MER
moy~n
la poflériré feroit
a
portée de juger avce cerrl–
·IUde de la diminutiou de fes
eau~;
:1
fa priere , M . Rud–
man fon ami,
ti
t
trac~r
en
173
J
une ligne horifonra!e
fur une roehe appellée
fwartbd!l/,n
p.e
w tbckm,
qui fe
rrouve
3
la partie feptentrionale de 1'11e de LoefY,r und,
a dcux rnilles au nord-e!l de G eRe . Ccrte llgne marque
précifémeut jufqu'ou venoit
h
furface des enux ttl
1731.
f/oy tz:.
lt!J
mlmuir~J
áe
l't~ctuilmie d~ S1ud~,
tom.
f/.
an-
111<
174'l·
lis feroit
a
fouhaiter que l'on ftt des obfer–
vations de ce genre lur routes les cOtes
&
daus roures
les
maJ
coonues, cela jencroit beaueoup de jot¡r fur un
phéuomeue trés-curieux de la Phylique,
&
door jufqu'3
préfent l'on ue parolt
s'~trc
forremenr occupé qu'en
Suede .
La grande queílion qui parr1ge mainrenant les acadé·
rniciehs de Suede, a pour
obj~t
de favoir
(i
la
diminu–
tiou des eaux de
lamer
dl
réelle; c'efl-a-dlre,
(i
la
fom·
me rotale des eaux de la
mer
di ~ninue
effeél:ivement fur
narre globc, ce qui poroh étre le feorimcnt de
M .
Cel–
fius, du célebre
M.
Linna~us
&
de plufieurs autres ! ou
li,
eorume
M.
Browallius
&
d'aurres le prétendent, certe
diminution des eaux n'efl que relarive; c'efl" :\-dirc,
Ci
r~
má
va regaguer d'un el\té ce qu'elle perd d'un autre.
On fem aifémcnt cambien cette que!lion efl
emb~rraf
fante; en effct, il faudroit un grand nombre d'obferva–
tioos faites dans toutes les patties de notre globc,
&
con–
tiouées poodanr plutieurs ficcles pour la d6cider avec
quelque aertitude .
JI
ell C!)nflant que lei -eaux de la
mtr
s'élevent en va–
peurs, forment des nuages
&
rcrombeot en pluie; une
partie de ces pluies reotre daos la
m t r,
une autre fqr–
~c
des rivieres .qui
re~ombe¡1~
encare daos la
ma,
d~,U
ti
réfulre une ctrculauqo perpétuelle qui ue
tend point
a
produire une dimiourion réelle des eaux de
la
me.r
;
mais, fu ivant
11-1 .
Cclfios, la partie des eaux qui abreuve
les terres,
&
qui fcrt a la végétation , c'efl -a-dire,
i
l'accroitrcment des >Ubres
&
des plantes,
efi
perdu pour
la ibmme torale des eaux,
&
cette partle, ftl on lui, peut
fe convertir en tcrre par la putréfaeioo des
végér1u ~
,
feotlmeot qui
a
ér~
fourenu par Van Helmont,
&
qui
n'etl rieo moins que démootr6; le grand Newron, qui
l'a adopté, en conclut que les parties fa lides de la terre
vont en s'augmentall!, tandis que les parties
fluides di–
mirwent
&
doivent un jour difparo?tre totalement, va
qac, fuivant ce fava
m
géometre, narre globe rend per–
p6ruellemeot
a
s'approcher do foleil ; d'ou
¡¡
conjeélure
qu'il tinira par fe detfécher !Ot'\lemen
l,
O
tnOÍllS que l'ap–
proche de qoelque comete ne vienne rendre
~
notre pla-
nete •l'humidité q¡¡'elle aura perdue.
·
M.
Cel(j,¡s ¡ro uve eocQre une aot,e maniere d'expli–
IIU<r la diminurion des eaui de la
mtr;
c'ell que,
fe ,
1.911
l~i ,
une p¡¡rtie des eaux fe retire daos les ca vités
&
les abyfmes qu¡ font au fond do lit de la
mtr;
mais il
!le naos dit poiot com¡nen( ce; ca
viré~
fe
fllrmeut : il
J
~ O~[
Jieu
QC
qojre que c'efl l
e feuq~j
fait place
a
l'eau ,
&
que les
e~ux
de la
>¡Ztr
vof.ltaecuper les efpa–
!=eS qui ont été creufé> par les feut fouterreins doat l'in•
térieur de
nor~e
globc ell
perpétuell~ment cou{um~.
11
fcroit troS•Ímportant que l'on flt les obferv3tfons
nécelfaire~
pour cunllater jufqu'a quel point ces idées
peuvent
~tre
fondées; cela ne maoqueroir pas de ietter
beaueoup
d~
lumieres fur la Phy!ique
&
fur la Géogra·
phie,
&
fur
la cooooilfance de uotre globt . M . Cellius
eroi1 gue la
Scandinav.ic: a
ét-é
anciennement une !le,
&
que le gol fc: de Bothoie communiqúoit autrefois avec la
>n<r
Blanche par les marais aujourd'hui formés par
1'
U lo–
Elbc; ce. femiment s'accorde avec celui de Ptolémée
&
de plufieurs ancieos
géograph~s,
qui oot parlé de
la
Scao–
dinavie commo d'uno ?le .
Ce n'ell poiot feulement daos le nord que l'oo a ob–
fervé que les eaui de la
mer
fe reriroient
&
laii!Oient
a
fec
un~
partie de fon
lit, les plus aocie ns hiflo riens
oous 3pprenoem que l'íle du Delta en Egypte, qui fe
trouve
a
l'emoouehure du N i!, a été
form~e
par le li–
moo que ce fieuve a fucceffivement dépofé . Les voya–
geurs modernes ont
obferv~
que le contineot gagnnit
conrinuellement de ce cOté. Les- ruines do pon
d~
C ar·
rage foot aojourd'hui fmt éloig n6es de
la
mcr. Or¡ a
~uffi
remarqué que la Médite(ranée fe retiroit des e6-
tes
m~ridionales
de la France vers Aigues- morrcs , Ar–
Ies,
&c .
&
l'oo pourroit conjeélurer qu'au bout de quel–
ques milliers d'années, corte
m t r
difparoltra totalernent,
C!O~me
M . C cllius préfume que cela arri.vcra
a
la
mer
Balt1que. On peut en dire autant
~e
la
m
re
N oire, de
la
mtr
Cafl>ienne dont le fond doit nécetraircmenr hau("–
(~r
par les dép(lls qu'y fom les ¡ranqes
r(vi~res
qui vont
6
y
rcndre.
·
¡¡
• T o•eX.
MER
}:'our ce qni précede , nous prouve que les
mtYJ
pro -'
dm(enr fur oo¡re globc des
chan~emen
¡>erpétuols.
11
y
en
~
qut
dt~parotl[<~n,
dans
un
endroit; ti n'en ell pas
motos certain qu
ti
s en prnduit de nouvelles daos d'au –
rres . C'e!l ainfi qu'a éré formé la
mer
d'Harlem en
Hollande,
<j llC
l'or¡ voit entre H arlel\1
&
Amflerdam
dont la .
formati~n
qui cllrolfc·¿ réccnte, efl due
a
de; ·
vents vtolen,s qut onr pon l!e les
~1ux
de
lamer
par·def–
fus fes ancrennes bornes ,
&
qut p1t·li onr inondé ul\1
terrein bas d'ou ces eaux n'ont point pu fe retirer. Pl i–
ne
re~arde
la
mcr
M éditerrouée comme formée par une
irruption pardlle. de l' O céan . Voici comme ce célebre
natoralille s'ex prime , au
liv .
Ilf.
de fon hit!. natu r
r~rrarum
orbis
fUIÍV~rJiu
in
tr~t
dividitur
partu;
Ett~
ropam, /ljiam
&
/lfriram
;
or·ig o ab uccafit foltJ
&
g a-
·
ditano
fr~to
1
q:us
irrumputt
Orcnntts
atlantit oa
in
tna- ,
ría
inttriora dijfu11ditttr.
11
y
a des
merJ,
relles que
1~
mtr
Cafpienne,
lamer
morte,
& c.
qui fe trou\':lllt au
milieu
de~
terres ,
o'ont
poinr de patrages fe¡¡fibles par ou l'éq>ulement des
eau ~
qu'd les
re~oivem
puitfe fe fairc. Le
P.
Kircher
&
plu–
fieurs autré
natmalille~
onr foupqooné que leurs eam:
s'~co!lloient
par des conduirs ou canaux fouterreins par
ou olles fe
dégor~eoient
daos l'Occao;
&
qu'il
y
avoic
une
efpece de liaifon entre
ro
ures le>
mtrs ,
qui fait qu'
elles cqmmuniquent les unes avec les amres. Ces aureurs
n'nnr
lrouvé que ce moycn d'a pliquer pourquoi
c~s
m(rJ
ne débordoient poinr, malgré les eau.(
de~
riv ieres
qu 'd les rec;oivent cnntinuel lement;
IT!ais
ils n'o nt point
fait atlef!rion- qu!! l'évaporarion pouvoir
~tre
équivalenre
a
la quamité d'eau
qu~
ces
m<rs
res-oi v~m
joornellp–
ment .
.
C'efl au féjour des eoux
d~
la
mtr
Cur de certaine>
porrions de notre conrinel11, qu'il faut amibuer la fm –
mation dc1 mines de fel gemme ou de
(el
m>rin foffilo
que l'qn rrouve dans plufieurs poys qui font mainrenanc
tr~s-é lqignés
de la
mtr .
D~s
eaux
talées fom reflées
dans d\'' cavirés d'ou elles ne pn<wnient fn rtir .
La ,
p11r '
l'évapnratiQ[l, ces
~aux
oor dépofé leur fe!; qui , apres
avoir pri$ une contifiance folide
&
concrete, a éré re–
couvert de terre ,
&
forme des 'couches enrieres que l'oo
rencontre oujourd 'hui
a
plus o u moins de profondeur.
f?.,wz
l'aYti~/, ~EL GHI ~! E.
·
11
n'efl point ti aifé de rendre raifon de la falure des
eaux de la
mtr,
&
d'<xpliq uer d'ou elle tire ron
ori~ine.
Un gund nombre de phyfisiens ont ero que l'on de–
voir fuppofer le fond de lo
mrr
rem p!i de matres ou de
roches de fe! que les eaux de la
mrr
diCTo! votent pcr–
pétuellement, mais on
n~
nous apprend point comment
ces malles
de
!el o{lt éré
elles·nrl'm~s
fo rmées.
_
relle , le célebre S!ohl re¡prde la formatian
d~
r'el
mar
comme un des myflere< de
1~
nature que la ,chi-'
mie n'a pomt encere pu dt<couvrir . En général , nous
fav ons que rous les fels font compo fés <l''Une terre aué·–
nuée
&
d'ea~ ,
&
l'on pou¡-roit préCume
r quele (el ma–
rin
fe génere c;ol]rinuellelllenr dam
la
m.cY.
Quelques
phylicieos on1
cr~
que l'c:au de
la
mer
avoit été falée.
des
h
créarion du monde . lis fe fonden t fur ce que fans '
cela les poiffons de
m~r ,
exigeant une eau
fah~e ,
n\:lu–
ro~et~!
pas
~u
y
vivre,
(j
elle n'avoit été falée chns fon
ongme .
M . Cronfledt, de l'3cad. des Scien.ces de Suede, re–
marque dans fa
mi11éralogi•,
~·
+
1 ,
que l'eatl de la
mt r
tiont en diflolurion une quanrité prodi¡;ieule de terre cal–
c.aire, qui ell f• wrée pM l'acide du fe! rnaHn. C 'efl crtte
rerre qui s':mache au fond des ch1udieres ou l'on fa ir
cuire l'eau pour obtenir le fel ; elle a la propriété d'arti–
rer l'humidité de l'air. Su:vaot cet aureur, c'efl cene
terre calcaire qui forme le< coquil ies , les écailles des
animau¡ crt1flacés ,
& r.
a
quoi il ajoute qu'il peut arri–
ver que la nature P.tche le moyen de faire de
la chaullí_
un Ce! alkali qui ferve de bafe au !el matin.
Quoi qu'il en foit de tQutes ces conjonélures , il ell
conlhtnt que t·mnes les
mcrs
qui fom fur na rre globe ,
ne íonr póiot également fal ées. D aos les pays chauds
&
vors
1~
llgne, l'eau de
1¡1
m t r
efl beaucoup plus fa.lée
que vers le nord : ce qui vient de la forte e vaporouoo'
que la chaleur caufe,
&
qui doit (approcher
&
comme
concenrret le fel . Des circonflances partic ulieres peu–
vent encare concourir
a
faire que les eaux de la
m e,.
foient moins (alées en quelques endroits qu'en d;aorres.:
c~la
arrivera, par t:xemple, vers l'embouchure d une
rt–
vtere dont 1'-eau tempérera
la
falure de la
mer
dans un
grand efpace; c'cll ainfi qu'oo nous dit que la
ma
Blan.–
che n'ell
nullemen~
falée
:1
l'embouchure de la.
g~3n~.e
nviere d'Oby en Sibérie . D'ailleurs, il peut fe
~atre
qu ti
y
-ait daos de
c~rtains
endroits des fources , qut, en
<1\–
trant daos la
mrr
&
eo fortant du fond de fon lit
1
adou-..
o a
~mu