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M ·Ar

L•

m ..in-fevl<

peut

~tre

ordonuc!e par

un

jugernent

ou

confemic par le fai!i!fant cu oppofanr, foit en JUge–

rn~nc

o u de:hors .

On

dirlin~ne

plu!ieurs Cortes de

mnin-lev!es,

favoir :

A1ai'IJ-/eth:'

p11,re

&

.fimple,

c'efi-8-dire , celle qui cO

ordonnée ou confende fans aucuocrcOdtlion ni conditioo.

lJ1flin· I~'VIt:

e11

tÚJnlltme

~ttutio";

celle-ci s'ordonue en

trois manieres diftCremes;

tSvoir,

elf

Jonna>~e

eautitJH

fimplement, ce qui s•emend d•une cnurion reífeanre &

folv'able; ou •

lA

&tJtttio,. t'Ús

fowdt,

o u bien

..i

la cau–

zio11 iur11toire.

Main-levle provifoire,

en eelle qui efl

ordonnéc

ou

confentie p3r provifion fculetnent,

&:

pour 3voir fon eftet

en attendant que les pan ies foient réglées fur le fond.

MRill-fevle

Jlji11ilitu,

e

O:

celle qui efl 11ccordée fans

aucone renrtaioo nl retour;

\orfqu'il y

n eu d'abord une

,ai•-levl~ prov~foire,

on ordonne, s'il

y

a lieu, qu'clle

demeu~era

détinulve.

M•i•-levle en paytt11t,

c'efi lorfque les faifies font v:¡ ...

ltbles, le jug-e ordonne

~uc

le débiu:ur en nura

m&iH-Ievle

en

pay~nl.

"Vo)'.

E

M P

ic

HE M E N T,

0

P PO S

t

T 1 O N,

SAI SIE,

(A)

MAtl<-LtÉE ,

(]~trifprud. )

fip;nific l'état de celui qui

en

dans

un

etnpc!chement de fa¡re quelque chofe ; on a·

les

ma1H1

lilu

par une faHie ou oppofition ou p:tr un

JU –

I(cmeut qui défend de fnire quelque chofe .

Voy <

:t.

M"

1

N–

Ll.VÉE -

(A)

MAJ.N-LONGU~,

fillitJ

longa

m aHIIJ,

en droit efl une

tradition feinte qui fe fait en donnant la faculté d'appré–

heoder

une

chofe que l'on momre

3 quelqu'un ;

on ufe

de cette 6tlion dans la tradition des biens lrnmeublcs

&

dnbs celle< des cho f.s rnobilinlres d'un poids confidéra–

ble

&

que l'on

ne

peut mertre daos

la main .

Ün ente!ld auffi quelquefois par

~ain-lonKue

le pnu–

voir du prrnce ou de quelque autre pcrfonne puiCThntc:

on dit en ce feos que tes rois

&

les minillres ont tes

m ai1u

long~t~n,

pour dlre qu'ils favent bien trouver tes

~ens

quelque part qo'lls foicnt .

(A)

MAIN-METT RE, (

]url(prud.)

do latin

m <twN-mitte–

rl,

figllifie

ujfrnncbir t¡ue1fH'TlU

J~

fa

e•~tá1Jion fe,.tJif~.

On d1t auUi

_f111U

mtti1t-Huttre,

pour

dlrc

f11ns ufor

Jr muin-mifo.

f/o~t

MAIN-MI SE;

ou

bien pour

figni–

fier

fattr

f rais

,;

lilptJnfo ,

comme qu:md on dit que les

d ixmes ch3mp:trt

&

droits

fcigneuri3nX

vienncnr fans

m ain–

mettre,

c'efi-:l-dire fans fr01s de c ulture.

(A)

MAtN-MI

,

malla-miffus ,

l'igniñe

EdNi t¡11i efl aJl'rt••–

cbi

d~

f eruitNJe.

Cootume de lt1 Rue d'indre,

art,

19.

Vuy~z

A

tt F

1t

A N eH 1

s

sE M

~N

T,

M

A 1 N-M

o

ll

r

E,

S

E R

t;.

(A)

M tdl<-M t

E, (

'}t~nfprNá. )

en

g~nóral

!igniñe

toute

f_aifir ;

elle en •inli appellée paree que la jofllce rn<t en

fa

m~m

les chafes flli!ies de fon autoriH!.

On entend ordinairement par

main•mifo

la faif!e féo –

dale, qui dans quelques couturnes efl appellée

mnin-

mifo

ft!oáal. .

Berry,

tit. V. articlr

to,

13, 14, 24,

rr,

&

ert.

1X,

arttd~

8J..

Le terrne de

mAin-mife

re prend ouffi quelqnefois pnur

certoines voies de falr employées centre la perfonne de

qoetqu'un en le fnppant

&

le

m31tr:titant;

& l'on dir en

t:e tens

r¡~<'il

n'rjl pa> permis d'Hftr de

m ain-miro.

Voy.

MAtN- SSISE .

On appellnit

auffi

autr.:fois

,

. ;,

mif~

du latln

,tt~Nu­

miffio,

l' a!frané:hl!femeot que les feigncurs f•ifolent de

leurs ferfs .

f/JJyr~ ci-á~fJilllt

M A

1N- M 1S,

&

ci-4prh

MAI N-MORTABLE, M

IN-MOR TE, S Ettl'.

(A)

MAtN-MOilTABLE,

(]urifprud.)

efl celui quien

d~

condition fervile,

&

fu jet

so~

dr\)its de main-rnorre.

On 3ppelle autfi

bienJ mtri,·mot'tahlu ,

ceut qui ap–

p3rtiennem

t\UX

ferfs

&:

gens de rnnin·morte au de tnonc

main .

Voy ez

MAIN-MOitTE.

(A)

M AIN-MOR TE , lignifie puifl11hce morte, ou l'lrot de

quelqu'un qui efl f•ns pouvoir

il

C<:rtaln• égnrds ' de

m~me

que s,1l étoit m ort . A infi on :tppelle

g ens

átt

wutin–

mort~

ou

nutz'n·mortables

1

les ferfs & gens de conditioo

fervile qui font daos u n état d' ioeapacité qul tient de la

m ort civite.

On appolle • uffi les corps

&

communamés

gent áe

m ain-morte,

foit paree que tes héritages qu'ils :acquie–

rent tombent en

main...morte

&

ne changent plus de m:.tin ,

ou plutót psrce qu'ils ne peuveot pas difpofer de leurs

bieos non plus qne les ferfs

fur lefquels le feigoeur a

droit de

main-mtJTlf!.

On difiingue néamnoins les mafn·

mortables des gens qui (oot fimplemeot de

maiH-moru .

Les rnalu-rnonables font des ferfs ou perfonncs de con–

dirion fcrvile: on les appellc auffi

v il•i>u,

gent tle torp>

&

Je pot ,

ge111

Je

maÍI1·IntJ1'U

&

J,

tnorte·main .

H

n'y a

ae

ces

mtJin-morUJ

que dans un pctit

nonl–

bre de coucumes les plus voifines des pays de droit <!crit ,

M A I

1 I

co!nme d:tns les deux Bourgogncs,

ivcrnois , Bourb.m-

11015,

Auvergne,

&c.

L'origine de ces

maiH-mr~,.tu co•numierc~

vient

dl"S

G nulois

&

dt:s

Germniu";

C<!Jñr en

f.1it

mentían C:an

fes Commencaires,

lib. {/[. PlebJ p!Xne fervorum b.t!n:–

tt¡r hu•, 'fl'l·e

p~r

f e nihil lattdet

&

nulli

adbi/,ctur

co,J·

filio ,

plttrir¡ue curn aut

~re

alteno ,

aut

nurgnitt1dine

tri–

b~t4ram, ~~t in,ur_i~

pfltc'!tiorum prem11nt11r , fofc in fer -

1Ji ltttcm

drcant lltJinlrhru,

111

hoJ

cad~m

omnia funt ¡ur«

t¡tt.c

dominis ;, [dr'lnJJ

.

• L e

tenn~:

d!!

m_:lin-moru

viel'!t de ce qu'aprCs la more

d

un

chef de

fam1tle

ferf, le

fc.1gneur

a droit daos plu –

fic:urs

comumes

de prendrc

le

me11Jcur

rnenble du

défunr

qui e

O: .

ce que: l' o n appetle

áro·it de mcil!t:ur cate!.

. '

AncJenoc:nlent

lorfque

le

fdgneur

du

mRin-mnrtable

ne trouvoit poipt de Jneuble daos la maifon du décédé .,

on coupoit

hl

main droite du défunt ,

&

on 13 préfen–

roit au feigncnr pnur marqucr qu•it nc le fer viruit plus.

O.n lir daos les chroniqucs de Flandrcs qu•un

é\

éque de

L rege nommc:!'

Alb~ro

ou

A dalbero,

mon en

1 1

i l.,

abo–

lir. cene coutumc qui étoit ancicnne dttns te pa ys de

L 1ege .

La

main-nrorte

ou ferv itude perfo nnellc e!l appctlc:!'e

dttns quelques provinces

condition

f~rv~ ,

comme en

Ni–

vernois

&

Bourbonnois; en d'nutres

t ail!tt.bilitl,

comme

en Dauphiné

&

en Savoic, dans

les dcux Dourgogncs

&

en Auvergne, on dit

m~tin-mort~.

JI

efl

alfe~

c!vident que

l..1

main-mort~

rire fon

Ori6i –

ne de l'efclav3gc qui avoir lícu chcz les R o nuins,

&

donr ils avoient étc:ndu

J'utü~e

dans les Gaulcs; en efitt

la

lfutiN-morte

a prts nailfttnce auffi-r6t que

l'efc13vn~c

a

celfé; elle- cfi dcvenue auffi commune. Les main-mnr–

t':lhles fonr (') cupé

a

la campagne au méme trav1lil don t

o n chorgcoii les efelaves ,

&

i\

n'c(l pas

a

croire que l'on

ait att"'ranchi pnretnent

&

fimplcment tant u·cfclaves dont

on riroít de 1'

utilir~,

fans

fe

refe-n·er fur

eui

quclquc

droit .

Enfin l"on voir qoe les droits des

fci~ueurs

fu r les

main-morrablc10

1

fhnt i-peu-prC) les métne) que les nl:al–

tre ou p:urons avoient fu r teurs efclaves o u

fur lct1r s

affr3nchis. Les efelaves qui

fervoicot :\

la

camp~~nr"

éroient

eltb.~

,...{{criptitii,

c'ell-:i-dire qu'ils furcnt dé–

cl!l.r~s

f.1irc oartie du fond, lequel ne pouvoit

~ere

aliéné

fans eux, ni

cu-x fans lul .

11

y

avoit auffi che1. les R ornaln< des perfonnes libre•

qui devenoient fen,es par con vemion , & s'obl1gcJut

:l

cultiver

nn

fonds.

En France

~

la

main-morü

ou condhion fc.;rv e fe con–

traae

en

rroi' manieres;

f:1volr, par

la

uaifT:·wce,

par

une convection e);pretfe, ou p u une convtnti\)n tacitc,

lorfqu'une perfonne libre vicnt h11bircr daos un lieu mor–

taillable.

Quant

a

la naifT'ance' l'enfant né depuis que le

pere

en

ntormillabl

c '

fuit la condition du pcrc;

fu su,

de~

enfan~ n~s

av:

t.nt

Jg

conveudon ptlr

laquellc le pere fe

feroit rendu ferf.

.

Ceur qui font fcrfs par la

n:tiíf::uu~c

fon r appeltés

~~~""'

de

po~tr{tlit~,

c'e0-:1.-dirc: , qu'ils pcu vem énc poorfuivis

pour le

p:~yc:mont

de ln taille qu'its lui doivent, en qucl–

que lieu

qu'ils aillent dorncnrcr.

Pour duvenir mortaillable par convontion exprdTe, 11

fau t qu'il

y

ait on prit.

Otl

une caufe légitime , mais la

pluput Qes

m

zi11-mortes

font

(i

ancicnnc~

que raremcnt

on

en voir le titre .

Un ho mmc libre devient m ortaill3blc pu

con~·ention

tacite, lorfqu'il v icmt demcurer d:ms un

lieu de

ntfli,–

mortl,

&

qu'lt

y

orend un tncix ou [enemenc

fervlle~

car c'ell par-1:\ qu'll fe rend h m n e du feign <ur.

L'humme franc qui va den1c:urer dJ.os

le mcb: mniu–

mort:tblo

de

f1

fcnun e ,

peut

le

q

uh

ter quand bon

lui

femble, fo il du vivant de fa femn1e ou aprOs fon

dc!cCs

d3ns l'an &

jour, en laiCfam

3u

l1!ig,ncur tous les biens

t!ram en la

mai11-mort~ ,

rnoycnnnnt qnol il dctneure

li–

bre;

mnis s' il meurt

dt!Jncoraut

t:n la

main·morle '

il

en

reputé main-monnble, lui

&

fa

pofit!ric~

.

.

Qunnd au contraire un

e fenun

c funche fe tnarie

3

un

ho rnme de

ml.lilf-mort~ .

pcndn.nt

la vie de fon mari elle

ell rcputfc com me lui de

mnin-mort~;

aprCs le decCs de

fon mari, elle pcut dan

l'an

&

jour quitrer

le

lieu de

main-moru,

&

:t.llcr dL·mcurcr en un Fen franc, n'lovcn–

nant quoi elle redevicm libre, pour-vO qu'elle ql1iuc tous

les bicns mainmo rtnbles que tenoir fon mari , mais

ti

el·

le

y

demeurc plus d'an

&

1our, elle reílc de cond:lion

mortnillabtc .

Sulvant la couturne du co mté de T3ourgpgne, l'hof11-

me franc affranchir

f.1

femme m3.inmort!lble, su re

gard

feul emenr des

acquets

&

biens·meubles faits en licu !r:J.nc ,

&

des biens qoi tui adviendront en lieu de

francp,'~ít~

&