.

-+·

Voila le

finr

httc'ral; celui

.. qu'on donne communément

a

ces paroles, n'ell:

,

qu'un

fins

moral

, .

§.

2 .

Divifi_o>J tlt1

SEHS

JPirituel .

,

Le

p111

fpiri–

,

ruel

~ft

auffi ele plufieurs forres. r. Le

SfNS

moral.

, z. Le

SfNS

111/tgoriqru.

¡ .

L~

SENS

rmagogiq11e .

I.

SENS

_mortzl .

, Le

finr

m 1r:tl ell une interpré–

rarion felon laquelle on tire quelque inllruaion pour

les mceurs On tire un

flnr

moral des hinoires.

des fables,

&&.

11 n'y a ríen

dC

fi profane done on

ne puille rirer eles moralirés , ni ríen de

li

ferieux

qu'on ne puifle tourner en burlelque. Telle e!l:

la liai(on que les idées onc les unes

avec

les au–

tres: le moindre rap porr réveille une idée de m{)oo

raliré daos un homme done le goQc en tourné dll

córé de la morale;

&

au conrrai re celui done l'ima–

ginarion aime le burlefqac, rrouve du burle(que

par-tour .

, Thomas Walleis, jacobin ang lois, fir

imprim~r

vers (a fin du

XV.

fiecle,

a

l'u(age des prédicateurs,

une explication morale eles mécamorphofes

d'O vi–

de. Nous avons le

Vir~ile

rraveJH de Sea ron . O

vi–

de n'avoir poior penfé a la moralc que Walleis lui

pr~re ,

&

Virgi le n'a jamais eu les idées burlefques;

que Searon a rrouvécs dans fon Enéide .

[1

n'en etl:

, pas de méme des fables mor3les ; leurs aureurs me–

, mes nous en découvrent les moralirés, elles (ont

,

tirées du rexre comme une conféquence en tirée de

,

fon priucipe.

,

SENS

tJiügoriqrt~ .

, Le

flru

allegorique fe tire

, d'un difcours, qui,

a

le prendre daos ron

flnr

pro–

" pre, lignilie roure autre chofe: c'elt uDe hi!loire

, qui en l'image d'une autre hilloire, ou de quel–

., qu'autre penfée .

Voytz

A

LLÉGOR.IE.

" L'efprit humlin a bien de la peine

a

demeurer

indér~rminé

fur les caufes done il voir ou donr il

refrenr les e/fers; ainfi lorfqu'il ne

connoi~

pas les

e

au~