(
•
MUS
~ue
D0\15
Youlons en!cuter quelqul' mou.,ement, H !'e
f~it
une effufioo d'efprits animaux plus
gr~nde
qu'i l'or–
dioair~,
Cl'
qui ne peut arri.,er fans gonfler les petits tila–
ra<ns
n~rveul
qui env ironnent cl,aque petit vaitfeau; les
lilamtns ne
p~uvcnt ~tre
gonftés faRs qu'il s'cnfuive une
compretfioo fqr les
v~ilfeaux
qu'jls cnvironnent; les pe–
tites :¡r¡eres do!venr do11c fe changer en une efpece de Pl!–
tit chapelet, & e'efl <le-la qu'il
d~duit
l'cxpllcarion de la
pldp•rt,
de~ ph~no~enes
du moove!Tle.m muí'culaire .
17.
·1'1 Memosr<J át l tuaJ. royalt
ti.s
Srttll<tJ.
Quelque
jn~~nieufes
que puitTenr
~<re
rpures ces hypo–
the(e$,
ell~s
ce peuvent cependant fotisfaire
i
rous
les
phl!llO!T!<Oes du mouvement mufculafre, & tour ce qo'il
y
a de bien certain & de b!en
d~monrré,
c'eft:
1°.
Que les mufales ont une force de contraélion na–
(Urelle. El'! etlet, ti oo regarde au microfcopc la chair
d'qn animal
r~eemmem !U~,
on voír évidemmenr qu'elle
fe eontraéle, Si on eoupe dans un animal que! conque
un mufe)e daQs fon milieu, Qn voir les deux
enr~miu;s
fe c:onrraél•r . Si on orrache le creur d'une grenouille ,
&
qu'Qn le mette fur une rabie, on le voir faire les mou–
vemena d¡: fyllole & de diallole pendan! une heure. Qu'on
mene trempcr d•ns l'eau un muí'cle pendam quelque rems,
il devient plle. re
d~pouille
de la partie rouge
t.JtiÍ
l'en–
•ironnoir,
&
fes fibres devfennent plus eourres ; elles s'a–
longeQt lorfqu'op les tire, & fe re:nettenr daos leur pre–
mier étll lorfqn'on les liche .
11
faur né•nmoins convenir
que eerre force de coorraaion narurelle aux mufcles, &
mt!me
~ux
membranes qui ne í'ont pas
m,.fl,./tsiru,
dif–
fl!rent beaocoup de celle qu'ils onr l'end;tnt la vie, &avec
laquelle ils foutiennent des polds c:ertainement plus grands
que ceux qu'ils fupportenr, lorfqu'ils ne fonr plus ani–
Jll¿S
par certe force virale quelle qu'elle puiffe t!tre ,
l.~'.
11
e(j
cerrain que_les
etp~rf~nces
prouvenr que la
IC3ufe du mouvemenr
muftulairt
vlenr des nerfs , puffque
les nerfs ou la mo(!lle éplniere o!ranr irrir6, mt!me dam
l'an!mal
apr~s
la mort ; les murcres qui
re~t>ivent
de ces
parr1es des
ram~au¡
de nerf, eorrent daos de violentes
eonvulfi ons. l.,e nerJ d'un mufcle quelconque étant lié
ou
coup~,
ce mufcle s'affaUI'e, tombe en tanguear, & ne
peor auc;unemenr fe rérablir dans un mouvemenr fembla–
llle au mouvemenr vital; la ligature éranr
rcl~ehc!e,
le muf·
ele recouvre la force qui le met en mouvemenr. On a
fair ces
esp~rlences
fut•tOut fur le nerf diaphragl}latlque
&
fur le recurrant .
3°. 11 eft encore en queIlion
f1
les arteres concoorenr
au
mou~emenr
mM(c•lair,,
La paralylie qul furvienr daos
le~
exrremltc!s aprh la lfgarure de l'aorte, ou daos quel–
ques parr'es que ce oui(fe
~rre,
apres avoir lié l'art<re qol
Y
porte le fang, fembleroir le coo6rmer ; c:ependant de
gra11ds
~ommes
pr¡,!rendenr que les arrer<s ne conc0urenr
en rfen au mouvernent
mMflN/airo,
finan en ce qu'e! les
eonfervent la bonne difpofitfon du mufcle, l'habltode mu–
lue.lle des panfes, qu'elles féparenr la vapeur
&
la gralfie
qu1 le1 hurneaenr,
&
enfin qu'elles le noorriUenr: cela
·parolr d'auranr mieu x fondé , que le mufcle ne fe derruit
que loog-rtms aprcs qu'on a
emp~ché
par qnelques mo–
yens que ee pui{Je
~rre,
le fang artérlel de s'y portcr,
&
qu'on ne pour expliquer le rnouvemenr de quelque mufcle
partic:ulier par une cauCe qui prowenanr du cceur, agit
avec uno force c!gale daos toutes les parties du corps.
C 'c(t done par le mayeo des nerfs ( conrinue M . H al–
ler, de qui
j'~i rir~
U!Je partie de ce que j 'ai dit ci-dcf·
fus) , & non pa5
c~lui
des arreres, ni des aurres
parries
fohdes, que s'exéaurent les nrdres de la volonré; m3.is la
fa>on donr lt:$ nerfs rnettent les mu'fcles en mouvemenr,
~(t
fi .obfcure, qu'il n'y a orefque pas lleu d'efpl!rer de la
JamaJS découvrlr; lrs vé6cules nerveufes capaloles de le
gon6er, le fue t¡erveux y l!ranr appnrté avee plus de vi–
tc~c;
ne :;'acaordent pas avec J•snatomie, qui nous fa ir
•oTr que les 6bqles fonr par-tour cyl indriques nec la
p~o'!lpt~
et<.curion du muuvoment des mufol.s, avec la
dtmtnuuon plur6r que l'augmenrdtion de leur volume
pendant
l~ur
a:ftion; les chalnenes, les rhombes que for–
:ment les 6bres en8etS, ne cadrenr poim avec l'anaromie
de ces parties, ni avec ls vtreti'e de leur aéHon
enfio
on ne
~eur
fai!C voir une affez grande quanrité
~e
ti
let;
nervcut produns par auffi peu de nerf
&
que ces tilcts re
diftribue¡l! d@ns une dlreélion prefque'rranf,•erfe par rap–
porr 2 celle
de~
libres
mufcu/,/ru .
La fnppofitinn que
Jes ncrfs environuent la fibre
art~rlelle,
& la contraéleor
par fon
l!lat1icité, n'eft pas eonforme
i
la llruilure de
ces porties, dans lefquelles on prend pour nerfs les tilets
~ellulalres,
qui !b!lt les feuls qu'on
y
puiffe del!ouvrir:
1 hyporhofe des bulles de fang remplics d'air,
&
la fa>on
!lonr on s'en fert pour expliqoer le mouvement
mufcu–
/•is:t
\
ne fom pa.s conformes
a
la
na¡nre du fang, daos
ltq\1~1
on flljij)Ofc un air
~Janiqac
qui n'y .cll pas
¡
il e/l
M U S
ol'~illeurs
conllaot par ce qui
il
c!té dir ci-deffus, que t's–
élTon des mufcles ne dépend p3s de kt>r contr3Clion mc!–
chanique, mais de la grande viteffe avec laque!le lo fue ·
nerveux y coule,
&
ce n'elt que par fon impulrion quct
l'on peur rendre raiC.>n de leur durecé
lor(qu'i ls font
quelque efforr, foit q·>e cela vicnne de la volonté ou de
quelqu'autre cauCe qui 3it f"o fic¡¡e daos le cerveau
loit
de la pui!l3nce d'un 3iguillon fur le nerf
m~me,
&c.
L'effer du mouvomenr
''"'fculair.
eft do r<ndre
les
mufcles plus courts, de tirer par ce11e raifon leurs ten·
dons qui
loor
prefque en repos vers le milieu do mufclc
&
d'approchcr les os ou les parties auxquelles les ten:
dons font
$ttach~s,
les
unes des autres , Si !'une de'
partjes moes cll plus llable que l'aurre, la plus mobile
s'approche alors d'auranr plus del'aurre, qu'ellc
~(l
moins
ftable, qu'elk;
f~
l'upe d'clles en immobile, la mobile
s'approche
uniqu~menr
vers l'immobile ,
&
o'efl dant co
cas le feul otl les mots
d'ori¡i(in4
&
d'inf<rtioll,
qui d'3il–
kun fonr
(j
fouvenr équivoques, peuvent érre
toléré~.
La force de ceue aélion
di
immenfe d3ns rous
les
hommes,
&e
fur-rout dan¡ les phrénc.'riques
&
d•ns cer–
rains hommes vigoureus. Pcu .da mufcle< élevem foll–
venr un poids égal & mt!me plus grand que le poids da
tout
le corp5 humain; cependant la plus grande P.arti•
de l'effort ou de la puiffance do mufcle fe perd fans
prodnire_aucun effet fcnlible, puifque les mu[oles onr leur
arrache plus pres du poim d'3pput, que n'cn eft le poid'
qu'ils doivenr fourenir : l'effet de lenr aélion en d'au.
tan! plus pe!Ít, que la partie du levjer
a
laquolle 1\s
s'3!•
tachenr pour mouvoirle poid• eft plus petire; de plus,una
e;nnde partie des mufoles formanr avec les os auxquels
tls s'inferenr, fur-tout daos
les exrrémités, des a11gle¡
fort aigus , & par conféquenr l'effet de ·t'aélion des mu–
fcles Cera d'autanr plus petite, que k finus de l'an¡:lc enrre
le mufcle
&
!'os e!t dans un moindre rapporr avec le
finos total; d'ailleurs la moitié de IOUt l'effort du muf–
cle en contraaion eft fans effet, paree qu'on peor re¡:3r–
der ce mufcle comme une cntde qui tire au poids
v•u
foA point d'appui: d'ailleurs plufieurs mufcles fonr placés
daos l'angle formé par deut os donr !'un leur icrr de
point d'appui pour mouvoir l'aurre; il s fe
fléchi~ent
dono
lorfqne cer os ell en mouvemenr; un nouvel effort do;t
alors mouvoir ce¡ cardes fléchies : plulienrs mu(cles paf–
fent par-delfus quelques
arricul~rions
&
les fléch ilfem roo•
res un peu, de forreque la plus petite parrie de l'effct de
cette aélion eft refervée pour tléchir une arriculation par–
ticuliere: les 6bres
mufr•lairtJ
elles-m~
mes formenr rri:s–
fouvenr avec leur rendon -les 3!lgles qui leur fon r pcrdre
une grande partie de leor force,
&
ce qu'il en rene clk
i
13 force roralc daos le rapporr du linos de l'angle d'in·
(errion, au
finos toral. Enfin les mn fcl es meuvent le¡
Poids qui leur C<mr oppofés avec une grande vire(fe;
&;
non feu kmenr ils emploieor arre·¿ de ti>rce pour le ba–
lancer, mais ils en emploient
rn~me
atfez pour le< élever.
Tnures ces penes compenfees, il paroit que la forcl!!
des mufcles en aélion ell tres-grande,
&
qu'elle ne pout
fe;
d~terminer
par aucun rapport rnéchanique, Con
effe~
érant pr<fqu'tm foixanrieme de tour l'effurr du mnfcle,
<5¡
que quelque¡ mufCÍes dont le poids a'tft pas
CO!Ifi–
dérab\e, peuvent élever un poids de millt: livres,
&
l'é–
levenr avec une grande viteiTe. On ne doir pas moins ad–
mircr la fageffe du Créareur, car ces penes fonr com–
penfees par d'aurres avanrages; plr la julleffe du corps ,
par le mouvement
mH[<ulatrl,
par 13 vir<ffe nl!cclfaire.,
par
la
olireélion des mufcles, avanrages qui rolls contrat–
res, demandoienr une compenfarion méchanique; mais
on cooclllt de-la que l'aélion des efprirs anunau< ell tres•
puifhnre, puifqo'elle peur d3ns un organe li petir,
pro~
duire alfez de force pour (OlliCOir
Ull
poids éga!
a
qud–
QUC
rnilliers de livres pendan< long-tems, mr!me pendan!
des jours enriers: & il ne parolt pas qu'on puiffe l'expli–
quer aurremenr que par la v1reffe incroyable avec !aquel–
le ce fluide fe porte daos tomes ces parries, lorfquc nous
le voulons, quoiq•t'on ne puiffe p•s dire d'otl vient .ceue
virelle ,
&
qu'il fuffife qu'il y ait une loi dérermtnée_,
fuivanr laquelle le fue nerveux foir nouvellemenr poltl–
fé avec une viteffe donnee fuivanr une volonré donnée .
/7Qy<z
NERvEux
&
EsPRIT.
L es mufales
an,a.eollijlts
facil irent le relac.h'!ll<Ot de$
mufoles dans Icor aGlion daos routes les parttes du corps
bumain; chaque mufcle eft bataneé ou par un poids op–
pofé , ou par fon reffort, ·ou par nn aurre •.nufcle, oo
par un fluide qui fair effort conrre les paro!S. du muf–
cle qu'il preffe ! cette caufe quelle qu'elle potffc
~tre
,
agir continuellcmenr,
m~me
lorfque
le mufcle eft
er1
aélion, & que cerre viteffe qui pro•'ienr du cerveau ctl
ralentie & elle rétablir les rnembres ou les aurres par–
tres
qud!conqoe5 <lans
~n ~ta¡
te! 'lll'il
y
ait
~c¡uil~~re
en,
V~