S E N
deux dernieres efpeccs fe trouvent beaucoup plus
u.
remenr daos les boutiques,
&
elles fom bten moins
efficaces que les deux précédemes .
Le
.{;H;
d'Alexandríe efl cel ui qu'on doit préférer ,
&
qu'on doit ehoi!ir réC'ent , odoranc , doux ou tou–
ché, dom les feu illes fonc cocieres
& n
font pbint
tachées .
Les fruits du
(~nt
font auffi en ufage en Médeci–
ne; ce li>nt des goufres oblnogues , recourbées, lifles,
applaties , d'un verd roufshre ou noirirrc, qui con–
riennent des lc mences prefque fem bbbles aux pepins
de rai!in ,
&
qui lo nr .appl.tries ,
r~ les
ou noiracres:
c'efl ce qu'on appellc dans
les boutiques
fo/li&u/u
dt
.fén~ .
Les
~nciens
médecins g recs
&
latins n'onr point
conou le
(tnh
l'ulage ele cer:re planee t>!l díl aux Ara–
be' . Serapion ell le premier qui l'air faie connoiere,
&
apres luí Mefué . Parmi les nouveaux grees , Ae–
tt.tarius
e~
le premier qui en _aic fa it memion'
&
qui en
me
expo!~
les venus .
Extn111
de Geoffroi ,
Mat.
meJ.
Le~
feuilles
de.ftn¿
concienncnc, felon M Cartheu–
fe¡·, une Imite eilcmielle, mais en cre<-pecite quanci–
té,
,'<,:
une hu.ile qu'll appelle
cra!Jiut tmguinifrtm,
&
qui ell
de
l'elpece
des
huiles végérales que nous.
avons
appcllo~es bmn·~
ou
huit~
féparable par la décollion.
Voyez
a
/'nrti.:lr
H uJLE .
Cec aureur
,¡
renré enviran fept grain< ele c-ecte
maticrc d'une once de feuilles dt>
.ftné.
Ces feuilles
contienncnt
auOi
une partie odorlnte proprement
dice; car , fe Ion le meme chimifle , elles donnene
une eau diflillée d'une fn•eur
&
d'une odeur nau-
féeufe ,
·
11
paroit que la verte priocipale du
.fén¿
dépend de
tette parrie volatilc ; car non-feul emenr fon goOr
&
fon odeur annoneenr des propriét<'< médicinale<, mais
if
efl encare obfervé que le
fént
eft dépou illé en
t res-grande parrie de
r~
vercu. lorfqu'il a été foumis
il
une longue ébullition.
Ceci
efl affez conforme
~
l'opinion la
p
1
us
r~pandue ;
car
on
a
coumme de ne
donnet· le
f ént
9u'en infufion, ou d'en employer une
pl us grande dole lorfqu'on
v~m
le faire bnuillir,
&
cela
pr~cifément
ela01
la vtle de ménager cecee parcie
m<>bile, ou de la compenfer. M. Carrheufer die que
la partie du
.féné
qu'il appelle
goiK11Wtfl.,
c'efl-a•dire
la
pa r~ie
tixe qu'on en reti re par le menflrue a4ueux,
ell
plílr~t
diurérique que purgative,
&
que la parrie
ré!ineule qu'on en fépare par l'e(prir-de-vin, caufe
de
vives
rranchées, mais he pur¡¡-e point; ce qui con–
firme le fenrimenr commun qQC nous avons embraflé.
Au refle M. Carrheufer compre encare
p~rmi
les
príncipes médicarnenrenx d'une infulion de
ftn¿ ,
fon
huile eflenrielle
&
fon hui!e
ong11inmfi
ou
bt~tyrcufi;
mais que ces príncipes poffedent ou non une verru
!'emblabl e
a.
ceJie de l'i.nfuli OH cfu
.(ínt;
il eft sQr qu'
1ls ne conmbuenr en rren
a
l'eilicactré dt! cecee in–
fu!ion, puifque cecee infu!ion , ne les contiene pas.
Tour ce que nous venons de di re des feuilles de
.ft–
lft,
convient auffi rres-vraiflemblablernent aux folli–
cules.
Les feuill es
&
les foll icu les de
(én¿
fourni llent un
purgarif rres-cfficacc' quoique fon aélinn ne foit poinr
violente : l'une ou l'aurre
d~
ces matieres fgic la
b~fe
des pocions pnrgarives le plus .:oinmunément u!itées:
O n les ordnnne dans ces porions dcpuis un gros juf–
qu'i\ demi-onee . On emploie auffi quelquefois le
.ftn~
en lilbflance
&
eA poudre, mais feulemenr ou du- .
mnins prcfque un iquemenc dans les élcéluaires offici–
naux ; car on l'emploic bien quélquefois fous cecee
forme dans des remedes folides magiflraux , mais rres–
raremenr .
Le
finé
caulc fouvent des tranchées: on croit que
cet accidenr efl moins
a
crai ndre li on a foi n de le
monder exallcmcnr des queues ou pédícules de
feuil–
les ; on a taché d'ailleurs de corriger ce mauvais ef–
fec en
m~lanr
avcc le
.f<né
diverfes fubflances aro–
mariques , forrilianres ou carminacives , comme
le
gingembre, le nard
1
l'anis, le fenouil, la
coriand~e,
&c.
On la f.1it infuler encare dans la décoélion des
fr'uirs fecs
&
fucrés, cels que les raifins fecs, les li–
gues, les jujubes, les clarees,
&,-.
ou de quelques ra–
cines fucrées
Oll
mucilagineufes, comme celles du
polypode, de réglifle , de guimauve, ranr pour chi–
trer fa trnp grande aé.livité, que pour rnafquer fon
mauvais goílr.
V~yez
CoRRECTIF .
Certaias fels, fot c alkalis , foi t neucres, rels que le
fel de tartre, le nitre, le fel
v~étal ,
le fel de fei–
g netce, le rarcre virriolé,
&c.
diirous d'avance dans
la Jiqueur deflinée
a
rirer l' infufiou du
.fénl'
fonr re-
1ime XV.
S
E N
9
gardés comme favorifa nr l'aélion menflroelle de cecre
liqueur,
&
comme corngeant le príncipe
dujént
done
elle fe charge. C<!s deux effers de ces fels fonc égale–
rnent peu conflarés .
Daos un
mémoire
d~
/'académit
roy1/~
det Scien.-c.r
llmth
I íOI,
par M. Marchan<!,
il
efl rapporr.!
qu~
les feuilles de la fcrophuldire aquarique éram
rnéJ~es
en parcie égale avec le
.féné,
&
infufees enfemhle , en
corrigeoienr le mauvais goOr i.l'une maniere ringu lie–
re; cecee
e(
pece de corredion e(l ccpendanr aolo lu–
menr hors d'ufage.
C'efl au contraire une prarique rres-commune de
mc'ler a
u~
infulions ele
finé
du jus de cirron : cene
infulion, dellinée
-3
erre prife en plufieurs verres ,
&:
qui porre alors le nom de
tifon~
roynü,
efl ordinai–
remeor chargée d'une bonne quamiré de jus de •Ci–
rrons.
Il
efl obfervé que le
.{é11é
efl dangereux daos lt>s ma–
ladies infbmmatoires exquifes,
&
fur-rour duns les
hémorrha¡¡-ies .
[1
efl done prudenr de ne pas em ployer
ce purg:ltlf dans ces cas . On penle communémenr que
les follicules de
fo11é
fonr beaucoup plus foibles que
les fcuilles;
&
cornme la plílparr des malades ,
&
fur-rour daos les grandes villes, fe font une efpece de
gloire
d'~tre
foibfes
&
délicars, rour
le
monde veur
(-ere purgé avec des fo llicules; il ferni r
m~me
mal–
honnete d'ordonner des feuilles de
.fhté
aux perfon–
nes d'un cercain rang.
It
y a pe
u
d'inconvénient
a
fe prérer
ii
leur fanratiie fur ce poinr: les foll icutes
lonr réellemenr un peu moins aélives que les feuilles
mais la ditférence n'efl pas tres-grande . Au refle le;
Méd~cins
?nt été d_ivifés fur ce probleme ,
{avoir r'il
fal/olt
tO!IJOIIrt
prlferer
/u
ftutl/u
¿,
féné,
ou
bim
let ftlt/i,·utu
.
Les foll icules ont éu des parrifans d'un
~rand
nom,
tels
~que
Sérapion, Mefué , Alluarius, F ernel,
&c.
Geoffroi die que tous les médecins de fon cems éroienc
décidés pour les feuillcs : le rour des follicules efl re–
veou depuis .
Le
.fJné
entre dans le 6rop de pommes compofé,
dans celui de rafes pales compofé; l'extrair panehy–
magogue, le léniri f, le
catholicum,
la confellion ha–
mech, les
pillulesfittequibut ,
la poudre purgarive con–
ere la gnurre
,&c.
¡b)
SÉNECHAL,
f.
m.
( Gram.
&
]uri..fpruJ. )fi11ifot~leut,
finifct~leu.r
,
.fo11ifc11lltlt
dapifer ,
efl un ollicier
donr les tbnllions oar été dilférentcs fe Ion les cems.
It
paroit que dans !'origine c'étoir le plus anden
officier d'une maifon, lequel en avoir le gouverne–
ment .
It
y en avoit non - feulemenr cbez les rois
&
les
grands, mais
m~me
chez les parriculiers .
Mais on diflinguoit deux forres de
f inhhatiX,
le¡¡
perits ou communs,
&
les grands .
Les premiers éroient ceux qui avoient l'intendance
de la maifon de
qt~elque
particulier .
Les grands
RnéciJilttx
éroient ceux qui éroienc che¡:
les princes, iTs avoient l'inrendace de leur maifon en
général,
&
fin¡¡-ulieremenr ele leur cable; ce qui leur
lit donner le m re de
d11piftr :
ih éroienr
a
cet
é~ard
ce q"e l'on appelte aujourd'hui
,tr1wd
ma1tre
tt~
111
maifim
chez les princes ,, ou
maUre
d'hiJtd
chez les
aurres feigneu rs: mais les grands
.féltcchat•x
ne
por.
roient les plats que daos les grandes cérémonies, com–
me au copronnement du
roí , ou aux cnurs plénie–
res;
&
hors ces cas, cene fonllion éroir laiffée aux
fénéchaux ordinaires.
Le grand
.f¿néchtJt
ne porcoir
m~me
que le premier
piar;
&
l'on vot r en plulieurs occafions qu'il fervoic
ii
cheval: l'inrendance qu' ils avoienr de la maifou du
prince comprenoir l'adminiflration des finances, ce
4ui les rendoir comprables .
lis avoient en oucre
(e
commandement
eles
armées,
&
c'éroient eux qui porroient.
a
l'armée
&
daos les
combars la banniere du roi, ce qui rendoit cecre
place forr conlidérable .
Sous la premiere race de nos rois, les
.{éntch11ux
écoient du nombre
~es
grands du royaume ; ils aflif–
roienr aux plaids dd roí,
&
foufcrivoienr les charces
qu'il donnoir. On trouve des exemples qu'il y ea
avoir quelquefois deux en meme rems .
11 y en avoic aufli fous la feconde
&
11 rroifieme
race de nos rois . lis fqnc nommés ·dans les alles apres
le cornee ou maire du palais,
&
avanr rous les )lUtres
grJnd~
officiers.
La dignité de
mi!irt
d11
p_alait
ayant écé éceinte,
celle de
~rand.foné&hs/
de France prir la place . Ce
grand-fln~eb1l
avoit [ous lui un
auccefínlchl11,
qu'on
·
ll
ap-