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'

so e

point eo

~~

de faire aucun ofage de l'aotre ; puilque

fin la rel•"i<>n fcul e pcut

r~rur

ces dc111 r lfom

&

leur donne('dc l'aéhntl, qo'elle fculc peut inlliger

des peines • uj urs certtines ·

ujours julles;

que l'mfra 10n fo• r ou publiqoe oo fecrette,

&

que

les devoirs eufraiots foicnt d'une obligarion parfaire

ou imparfaire; puifqu'ellc feule peot

appr~ier

le mé–

nce de l'obéilfance, péoérrer le motifs de oos ac–

tions,

&

olfrir

a

t:1

verru d.,s récompenfes que 13

fo–

rih é

civil e

n~

laoroir dono r ,

i1

s'enlu1t év1dCIJ)ment

que l'autonré de la rehgion ell de néceiTiré abtoluc ,

non-feulement pour procurer

a

la

forihE

milie dou–

ceurs

&

milie agrémens, mais encore pour aflu rer

l'obfervarion des devoirs ,

&

maintenir le gouverne–

ment civil.

1/oyt:::. r

Drtidt

de la P

ROBITÉ,

celui des

ATHtE~.

La rel igion ayant éré démonrrée néceflaire au fou–

cicn de

la}oúété

c1vile , on n'a pas befoin de démon –

rrer qu'on do1t fe fcrv1r de fon lccours de la: maniere

la plus avanmgcufe

a

la

jócihé.

puifque l'e>tpérience

de rous les Jiccles

&

de cous les pays nous apprend

que leur force réunie fuffi r

a

peine pl'ur réfréner les

dcfordres ,

&

emp~cher

les hommes de romber daos

un érat de violence

&

de confufion. La politique

&

la religion, l'éca r

&

I'Eglile,

lafociué

civile

&

lajó–

cihé

religieufc , lorfqu'on fai t le unir

&

les

li~r

en–

femblc, s'embellitrenr • fe fortifienr réciproquemenr,

mais on ne peur faire cen e union qu'on n'air premie–

remen! approfon-:li leur na cure .

Pour

·~flurer

ele leur narure, le vrai moren ell d<

découvrir

&

de fixer <¡uelle en leur fin ou leur bur .

Le ulrramoncains onr voulu aflervir l'érar

a

l'Eglrfe;

& les Eralliens , gens fJ ie1Jx qui s'éleverenr en n–

glererre du rem de

la

prérenduc réformation , a•nli

appellés du nom de T homa Erafie leur chef, ont

voulu afl'ervir I' Eglite

a

l'éra r. Pnur cet elfer' ils

anéantitr >lent roure difcipli ne eccléliaflique ,

&

d~pouilloienr I'Eglife de rous fes elroits, fou renant qu'

elle ne pouvoit ni exrommunier ni abfouelre, ni fal re

des d,;crers. C'ell pour n'1voor point érud1é la nJture

de ces dcux dilféremes

(ociétés,

que les uns

&

les

nurres fonr rombés

~

ce íu¡ec dans les erreurs les plus

.!cranges

&

les pl us funelles .

Les homm<s en infi iruanc la

(ociétt

civile , onr re–

naneé

a

leur

liberr~

naturelle '

&

t'e font foum is

a

l'empire du fouvera in civil : orce ne pouvoir pas i!rre

dans la vOe de fe procurer les biens done ils auruicnt

pu juuir fans cela; c'éroit done dans la vOe de quei–

EJUC

bum

fa

e

&

flrécis, qu'ils ne pouvoient fe pro–

meerre que de l'érablilfcmcnr de la fource civilc;

&

ce ne peur erre que pour

fe

procurer cec objer qu' il

onc armé le fo uverain de

13

force de rou les mem–

bres qui

compofe.nr

la

Jóciété ,

afin d'atrurer l'exécu..–

t ion des decrers que l'érar rendro•r dan eerre víle.

Or ce bien fixe

&

préc1s qu'ds on r eu en vOe en

s'a l~

(ocianr, n'a pu

~ere

que celui de le

~aranrir

récipro.

q1,1emenr des injurcs qu'ils auroient pu recevoir ele

aun·es hommes,

&

de le merrre en érar d'oppofer

a

leur violence une force plus

gr~nde,

&

qui ftlr ca–

pable de punir leur arrenrat . C'ell ce q1.1e promer

auffi la nacure du •Plll!voir dunr la

fociété

civile dl

¡•e v~cue

pour faire oblcrver fes lois: pouvoir qui ne

con~illc

que daos la force

&

les

ch~eimens,

&

done

elle ne fauroi r faire un ulage

l~gitime

que conformé–

mene au bur pour lequel elle a éré érablie . Elle en

abuló lorfqu' elle enrreprenel de l'appliquer

a

une autre

fin ;

&

.:ela ell fi manifefie

&

p

exaél~ment

vrai , qu'

il.lPts meme fon pouvoir deviene inefficace ; fa force,

fi

pLnflance poqr les intérers civils ou corgorels, ne

pouvanr .rieiJ fu r les

c~of~" in~elleéluelles

&

ípiri–

ruelles . C'ell fur

~es

pnnc1pes mconrefiabl es que M.

Locke a demor¡rré la jullice ele la rolérance, (

1 )

&

1'1nju(lice de la Jltlffécurion en mariere de religion.

Nous dilons done

avec

ce grand philofophe, que

le fal ut des ame9 n'ell ni la caufe ni le 'but de l'inlli–

tntioo des_(qcíhé.n civiles. Ce princi¡¡e érabli, il s'en–

fuit que la

Llq

rine

& ,1~ mc;>r~ le ,

qui font les 'moyens

de gagner le fa lur ,

&

qui conlliruenr ce que les hom–

mes en générq l en tendeno par le mot de

l'tligió11 ,

ne

{onr point du diftritt d.u, magillrat. 11 en évidenr que

la doarine n'en en, point

;:

paree que le pouvoir du

.ma,.ifira e ne peor r ien fu r les opinionS'; par rar.J)ort

i

¡.f

morale,da di[cuffion de

~e

point exige une dlftinc-

'

so e

tion. L'inlliro 'on

&

13 réformmon des m ors

In~retre~t

le corps

&

1'3

,

l'~coRomie

cn•1le

&

ro.:h–

g.eule: en not qu'elles inrere-trcnr

13

reh ·

clll ,

le rnJ–

g.llrar civil en ell e clu ; m1is n rant i¡u•

·11

mll!–

rellenr l'écn le rnlgillr:1r doir

y

'eillcr lorlque le ca

le requiere,

y

fa~re

in

n•en~r

la

furce de l'au ricé.

Que l'on jerre le yeux IÜr rou le·

~e ·

&

1.- d11!

.¡:.

, a

chaqoe 1clion cnminelle cll Mlign.! to n 'h.t–

rimeo ; non en rant qu'elle ell ,·ice

ou

qu'clle

•¿_

loigne des

re~les

c!rerndle du ¡ulle ou de l'tnjoll ;

non en nt qo'elle ell péché, ou qu'elle

' <'IOII!IlC

<les

regles prefcrares par la révéiJnon exrraordui:ure de

la

volonté dtvine, nni en ranr qu'elle cJl ·rime

c'ell-.1-dire

a

proportion de la maligmré de

Ion

intluen:

ce, reiJeivement au btc."'l de

1~

JDáhl

CJ\•JI . i l'on

en

dema~de

la raifon, c•en que

IJ.{o(lhé

J p ur bu r,

non le bu.-n des plrriculter , m1i le b1en public, qui

e~i

0

e

que les lois déploient roure leur

éritc! COJI!Ce

le crimes auxquels le homm fonr le plu endm

&__

q?i m aquenr de plus prl!s le

fond~mcns

de

la.fo:

CIU~ .

D ilft!rcnres raifons

&

diverfes circonllnnc

onr

conmbué

a

falCe croire que les foin du lllJgillrat

S'étendoient

naru~ellemPnt

aJa

rclig10n, Cn mot qu•

elle concerne le lalut des ame .

11

a

IU1-m~m~

encou–

ragé cerre il lufion tbrreu!'e , commc propre

i\

augmc.-n–

rer Con pouv01r •

Lt

~néranon

de peuplcs pou r fa

perfonne . Le mélange confus des intérc1u c•vils &

rdigieux, lui a fo urni lc.-s moyens ele pouvoir le FJire

avec aflez de faciliré.

Oans l'enfance de la

jódhl

civile, le peres de fa –

millc qui remplilfoienr toujou rs le fonllion elu

1;¡.

cerdoce , t<mnc parvenus 011 appellé ill'aelmin•firurion

Jes atfaire publiques. porrerenr le ron ions de leur

premier érar daos la mag• llrarure

&

e

•é

urercne en

perfonnc ces doubles fon ions. Ce qui n'étoir qu'nc–

cidenrel dans ton origine, a été

r~gardé

dans la fui re

comme etrenriel. La plílparr des anciem législateurs

ayant rrouvé qu'll étolt nécetl3ire pour e•écuter leurs

projers' de prérendre

a

quelque infpirarion

& :\

l'niTi–

llance exrraordinaire de dieux , il leur éroit naturel

de

n1~ler

&

de confondre les objc.-ts civils

&

rehgleux ,

&

les crimcs conrre l'érar, avec les crimes l'onrre les

dieux fou l'aufpice dcf(¡uels l'émt avolr été érabli &

fe cunlervoit. D'ai lleurs dans le paganifine oucre In

religion des parriculiers, il

y

avo1t un culte

&

des

cér~monies

publiques infiiruécs

&

obfervécs par l'état

pour l'érat, comme érat. La rcligion lntervenoit

dans les

alfa~res

du gouvernc.-mcne; on n'entrepre–

noir, on n'exécuroir rien fans !'avis de l'oracle .

Daos la fui ee, lorfque les

empereur~

romains fe con–

verrirent

a

la religion

chré~ienne'

&

qu'ils place–

rene la croix fur le diademe , le zele done rou t nnu–

veau profélyre eft ordinaircmenr épris, leur fir in–

eroduirc dans les infiirutions

civiles

des lois concre

le péché . l is firent palier dans l'adminillrapon politi–

que les cxemples

&

les précepres de I'Ecrirure, ce

qui conrribua beaucouf'l

il

confondre la dillHJélion qui

fe rrouve entre lo

jóciété

civile

&

In

fociité

reli~ieu{e. On ne doie cepenJan r pas rejerrer ce fa 11x ¡ugc–

menr (ur

13

religion chréeienne, car la dinin 1011 de

ces

deux.fociéth

y

efl fi exprefle

&

fi formelle, qu'il

n'efl pas aifc de s'y méprendre. L'originc de cecee er–

reur ell plus ancienne,

&

on doi r l'attribuer :\ In na–

rur~

de la religion juive , ou ces deu x

fo.:iéth

étoient

~n

quelque maniere incorp?rées .

.:~femble

..

.

. L'érabl ilfement de la pollee

c~lle

parm1 les Ju•fs ·

étant l'lnllitmion immédiare de Dieu

m~me

, le plan

en fut rcgardé comme

'1~

modele d_u gou vernement l.e

plus parfait

&

le olus d1gn<'

d'~rre •mm~

par

de~

mng•–

llrats chrétiens. Mais 1on ne fit pa1 réflexion que ceete

jurifdiél:ion

~ ~aquelle

les crio¡es

&

l e~ ~éch~~

écqient

3

fluiettís étolt un!:> conféquence nécelfalfe d nn gou–

verheme~t

théocrarique, ou Oieu préfiqoit d'une ma–

niere pareicul iere,

&

<¡Ui éroir d'uue forme

&

el'une

efpe'ce

abfolume1~t ~ilférenres d~ cclle_~

ele, rous le5

gouveroémens d'mfiltUtiOO huma lile . C efi a fa mi!–

me caufe qu'il faut arrribuer les erreurs eles Prore..

nans fur la réformarion des érats, la

r~re

de leurs

premiers chefs fe rrouvanr remplie des idées de l'éco–

pomie juda'1que. On ne do•r pas i!rre

~ronné

que dans

les 'pays ou le gouvernement recsur une nouvelle for–

me en

m~me

rems que les peuples adoprerenr une re-

'

ligion

(~)

yoyct

!~• Note~ aa~ a~riclc.o H!"l~,

ff!l"•'"!•

?'llí'•ll<f•

&e.

~e,