GYM
ve e' rant d'admiration. Oo peut lire dans Paufanias un
dénombremeot de roures les llarues qui fe voyoienr de
foo
rems
a
Oiympie,
&
ces
llarues ne devoienr pas
erre plus grandes que le naturel; on ornoit ces flarues
d'infcriprions, qui marquoient le pays des arhletes vain·
queurs, repréfemés par ces flnrues, •le genre,
&
le rems
de leurs viéloires,
&
le prix qu'ils avoienr
remporté.
Oélavio Falconerii n recueilli, publié,
&
éclairci par de
favanres notes plufieurs de ces infcriprions qui nous re–
flent encore.
En fin, mnlgré la défeofe des agonotheres, on efl al–
Ié 1ufqu'á reodre des honoeurs div!os aux vainqueurs dans
les
combals gymni911rs,
&
cettc elpece de cu he peur
paífer pour le comble de la gloire arhlétique. Oo en
cite rrois exemples rirés de l'hifloire: le premier rap–
port~
par H éwdote, efl de Ph tlippe Croroniate, vain–
queur aux
J<U~
olympiques,
&
le plus bel homme de
fon rems;
k1
Egeflaios luí drefferenr apre< fa mort un
¡nonumenr fuperbe,
&
lui facritierenr commc
ó
uo hé–
ro< : le feoond
e~emple
encare plus extraordinaire, efl
d'Euth;me de Locres, excellent arhlere pour le pugilar,
lequel pendaot fa vie res-ur les honoeurs divim; Plioe
le narumhile "coote ce fait,
li7t.
Vll.
ch.
h•ij.
de Ion
hifloire: le rroilieme ex emple ell celoi de l'athlete Théa–
geoe, qui au rappon de Paufania1,
fut aprcs fa mort
non-feulenwnt adoré par les Thalieos fe compatriores,
mais par dtver peuples tant grec< que barbares . Voilii
quels étoient les ftuirs des
combaes grmnirues,
ces exer·
e
ice<
a
J•mai. célebres'
&
dont nou
n'avons plus d'i–
dée.
Areicle dt
M .
le Cht7t.
DEJA C
o u
R T .
G Y M N O P E' D 1E,
f.
f.
(
llneiq.
grer.
)
~'"~''~'lt'd.ltt.,
mor compofé de
.,.u,.,.róc,
nud,
&
.a~íc
,
ft:Une
hommc;
danfe en ufJge che1.
les Lacédémoniens,
&
qui devoit ron inflirurion
a
Lycurgue. Ceue dan fe fai–
fo't partie d'une· fere folcnnelle qu'oo célébroir publi–
quemeot
a
Lacédémone , en
m~moire
de la viélnire
remporrée pri:s de Th1 yé< par les Sparriates fur les Ar–
giens. Deux troupes
de
danfeurs nuds, la premiere de
Jeuoe
gem, la feconde d'hommes fairs, compofoient
la
gymnopidrt,
&
lui donnoient fon nom: celui qui me–
noit
cha~ue
troupe, porroit fur la tete une couronne de
palmit"r' qu'on nommoir
touronne ehyrtatique,
a
cau–
fe du fu¡et
de
la fe re. Toure
la
bande en danfant chan–
toit les poélies
lyriques de Thalétas
&
d' Alrman , ou
les péanes de Dionyfodote.
c.,
daofes fe fatfoieor daos
la place publique ;
&
la partie de ceue
plo.eedellinée
aux danfe{\rs s'appelloir le chreur, "-'"'".
La fete étoit con facrée
a
Apollu11 pour
la poéoe ,
&
a
l3acchus poor la dan fe; cerre dan fe, feloo Athé–
née, avott quelque rapport
a
une forre d'exercice, con–
nu
ancienn~mc:nt
fous le nom
d'~,~.:l"",
paree que les
danfeurs par les démJrch<S entre-coupées
&
cadencées
de leurs pié'
&
par les mou,•emens 6gurés de leurs
maitJS ,
offroi~nt
aux yeux une image adoucie de
la
lurte
&
du pancrace . Meurfius a dtfcuté cette ma–
tiere avec érudition , daos
(on
livre intitulé
orchef/ra;
on y peur recou rir.
11
me fuffira d'a¡miter
~u·on
paf–
foir ordinairement de cene danCe
a
la pyrrhtque , dont
la
gymnopldie
étoit comme le prélud.e.
,
.
Ce législateur de Lacé:iémone apphqua 1exercrce de
la danfe aux vOe qu'd avoit de porrer
la JeunetTe de
Sparte
:i
apprendre en fe ¡oüant l'art terrible de la guer–
re: non-feulemenr Lycurgué vou.lut que les ¡cunes gar·
<yons daof•lfent nuds, mais il établir que les Jeuoes til–
les
daos certaioes
t.!
res folennelles, ne d:;nferoient que
parées de leur propre beauté,
&
fans nutre voile que
Jeur pudeur. Quelques pcrfonnes lui ayant demandé la
caufe de cette rnflirurion : e' efl año, répondit-il, que
les
tilles de Sparte
f~iían t
les
mom~s
exercices que
les hommes
elles ne leur foient point inférieures ni
pour la forc'e
&
la faoté du corps, oi pou.r la généro·
fité del'ame.
M Goillct, daos fa
Laddlmom
ancie~m~,
entre–
prend d'apres Plurarque l'apulugie de Lycurgue contre·
ceux qui préreodeot que ceue iniliturion éroit plus ca–
pable do corrompre les ma::urs que 'de les affiner. ,
, Ourre, dit M. Guiller, qu'il efl impoffible d'imagi–
, ner que l..ycorgue , qui rcgardoit.l'éducation. des en-
fans pour h. plus importante affatre d'un légtslateur,
" air pO jamais fonder des ufages qui rendiffen t au dé–
" réglement, il .n'efl pas doureux que la nudité éran r
" commune 3
Lac~démone,
nc faifoit poiot d'impref-
fion crimioelle ou dangereufe.
JI
fe
forme par-rout
" naturellemen t une habhude de l'reil
a
l'objer qui di–
' fpoíe
i\
l'infenfibilité,
&.
qui baonit les defirs déré–
;, glés de l'imagination; l'émorion ne vient guere que
de la nouveaoré du fpeélacle . Enfin (
&
c'efl la meri–
Tome
f/II.
GYM
leure raifon de
M.
Guillet) des qu'on s'efl mis une
,
fois dans l'efprit l'inregrité des mrrurs de Spane, on
, demeurc períuadé de ce bon mor;
/c¡ filia dt Lacé–
,
J¡mone n·itount point
nueJ,
l'bonni~tté
publu¡ue
let
,
cottvroie•.
Telle étoit, du Plotarq ue, la pudtcué de
, ce peuple, que !'adultere
y
paffoit pour une choti: im–
" poffible
&
incroyable.
Ces ufages not1S paroitrent également érraoges
&
bla·
mablcs;
&
nous fommes étonnés qu' un homme auffi
ren ommé poor fa ragdfe ait pll
le~
propofer, ou qu'on
rre les ait pas rejerrás.
Apres tour, quelque partí qu'on prenne pour ou con–
rre Lycurgoe, gardons-nous bien de croire que Ion ex–
cu(e
en fOt une poor noos. Quoiqu'il
y
ait quandré de
lieux dam
1~
monde ou les femmes' paroiiTent ro01oors
daos l'érat
d~
celles qui danfoient
á
cerraioes feres de
Sparte,
&
quoique nos voyageurs lfsOrent que daos
ce5
lieu.x le dérég lement des mreurs efl rrcs-rare;
le
point imponanr qu'il ne faur ¡amais perdre de vOe fur
cette
m
ariere, efl de reconnolrre que
fi
la force de l'é–
ducation généralc, établie fur de bons príncipes, efl in·
fioie, lorfque des exemples conragieox n'en peuvent dé–
ranger les effcts, nous ne ¡oi,iillons malheureufement ui
des avan rages précieux de cette esceli<ote éducorion
générale, ni de ceux d'une bonne éducarion parriculic–
re .
(D . '].)
GYMNOSOPHISTES,
f.
m. plur. philofo-–
phes ind'ens qui vivoicnr daos une grande rerraire, fai·
fant proirllion de renoncer
a
roures forres de voluprés
pour s'adonner
a
la conremplation des merveilles de la
narore . lis alloient nud
la pltipart du
rerns, ce que
figoifie leur nom,
&
cela peut-orre
a
caofc dt la cha–
leur exceffive de Jeur pays.
O
o en diiliuguo;t deux fe·
él
es principales, les Brachmanes
&
les Hylob•ens: ceux·
ci
fuyoient le commerce des hommes; les auues un peu
plus humaoifés fe couV!oient d'écorce d'arbres, paroif–
foieot qoelquefoi
daos
la
fociété'
&
fe meloient de
medecine . Les
Gymno(ophiftes
croyoienr l'immorraliré
de !'ame
&
fa mércmpíycufe ou trnnfmigration d' un
wrps daos un nutre;
&
l'on préteod que Pythagore
a·
voit pris d'cux cette opinion . lis faifoien t conlifter le
bonheur de l'homme
a
méprifer les biens de la fortu–
ne
&
les plailirs des feos,
&
fe
~lorifioiem
de donner
des confeils defintére!Tés nux princes
&
aux magifl rats.
Lnrfqu'ils devcnoient vieux
&
in firmes, ils fe ¡ettoieot
eux-memes dans un bO.cher embraCé-, ¡xour évirer
l'i–
gnominie <Jil'ils lrouvoienr
a
fe Jaiffer accablcr par
les
années
Ol
h:l
rno1Gd
ies. Uo d'eox
nommé
CalanHJ,
, fe brü la aino
loi-
me.meen
préle~c..:
d' Alexandre le
grsnd .
JI
y
avoit auffi en ,1\friquc
&
en Ethiopie des
philofophes du meme nom .
1/oyc:r.
B
R A eH M A" e S'
&
n
l'articl•
1
N D
te
N S,
la Phtlo[ophi• des l11dim1.
(
G)
G Y N E C E'E
(
Aneiq. rom.
)
logement defliné-
a
meure en
réferve les habits, hardes, linge meubles ,
&
autres etrers de la garderobe des empereu;s, pour .qu'
ils pulfeot s'en fervir lorfque le<
~tfaires
les appelloient
tantót dans uoe province, r•mót daos une aolte . 11
y
avoir de ces forres de logemens en plufieurs villes des
diverfes provinces,
firué~s
fur de grandes roures .
Quoique le mot
gyn,.aum,
emprorué des Grecs par
les Latins, fignitie propremenr un cabinet ou les fem–
m~s
ferrent Icor habits précieux, bagues, ¡oyaux, or–
nemens,
&e.
néaomoins il s'appliqoe particulierement
a
tous
les endrom
crtl
on confervoit les habits
&
a–
rneublemens impériaux dans les villes principales.
Quantité de p<rfonoes, fur,rour des fe mmes, étoient
logées dans ces
forres de b3timens, pour rravailler
:1
1' ameublement de l'empereur ou
a
d' aurre; maoufa·
élures.
Les m:Urres des garderobes impériales de Province
fe nommoient
poruratorn
gynct!C'iorum;
paree qu'ils de–
voient avoir fo1n que rieo ne manquftt de ce qui con–
cerooir le
lioge,
v~tement,
meubk1 ,
&
autres com–
modités nécetlaires au fervice domeflique des empereurs
en
roure .
lis
devoien t aoffi renir toO¡ours prtrs un
grand nombre d'habits pour les
foldats; eofin
ils de·
voieot avoir en magalin des provifioos (ulfifaores de
roile
a
voiles pour les nav ires
&
va ilTcaux de guerre,
dont l'équiperneor feroir ordooné.
La norice de l'Empire appelle ces forres d'inrendans
procurator~s
gyntegiorrtm,
mais c'eO par
Ct'rropcion
du
vrai mor ; car daus les loi<
impériales ,
CY""'K'"m
li–
gnitie un
chmil,
&
feion Soidas, le lieu oú on eJpo–
íoit aux yeux du peuple les beres féroces que les gou–
verneurs des provinces envoyoienr
a
l'empereur pour les
fpcélacles publics.
ll n'y a done poior de doure qu'il
Ttttt
z.
oe