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••

'

MUS

d'un ouvrage, pour

~xprimer

IJ lituation de !'ame pi O·

cOt que de s'an¡ufer ap fem particulier de ehaque moc;

poUI rendre

l'harmoni~

des vers, pour imiter, en un

J71ot, tQUt le charme de

1~

po¡ifie par one

,.ufiqu•

con•

vcnable

&

rel~tjve, ~·en

ce qu'jls enrendenr

(j

pet¡, qu'íls

demandeut

i

leu_rs pojites de pctits vers cou pés , profai"-

4¡ues, irréguliers, fans nombre , far¡s harmoníe, parfemés

<te pcdts mots 1yriques

cortlc~ , vol~~, gloir~, murm::~re,

lfho, '""'"K',

fur lefquels ils épuifent toute leur fcjence

):¡;:rmonique; ils commenceot meme par faírl! lenrs aírs,

&

y

font eQ(uíte aju(ler des paroleo par le verlífi cateur:

la

Mufjqtu

gouveme, la Po!: lÍe

ell

la fervante,

&

fer–

"!!ante

fi

Ít¡bordor¡née, qu'on ne

s'apper~oit

pas fcule:nent

a

l'opéra que c'ef} des vers qu'pn entend.

L'~ncier¡ne

rnNjiqttr,

tpujours artachée

il

la Poéfie, la

fuivoir pas·a·pas, en

e~primoir

exas:lement le nombre

&

l.a

mefure,

&

ne s'appljquoit qu'a luí .donner plus d'é–

~lat

&

de IJlajdlg . Quelle ímprdfion ne devoit pas faíre

Júr un audiceur fenfible une

erc~llente

po¿fie alnli ren–

cjpe? Si la lirr¡ple déclamation uou' arrache des !armes,

~nelle

énergie n'y doit pas ajouter tout le charme de

1'harmonie, quand

ji

l'embellít íans l'éruuffer! Pourquoi

la vieille

mufi1'1'

de Lnlly nous intérdfe·t·elle tant?

pourqqoi tous ¡:'es émules font·ils rdlés

li

loin derriere

l\)i? c'efl que nul d'entr'enx n'a entendu comme lni

l'art d'aífortjr la

mu.fiqu•

aux paroles; c'en que fou

ré·

~itatif

en celui de cous qui approche le plm du ton de

1,.

na¡ure

4

de la bonqe déclamation . Ma ls qu'on !'en

trouvcroit encare loin

li

qn vouloir l'exam1ner de pres !

Ne jugeons done pas des

effet~

de la

mujíqtu

ancienne

par

ceu~

de la

nOtr~,

puifqo'elle ne nous offce plus rien

!le fem!¡lable,

La partie de r¡otre

rnu.fit¡ll<

qu! répond

:i

la melopée

4es

G re~s,

en le chanr ou

1~

mélodíe;

&

je ne (ais

~uí

doit l'cmporter de ce córt·la; car

fi

nous avons plus

<!'intervalles, ils en avoíent, en vertu de la diver lité des

genreo, de plqs variés que les nOrres. De plus, la mo ·

dularion étant unifor'me daos tous nos torrs,

c'e(l

une

P.éceffit~

que le chant y foit femblable; car l'harmonie

qui le prodult a fes routes prefsrltes ,

lr

ces routes font

partour

l~s

mEmes . .1\inCt

l~s

combinailons des chants

que cet¡e harnwnie comporte, ne peuvent

~tre

qqe tres–

!Jonnes: aulli

tou.~

ces ch•ms procedent·ils toujours de

la

m~me ~anj~re.

Dans taos les tons, dans tous les

m odes, tOUJours les

m~

mes traits, toujouri les

m~mes

c:hOtes; on

q'apper~oit

aucune variété

a

cet é;:ard ni

P.Our le geore ni pour le caraacre. Quoi! vous trairez

¡le la

m~

me manjen! le 1endre, le gracieux, le gai, l'im·

pérueux, le grave, le modéré? votre mélodie en la

mt·

p¡e pour taus ces genres,

&

vous vous vantez de la

J>erfetliur¡ de vorre

mrdi'l*' ?

Que devoient done dire les

Grecs, q\]i avoiem

d~s

mades, des regles poqr tous ces

c:araa:res,

&

qni par,Ja

l~s

erprirno!ent

il

leur volonré?

Me drra·t,on que nous les etprimons auffi? nous

y

r~ chons du·moim; mais a parler franchement, je ne vais

!'_as que le fqcces réponde aux efforts de nos muCtciens.

P'ailleqrs,

&

ceci s'adrefie parriculitrenienc

a

la

"'"fique

franloífe

J.

qpels moyens employons nous pour cela? un

feul, c

1

er¡ le ll)ouvement: on le ralentít daos les airs

graves: op le prdfe dans les airs gais . Faites un air

!JUelconque ; le voule1.-vous rendre? chantét. -le lente·

pl<nt, relpire7. fort, criez ; le vou lez-vons gai? chamez·

l~

vite, en marquanr la merure ; voulez· vpns du fu.

p eu1?

cour~

i

p<!l~

d'haleine. Le fieur Jeliotre a

n.is

a la. mode

.d~s

airs plats

<X

triviaui du polit·neuf; il en

a

fa1t qes al(s tenqres

&

pathétiques, en les chanrant len·

!;l!leot avec le goOr qu'on lu i coanoir. A u conrraíre,

J

~~

_vu qne rnufette forr rendre des talens lyríqoes deve–

mr mfenli blernenJ qn aife1, joli

menn~t .

Tel en le ca–

raaere de la

mufirue

frant;:oife; variea les tnouvemem,

J'OUS en fere1. ce qu'íl vous plaira ,

f l.e

aviJ,

&

cu>H

:voltt

,.

arbor.

Mais les ancieru avoient auffi cerre di

ver·

. fité de mouvemeQs ,

&

ils avoieQt de plu¡ pour rous les

¡=araaercs, des re¡; les particuliere> dont l'effet fe faifoir

fenrir dar¡s la

m~lopée

.

Q_ue

vcn~ ·je

conclure de tout cela? que l'anc!eone

111uf.sqM<

étorl

~lus

porfaite que la nOtre? nullement .

]e

croJs au comrarre que la nOrre e!l fan s comparaifon plus

favanee

.5¡

plus

~grél\ble;

mais je crois que celle des

Grccs étgir plus expreffive

&

plus·

ener~lque.

La nOrre

~n

phn

conform~

,i

la

n~tu(e ~u

chant: la leur appro–

c:halt pJus de la d<:clamat¡on; tls ne cherchoient qu'a re–

muer l'aq¡e,

&

na os ne voulons que plaire

i

J'oreille.

~n

un mot, l'•bus mtme que nous faífons dt: notre

f""fiq~(

ne vient que de fa rlclieife ; &

peur-~rre

fans les

pornes ou l'imperfeaion de celle des Grecs la tenoir ren–

.fermée, o'auroit·elle pas produit tous les effets merveil-

1~!11

c;u'oo oous en rapporte ,

·

M U S

On a beatÍcott¡> Couhaité de voir quelques fragmens de

l'ancienne

mufi'l'"•

le P. Kircher & M. Burerrc " lit

travaillé a fatísfaire la·dcfius la curiolite du publ ic.

On

rrouver~

daos nos

PI.

¿,

Mu/írtu

deo¡ morceou1 de

""'firu•

grecque troduits !\Jr uus notes par ces aureurs

Mais quelqu'un aun>it· il l'injutlice de vou\oir juger

d~

l'ancienr¡e

mu(ir¡t~<

fur de tels

échantillo~

?

Je les f'up·

pofe ñdeles, JC veux méme que ceox qu¡ en \'Oodroíen¡

joger connoiClent luffifamment le gén!e de la langue

grecque; qo'ils réAéchiffent pourtam qu'un ítalicn en ju–

ge incomperent d'un air

fran~ois,

&

qu'íls comparen¡

les tems

&

les lieux. On • ajouré dans la

m~

me

P/4•–

ch•,

un o

ir chinols tiré du pere du l:ialde;

&

dans une

autre

Planch•,

uo··air perfao tiré du chevalier Chardiu ·

S:

allleurs, drox chanlons des fanvages de

1'

.'\mériqu/

tirées du P. Merfenae. On trouvera daos rous ces mor:

ceaux une confortnifé de modulacíon avec notrc

mt~/i­

que,

qui pourra faire adnoirer anx uns la

bont~

&

l'u–

niverlalíte de nos regles,

&

peut-é( re rendre ln!'peae

á

d'autres

'la

ñ déliré

OD

1'

intelli¡¡ence de ceux qlli ont

rranfmís ces airs .

La maniere dont les anciens noroient leur

m11jiq,•

éroit (Ítablie fur un fonde menr tres·limple , qui étoir les

rapports des fons

exprim~s

par des chitfres ou, ce qul

en la

m~me

chofe, par les lettres de leur alphabet. Mais

au líeu de fe prévaloir de cene idée pou r fe bornee

~

ur¡ petit nombre de caraaeres faciles

a

concevoír , ils fe

perdirent daos une mulrlrude de lignes dlfférens, dpnr

ils embrouillerent ¡¡ratuirep¡ent leur

rnufi'l.'".

Bocee prit

daos l'alphabet latin des caraaeres correfpondans ii ceu¡¡

des Grecs; Grégoire le grane perfeaíonna fa méchode.

En

1024

Guy d'Areno, bénédiain, íntroduifit l'ulage

des portées (

voyez

PoR TÉES), fur los lignes delquel•

les il marqua les notes

en

forme de poínrs . délignant

leur polidon l'élévation ou l'abaíifement de la voi¡.

K

ir·

cher cependanr prérrnd que certe ínvention écoit connue

av~m

Guy: celui·ci inventa encare la gamn¡e, & ap–

pliqua aux norts de l'échelle les noms tirés de l'hymne

de faint J ean-Baptifle, qu'elle conferve encare abjourd'

hui.

Enfin

cer homme, né pour la

Mufiq~<e,

inventa,

dit•on, dif!ércns innrumens appellés

polyplillra,

rels qqe

le

clavuin,

1'/pint~u,

&c.

Voyrt.

NoTeS, GAMMI!.

Lrs lignes de la

Mufiqu•

ont rec;u leu r derniere au¡¡–

mentation confidérable en r 330, fclon l'opinion com–

mune. Jean Muria, ou de Muris, ou de Meurs, do·

aeur de Paris, ou 1' Angloís, felon Gefner, inventa

alors les dífférenres figures des notes qui défignenr la

durée o u la qoantité,

&

•que nous appellons •ujnurd'hui

rondu , blancheJ,

~toirtJ,

&c.

Voy.

MESUKI!, VALEUR

DES NOT ES .

Lalus el!, comme naos l'avons -djt, le premier qu!

air écrit lur la

Mu/ir¡~<e;

mals lbn ouvrage etl perdu,

auffi bien que plufieurs aurres livres de Grecs

&

des

Romains fur la

m~

me mariere . Arifioxene, difcipfe

d'1\rinore, en le plus ancren écri ain qui nous rene fur

cette (cience . ,Apres lui viene Euclide, cono u par fes

élemens de Géométrie. Ariflide Quinrilien é.:rivoit aprcs

Ciccron: Alypius vint enfuite; apres luí Gaudenr!us le

philofophe, N 1comaque le pyrhagoricien,

&

Baccbjus.

Marc !Vleíbomius oous a dcinoé une belle édition de

ces lept

~uteurs

grecs, avec une rraduaion latine-& des

notes.

Plutarqoe a écrit un dialogue de la

Mufiqtu .

Pr_olq·

mée, célebre mathématicieo, écrivit en grec les pone.'·

pes de l'harmo11íe, vers le tems de l'empereur Antomn

le pieux.. Cet anreur garde un milíeu entre les Pytha¡:o–

riciens

&

les AriC!oxéniens. Long-tems apres, Manuel

Bryeonius écrivit auffi l'ur le

m~•ne

fujer .

,

l'ar mi les Latins, Boece a écrit du te

m~

de Theodo•

rk;

&

Yers les

m~mes

tems, un certain Caffiodore,

Marrian,

&

faínt Augu!lin.

Parmi les rnoderne>, nous avons Zarlin, Salinas, Nal–

gulio, Vincent Galilée, D oni, Kircher, Banchíerl, Mer–

fenne, Parran, Perraul r, Wallis , Defcartes, Holder,

Mengoli , Malcolrn, Burette,

&

enfin le célebre M . Ra–

meau, done les écrics onc ceci de lingulier, qu'ils unt

fait une grande fonune fans a

va

ir éte 1Os de perfonne .

Nous avons

e~ore

plus récemment des príncipes d'a·

coullique d'un g 'ometre, qui nous moQHenr juíqu'ii

9"~1

point pourroit ler la Géometrit daos de bono.« marns ,

pour l'invemion & la lolurion des plus dif!iciles rhéore·

mes de la

mu./it¡u<

fpéculative .

(S)

M us rQuE DES H f.BRI!UX,

(Critit¡. fac rl..)

les an–

ciens hébreux aimo'enr la

Mu/it¡u,

<5:

avolent

plnli~u~s

innrumens de

Mufiqu<.

lis >'en fervorent dans les cer;:–

moni<s de religion, dans les réJouilfances publiques. &

p•niculieres daos leurs fefiins

&

m~me

daos leurs, dcu1ls .

J,.aban fe

pl~inr

que Jaoob

lbn

gendre l'ai1 quit!é

bru(~

qUG•