MER
Mirra ·
prétendant que les yeux ne do!vent point
apr~s
cela
e:re prophanés par la v\le deS chofes mondaiHeS.
L~s
enfans qui font con<;us daos ce pélerinagc 1 font
rcuardés comme de petits faints 1 foit que les
p~lerins
le~
aien t cG de leurs femmes
légitimes 1 ou des avcn–
turieres: ces deruieres
S
1offrem humblement fur les ¡:rands
chemins 1 pour travailler
a
une reuvre auffi pieufc . Ces
enfans font tenns plus proprement que les autres 1 quoi·
qu 1il foit mal-aifé d 1ajouter quelque choCc
¡,
la propre–
té avec laquelle on preod foin des eofans par-tout le le–
vant.
(D. ] .
)
MEQUlNEN<;A,
(Giog. )
ancienne ville d'Efpa–
gne au royaúme d' Arragon. Elle a
ét~
connue autrefois
Jous ks noms
d'Oélog,fa
&
d'lélofa.
Elle efl forte par
fa Otuation,
&
défenáue par un chateau. Elle en au con·
ftuent de
1'
Ebre
&
de la Ségre, daos un pays fenile
&
agr~able,
il
12
lieues N. E. de Tortofe , 6f N. E. de
Madrid.
Lo11g.
17.
H·
lat.
41.
u.
(D.
J ..)
MER, f.
f. (
Gt!og.)
ce terme lignifie ordinairement
ce vane amas d'cau qui envirocno tome la terre,
&
qui
.&'appelle plus propremenc
Ocian.
Voya.
OctAN.
M"
efl un mm dont on fe fert auffi pour ex primer
une divilion on une portioo particuliere de l'Océan, qui
prend fon nom des contrée qu'elle borde, ou d'autres
circonflaoces.
·
Aiofi l'oo dit, la
mrr
d'lrbnde, la
mu
Méditerranée,
la
mcr
Baltique,
lamer
Rouge,
&c.
Voycz.
M ÉDJTER–
IlANÉE.
Jufqu'ao teros de l'empereur JuOinien, la
mer
étoic
cornmuoe
&
libre
il
tous les hommes; e'en pour cela
que les
lois romaioes pero1etcoicot d'a)(ir contre toute
perfoone qui en troubleroit un autre daos la oavigation
li!>re, ou qui géneroit la
p~che
de la
mtr.
L'empereur Léon , daos fa. r6e novel le,
a
été
le
premier qui ait accorM aux perfonoes qui étoienc en
polfcffion de terres, le privilegc de pecher devant leurs
territoires refp<étifs cxclufivement aux autres .
11
donn~
meme une commiffion paniculiere
a
certaines perfonncs
pour partJger entr'clles le Bofphore de Thrace .
D epuis ce tcms les princes
fouveraios oot caché de
s'appropricr la
mer ,
&
d'en défendre l'ufage public. La
république de V énife prétend
(j
fort étre la maltrelfe
daos foo gol fe, qn'il
y
a tous les ans des épouíailles
formelles entre le doge
&
la
mtr
Adriatique.
D aos ces deroiers tems les Anglois ont prétendu par–
liculierement
a
l'empire de la
mcr
¿ans le canal de la
:!'/lanche
1
&
méme
a
cclui de tOUCCS
les
mtrJ
qui en·
v irooncnt les trois royaumes d' Analererre 1 d 1Econ"e
&
d'lrlaode,
&
cela
juf~u'aux
cótei
o
ou aux rivagcs des
étots
voilius : c·en en cooféquence de cene pré1ention
que les enfans nés íur les
mcn
de leur dépeodance font
déclarés oarifs d'Angleterre, comme
,•¡¡~
étoient nés
daus cene lle méme. Grotius
&
Selden
001
difp uté
fortemcot fur cette préteotioo dans des ouvrages qui
oot pour titre,
mare
libtrNm,
la mer
libre,
&
mRre
<lau[Nm,
la mer ioterdite .
Chamhen.
MER M ÉD!TEJ{RANÉE.
Voyc'G
MÉDITERB. NÉ¡;;.
M ER NaiRE .
Voyez.
NuiRE .
ME R RouGE.
Voyn
RouGE.
M t:R CASPJENNE .
Voy<<.
CASPIENNE
&
LAC .
Sur les ditféreos phéoomenes de lamer,
voycz.
fLU~
&
REFLúx . MARÉE, VENT, CouRANT, Mou
-
S?NS, GÉoG RAPHIE PHYSIQUE, LAC .
Voycz.
auffi
le
dif<vur¡
de M . de Buffon
f nr la tbloric de la tcrro,ort.
8.
13, 19 Oo prouve daos ce difcours; 1°. que les'
amas prodigieux de coquillcs qu'oo trouve daos le feio
<le la terre
~
des diflances fort conlidérables de la
mtr,
m r;mtrent iocontefl.ablement que la
me~·
a convert antre–
fots une grande partic de la cerre ferme que nous habi–
toos au;our-d'hui.
Hijl.
acad.
1710.
P"g.
f·
1°.
Que le
foods de la
mer
el! compo[é a·peu·pres comme la ter–
re que nous habitons 1 paree qu'on
y
tronve les
m~
mes
matieres ,
&
qu'on tire de la furface du fonds de la
mu
les mémes cholcs que nous
tirons de la
furface de la
terre. 3°-
Que
lamer
a un mou vemeot général d'orienc
,:o
pc~ideot
qui fait qu 1ellc abaodoone certaines cótes,
&
qu'elle avance fu r d'autres. 4°. Q\J 1il efl treo-proba–
pie q4e les golfes
&
les détroits ooc été formés par l'ir–
ruption !le I'Ücéao dans les terres.
Voycz.
CoNT JNENT
&
TERRAQUb.
Voycz.
auffi D ÉLUGE, MoN'tAGNE
&
FosSJLE .
(O)
C'efl une vériu! recoooue aujourd'hoi par les oatura–
liOe~
les plus éclairés, qoe la
mcr,
daos lc:s tems les plus
lCculés , a o ccupé la plus grande partie du comineot que
nous habicons; c'cfl
~
fpn íéjour qu'eO dll la quamité
prodigiouie de coquilles, de fquelcttes de poiífons,
&
d'autres corps marins que noos crouvom daos les moo–
pgoes
&
dijos les cqpchc¡ de
1~
terre, c:Uns des endroits
MER
fouvent trcs·éloignés da lit que la
mcr
occupe
atl~ell~
mcot . V
aine~em voudroit·o~
attribuer ces phénom<ncs
au
d~luge
umv<rfel; ou a f• tt voa dans
l'llrtirle
Fo~SILES, que cette révolutioo o'ayaot Cté que
pa(f~erd ,
n'a
pu produtrc wus les effets que la pl11part des phy!i–
cieos tui ont actribués . A u comraire, en fttppofant le
féjour de la
mer
fur notrc comineot, rieo oe íera plus
facile que de íe faire une idée claire de la forma tion
;Jes
couchcs de la terre,
&
de conce\'oir commcm un
(i
graod nombre de corps marins
fe
trouvcnt renfer mt!s
dans un terrein que la mer
a
abándonné.
Voyr::.
F
o -
S¡ LE S; TE
l\
1<.
E,
<otuhn de la;
TER RE 1
r1floln–
tiom de la.
La recraite de la
mcr
a pu fe faire ou fubitement, o•
[ucceffivemeot,
&
peu·!-peu;
en
effet , fes eanx onr pa
fe retirer tout-a-coup,
&
lailfer
~
Coc
une portian de
notre cootinenc par le chaogement
du
centre de graviré
de notre globe, qui a pu caufer l'ioclination de fon axe.
A l'égard de la rctraite des eaux de la mer qui fe f>it
fucceflivcmeoc
&
par degrés iofenfibles, pour peu qu'o
alt conlidéré les bords de
1ft
mcr,
on s'apper,oit
aifé–
meot qu'elle s'éloigne
peu-~·peu
de certains endroits , que
les eótes augmentent,
&
que l'on oe trou1•e plus d'eau
dans des endroits qai étoieot autrefois des pons de
rnér
oú les vailfeaux abordoienl. 'L'ancienne vil le
d'
Alexan·
drie en aétuellemeoc afiez éloignée de la
mer;
les vil–
les d' Aries, d' Aigues-mortes,
&<,
écoient autrefois des
porrs .de mer;
i!
n'y a guere
~e
pays maritimcs qui oc ,
fourmífent des preuves c<;mvamcames de cetce vérité
¡
c'ell fur tout en Suede que ces phéoomeoes onc c!té ob•
íervés avec le plus d'exaétitude depuls
~uelques
aonées
ils oot donné lieu
a
une difpute Ités-vive entre plufieur;
mcmbres illuOres de l'académie royale des fcieoces de
Stockholm. M . Dalin ayaot publié
m~e
hiOoire
g"én~
cale de ls Suede, ,tres-eOimée des connoiffeurs, of1 ¡et·
ter quclques fo up<;ons fur l'antiquité de ce royaume
&:
pa1Ut douter qu'il eolr éré peuplé auffi aocieonement que
l'avoiet~t
préteodu les hifloriens du uord qui l'ont pr é·
cédé; rl al!a plus Iom,
&
crut trouver des preuves que
plnfieurs parties de la Suede avoient été couvertes del •
eaux de lamer daos des tems fort peu éloignés de M us ;
ces idée¡ ne manquerent
JlfiS
de ' trouver des cootradi·
éleurs; prefque toUS les peuples de la terre Oll[ de
IOUt
tcms été tr!:s-¡aloux de l'antiquité de leur origine. Ort
crut la Suede deshonorée paree qu'elle o'avoit point été
immédiatem~:Dt
peuplée par les fils de N oé.
M .
Cel·
fius 1 favaot géometrc de l'académie de Stocl<hol m
in–
féra en t743, daus le recueil de fon
ac~démie,
no 'mé–
moire tre¡-curieux; il y entre dans le décail des faits qui
prouveot que les eaux ont diminué
&
diminueot encare
JOuroellement daos la
mcr
!3altique, ainfi que l'Océan
qui boro<
la Suedc
a
l'occidenc.
11
s'appuie du té–
moigoage d'un grand nombre de pilotes
&
de
p~cheura
3\'ancés en !ge, qui atteOeot avoir trouvé daos leur jeu·
oeíle beaucoup plus d'eau en cenaios endroirs qu'ils
n'ctl
Jrouvcot aujourd'hui; des écueils
&
des poimes des ro•
chcrs qui étoient ancieoncment fous l'eau ou
il
fleur d'eau,
fortent mainten:int de plufieurs piés au·delfus du nivcau
de la
mcr;
oo oc peut plus palfer qu'avec
de~
chalou–
pes ou des barques daos des eodroits ou
i1
paífoit au–
trefois des navires chargés; des bourgs
&
des villes qul
étoieot ancienoement fur le bord de la mer, en font
maiotenanc
a
une diflance de quelques licues;
00
trouvc
des
a
ocres
&
des débris de vaifieaux qui font fort avan–
cés dans les terres,
&o.
Apres avoir fait l'énumératiotl
de touces ces preuves, M. C elr¡us tente de déterminer
de combien les eaux de la
mcr
bailfeot en un cems don·
oé.
11
étaQ!it fon caleu! fur plulicurs obfervation; qui
ont été faites
en
ditferens endroits, il trouve eotr'autr.S
qu'un rocher qui étoit il
y
a
t68
ans
a
fleu( d'eau,
&:
Cur
Jeque! on alloit
a
la peche des veaux marias,
s
'eft
élevé depuis ce tems de
8
piés au·detTus de la furfacc
de la
mer.
M.
Celfius trouvc que l'on marche
i
[ec
dans un endroit ou r o ans auparavant on avoit de l'eau
jufqu'au genou .
11
rrouve que des écudls
'f<ti étoienc
cachés fous l'eau, dsos la
jeuoefie de qoelqucs ancicos
pilotes ,
~
qui
m~
me écoieoc
a
deux piés de profondeur,
Corten
e
maintenaht de
3
piés,
& '·
De
touces ces obfer–
varioos 1 il réfulte 1 fui•••nt
M .
Celfius, qoe l'on peut
faire une eOirnation commune,
&
qoc l'eau de la
mcr
bailfe en uu ar¡ de
4
~
lignes, en
r8
ans de 4 poucu
&
f
lignes, en ceot aos de
4
pic!s f pouccs, e¡¡
fOO
ans de
22
piés
S'
pouces, ea mille ans de 4f piés géo·
~:Détriques,
&<.
M. Celtius remarque, avec raifoo, qu'il feroit
il
foo–
haitcr qoe l"on obfervh eraétement la hauteur
de
cer•
tains codroics
~u-dafiu'
du
cif~\l
de la
mcr,
par' ce
¡¡¡oyeu