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so e

;imé de qui que ce foir, plair

a

rous;

&

fouvenr ell

méprifé

&

recherché par les m!mes gens.

Les liaifons parrkuliers de l'homme

.foci11bl~

fonr

des liens qni l'an.tchent de plus ea plus

a

l'état; cel–

les de l'homme

aimabl~

ne fonr que de nouvelles dif–

bpations , qui rerr:mchenr d'aur.tnr les devoirs eífen–

t i.:\ls.

L'homme.fociable

infpire le delir de vivre avec

lui ; l' homme

aimabt.

en éloigne ou doit en éloigner

tour

honn~rc citoy~n .

( D.

J.

)

SOCIAL, adj. (

Gramm. )

mor nouvellemenr intro–

duir dans la

lang ue, pour déogner les

qualir~s

qui

rendenr un homme mile dans

la foeiéré, propre au

commerce des hommes: des venus

ficilllts .

·SocrAL, (

Comm.)

ce qui

app~rrienr

ii une foeié–

té , on qui ell fair en fon

11001 .

On die qu'un biller,

ou aurres aéles, fonr ognés du nom

focilll ,

lorfqu'un

OU

deux aífociés les OllC ognés du nom de la fociété .

Daos ces écritures on

mee

rous les noms des a!lociés,

ou l'on

y

ajoure le nom de comoagnie ,

N . N.

&

compagnie. Voy.

NoM soci AL, SoC IÉTÉ'

&

CoMP4-

GNII': .

SoCIALE ,

gu~rr~,

(

Hifl . 1·om.)

on appella

gr1erre

fociale

ou

d'alliés,

celle rles peuples du Larium ou

du pays Lacio , conrre les Rornains . Gerre g uerre fut

enrreprife par les all iés , l'an de Rome

663,

popr ob–

tenir le droit de bourgeoifie que la fépublique leur

r efufoir.

Les peuplcs du L1rium fupportoient

les charaes

de la république,

&

cependanr n'éroienr poinr admis

aux dignicés ,

&

n'avoient pas m!me le droit de fu f–

frage. Il ell vrai que dans les rems diffieiles, pour

le's arcacher plus

~croiremenr

a

la république, on s'é–

toir quelquefois rellché 1;\-deífus, par exemple , dans

la

fec nde gucrre punique; mais quand le péri l fut

paífé , les Roma ins

tirene regarder ces con,·etlions

comme des graces

paíf~geres,

&

qui ne fondoient

poinr de drom .

Cependat\t les peupl cs alliés rep•·éfenroient roojours

qu'il étoit jufle qu'ils euífenr

;>~re

" '"

honneurs d'un

érac, done ils avoient étendu l'cmpirc par leur vail–

lance. Ces peuples done ourrés

d'~cre

exclus du droit

d e bourgeoi oe, réfolurenr d'en obcen;r

l'eff~t

les ar–

mes ii la main ; ils s'afli cierenr enfemble,

r~unirent

leur reífentim enr.commun, fJgnerent une ligue,

&

fe

donnerent réciproquernenr des ór:tges.

11

y

cut enrre eux

&

la répnblique des combars

f:lll–

glans, des barailles

&

des prifes de villes. La forru–

n e paflit plus d'une fois dans l' uo

&

l'auc;e partí. En–

no

le fénar s'appercevant que

l:t

république ne r-em–

portoit pas

m~me

de viéloircs qui ne luí fu!lenr fu–

nefles,

&

qu'en faifant périr des alliés , elle perdoit

atlranc de foldars q'!i comJ)ofoienr auparavant fes ar–

mées, ce corps fJ

fage leur accorda infenoblemenr le

d_roit de bourgeo_ioe romaine . Mais fuivant

(a

poli–

trque ordlllarr.e, rl rédutfit ce dr tr prefque a ricn

par la forme qu'il donna au trairé; de forre que

e~

droic de bourg_eoilie, qui av,oir coQré rant de fa ng aux

alltés, ne devtnt prefque a leu r égard, qu'un vain

tirre,

f~ ns

fonélions

&

fans autoricé.

( D .

J.

)

¡

SOGIÉ

fÉ ,

C:

f. (

Mor11/e . )

les

hQmme~

font fairs

pour

vivre

en

fociétf;

fi

l'incenrion de D ieu efit éré

que chaque bomme vécut feul,

&

(.!paré des ;tutres

il

n'aur_oic donné

a

chacun d'eux des qualirés prop¡·e;

&

(uffifanres pour ce g

enr

e de vie fo liraire ; s'il n'a

pas fuiv i cette rourc, c

'e.ll

apparemmen t paree qo'il

a voulu que les licns du

(an

g

&

de la naillance com–

men~a!fenc

a

former entre 'les hommes cecee union

plus écendue qu'i l vouloit érablir enrr'eux ;

b

plíl–

part des fa culrés de l'homme, fes inclinatiom natu–

(elles;

f.1

foib lelfe, fes beloins, fonr aucant J e preu–

ves ccnaines de ceere inrenrion du Cn'areur. Telle

ell en elfet la narure

&

la conllitution de l'homme

que hors de la

fociété,

il ne fauroit ni coníerver

f~

vie , ni J évelopper

&

perfeélionner fes facu ltés

&

fes

talens, ni fe procurcr un vrai

&

fo lide bonheur .

Q u.e deviend!·oir, je vous pt·ic, un enfanc,

r,

une

ma!n btenfatfante

&

fecour·able ne pourvoyoir

a

fes

be.(oins?

I!

fa ue qu'il périífe li petfonne ne prend

folll de lu1 ;

&

ce

e

éra! de foiblc!l'e

&

d'indigence ,

dem~nde

méme des

lecours

lona-rems continués ·

fuivez-le daos

f.1

jeune!l'e , vous

';',•y

crouverez quci

groffierecé, qu'ig!tOrance , qu'idées oonfufes ; vous

ne verrez en lui , s'il efl abandonné

a

lui- merne

qu'un animal fauvage ,

&

peur-~rre

féroce; iguo:

r~nt

coures les commodi tés de la vie, plonaé dans

J'oifivecé,

Cll

proie

a

l'ennui

&

aux

fouci~

dévo–

raos. Parvienr-on

a

la vieilleífe, c'efl un rerour d'in–

nrmités, qui nous rendent prefque auffi dépendans

so e

des aucres, que nous l'érions dans l'enfa nce imbt!cille;

cene dépendance fe fait encore plus fencir dans les

.acctdens

&

dans les maladies ; c'efl ce que_dépei–

gnoit forr bien Séneque ,

Stnec. de benq: l.

Jf/.

c. xvii¡.

, D'ou dépend narre fílreté,

li

ce n'ell des fervices

,. mutuels ? il

n'y

a que ce commcrce de bienfairs

, qui rende la vie commode ,

&

qui nous mette en

, érar de nous défendre conrre les in[ulres

&

les

, évaoons imprévues ; quel feroir le lorr du genre

, humain,

(j

ohacun vivoir

il

pare? auranc d'hommes,

, aurant de proies

&

de viélimes pour les ann·es

,

animaux, un fa ng fon aile

i\

répandre, en un mor

,

la foib lelle

rn~me .

En elfct, les aucres animaux

, onr des forces fuffi fances pour fe défendre; tous

,

ceux qu.i doivent

~rre

vagubonds,

&

;\

qui leu r

férociré ne permec pas de vivre en rroupes, naif–

lene pour ainli dire armt!s, au lieu que l'homme

efl de toure pare environné de

foiblcífe, n'ayant

pour <trmes ni dents ni griffes ; majs les

force~

qui

,

lui manquenr quand

il

fe rrouve feul,

il

les rronve

, en s' uni!lant avec fes femblables; la railon, pour

,

le dédommager , luí a donné deux chafes qui lui

,

rendenr fa tilpérioriré fur les animaux, jc veux dire

,

la raifon

&

la fodab iliré, par ou celui qui feu l ne

, pouvoit réofler

a

perfonne ,

devi~nt

le

COUI ;

la

,

jociété

lu~

donne l'empire fur les aurres animaux;

,

la

fociété

fai t que non con rent de l'élemenr ou

il

, ell né , il érend fon domainé jufque fur la mer; c'ell

,. la meme union qui luí fournic des remedes daos les

, maladies, des fecours dans fa vieille!le, dn foula,

, gement

ii

Ces

douleurs

&

a fes chagrins; c'eft elle

, qui le

mee,

pour ainfi dire, en érar d,e braver la

,

forcune. O tez la fociabiliré, vous décruirez l'union

, du genre humain, d'01l dépend la oon(ervation

&

"

tour le oonheur de la vie. "

La

.fociété

étaor

li

néceífaire

a

l'homme, D ieu lui a

au

(Ti

donné une conllirution, des facultés, des talens

qui le rendenr tres-propre

a

cer érat; tdle ell, par

exem ple , la faculté de la parole, qui nous donne le

moyen de commun iquer nos penfécs avec tanr de

facilité

&

Je prompt!tude ,

&

qui hors de la

fociété

ne feroit d'a ucun ulagc. On peur dire

il

m~me

chofe

du pcnchant ii l'imitarion,

&

de ce merveilleux mé–

chanifme qui fiti t que les paffions

&

rouces les imprel:

oons de l'ame , fe communiquenr

li

aifémenr d'un

cerveau

a

l'aurre ; il fuffit qu'u n homme paroi(Te ému.

p11uv nous émouvoir

&

nous are ndrir pour lui:

homo

jm11,

hmna11i a

m~

nihil 11/imum pueo.

Si quelqu'un

vous aborde avec la joie peinre

(ur

le vifage, il ex–

cite en nous un feorimenr de joie ; les larmes d'un

inconnu nous touchenr, avanr

m~me

que nous en fa–

ohions la caufe,

&

les cris d'un homme qui ne rient

a

nous que par !'humanicé, nous font courir

a

fon

fecours , par un mouvement machina! qui précede

roure délibérarioo . Ce n'efl pas tour , nou' voyons

que la nature a voulu parrager

&

dillribuer dilférem..

ment les ralens entre les hommes , en donnant aux

uns une aprirude de bien faire cerraines chafes, qui

f<>nr comme irnpoffibles

a

d'autres; tandis que ceux–

oi,

'l

leur

~our,

onr une inrluflrie qu'elle a refufée

aux premiers; ainíi,

li

les befoins nacurels

des

l¡pm–

mes les font dépendre le¡ uns des aurres, la diver–

fité des talens qui les rend propt·es

A

s'aider mucuel–

lement, les líe

&

les unir. Ce font lii anrant d'indi–

ocs bien manifeftes de la dellination de l'homme poul!

iafociété

.

Mais

li

nous confultons notre penchanr, nous fen–

rirons aulli que narre cccur fe porte narurellement

a

fouhairer la compagnie de nos femblaoles,

&

a

crain–

dre une folirude emiere comme un érar d'abandon

&

d'ennui. Que

li

l'on recherche d'ou nous vient cecee

inclinarion liante

&

fociable, oo rrouvera qu'elle nous

a éré donnée rres-a-propos par l'auteur de na rre !ere

paree que c'efl dans la

.focifté

que l'homme rrouve

. le remede

a'

la plupart de fes befoins'

&

l'ocoalion

d'cxercer la plílpa rr de fes faculrés ; c'ell la, fur–

wuc, qu'il pcut éprouver

&

manifefler ces fenti –

mens, auxquels la narure a arraché ranr de

douceu~,

la bienveillance, l'amitié, la oompaffion, la généro–

firé: car re) efl le charme de c;es affeélions lociables

que de- la naill'ent

110s

plaifir~

les plus purs. Hien en

elfec de

r,

facisfaifant ni de

r,

flmeur, que de penfer

que l'on mérire l'ellime

&

l'amicié d'ancrui, la [cien–

ce acq uiert un nouveau prix ' ·quand elle peut

fe

pro–

duire au dehors;

&

jamais la ¡oie n'ell plus vive que

lorfqu'on on peut 'la faire écla rer aux yeux des aurres

ou

la

répandre dans le fein d'un ami ; elle

re~o~ble

en fe communiquanc, paree qu'a norre propr-e I:Hisfa-

t.hon