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ROM

blables, pour ne voir perConne au-delPJs de lui, on

vait des variétés fans nombre. N ous eroyons apperee–

vair dans les betes des traits de earaélere plus marqués.

JI

en vrai que nous ue eonnoiffons que les apporeoees

grameres de leur iollinél. L 'habitude de voir, qui feule

apprend

a

diflinguer, oous manque par rapport

a

leurs

epéralioos . Eo abfervant les betes de pres, an les juge

plus capabies de progres qu'ao ne le eroit ordioaire-

1nent.

Voyez

1

N

S

T 1 N

e

T.

Mais toutes le'lrs aélions

,.(femblées l1iaent encare entre elles

&

l'

bO"1me

uoe

d¡¡¡,nee infinie.

(1)

Que l'empire qu'iI a

C¡¡r

elles foit

uCurpé

fi

l'on veut, il o'eo efl pas moins une preuve

de la fupériorité de

f~s

moyens,

&

par

conf~quent

de

fa nature. On ne pe'!t qu'etre frappé de eet avamage

lorfqu'on regarde les trayaux immenfes de

I'h.mme,

qu'an examioe

I~ d~tail

de res arts,

&

le progres de

fes fcieoees; qq'oo le voit franchir les mer" mefurer

les eieux,

&

diCputer au tonoerre foo bruit

&

fes effets .

Mais eommem oe pas fré mir de

li

baiTeffe ou de l'a–

trocité des ,étions p'ar leCquelies s

l

avilit

fouv~nt

ce roi

de

la

oature? Effrayés de ce mélange m'lnflrueux, que!–

ques mora1iOes ont eu

reCQurs

pour

expliqq.er

l'hqmr1e,

~

uo mélat)ge de bons

&

de mauvais priocipes , qui

lui-meme a grand beCoio dletre expliqué . L'orgt)eil,

la fuperflitiOl)

I\c

la craiute oot p,aduit des fyllemes,

&

001

embarrleré la 'eOlfnoiffanee de

l'po".rqe

de milie

préjugés que

J1obC~rv:lti()o

dait délruire.

l¡l

religioo

ell ehargéo qe t)Ol)S

eondt!iJ~

dar¡s )a rou'e du bonhet!r

qu'elle nous prégare au-dela des tem .

Ll

PhlloCaph,e

doit étudier les matifs oaturels des atl:ians de

I'homme ,

pour

trouver"des'

ffioyeÍls:

du

lnéme :genre ,"de le ren–

dre meilleur

&

plus

~eoreux

pendaot eeue vie parra-

gere . ( ,) .

,

'

Nau~

oe fommes

aeruré~

de 'lotre exiflelJce que p'ar

des

CenC~tions.

C'ell

la

'faculté de Cemir qui naos reod

préfeos

a

nons-memes,

&

qui bleml!1 éta,blit' des rap–

port~ en~re

nnus

&

le§

objets qui nous Cont ex{éricurs.

M ,lis eetre f'cul lé a deux

eff~¡s

qui doivem

~tre

eonli–

dérés Cégaréme')t , quoique oC¡' s les éprouvioos lOuJours

enCemble. L e

pr~ll)icr ,eff~t e~

le pdocip'e de nos ídé.s

&

de nos conoaierances; le Ceeond efl eelui de nos mou–

vemens

&

de nos ineliríat;oos. L es 'PhiloCo"hes 'qui out

examiné 1emeodemem humail) 1 om marqué I'ordre daos

legu:ei [¡aiffem.

~o ~ou~

h

percepíion; l'a'Feo.lipll, la

ré~

IJlJlH[cence ,

l'trJJagIOa[lqo,

&

touS

ces

prqqUlts

d1l;lqe

fa

~

culté

géo~rale

qlli formeot

&

étendem Iª ehalne de nos

id:~e~ .

V.yn

SE"5.'\.TIO~S.

N otre objet 'doít etre ici'de

reeq~na1tre

les I'rioc1palH effels dI! der.r: C'efl I'agent

impérí~ux

qlli nOllS remue;

&

le cré:ltcur de

toutes nos

aéliqns .' L a faculté de Cemir appartieot fans dml¡e

a

l'a–

me:

mais elJé n'a d'e¡erCÍce que

par

l'entrem:Ce des ·oroo

gimes ITlltériels dom l'aeremblage forme nOtre eerps.

I?e:-}~ n~it

une différence naturelle entre les

hqml1teI.

Le tílTu des tibres n'étant pas le

m~me

dao! tom , quel–

ques·uns doivem avair eertain. a rganes plus 'fenfibles,

& '

eo eonCé1ueoee

ree~voir

des qbje¡s 'qui les ¡!branlem,

une impreffh)n dcmt la force efl

~ ¡nconnue

3

d~autrés.

N iis

j;ig~meos

&

ooséhoix ne font que le réfultai

d~ilOe

eampi1r~íCon

emre ' les différem' s· impreilians llt;e oous

recevc\os . lis font dooe aum pen femblables <J'un

hom–

m~

a

un aurre q:Je ces impreffions

memc:;s . ges

var,ié–

tés \laiveot donner

i

ehaque

homme

'une forte d'aptitude

particúliere" qui le diflíogue des autres par les ioelina–

~io~s,

ea mme il I'efl

a

I'extérieur par les

trait~

de foo

'1) ELlu

['lm,i'l'l

9u';1

"tI",

fu'I' tilo

{lit

ufu,,'

ji

1'".

'tItNf ,

il

n'tn -

IJI

pAr

moi"s

une p,e:lTJ'

¿,

1/$ fupbi.,;" d,

f.o

mOJlnl.

&-

1/$'1'

"n¡¡t¡"e",

fU

f/$

nafurt.

Que pcn(t:ra un c(prit

fpible

en

Li(:ant

ce

pallage, que la liornínadon de I'hornmc {ur les anirnaux etl une

u{urp.uioo,

'ca

qu'au moins de.,

~q,riu

(4périeurs

oor douté qu'cl-

Je Hn légitime. On a difputé (ans dOllté

ti

l'horqrnc avoit de droit

cette fdomination {pr les anifuaux. Mais

rourquoi ' rap~eLler

ici une

qucíl:ítDll' 6 déraiforinable

l

elle prouvera ce que j'a.i dlt plus haur.

que

fi

tOllt é tre qui r:J.ifonl1e, penfe;'

ji

ne s'en(uit' pas que tout

éue qui 'peo(e,

rair~noe .

lL

ne

f.Ju~

cepend.~nF

gue peu de mots

pou

~tablir (.'n~' r¿pl~que

la. domination

de

I'homrae

Cm

les aDj.

maux.

Life~

la

~~enCfe'~!

¿o1'lli". m;,,;

u1flTJerjiJ

dnimdntipMs .

t]u~

ID'·

",,,t.,.

(,.pe,. t''''4m·:

(Z)

'

,

(1.)

La routé du bdn I}eur qui nous etl préparée au-dell tles temps eft

daos cene v'Íe patr., cé:r,e . pendant laque1Je rcl:ltivement

a

ce ter.

me . nous fomme; des voyageurs', C'e!t. done pendant cene

m~.

rae vie

paa3g~re

que 13 Relision nous doit conduire dans la roq–

t.

du bonheur éternel . Or Je 4eroánde ! les moycns

nátarel~

qoe

la

l'tJilofophie' L10it trouver pour

nOl1s

rendre meillc:urs

&.

plus eeo.

rcux en cene vie, fom ils dan. la méme route

~

·ou hon d'e\lc

1

hou de la route qni conduü ' :\u Souverain

bon~eur,

je ne f.s'.:1is

imagincr aaCUne bomé . aUCU!le (élicité méme jmparf3ite.

Cela

el!:

aifé

a

démoDt!er .

e 'eft

une foUte

a

' ¡'cxuéraité de ' Iaquelle ;c

ROM

viCage . D e-la

(In

pout eonelure que le

ju~ement

qu'on

pOrt~

de la eonduíte d'.Ulrui efl Couvent IIlJufle,

&

que

les eanfeils qu'oo lui donne foO! plus C"uvent eneOre

ioutiles .

l\Ila

¡:aiCao cfl étran¡;ere

a

eelle d'un

h.mme

qui ne fem pas eomme moi;

&

li je le preods pour un

fau, il a droit de me

re~arder

comme uo imbéeílle: (3)

M,aís tOlltes nos

feofa~ians

partieulieres, .tOUS .les

Ju~e­

mem qui eo réCultent, aboutiffcot

¡¡

une d'fpaGtron eom–

mune

i

tOUS

le~

etres fe"libles, ,le der.r du bieo-crre .

Ce deQr faos ceere

agier.nt

, efl déten1)ioé par nas be–

foios 'vers eertains objets. S',l rel)eomre des abflaeles ,

iI devient plus ardeot, il s'irrile,

&

le delir irrité efl ce

qu'an .ppel)e

pallio,,;

e'efl-a-dire uo état de Couffrane.e ,

dat)~

lequel I'ame taute em;. re

fe

porte vers un obJet

eomme verS le point de Con bonheur. Pa",r eO'lllo"re

tOut ce dono

I'h~",me

en c.pable, il fatH le voir 10rC')u'il

efl paffionoé . Si vqu's regarde?- uo loup

r.ff

:¡.lié, vous

oe

foup~oooerez

pas

fa

voraeltd. L es mO'lvemens de

la .pamon foOl ' touíqurs yrais ,

&

tr"~

.marqués paur

quloo puifIe s'y méprendre. Or en Curv,m 'ln

ho",,,,.

aaité par 'quelque Pamoo, je lf! voís fixé .cur

!In

ob)et

dq nt iJ pourfuit la jouiiTance;

iI

éearte avee

fttr~!,r

tout

ce

(¡ui I'en

pare . L e péril difparolt

¡¡

Ces yeux,

&

iI

femble 5'qublier Coi. mcl)1e . Le beCoin

q~r

I,e taurm91)te

ne loi laía. voir-que ce qui peut le

(bnlage~. Uet~e

di–

fpofition frappante daos uo étlt extreme , agll eonllam–

meO! , quaique d/uoe maniere maios feolibIe daos ¡out

aorre érat .

L'

homme

fans voir

Uf}

C3Uae,re

particutier

ql1i 'le diflingue, efl done tOujours ce que Ces

.befaio~

le foot etre. S'il n1efl pas na!UreJlemem cruel,

1)

ne 101

f. lIt

qu'

l.oe

pamoo

&

des obflacles pour Pexeitej:

.a

faire

cqulet le

f.,n.~ ~

Le IJ1échf!.IJI,

dit H obbes,

n'e~

qu'ull

enfaot robu ile. En effet, CuppoCez l'

hom",c

C.ns

expé–

rience

comme' ell un enfant, quel

morif pQurroit Par–

r~,er

dans la 'pourfuite

'(le

~e

qü'iI

der.re?

e 'efl l'expé.

rienct.e qui

n·ous

fai.t

trouv~r

daqs

notre

uOl09

~vec.

les

autres, des faéi lités pOtlr la C.tisfaélioo de nas be[OIns.

A

lqrs

I'intér~l

de

ehlCUO élabli, dao.

e<Jll

eCpril uoe

idée de propartion eotre le pl.ilir qu'il eherehe ,

&

le

doñ¡mage qu;il CQt¡ffriroit s'il

~Ii¿qqit

I.es

~útr~

: p e-Ia

nailThnr 'les

é~ards,

qui Qe pellyeot avqlr heu, qu autan!

qué' les

il1tér~t~

'fo'lt iliperficicJs : Le? paffio')s 'nous ra–

meoeq,t

~!

I'ent~~<:'e,

I!O nOllS

prérelll~nt. viv~ment

un

abjet uniQt)e , avce ce dégré d?intérel qttl échpfe t.out .

Ce n'ell pqint ici le lieu d'examioer quels peuvent étre

l'ori~io~

&

les fondemens de la Coeiété.

V.

SaCIABt.

LITE

G'

SqCIÉTÉ :

.

' Qt)~ls

q'ue p'liffem ctre les matif. qui fQrmeot

&

ref–

ferrem oos lieos réeipraques , il efl eerlaiQ qtte le Ccu1

reffmt qui' puia'e oom mettre eo mOUVemellt, le defir

du bien-étre, tend faos eeiTe " nouS íColer : Vous re.

trouvt!re,?'

p~r-tol1t

les effets

de ce prtilcipe

dl)Jni~!lnt,

Jcttez uo eaup d'ceil Cur I'uoivers, vous verrez les ",,–

tions

Cépar~es

emre eJles , les Cociétés partieltlíeres f"r–

mer des eeicles plus étroits , les faenjlles encare pI

~s

Te(ft:rrées,

&

nos

vreu'\ toujours

cjrco'1fcrlr"i

~

par

nos

intérc!rs,'

fjl1ir par n'avoir

d',?oje1t

que

nOll~- memes:

Ce

mot

qu~

Páfehl l oe h....eroit daos les autres, <¡'le parce

qu'un gránd ' philoC,!phe 's'alme ' colT)me uo

~omme

do

peupre, n?eíl done pas haj"ITable , ptjiCqu'iI 'efl ttniverfel

&

néeeífaire. ·

C:efl

une aitpor.tion iéciprqql1e

q~e

eha–

eun de nous

~prauve

de la pah des autres;

&

lui read .

Cetre eqor¡oilfaoee doit nQus rendre (o,t

indul5~IlS

Cur

ce

q

ne

o,?us

reg~rdo~s

COJnme-

[~rts

a

~o~re é~~rd :

on

trouve le

S,¿,.mum 6."Mm

b

fou'Ter:line félicité ,

Oans

(on coars,

les dégrés qui conduifcm

a

J'C:Hre~C'.

le..: mo)'ens

d'y

parvenir,

font {don fe rappon

ql1'U'

Qnt

3VCC

cet

~xtreme .

tout ce qui

pellt rendre meilleurs '" plus heureul!:: ceux qui

y

vop .gent.

c eft–

a-dire

les hommes .

lot

Religioll

,Ione qui

{eqle peat

co~Juire

le.

b.Qmrnes

dans

la route duObanheur qu'e1le leur rrépare au

de-li

~Ie$

temps, ell:

aur11

la

(eule 'qu i puitfe les rendre llJ'eilleuu

&

plu,

~eureux

pendant

ce~tc

vic

paOilg¿re. Dét!ompez

VOU1

dalle. (u_

pl:'rbes Philo(opm:s .

'a

fhilofophie. abllratlion faite de la ReLigton.

n'en: qu'une 'chirnére. Elle n'a de

réalit~

qu'autant ,qu'eOe' tire

fes lnmiérc:, de ' la Religion. qu'atltant qu'elie' lui en in\·iolable_

ment

fourgif~.

mais'·

dans ce

c:15

elle

eft la R¿.ligion méme, en

tant qu'dli: cnfeigne auz: hOlomes la. Rloralc , car

b

vraÍ(: Phi_

lo(ol'hic eft la morale de 1:1 vr:lie Rdigion, Les égarémeos, let

contradia:ibns~

les' ab(urdités Je la ert:tendae t'hilo(ophie naturel_

le. en

(atH

une preuve (:ins cJtcépnoo5.

(Z)

(3) Ricn de plm' ridicute, rien

d~

phu contraüe rnéme

l~

rai(on

I

hu:naine. Si cela eA: , :\ quó¡ bon! l':tuteur de cet

an id é

veUt il

¡nnruire les honimes

l

a'vec' de tels 'prlncipes ,

iI

ferolr '¡nudle de

comporer

1

de. livres. des ' diltionllaircs enfin. pour · leur infiru.

a ion .

&

dc (e fier t:lnt au,,;:1 lumiércS' de la r:ti(on : Tout cet aro

dele depo(e

conu~e

j'auteur ': Voyez. la prerniére 'note ;' vO)'Cl.

3uffi

¡'anide

H!Nru')t . (Z)