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GYP

fait dfervefcence avec les acides . Le m2me auteur dit

daos fes remarques, que tous

les gyp[rs

acquereot par

13 calcination

la proprieté de

luire daos

l'obícurité,

toyt comme

les

pierres calcaires

&

les marbres ; mais

M.

Pott nous apprend que íes e.périences lui ont fait

voir le contraire. M .

W

allerius met auffi la pierre aé–

pbrérique au rang des

t,)'p[rs,

tandis qu'il

lui amibue

de mcme la propriété d'elre íoluble daos

les acides .

17oyn:.

la

minlralogie

de

Wallerius~

tome l . pag.

98.

&

fuiv.

de la traduélion fran<;oife.

Le célebre M. Pott, daos fa

lithogiognojie,

fait une

clalfc particuliere des

gyp[eJ

,

au

lieu que d'autres au–

teurs penfem IJU'oo oe doit en faire qu'une foQdivifion

des piares calcaires ; qu'elles n'eo ditferent qu'acciden–

tellemeot

&

par des qualités qui oc font poiot de l"ef–

feoce de

la pierre: aioti ils regardenr le

gypfe

comme

une pierre calcaire moditiée. M . de

J

utli efi de ce

feotimeot , daos fon plan du

regoe minéral,

§.

410.

&

fui-u.

M . Macquer regarde le

pl~tre

comme une chaux

groffiere,

&

croit que le

gyp{e

o'efi p01111 co

mpoíé

de

parties homogenes, comme la pierre :\ chao¡;

ma.is

qu'

il

entre deux efpeces de pierres dans fa com

pofiti

oo ,

doot \'une efi calcinable,

&

l'au~rc

ne

l'ctl point; il

dit que c'efi pour cela que le plaae prend corps avec

J'eau ,

&

fe durcit avec elle fans additioo de

fable,

paree que le platre efi une

chau~

qni porte dé¡a

íoo

fable avec elle.

f/oyez:.

les

mimoires de

1

a<adlmie roya–

le der S.iences, annle

1747,

pa¡,e

Ój.

&

fu•v.

Q uoi qo "1l en f01t de tOU> ces

feotimeos, voici

les

diflereoces qui íe trouveot entre le

gyp[e

&

la pierrc a

chaux.

1°.

Le

gyp[e,

foit cru, fo1t ca lciné, oe fait

point d'etferveCcence avec les acides , tels que l'eau–

forte,

1

'efprit de fe\,

&<.

au lieu que toute pierre cal–

caire ,·y dilfout tres-prompterneot

&

avec effervefceo–

cc, foit avam, foit apres

la calcinatioo. QoJand une

pierre gypfeufe fait etfervcfceoce, c'e!l une ptcuve qu'

elle n'dt point pure, mais melaogée avec quelque íub–

llaoce calcaire. Cepeodant M . de jufii prétend, daos

fa

minlralogie,

que les

gyp[es

fe diífol veot daos

les

acides loríqu'ils oot été divifés

&

auéoués,

&

qu'il

y.

en

a

meme qui fe diífolveot avec une effervefcence

plus contidérab\e que le marbre .

ll

faut que cet au–

teur ait été trompé par des pierres calcaires qui reffem–

bloient

A

du

gyp[e,

oa par

des

pierres gypfeures , me–

lées de parties calcaires.

>

0

La

pierre

a

chaux calci–

née doone une fubfiaoce qai s'échautfe for1ement lorf–

qu'on la

m~le

avec de l'eau,

&

fait avec elle un boail–

loonemeot feofible; au lieu que le

gyp[e

calciné oa plil.–

tre ne s'échautfe poiot ' a beaucoup pres' ti vivemeot

ave~

l'eau,

&

o'y o

e

caufe point de bouilloooemeot

fe.nfible .

3°.

Le

gyp[e

calciné ou le pH\tre melé avec

]'eau, preod du corps

&

devient en peu de tems dur

comme une pierre, fans qu'on foit obligé d'y ¡oiodre

du

íablc; ao lieo qoe la pierre calcaire calcioée, oo la

chaux, ne prend poiot feule du corps avec l'eau ,

il

faut pour cela y ¡oindre du fable ,

&

le mélange oe

prend de la contitlance

&

de la dureté que lemement.

4°.

La chaux éteinte repreod toutes fes propriétés par

une nouvelle calcination; au Iieu que

le platre oc les

reprend ¡amais par ce moyen'

&

n'ell plus propre

a

fe durcir avec l'eau. Le

pl~tre

en íe féchaot augmeo–

te de volume

&

fe gonRe; ao \ieu que le monier

d~mioue plfit6t que d'augmeoter. M . Macquer reod rat–

foo de ces d1tféreoces par fes con¡eélures, coofirmées

par des expérteoces.

17oyn

les

mimoirer de

/'

acadl–

mie royale des S<ien<rf, an.

1747·

Les

gypfer

fe trouveot par couchcs daos

le. feio

d_e

la

terre .

e(\

la butte de Montmartre qm fourOII

prefque tout

la

pl~tre

qui s' employe daos

les bati–

mens de París . Cette petite mootagoe préfeote

pi~Geurs phéoomenes, dignes de l' atteotioo des Naturah–

fiel. Elle efi placée au milieu d'no pays tout-3-fait cal·

caire,

&

ell compoféc d'uo grand nombre de

co,och~s

paralltles

~

l'horifoo, daos lelquelles oo· afsQre

n

av01r

¡amais trouvé de coquilles foffiles, quoiqHe _tootes

les

pierres dts eov iroos de París en foie,nt rempl1es ,

&

_oe

foieot, pour ainfi dire , formées que de leurs débr!s .

On y trouvc deux couches de

gypfe

.

La couche

m–

férieure efi d' uue

fi grande épaiífeur qu' oo

.n'

eo

a

poiot encare trouvé la fin, quoique

dan~ ·

certams en–

droits oo ait creufé

jufqu'a

70

ou

8o

ptés de profoo–

deur. On trouve

affeoz.

fréquemmeot au milieu de cet–

re

malfe de

gyp{e,

des oífemeos

&

vertebres de qua–

drupedes qui ne foot poiot pétrefiés, mais qui font dé¡

a

un peu détruits,

&

qui font tres-étroitemeot envelop–

pés daos la pierre : oo aísure méme qu'oo

y

a

trouvé

GYP

885

~utrefois

un fqoclette humain tout entia; mais comme

ce dernier fait n'ell poiot appuyé d'autorités iocootefia–

bles , on n'eo garantir poiot la vérité.

Quoiqo'on oe poitre poiot tofi¡ours

ditliogu~r

a la

fimple vae les parties qui compofent la pierrc gypfeu–

fe, ces parties font pourtant confiammeot d'une figure

r.égu liere

&

déterminée. Suivaot M. de juJiieu , tous

les

gyp[es

réduits en pouffiere,

&

coofidérés au micro–

fcope, préfeowH une iofioité de petits paral\elepipedes

traofpareos, doot la loogueur etcede de beaucoup les

aotres dimeofioos,

&

doot la furface efi parfemée ir–

régulierement de globules trcs·petits par rapport

d

eux.

M.

de Juffieu ayaot obfervé que quand l'air étoit hu–

mide ces globules changeoiem de

figur.e

&

en· pre–

noieot une ovale applatie'

&

qu'ils difparoiffoienr quaod

l'humidité s'évaporoit, a jugé que c'étoieot des parties

falioes qui eotrent daos la compofition du

gyp{~.

Quaod

oo obferve de m€me la pouffiere de

pl~tras

ou de pli–

tre defaoimé

&

inutile, oo voit eocore les

m

emes pa–

rallelepipedes

&

les globules ; mais ils foot melés avec

beaucoup d'autres petits corps ditféreos d'eux,

&

de

fi–

gures irrégulieres. M. de juffieu canjeaure que ces

corps ont été introduits par l'eau quaod oo a gaché le

platre,

&

croit que ce foot eux qui empecheot Jes pla–

tras de pouvoir i:tre recalcioés de nouveau

&

redevenir

miles.

f/oyez;

/"

hifloire de

/'

acadimie d<t S<ienas

,

ann.

1719.

page

13.

&

fuiv.

Les propriétés du

gyp{e-

oot depuis loog-tems attiré

l'attention d" Chimilles

&

des Naturalifies ; mais

juf–

qu"a-préfeot on n'a poiot encare pü trouver esaélemeot

ce qui le coofiitue,

&

ce qui produit fa ditfóreoce d'a–

vec les pierres calcaires. Bien des auteurs oot cru que

le

gyp[e

étoit formé par la combinaifon de l'acide vi–

triolique, avec la terrc calcaire; ce qui fait qu'oo no

m–

me

flllnite

ce qui reífemble,

i\

quelques égards , a11

gypfe:

rnais

M.

Pott a uouvé qu'e\le en ditféroit

a

beaucoup d'autres. Ce favaot chimifie a fait un graod

nombre d'expériences pour l'aoalyfe du

gyp[e:

la pier–

re fpéculaire lui a donné une quantité coofidérable de

flegme ou d'eau d'u-ne odeur defagréable, mais iofipi–

de,

&

daos laqoelle

il n·'a pu

trouvet aucuoe trace feo–

fible d'alkali volatil,

quoiq.ue

M . Henkel l'efit préten·

du : il croit plfitllt q

ue la fob

fiance íalinc qui efi con–

tenue daos

le

gyp[e,

efi de la nature du fel mario .

L e

gyp[e

pulvérité

&

mis daos une chaudiere fur le

feu, auffi-tot qu'il efi bien féché, devicot fluid e com–

me

de l'eaú

&

bouilloooe; il oe faut pour cela qu'un

degré de fcu

qui

rougifie la matiere : cela prouve qu'il

en chargé d'\Joe qoantilé d'eau UCS·coofidérable ; c'ell

auffi ce qui paroi.t étre caofe de la promptitode avec

laquelle il s'onit avec

1'

eau

&

preod corps avec elle •

Quelques ameurs rcgardent ce

ph~omene

comme une

pr<uve que le

gy.p[e

ell tres·chargé de

íel,

&

préten–

deor que foo durciífement avec !'eau o'efi du qu'a une

cryfiallil.1tioo qui fe fuit fur le champ . Daos \a ca\ci–

oatioo du

gypfe

a

feu ouvert,

·¡

en part pendant quel–

quc tems une fumée ou vapeur

tr~s-forte;

fi

le fe u ell

co¡ttinué

tro~ \oog-tem~,

le

pl~tre

qui en provieot ne

fe durcit pqiot lorfqu'on

1~

me te avec de l'eau,

&

il

refie en poudre faos prendre corps .

Le

gyp[e

entre en fution au miroir ardeot ; mais

a

un

feu ordioaire il o'emre poiot en fufioo

fans addi–

tioo: voila pourquoi

il

efi tres-propre

a

faire des fup–

pom pour les fubtlances qu'oo veut expofer

a

un feu

violent. M. Pon oous appreod avoir trouvé daos

le

gypfe

une portian

~rcs-petite

de

phlo~ifi ique

&

de prín–

cipe coloraot ;

&

que daos

la calcmatioo des pierre5

gypfeufes les moios pures, oo

apper~oit

une matiere

fulphurcufe qui s'eoflamme. Ce favam chimifie a com–

biné le

gyp[e

avec ditféreotes íubfiaoces, taot terreúfes

que íalioes, daos des proportioos vadées; ce qui luí

a

dooné un graod nombre de prodoits dilféreos, cornme

oo peut voir daos le

U. <hap. du

t. l .

de fa

Litho–

géognof~.

Lorfqu'oo répand de l'e3,ll fur do

gyp[e

cal·

ciné, le mélaoge s'échautre ,

&

il

en part une odeur

tres-deíagréable.

M.

Rouelle a trouvé que lorfqu'oo

calcine le

gyp[e

il en part une odeur d'arfeoic tres·fen–

fible. M . Braodt, favam chimifie fuédois, a auffi exa–

miné te

gyp[e

,

&

il

a trouvé qu'il o'a poiot uoe terre

qui par la calcioation devieooe caufiique , comme

la

chaux vive.

JI

a melé du

gyp[e

avec du verre de bou–

teille, pour en faire une fone de porcelaioe;

il

a

don ·

né un feu

tres- vif peodaot

24

heures,

&

il

efi parti

du mélange uoe odeur de foie de foufre tres-forte qui

remplit foo laboratoire.

MEmoirts de l'a<tJdimie roya–

le de Suede, annle

1749·

Sul·